dimanche 21 octobre 2012

Hommage à Elmo


Ma soeur Fanny aime Elmo autant que j'aime Po. Elle traîne sa chatte gériatrique partout depuis quelques années, depuis qu’elle prend des médicaments pour traiter l’insuffisance rénale et une cardiomyopathie hypertrophique. Aujourd'hui, Elmo est morte après une belle et longue vie de 15 ans. Et ça me fait vraiment de la peine d’apprendre ça, parce que j’aime Elmo, et je sais que ma soeur doit être inconsolable.

Elmo, elle était toute minus quand Fanny l’a reçue en cadeau de son amie Marie-Claude lors d’un séjour en Colombie-Britannique. Trouvée à la SPCA, une belle bicolore comme Fanny les aime. Elmo a traversé le pays avec ma soeur pour venir vivre avec nous quelque temps. On trouvait ça bin drôle qu’Elmo tète les mamelons des gars exclusivement. Notre cousin avait trouvé ça moins drôle quand il s’est réveillé chez nous un matin avec le petite Elmo qui le tétait en pétrissant et ronronnant. C’est quioute mais awkward, quand même.

Elmo, elle avait la chance de se faire chanter des chansons improvisées par Fanny. « Elmooo, tu es la plus beeeelleeeeuh. Elmoooo, je t’aiiiimeeeeuh. » Des belles affaires de même. Elmo, elle s’en crissait. Mais nous autres, on trouvait ça bin drôle. Ça fait qu’on s’est mis à l’appeler Elmooo sur un ton de déficient attendri.

Elmo a connu beaucoup de maisons dans sa vie. Elle a même déjà habité chez Patrick et moi dans la Vallée du Gouffre. Fanny avait alors obtenu un contrat de travail à Montréal, et on avait accepté d’héberger Elmo durant ces six mois parce que le chum que ma soeur fréquentait à l’époque n’aimait pas les chats, au point de refuser de s’occuper de la chatte de sa blonde. Elmo s’était bien adaptée chez nous, elle connaissait déjà Po et Chechou. Mais quand la jeune Fouine s’est jointe à nous, Elmo était très fâchée. Et quand Elmo se fâchait, elle criait. Avec une moyenne d’un chat par pièce, ça criait fort et souvent dans notre petit appart. Ensuite, Elmo a eu la paix, elle est redevenu la reine du foyer quand Fanny l’a reprise.

Elmo, on l’a souvent appelé Elmoute (à l’époque où notre mère avait un kick non avoué pour le beau Helmut Lotti), qui est ensuite devenue Moumoute. Moumoute, c’était la petite chatte qui se faisait gâter par notre père qui lui donnait du fromage pis du bacon en cachette. On s’en est vite rendu compte parce que c’est toujours le pére qu’elle allait quêter durant les repas et personne d’autre. Elmo a même été bouboule pendant une période.

Elmoute, elle aimait pas les autres chats. Quand elle était en visite chez les parents, elle devait supporter la vue d’un tas de chats qui rôdaient autour de la maison trop bien garnie en fenêtres. Des face-à-face dans la porte patio, elle en a connus, la Moumoute. Elle crachait et grondait et finissait souvent par s’en aller comme une madame pas contente qui boude les jeunes. D’ailleurs, la jeune chatte de mes parents aurait bien voulu devenir son amie, mais Elmo insistait pour garder une distance entre elles, une distance en forme de grondements de madame fâchée.

Elmoute, elle prenait tant de place dans le coeur de Fanny que je ne sais pas si celle-ci voudra adopter un autre chat. Peut-être qu’elle préférera faire son deuil avant. En attendant, j’espère qu’elle trouvera du réconfort auprès de Minette, la chatte gériatrique de son chum. Son chum qui aime les chats (qualité requise, tsé!).

Quand j’ai appris la mort d’Elmo, j’ai eu envie d’aller voir Po. Elle était couchée en Nine Inch’nille dans sa chambre, sur mon lit. Je me suis approchée d’elle pour la flatter et la sentir — en plus d’être douce, elle sent bon le bon chat. Elle me lâchait des p’tits brouawr, ça sonnait comme « quoi quoi qu’est-ce que t’as? ». Elle a mis le moteur en marche puis m’a suivie jusqu’au salon où je suis installée pour écrire ce petit texte en hommage à Elmo. Elle est couchée sur moi, et je souhaite que ce petit instant de bonheur félin se fige.


Elmooo, on t’aime, Elmooo. <3 p="p">



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