mercredi 31 octobre 2012

Bonne fête


Aujourd’hui, ça fait trois ans que Chechou est morte. J’ai jamais pu la remplacer dans le coeur de Po qui, je crois, doit être déçue que je lui lèche pas le dedans d’oreille, comme le faisait si habilement sa soeur. Je veux bien dormir en tas avec Po, jouer avec à toute heure du jour ou de la nuit, m’assoir sur une seule fesse pendant que je travaille parce qu’elle prend toute la place, mais je suis juste une humaine. Je peux pas être aussi l’fonne que Chechou. Mais je fais mon gros possible.

Et je continue de me demander si Po apprécierait d’avoir un ami chat. Po, pourquoi tu me réponds pas? Coche « oui » ou « non ». Allez.

Bonne fête de mort, belle Chechou.

Chechou aussi avait un réel talent pour se maquiller.

Guéeuaé


Léa vient de m’envoyer un dessin trop adorable. C’est « Mini-Sophy qui reçoit un cadeau spécial de lapin en broche ». Aoooon. Je suis tutémue.

« Aon, un lapin spécial! »

Léa, elle bloguait autrefois sous le nom de Madame Poulpe, bien avant Lora Zepam, puis elle a pris des vacances. Beaucoup trop longues, à mon avis. Mais là, elle revient top shape avec son nouveau bloye GuéA la mite. Je suis pas mal contente. Léa, c’est ma monjole suprême, qui fait les cris de mongole les plus exquis et efficaces. Régulièrement il m’arrive de penser à Léa qui fait « HUNH! » pour rien et je me mets à rire instantanément. Et là j’ai subitement l’air inquiétante aux yeux des autres passants sur le rue ou des clients qui font la file avec moi à picerie. On partage toutes les deux le même vocabulaire gnéseux de aooon, tussortes d’onomatopées, pis des « euaé » en abondance parce qu’on est des grandes fans de Zhom.

Léa, c’est aussi une folle aux chats. Elle vit avec Courgette et Fofy, qui font toutes deux partie de mon Kit de Folle aux chats. Quand je vois une photo de Courgette et Fofy couchées ensemble, mon coeur prend une débarque à chaque fois, parce qu’elles me font trop penser à Chechou et Po. Deux chattes inséparables, une tabby brun et une tabby calico. Nous deux, on se tanne jamais jamais de parler de chats. Une fois, on a rencontré quelqu’un dans un parté, on le connaissait pas, et le gars nous avait dit qu’il n’aimait pas les chats, pis on a quand même parlé de chats pendant une heure avec lui. Comme deux osseties. Après coup, je me suis dit qu’il avait dû nous trouver atroces, mais il paraît que non. Quand même, on l’a pas ligoté pour lui montrer de force les photos de nos chattes qu’on garde dans notre portefeuille pis sur notre cell. (Tchèque bin les pervers arriver ici en cherchant « bondage + chattes.)

À gauche, Fophy, et à droite, Courgette.
Po et Chechou en 1995, sur le beau couvre-lit de mes parents.


Moi je suis très contente que Léa se remette à bloguer, écrire, dessiner. Cette jeune femme va faire de grandes choses. Oh ouimadame.

Péesse : Je suis émue de voir cette photo de mes deux bébés chattes. Elle date de presque 18 ans, et ça me semble pourtant si récent. Po ronfle à mes côtés, elle est maintenant une chatte gériatrique. Mais je la vois encore comme ma petite Po neuve, presque naissante, éblouie par l'immensité du monde. Je deviens de plus en plus emo, je vais aller me coucher. Baille baille bonne nuit baille.

mardi 30 octobre 2012

Message in a minou


Je suis retournée voir Ron et j’ai mis un message dedans. « Êtes-vous l’humain de ce chat? Non? Aidez-moi à lui trouver un foyer! lora-zepam[@]hotmail.com »

J’ai mis un message dedans et je vais le lancer à la mer. Ron Jeremy va faire le tour du monde par voie maritime, il va traverser les océans, il va dire baille baille les requins, baille bailles les raies, pis il va s’échouer sur une plage dans un pays lointain, et là il va sentir l’air, voir si l’endroit est cat friendly, pour être bien sûr que c’est pas comme son ancien pays où les chats sont jetés dehors comme des sacs à vidanges, pis s’il aime son nouveau pays, il va rester, sinon il va replonger dans la mer, il va plonger creux pour aller chiller avec des méduses, des méduses qui font paniquer les scientifiques, ensuite il va remonter et flotter un peu avec les mouettes, et là les mouettes vont le nourrir avec du ti renvou de bon menoum de frittes et c’est là que Ron va se rappeler de son pays d’origine, faque il va dire aux mouettes de le ramener d’où il vient, et Ron va revenir, il va revenir pour se remplir la panse parce qu’il va avoir très faim après ce long voyage, il va manger des policiers, après il va manger le gars qui bat son chien, manger la madame qui enferme ses enfants dans la garde-robe, manger les voisins de ma soeur, manger la directrice de l’école qui enfonce ses ongles dans le crâne des enfants.

Et là, Ron il va être tellement gros, tellement gigantesque, que plus personne ne pourra jamais oublier son existence. Pi il va essploser et beurrer tout Mourial de son dedans de minou, il va en mettre partout, tout le monde va puer de dedans de chat, et on va retrouver un message qui dit : « Êtes-vous l’humain de ce chat? Non? Aidez-moi à lui trouver un foyer! lora-zepam[@]hotmail.com »

lundi 29 octobre 2012

Je fais ce que je peux pour Ron Jeremy


À croire que ce chat n’avait jamais vu de manger mou de toute son existence. Je lui versais ça dans sa gamelle improvisée, pis lui il miaulait comme un perdu, l’air de dire : « Mais il est où le manger? Pourquoi ça sent le manger si je vois pas de manger? » Come on, minou. C’est ça, le manger. Du bon menoum de bouette gris-beige. Du manger mou deluxe, en plus. À 2,69$ la canne. T’es affamé, fais pas la fine gueule. Je suis retournée chez moi tranquillement, il m’a suivie un peu, il faisait du slalom entre mes jambes, puis il s’est arrêté au coin de St-Joseph parce qu’il a peur des voitures.

Je nourris un beau chat brun depuis vendredi dernier. J’ai fouillé les sites de refuges pour chats, passé des annonces, demandé de l’aide à Facebook, et personne ne réclame cet être adorable. Je considère maintenant qu’il n’est pas perdu mais plutôt abandonné. Parce qu’avec le caractère qu’il a, c’est clair qu’il a grandi avec des humains, c’est pas un chat de ruelles. Quand je lui rends visite, je l’appelle doucement et il sort des buissons en miaulant, il avance tranquillement, un peu sur ses gardes. Sa faim est plus grande que sa méfiance, car il ne résiste jamais longtemps et vient se frotter sur moi en ronronnant fort. Il fait même le move du dauphin. Tsé, quand un chat se donne une swing dans les airs pour se frotter le dos contre ta main? Bin il fait ça à chaque fois que je vais le flatter. Ce soir, j’ai décidé de l’appeler Ron Jeremy parce qu’il a des grosses couilles et je suis sûre qu’il sort de l’univers du porn félin. Et que dire de sa moustache. En plus, tu pourras faire des jeux de mots de ronronnement. J’aimerais donc ça pouvoir l’héberger, surtout avec l’arrivée imminente de l’ouragan Hitler (la panique est pognée dans le Fecebook), mais je peux pas faire subir un stress supplémentaire à ma vieille Po. D’autant plus que ses vaccins ne sont pas tous à jour, alors pas question de mettre sa santé en péril. Wo. Toutefois, je peux pas laisser Ron entre les mains de Dieu. Il campe sur le terrain de l’église, mais je ne sais pas combien de temps il pourra se débrouiller, il n’a pas l’air d’un scout. Il sait même pas comment manger du mou… 

Le sexy Ron aurait besoin d'un foyer confortable et aimant.

Je vais attendre un petit moment et retourner voir Ron avec du manger dur, en espérant qu’il aura eu le temps de trouver comment on fait pour manger du manger mou. J’espère que je vais vite lui trouver un foyer, parce que ce soir, j’ai jasé un peu avec ma maman et elle m’a appris comment Elmo est morte, et c’était pas des belles nouvelles. J’étais même plutôt perturbée, choquée, et peinée. Avec des envies de péter des yeules — ça, ça m’arrive pas souvent. Faque je me dis que la gent féline a eu sa dose de marde pour un bout.

Si vous pensez pouvoir aider ou adopter Ron, écrivez-moi. On en jasera. Merci.

samedi 27 octobre 2012

Tournée des chats, soirée tévé et Lestoil en abondance


II est 13 heures, je suis au lit avec ma face d’hier. À ma gauche, Po ronronne, à ma droite, Mathieu ronfle, et dans la cuisine, le frigo gronde fort. La nuit a été courte, mais elle aurait pu être blanche et froide.

La veille, Mathieu pis moi on a décidé de sortir de notre quotidien en se tapant une SOIRÉE TÉVÉ. Ouémadame. On devait aller voir les chats de sa soeur parce qu’elle est partie en France pour une dizaine de jours, et puisqu’elle a une télé, on a décidé d’essayer ça, cette patente-là. Mais notre soirée ressemblait un peu à une tournée des chats, qui commençait chez Iris, qui vit avec Salopette et Blouson, des gros poffés adorables. (Salopette, c’est la belle tite face qui se trouve dans mon kit de Folle aux chats.) Bon, on allait pas vraiment voir Salopette et Blouson, mais tant qu’à arrêter voir Iris, on a flatté les chats, et parlé de chats, bien sûr.

Une fois chez la belle-soeur, on a été accueillis par Shirley, la chatte toute ronde avec pas de cou. Shirley est obèse, elle ressemble à un phoque noir avec des petites pattes en forme de bâtons. Elle avait l’air très contente de se faire flatter (et donner des Minouche). L’autre chatte, la tigresse dont j’oublie le nom (j’ai honte!), elle restait cachée parce qu’elle est super timide. Mais Mathieu l’a amadouée avec des Minouche, ces aimants à chats en forme de croquettes graisseuses puantes.

Là, on s’installe au salon pis Mathieu allume la tévé HD. Prise 2! Des vieilles affaires! On commence avec Soirée canadienne. Oh wow, Madame Rosaire Monplaisir est tellement l’fonne, faut que j’en parle sur Facebook! « Es-tu en train de l’adder? » Gnn. Si je veux tchatter avec Madame Rosaire Monplaisir, je ferais mieux de jouer à Ouija. En tout cas, Mathieu n’a pas toffé ça longtemps, il a vite changé d’émission. Épopée Rock! Je trouve que le chanteur des Stardust ressemble bin trop à Réal Bossé. Ça doit être lui. Peut-être qu’il vieillit pas, Réal Bossé? Pis les jokes de gros envers BOUBOULE, ça créait pas de malaise, dans le temps? Un peu plus pis Bouboule se caresse les mams à chaque fois qu’on fait allusion à de la nourriture. C’est gênant, tsé. Pis en plus, Bouboule est interprété par Oncle Darius. Un peu de respect, svp! Il nous a quand même inventé le Rapidotron. Lui, j’aimerais bin ça l’adder sur Facebook. Pis je l’inviterais à faire partie de mon groupe qui encourage la recherche scientifique sur le développement des téléporteurs. Les années 10 sont tellement décevantes en matière de moyens de transport… Mais bon, je m’éloigne du sujet. Je dois dire que je pourrais pas avoir autant de fonne à regarder la tévé si j’étais pas avec Mathieu. S’il doublait les émissions, ça serait tellement plus l’fonne de regarder la tévé. Bouboule qui lance à ses amis, au snack-bar : « Connaissez-vous ça, les oups? »

En terme de malaise télévisuel, c’est Les Tannants qui ont gagné. Anne René qui chante une trop longue chanson uniquement composée du prénom des spectateurs dans la salle (qui sont à eux-seuls l’élément le plus intéressant de l’émission), avec des LA LA LA BANANE BANANE LA LA LA entre chaque prénom. Mais pourquoi? On accepte de pas comprendre, pis on pitonne un autre poste. Y’a le mot planète! PLANÈTE, MATHIEU, ÇA VEUT DIRE QU’IL Y A DES ANIMAUX! *o* OK, on regarde un documentaire animalier. Heille, c’est rendu drôle, la tévé. Tu peux choisir une émission pis la regarder quand tu veux? Wow. Ouiii, on regarde celui avec les hyènes! J’aime ça, les hyènes. Mais c’est pas un docu sur les hyènes. C’est une téléréalité de la savane. Brigitte la lionne blessée se fera-t-elle éliminée? Oh non, j’espère que non, elle est tellement belle! Pis en plus c’est la meilleure chasseuse de la meute! Pourquoi vous l’abandonnez, bande de traitresses? « Les lionnes n’aiment pas l’odeur que dégage la plaie infectée de Brigitte. » Ah, come on! Toute pue, dans la savane! Forcez-vous donc un peu. En tout cas, j’ai vu des beaux vautours, des lions, des hyènes, des guépards, pis des chacals. Des chacaux. Un chacal pis sa famille. Pis Brigitte a survécu.

« C’est l’fonne les courts métrages pendant les émissions. »

Là, on regarde Chambres en ville. On se dit que le bébé d’Etienne et Chloé c’était peut-être Mélanie Jannard, mais à la fin il fait des zoeils, un regard dramatique pas possible, pis je me dis  que c’est pas le genre à Mélanie Jannard, pis après on voit dans le générique que c’était pas elle pantoute. J’aurais pas dû regarder le générique.

Là, on décide de rentrer. Je suis contente parce que je vais pouvoir flatter Linus, le troisième chat de sa soeur. Mathieu le garde parce qu’il est un peu bully avec la tigresse. Mais avec nous, il est timide et il réclame du flatte-flatte sans arrêt. Mathieu m’a prévenue que ça sent un peu pas mal le Lestoil chez lui parce qu’il en a un peu pas mal renversé en lavant son plancher. Il dit que l’odeur s’est sûrement dissipée, et que si je trouve ça intolérable, on ira dormir chez moi. En ouvrant la porte de son appart, je comprends tout de suite pourquoi lui-même sentait le Lestoil en arrivant chez moi en début de soirée. On ferme la porte de sa chambre et on ouvre la fenêtre, mais l’odeur part pas complètement. On se couche quand même, pas mal fatigués, et moi j’essaie de m’habituer à l’odeur. Mais j’y peux rien. Les yeux me piquent, ma gorge s’assèche, mes nasaux brûlent, j’ai un léger mal de tête. Je voudrais être chez moi, mais j’ai pas la force de marcher une demi-heure avec mon gros sac. Mathieu voudrait bien rentrer avec moi, mais il est mort de fatigue. Il m’offre le taxi. J’hésite un peu, pis mon nez dit « OK! » pis j’appelle un taxi. « Prends 20$, pis avec le reste tu m’achèteras un nettoyant à plancher bio. » Ah! Avec plaisir.

Je suis contente de pas marcher, et je suis très contente de respirer. J’arrive chez moi, j’enfonce ma clé dans la serrure, et crac. Crac? Non. Non non non, c’est pas vrai. Ma clé est pétée. Dans la serrure. À 3h35 du matin. Je suis crevée, mais je suis en mesure de trouver une solution : Mathieu a un double de ma clé, la fenêtre est un petit peu ouverte, et la laisse de Po est dehors. Je repense à Mathieu pis sa face de fatigue de p’tits yeux de sommeil doux, pis je l’appelle, mal à l’aise. Il dit « j’arrive », pis là je suis soulagée, mais je sais que j’en ai pour une grosse demi-heure à attendre dehors. Fait pas trop froid, merci Jésus pour le réchauffement climatique. Mais pas merci pour mon taux de graisse trop bas. Je sors mon portable, la batterie est à 72%. Ça va me réchauffer, pis je pourrai continuer mon long email à Joanie. Po crie depuis qu’elle m’a vue. Elle comprend pas pourquoi j’entre pas. Ça rend l’attente encore plus longue… Mathieu arrive au moment où je finis de déchirer le moustiquaire. Aon, merci Luigi number one! Je détache la laisse de Po et j’attache la clé de Mathieu après. Tsé, ça serait pas mal con qu’on échappe la clé par terre dans mon Manoir deluxe, han. Je passe mon ti bras mèye dans la craque de fenêtre, ET ÇA MARCHE. Mon Manoir deluxe sucré, enfin.

Mathieu, yé bon pour m’endurer. Pas une fois il n’a chiâlé parce que je supporte pas l’odeur du Lestoil, il ne m’a pas fait des zoeils parce que je me suis encore embarrée dehors. Yé fin, Mathieu. Mais là, il sait qu’il vient de me rendre un gros service, alors il dit, comme si c’était une grosse punition : « C’est moi qui choisis ce qu’on écoute pour s’endormir. » On a mis des Star Trek, pis quand il s’est endormi j’ai mis un documentaire sur les tigres de Sibérie. Ah pis je me démaquille pas, fuck off. C’est ça que Rambo aurait fait à ma place.


J'ai quand même des beaux porte-clés : Barbapouel pis Maudits!

jeudi 25 octobre 2012

Parle avec Po


Je vais à la salle de bain. Dix secondes plus tard, j’entends une voix à travers la porte.

— De l’avant vers l’arrière.
— T’es le pire coloc que j’ai jamais eu.

Il vit même pas encore chez moi, pas officiellement, et déjà j'ai trouvé une de ses paires de bobettes sales sur ma table. Ringuette, c’est vraiment un ossetie. Un ossetie adorabe : aujourd’hui il nous a amenées chez le vet, Po et moi, avec sa ringuettemobile. Elle a miaulé durant tout le trajet et s’est tue rendue à la clinique. On a attendu quelques minutes l’arrivée de Docteur Chat dans la salle d’examen, alors j’ai ouvert la porte de la cage de transport et j’ai incité Po à sortir. Non. Elle voulait pas. Fuck les examens médicaux. Je la comprends, ma pauvre minoune, alors j’ai pas insisté. La vet est arrivée, elle a pris la cage avec Po dedans et l’a amenée dans sa pièce secrète pour faire le prélèvement sanguin hors de ma vue. Ensuite, elle l’a pesée, et ça je l’ai vu parce que la balance est vis-à-vis une vitrine. Dr Chat a ramené Po et m’a dit « elle a bien fait ça ». Je sais pas ce que ça veut dire, mais je suppose qu’il n’y a pas eu de violence excessive. Po faisait des zoeils de hibou, ce regard qui me fend le coeur. Je lui disais « ça sera pas long, minoune », « on a presque fini », « on s’en va à' maison bientôt », « ça va aller ma p’tite Po », « je sais que tu comprends rien de ce que je dis, mais j’essaie de te rassurer (et de me rassurer) ». J’essayais d’avoir un ton rassurant, nenon, chu pas stressée pantoute, moi j’ai vraiment confiance, tsé. C’est vrai que j’étais pas trop stressée à ce moment-là. Mais juste avant, j’étais un peu anxieuse. La clinique vet, c’est la première sortie que j’ai faite après mes crises d’angoisse de cet été. Ça m’avait pris tout me courage pour m’y rendre, je me sentais encore trop agoraphobe pour ça. Faque astheure, mon cerveau fait des associations. Merci, cerveau. Merci de me faire ça. C’est déjà un peu stressant de dealer avec un animal stressé, pis c’est stressant de penser que Po peut ressentir mon stress, je dois donc le camoufler habilement. Je pense que je me suis débrouillée pas pire, mais Po aurait tellement pu me dire : « Manne, essaie pas. Je le sais où tu m’amènes. Pis tu le sais que j’ai raison de m’inquiéter. Tsé. » Je suis tellement pas dans la tête de Po que je lui prête mes propres tics oraux. Ah, j’aimerais donc ça comprendre comment ça se passe dans sa tête de Po. Communiquer avec elle. Je communique déjà avec elle, ça c’est sûr, sauf qu’en tant qu’humain, je suis un peu obsédée par les mots. Je voudrais pouvoir jaser avec. Ou tchatter. Ou faire de la télépathie. Je pourrais lui dire que je l’aime, bien sûr, mais je pourrais aussi lui dire que je veux rien lui imposer, que je ne veux jamais, jamais lui faire du mal, même quand je l’amène chez le vet. Mais surtout, je voudrais l’écouter. Savoir comment elle voit le monde. Savoir ce qu’elle pense. Je lui demanderais son avis sur des tas de trucs. Aimerais-tu mieux que je te donne des rats crus? Aimes-tu notre Manoir deluxe? Es-tu d’accord avec l’idée d’avoir un coloc? Pourquoi tu me cries après quand je mange à la cuisine? As-tu vu l’heure?  Je devrais-tu me trouver une job de shop? Qu'est-ce qui va nous arriver après la mort? Si on pouvait se parler, on pourrait mettre des choses au clair. Je voudrais qu’il n’y ait pas de hiérarchie entre nous. Fuck le concept du maître et de l’animal. On vit ensemble parce que ça nous tente, personne n’impose rien à l’autre. Po n’est pas ma chatte. Je ne suis pas sa propriétaire.

Tout ça est un beau fantasme. Parce que dans la vraie vie réelle, dans la triste réalité, je me contente d’essayer de deviner ses états d’âme et ses désirs et je fais mon possible pour me faire comprendre. Broulx?


Sur le chemin du retour, Ringuette s’est (presque) un peu perdu dans Rosemont, et Po est resté calme dans sa cage. Je pense qu’elle a compris comment ça marche : Y aller, c’est plate, mais revenir, c’est correct. Ou alors elle était juste trop fatiguée pour s’énerver. Je peux juste supposer.

mardi 23 octobre 2012

C’est la saison des chattes mortes


Mes parents ont trouvé Mini-Po inanimée sur la 381. Ma maman m’a appelée ce soir pour m’apprendre la triste nouvelle. On parlait d’Elmo, de Fanny qui a pris congé pour enterrer la dépouille et faire son deuil. Et elle m’annonce ça, désolée. Ma maman sait que je suis très attachée à la Mini-Po.

Mais c’est plus triste que ça. Parce que Mini-Po a pondu sa dernière portée de chatons au début du mois de septembre. Ils ne sortent pas encore de leur cachette dans la grange, mais mon papa leur apporte de la nourriture molle. Je voudrais donc me téléporter sur place... J’espère qu’ils pourront survivre. Et se débrouiller sans éducation maternelle.

J’avais hâte de retourner chez mes parents entre autres pour voir Mini-Po, mais c’est pas arrivé, j’ai passé tout l’été à Mourial, ville de béton. Ça me fait beaucoup de peine d’apprendre la mort de Mini-Po, la chatte avec qui j’aurais voulu vivre, mais à qui j’aurais jamais osé enlever sa liberté. Au moins, je me console en me disant qu’elle a vécu une belle vie. La liberté, la vie sauvage et palpitante, avec les avantages de la domestication. À chaque fois que j’allais chez mes parents, je la faisais entrer dans la maison et je lui trouvais un snack dans le frigo. Les croquettes, c’est bien pratique, mais c’est un peu plate pour une belle sauvagesse.

Mini-Po, j’ignore d’où elle vient. Durant l’été 2008, le seul été de ma vie où j’ai pas pu aller dans la Vallée du Gouffre parce que j’avais une job diurne qui me fuckait le système, quatre petits chatons sont apparus dans la grange du voisin. Deux chattes écaille de tortue, une tabby calico, et l’autre, j’ai aucun souvenir de l’autre. Son existence a dû être très brève. Le voisin en a gardée une dans sa maison de l’autre côté de la rivière, et les deux autres passaient beaucoup de temps chez mes parents, et toute la famille était sous le charme de ces chattes étranges aux yeux un peu trop grands. Mes parents, mes soeurs, mon neveu, tout le monde me disait : « Sophy! Y’a une chatte ici qui ressemble à Po, on l’a appelée Mini-Po! » Ouais, c’est comme ça qu’elle a hérité de son nom un peu ridicule. Après coup, je me dis qu’elle aurait dû s’appeler Nano-Po tant elle était minuscule.

J’ignore d’où vient Mini-Po, mais je suis certaine qu’elle vient d’une autre planète. Ces chattes extra-terrestres étaient trop belles pour la planète Terre. Mini-Po était si quioute qu’on lui pardonnait tout, même quand elle volait une truite à mon père, même quand elle tuait un bébé pic adorable. Même quand on la surprenait avec un écureuil volant dans la gueule (depuis quand y’a des écureuils volants ici?!). 

J’ignore où est rendu Mini-Po. Petit tas de viande sur le bord de la 381.

Lora Zepam : Mais pourquoi les chats meurent? Pourquoi? Ils ne méritent pas ça. Ou alors, la vie sur Terre est indigne d'eux, et ils vont au Paradis?

Darnziak : Il n'y a pas de raison. La vie pue. 
Les chats devraient rester dans l'éther. On serait bien avec eux, là-bas. 

Après à la fin, quand on va traverser le glacier, 
on va retrouver tous nos amis sans exception
et nos chats seront avec nous.

Dans l'éther.

Lora Zepam : Oui. *_* Oui, c'est ça qu'il faut.

Darnziak : Pensons aux chats en vie.
Aimons-les.
J'entends derrière moi la langue de Chi qui aspire de l'eau. 
Ça fait sccclirrp, sccclirrp, sccclirrp, sccclirrp.

Lora Zepam : Po dort devant moi. Elle fait des p'tits mgnnn.

Darnziak : Un jour on va les perdre, mais aujourd'hui ils sont là.
Aujourd'hui nous aussi on est en vie. 

Nos chats vont nous flatter pour nous consoler.

On va ronronner sans que ça paraisse. Un moteur en silence.

Lora Zepam : Ma mère a dit que les chats vont au Paradis. J'ai dit que si les chats sont pas admis au Paradis, je veux pas y aller.



Est-ce que ma vision des chats est trop romantique?

C’est pas grave. C’est jamais grave.

dimanche 21 octobre 2012

Hommage à Elmo


Ma soeur Fanny aime Elmo autant que j'aime Po. Elle traîne sa chatte gériatrique partout depuis quelques années, depuis qu’elle prend des médicaments pour traiter l’insuffisance rénale et une cardiomyopathie hypertrophique. Aujourd'hui, Elmo est morte après une belle et longue vie de 15 ans. Et ça me fait vraiment de la peine d’apprendre ça, parce que j’aime Elmo, et je sais que ma soeur doit être inconsolable.

Elmo, elle était toute minus quand Fanny l’a reçue en cadeau de son amie Marie-Claude lors d’un séjour en Colombie-Britannique. Trouvée à la SPCA, une belle bicolore comme Fanny les aime. Elmo a traversé le pays avec ma soeur pour venir vivre avec nous quelque temps. On trouvait ça bin drôle qu’Elmo tète les mamelons des gars exclusivement. Notre cousin avait trouvé ça moins drôle quand il s’est réveillé chez nous un matin avec le petite Elmo qui le tétait en pétrissant et ronronnant. C’est quioute mais awkward, quand même.

Elmo, elle avait la chance de se faire chanter des chansons improvisées par Fanny. « Elmooo, tu es la plus beeeelleeeeuh. Elmoooo, je t’aiiiimeeeeuh. » Des belles affaires de même. Elmo, elle s’en crissait. Mais nous autres, on trouvait ça bin drôle. Ça fait qu’on s’est mis à l’appeler Elmooo sur un ton de déficient attendri.

Elmo a connu beaucoup de maisons dans sa vie. Elle a même déjà habité chez Patrick et moi dans la Vallée du Gouffre. Fanny avait alors obtenu un contrat de travail à Montréal, et on avait accepté d’héberger Elmo durant ces six mois parce que le chum que ma soeur fréquentait à l’époque n’aimait pas les chats, au point de refuser de s’occuper de la chatte de sa blonde. Elmo s’était bien adaptée chez nous, elle connaissait déjà Po et Chechou. Mais quand la jeune Fouine s’est jointe à nous, Elmo était très fâchée. Et quand Elmo se fâchait, elle criait. Avec une moyenne d’un chat par pièce, ça criait fort et souvent dans notre petit appart. Ensuite, Elmo a eu la paix, elle est redevenu la reine du foyer quand Fanny l’a reprise.

Elmo, on l’a souvent appelé Elmoute (à l’époque où notre mère avait un kick non avoué pour le beau Helmut Lotti), qui est ensuite devenue Moumoute. Moumoute, c’était la petite chatte qui se faisait gâter par notre père qui lui donnait du fromage pis du bacon en cachette. On s’en est vite rendu compte parce que c’est toujours le pére qu’elle allait quêter durant les repas et personne d’autre. Elmo a même été bouboule pendant une période.

Elmoute, elle aimait pas les autres chats. Quand elle était en visite chez les parents, elle devait supporter la vue d’un tas de chats qui rôdaient autour de la maison trop bien garnie en fenêtres. Des face-à-face dans la porte patio, elle en a connus, la Moumoute. Elle crachait et grondait et finissait souvent par s’en aller comme une madame pas contente qui boude les jeunes. D’ailleurs, la jeune chatte de mes parents aurait bien voulu devenir son amie, mais Elmo insistait pour garder une distance entre elles, une distance en forme de grondements de madame fâchée.

Elmoute, elle prenait tant de place dans le coeur de Fanny que je ne sais pas si celle-ci voudra adopter un autre chat. Peut-être qu’elle préférera faire son deuil avant. En attendant, j’espère qu’elle trouvera du réconfort auprès de Minette, la chatte gériatrique de son chum. Son chum qui aime les chats (qualité requise, tsé!).

Quand j’ai appris la mort d’Elmo, j’ai eu envie d’aller voir Po. Elle était couchée en Nine Inch’nille dans sa chambre, sur mon lit. Je me suis approchée d’elle pour la flatter et la sentir — en plus d’être douce, elle sent bon le bon chat. Elle me lâchait des p’tits brouawr, ça sonnait comme « quoi quoi qu’est-ce que t’as? ». Elle a mis le moteur en marche puis m’a suivie jusqu’au salon où je suis installée pour écrire ce petit texte en hommage à Elmo. Elle est couchée sur moi, et je souhaite que ce petit instant de bonheur félin se fige.


Elmooo, on t’aime, Elmooo. <3 p="p">



Adopter un autre animal de compagnie


— Vas-tu amener ton lit? Parce que tu peux dormir sur mon futon, yé confortable, c’est là que je dors depuis une semaine à cause des gars de la déconstruction qui vargent et crient du côté de ma chambre.
— J’amène pas mon lit parce qu’on va dormir ENSEMBLE.
— Oublie ça. En tout cas, pas tout le temps. Juste des fois.

Je vais avoir un coloc dans moins d’un mois. Ouimadame. Le Ringuette s’en vient vivre à Mourial, pis c’est chez moi qu’il veut vivre. Durant quelques mois, peut-être pour le temps de sa session d'hiver seulement. Au début, j’étais pas sûre pantoute, l’idée de partager mon espace vital avec un autre humain me tentait pas tant, surtout que le Manoir deluxe n’est pas si grand en superficie. Et puis je savais pas si Jocelyne serait dedans pour ça. Je vis quand même dans son manoir, elle aurait bin le droit me dire qu’elle refuse les Ringuette. Mais elle est d’accord, et j’ai réfléchi, et puis ça me tente. Et partager le loyer durant quelques mois, ça sera pas un luxe, han, ça devrait m’aider à éponger mes dettes plus vite. En attendant que je devienne riche à vendre des fanzines, tsé. Pis je me suis dit que ça fera de la compagnie à Po quand je m’absenterai.

J’étais donc heureuse de dire à Mynou que notre cohabitation va marcher, qu’on allait bientôt être enfin réunis. Mais il fallait tout de même discuter. Jaser de certaines règles pour assurer l’harmonie dans le Manoir. L’une d’elles, c’est que Po a un libre accès à la chambre de Mynou, parce que c’est là que se trouve la fenêtre qui donne sur sa ruelle. Po a besoin de surveiller sa ruelle quotidiennement, pis c’est pas un Ringuette qui va changer ça. Non monsieur.

Autre chose le fonne, c’est que Mynou va amener sa Wii et son PS3, ainsi que ses jeux de SNES et GameCube. Le Manoir deluxe deviendra donc le Manoir de gamers deluxe. N’est-ce pas une belle nouvelle?


Faque là, je profite des derniers temps qu’il me reste pour me promener chez moi en bobettes, laisser traîner plein d’affaires, occuper tout l’espace, parce que je vais très bientôt me retrouver avec un autre ostie de coloc sale.

Les gueros plaisirs de la vie


Ce soir, j’ai fini Super Mario Brodeur avec le Darque Knight. On était tellement pas bons, on a passé la moitié de la soirée juste dans le monde huit. Quand c’était mon tour de jouer, il me disait : « Vas-y, meurs. » Et c’était comme un ordre, ça marchait presque toujours. Mais j’ai quand même fini par tuer le dernier Bouseur, je l’ai querissé dans sauce, pis j’ai rejoint la princesse dans sa cage, pis j’étais contente qu’elle dise merci à LUIGI au lieu d’un « thank you Mario », il prend toujours toute le mérite, c’t’ossetie là.

Après, on a un peu joué à The Lost Levels, qu’on a jamais fini et qu’on considère comme super dur. Mais on s’est juré de le faire. Sauf que ça n’allait pas se faire ce soir. Darnziak a vu une photo de Zelda 3 sur mon écran d’ordi, et ça lui a donné envie de jouer. J’ai dit pourquoi pas? Qu’est-ce qui nous retient? On est des enfants sans parents, maintenant. Veux-tu des bonbons? Un ti chip au vinèye?

Après, on a regardé des photos de cosplay de FFIV. Pis il m’a appris qu’il y a eu une suite à FFIV. Mes zoeils ont roulé sur mon lit. J’ai dit wo, comment ça qu’on joue pas à ça? FAUT le faire. OK, on va le faire. C’est sûr. Pas le temps de travailler, trop de jeux nous attendent.

Là, on tchatte sur MSN pis on écoute la soundtrack de Megaman III en simultané. Il l’avait commencée avant moi, alors pour que je le rattrape il a réécouté ses préférées. Plus tôt dans la soirée, je lui disais que ça serait le fonne que chaque pièce de notre maison ait une toune d’ambiance, comme dans les jeux vidéo. Tu descends à la cave, t’entends ça. Tu prends un bain et c’est ça qui joue. Ou t’entends cette toune quand tu fais la picerie. Il me dit qu’il voudrait que ce soit Snakeman sa toune de chambre. Snakeman qui joue dans ta chambre, ça rend tout ce qui s’y passe grand et important. On écoute la soundtrack à deux pis on est tutémus par la beauté de cette musique. « GET A WEAPON. C’EST MA PRÉFÉRÉE DE TOUT. TROP HOT. ÉPIQUE. » Il l’écoute en boucle comme maudit fou. Parce qu’il est d’même : passionné. Mais pas passionné comme Nathalie_29 sur Réseau Contact. Nenon. ll est passionné et intense pour vrai. Pis il peut pleurer en écoutant la soundtrack de Megaman III. Yé beau d’même, mon frère.

Bonne nuit, là, baille baille baille.

vendredi 19 octobre 2012

C'est ma fête à l'imprimerie


J’étais encore en pyjama de dépression quand j’ai reçu un appel de l’imprimeur me disant que mes dedans de fanzines étaient prêts. J’avais même pas déjeuné, y’était 13h31, pis l’imprimerie allait fermer à 15h00. Chittefoque. Fallait que je me mette en mode turbo, parce que je suis bin lente à m’activer le matin. Eh bin je suis pas mal fière de dire que j’ai réussi à manger m’habiller me maquiller (un peu) et nager pour aller chercher mes beaux dedans de fanzines.

Et je me suis pas perdue dans les couloirs, cette fois. J’ai jamais aimé les odeurs de stoffe chimique, mais les odeurs d’imprimerie me rappelle mon enfance dans sa plus belle période : l’époque préscolaire. Le temps où mon papa graphiste me traînait avec lui chez ses clients. Je me retrouvais dans des imprimeries bruyantes et puantes, avec des monsieurs qui parlent fort et qui ont les doigts sales et qui fument sua job. Mon père me présentait tout le temps en disant  « c’est mon bebé! », pis il dit encore ça, des fois. Sauf que maintenant, ça peut être un peu gênant. En tout cas, j’aimais ça l’accompagner chez les imprimeurs. Des fois il me donnait des cadeaux, comme des bloc-notes, des papiers spéciaux pour faire des beaux dessins que je lui demanderais de rapetisser avec sa machine magique qui sert à rapetisser les dessins pour qu’ils deviennent touptits touptits, ou encore une fois il m’a donné un lapin articulé en broche pis j’étais vraiment super contente et admirative devant l’objet, mais pas contente comme quand on déballe un cadeau de fête, contente comme quand on reçoit un cadeau privilège. N’importe quelle cochonnerie pouvait fonctionner, tant que c’était un cadeau imprévu. Je me souviens avoir retrouvé ce lapin parmi mes jouets, des années plus tard. Instantanément, des souvenirs de cette époque sucrée et moelleuse me sont revenus en tête. Les cadeaux les plus précieux sont ceux qui laissent les souvenirs les plus riches.

Eh bien aujourd’hui, mon cadeau de l’imprimeur, c’était mon dedans de zine, tout beau tout chaud. Ne reste qu’à brocher les dedans avec les couvertures et le tout sera terminé. Je sais pas si dans dix ans cet objet pourra me rendre nostalgique de l’époque que je vis présentement, mais en ce moment, il me rend tuténarvée de joie.

Po supervise les opérations de montage du zine.

Une chance qu’on a la technologie


Angé est en route vers Québec-Vile. Je joue au pendu par texto avec elle. C’est l’fonne même quand je devine les mots d’avance.

Gueros. Feufi. Toton. Tofu. Fourre. Pinisse. Querisse. C’est d’même qu’on aime ça.

jeudi 18 octobre 2012

Lora Zepam travaille fort

Je passe beaucoup trop de temps chez Mathieu. Je m'ennuie de Po, pis elle aussi elle a l'air de s'ennuyer. Je viens enfin d'arriver chez moi, j'ai faim mais je peux pas me lever, je suis ensevelie sous la fatigue et l'amour de Po.

Je suis fatiguée mais c'est de la belle fatigue parce que je travaille fort sur mon premier fanzine, pis je pense que ça va être pas mal beau. Ça se peut que je me vante beaucoup, attention.

J'ai écrit MON fanzine? Nenon. NOTRE. Parce qu'il est illustré par Darnziak. Faque quand je dis que ça va être beau.



HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! \o/

mercredi 17 octobre 2012

Darnziak écrit aussi des poèmes de mouffonnes

J’aime ça quand Darnziak fait des poèmes à partir de nos conversation de monjols. Parfois il a l’air d’en douter, mais moi je lui dis qu’il n’a pas à attendre de tenir dans ses mains un recueil de poésie signé Jean-Philippe Morin pour savoir qu’il est un poète. Même si j’ai pas l’autorité pour le dire, je le dis pareil : c’est un ossetie de poète. Voilà.

mardi 16 octobre 2012

Mon séjour à Québec-Vile


En mai, je suis allée à Québec-Vile avec Mathieu. Ce fut mon seul voyage de l’été (ouin, je sais que mai ça compte pas pour l’été, mais en tout cas). Pis ceci est mon seul carnet de voyage de toute la vie.


Vendredi
On monte à Québec-Vile avec Darnziak pis ses parents! Le voyage est l’fonne, ça me rappelle quand je faisais de la route avec ma cousine Janie pis sa famille ou la mienne. Il manque juste un jeu de Puissance 4. Les parents de Darnziak sont super fins, ils nous déposent à la porte, chez Chogna pis son chum Nicol qui nous reçoivent dans leur nouvel appart à Limoilou. Ça fait trois fois qu’ils déménagent dans le même bloc. Je vois pas trop la différence, vite de même.

Samedi
La veille, Mathieu m’a dit qu’il fallait être à l’Église St-Jean-Baptiste à neuf heures pour préparer notre table au Salon Nouveau Genre. Ça me stressait parce que j’haïs ça bin raide me lever tôt, pis je sais que ça me prend du temps pour m’activer alors je voulais mettre l’alarme à sept heures. Il trouvait ça un peu tôt, alors il a finit par m’avouer qu’il fallait être là pour onze heures, mais qu’il avait un peu exagéré pour être sûr qu’on soit pas en retard. Faque on arrive à l’heure.

Une fois sur place, on est contents parce qu’on est juste en face de Carl Belooga Joe Vézina pis sa blonde Sara, des Préliminettes. Yé, on va pouvoir se pitcher des avions de papier! J’ai tussuite acheté un fanzine à Carl pis j’ai échangé des macarons avec Sara. J’en ai pris un pour Vickie (« Chu menstru »), pis un pour Fredoune (« J’ai une vaginite »). Le premier trône maintenant sur un alpaga en pouel, pis l’autre sur le béret du poète.

En soirée, je suis trop crevée pour sortir, alors Mathieu va rejoindre son amie Annie Q dans une soirée d’humour mettant en vedette Carl, pis moi je reste avec Chogna pis Nicol qui vont m’effrayer toute la soirée avec leur histoire d’esprit malveillant. Ça va être toffe de m’endormir tusseule. Ou avec le fantôme, à toi de décider, lecteur.

Dimanche
Mathieu est parti tôt pour le Salon, il m’a dit que je pouvais le rejoindre plus tard. Durant la matinée, je me sens un peu inconfortable dans la petite chambre. Tusseule. Dans le silence. Dire que je veux voir des fantômes depuis ma tendre enfance, j’ai vraiment essayé d’en voir, mais j’ai jamais pu obtenir un seul signe de vie d’un mort. Rien. Peut-être bien parce que je jouais à Ouija avec des amis trop honnêtes, han. En tout cas, même si je crois pus aux fantômes, mes hôtes ont réussi à créer un malaise en moi, au point où j’arrive à m’imaginer une sensation de présence inquiétante dans la chambre à coucher. Crisse.

Au Salon, Carl m’a fait la plus belle dédicace du monde :




Je suis émue.

J’ai enfin pu voir Emmanuel, que je vois jamais nul part ailleurs que dins internets. Je lui ai donné des macarons de macareux, comme promis. Il reste pas longtemps au salon, alors on se dit baille baille baille à plus tard baille baille.

Plus tard, Mathieu pis moi on s’en va en Basse-Ville chez Emmanuel et Alex, les colocs de Linel Richel. C’est la fête d’Alex, et l’appart est rempli de monde que je connais pas, à l’exception de Simon Douville et la soeur d’Angé. On finit la soirée su Joe Dion, je suis tute pleine de bonne humeur, et on rentre en taxi pour aller se coucher dans la chambre PAS HANTÉE en essayant de pas réveiller Chogna pis Nicol.

Lundi
Maxym Ringuette vient nous chercher, à soir on dort dans un sous-sol de banlieue! Mathieu file pour travailler, alors il reste dans la chambre avec son portable. Je veille au feu avec Ringuette pis son ami qui trouve pas ça vraiment drôle, mon macaron de Richard Martineau, parce qu’il sait pas c’est qui, Richard Martineau. On entend chanter les grenouilles qui veulent fourrer, encore une fois je suis émue.

Mardi
J’ai un rendez-vous avec Dr Boubou! Oh yeah! OK, non, je suis pas tant essitée. Juste contente de régler une affaire plate : ma santé bucco-dentaire me préoccupe pas mal. J’apprends que j’ai quatre caries, dont une assez urgente à réparer. Ostie. Si à ce moment-là j’avais su que ce serait impossible pour moi de revenir à Québec durant l’été, j’aurais sacré plus que ça.

Ensuite, Mynou pis moi on va au cégep, je récupère enfin un item qu’on me demande souvent : mon querisse de diplôme d’études collégiales du câlisse. « Heille, tu dois être riche avec un diplôme de même! » La madame du cégep a trouvé ça drôle, le commentaire de Ringuette. Ouan, je suis riche en tabarnaque avec mon diplôme en arts et lettres.

Mathieu s’en va souper chez Erika, faque je passe la soirée à jouer à Yoshi’s Island avec Mynou.

Mécreudi
Le mécreudi, je suis très heureuse et même un peu soulagée d’avoir une chambre d’hôtel. C’est pas que j’étais pas bien chez Chogna et Nicol, mais ils ont réussi à me faire (un peu) peur avec leur histoire de hantise.

La soirée s’annonce belle. Je dois me rendre à l’hôtel Royal William (****, yeah!), où m’attend Mathieu, pour qu’on aille ensuite rejoindre à la Korrigane des littéraires que je connais pas, des gens qui participent à son colloque. C’est quoi la première affaire que je fais en arrivant dans la chambre, tu penses? Je saute sur le lit! Wouhou! Hiiiii! Je veux me rouler partout! Je veux profiter de chaque centimètre de notre chambre! Une tévé? Aon! On regarde la tévé! Une douche? Je veux me laver! Je veux essayer le savon d’hôtel! La crème hydratante d’hôtel! Le chèssoir à feveux d’hôtel! Je veux qu’on fourre partout! Hiiiiiii!

Mais là, mais là, on n’a pas le temps, Mathieu doit se rendre à la taverne. Je suis moins pressée que lui, alors je reste et je prends une douche d’hôtel tusseule. Je profite de notre dernier soir dans la capitale pour inviter des amis à sortir avec nous. Angé, Lucie-Ann, Simon, Emmanuel, Alex. Au moment où je vais retrouver Mathieu à la Korrigane, ses amis sont sur le point de partir, et la serveuse vient nous dire que c’est son dernier service. Han? À 23h30? Bin oui, la Korrigane ferme à minuit. Un mercredi soir. On n’en revient pas. Querisse. Mais Mathieu, ça fait presque son affaire parce qu’il file pas, il est fatigué, il dort mal depuis des jours, a mal à la tête, mal au coeur, faque il préfère rentrer. OK. Pas grave. J’essaie de trouver une autre place où sortir avec les namis. Mais plus les minutes s’écoulent, plus ça devient difficile de concrétiser mon projet. Tout le monde semble vedge, même moi ça commence à me gagner. Bon. Pas grave. On se dit qu’on se verra le lendemain, je les invite à assister à la conférence de Mathieu.

Mais il n’y aura pas de lendemain. Non monsieur.

Pendant que je suis au lit en train de profiter des internets wi-fi d’hôtel (euh, yé), Mathieu se décide enfin à prendre le Gravol que je lui avait offert pour soulager sa nausée. Il a vraiment l’air pas bien, alors ça devrait pas lui faire de tort. Sauf que… sauf que la gorgée d’eau est de trop, on dirait. Je vois Mathieu s’élancer hors du lit, je le regarde pis je vois vraiment une scène au ralenti, parce que je sais ce qui s’en vient même si ça me semblait impossible, mais ça se passe pour vrai, à deux pieds de moi, je vois Mathieu qui expulse un long jet de renvou. Sur le couvre-lit, par terre. Sur le tapis. Ça me semblait impossible parce que Mathieu est comme moi, il vomit jamais. Oh non. Pauvre bebé. Je sais qu’il haït tellement ça, vomir. Pis moi, ostie que j’haïs ça les histoires de renvou. Je suis quand même encore un peu (pas mal?) émétophobe, faque je peux pas m’empêcher de me demander « c’tu contagieux? ».

OH FUCK. L’odeur. Non. Non non non, c’est pas possible une odeur pareille, vite, il faut ouvrir les fenêtres.

Euh.

OK, les fenêtres ne s’ouvrent pas. Aussi utiles que les zippers sul coat bad de Michael Jackson. Oh wow. OK, je moi je sors d’icitte. C’est pour ça que je me retrouve en bobettes dans le couloir de l’hôtel, à trois heures du matin. C’est un peu frais, mais au moins l’air est plus respirable. Sauf que l’odeur semble se répandre tranquillement dans les couloirs…

Mathieu me dit qu’il va mieux, que ça lui a fait du bien de laisser sortir le méchant. Là, je voudrais bien l’aider à torcher, mais si j’entre dans la chambre, je vais la cochonner autant que lui sinon plus. (Tsé, imagine un mix de bière, Extrême Pita aux oignons pis acide gastrique.) Bon, il se remet à dégueuler. Au moins, cette fois, il fait ça dans la salle de bain…

Je peux pas être plus inutile que là, dans le couloir, en bobettes, et toujours plus loin de la porte de notre chambre (l’odeur progresse). Je prends une grosse poffe d’air, puis j’entre dans la chambre, je pogne des vêtements pis je dis à Mathieu que je vais aller voir à la réception si je pourrais pas trouver de quoi nous aider à nettoyer le renvou sploushé partout. Tout ça avec une seule poffe d’air!

Je marche vite dans les longs couloirs silencieux, étonnamment silencieux. Je comprends pas pourquoi personne n’a envie de faire un party dans sa chambre d’hôtel. Nous autres, tsé, ça compte pas. On aurait bin fait le party, mais là. En tout cas, je suis contente de pas croiser de p’tit gars en Big Wheels. Une affaire de moins à gérer.

Personne à la réception, faque je me plante là pis j’attends. Une minute plus tard, une femme arrive et sursaute comme si elle avait vu un revenant. Je la comprends. Avec la face que j’ai. Je lui explique l’affaire. Que je suis super désolée que mon copain ait vomi partout dans la belle chambre d’hôtel. Qu’on aimerait ça nettoyer pour s’excuser. Elle dit qu’elle comprend ça, ces affaires-là. Qu’elle a déjà été jeune, qu’elle en a géré souvent, des fins de party de grosses brosses sales. Nenon, c’est pas ça madame. C’est pas la bouésson. OK, merci pour les serviettes et les draps propres.

— Tu peux m’attendre dans le couloir pendant que je finis de nettoyer, ça sera pas long.
— T’es sûr que tu veux pas de l’aide, bebé? (J’espère que non, parce que je peux juste pas.)
— Nenon, je vais mieux!
— OK…

J’attends dans le gym. Parce que ça pue pas, et parce que je peux m’assoir sur le tapis roulant. Je me demande sérieusement à quel endroit je ferais mieux de dormir. Sur un fauteuil dans le hall, ou ici dans le gym?

— C’est correct, tout est lavé, j’ai mis les draps propres!
— Mathieu… Je pourrai pas dormir dans la chambre. L’odeur est trop… Je vais gerber. C’est sûr.
— Veux-tu que je vois si on peut avoir une autre chambre?
— OK, oui. Si c’est possible. Merci…

Je me sens poche, comme si je faisais des caprices de princesse, mais je peux pas endurer l’odeur de renvou, c’est la pire que j’ai connue. Insupportable. On dirait bien que c’était un mélange spécial, une combinaison d’ingrédients qui, une fois ensemble, dégagent des effluves inédites et dangereuses.

— On a une chambre!

Aaaah! Merci Jésus! Bin non, merci Mathieu, et merci gentille réceptionniste ex-party-animal.

Jeudi (Je sais que le jeudi a commencé avant ça, fais pas ton fin finaud!)
Il est pas loin de cinq heures du matin, on est enfin au lit.

— Penses-tu que c’est l’Extrême Pita?
— Je sais pas. Possible.
— Vas-tu annuler ta présence à la conférence?
— Je vais leur écrire pour dire que je pourrai pas être présent en matinée, mais je vais donner ma conférence en après-midi.
— T’es sûr?
— Bin, c’est un peu pour ça que je suis ici, ils m’ont payé une chambre…
— Ouin, j’sais bin…

On éteint la veilleuse. Quelques minutes s’écoulent, et Mathieu se relève et court jusqu’à la salle de bain. Ah non. Pauvre bebé. C’est-tu possible de pogner le choléra en Basse-Ville de Québec?

Vers huit heures, Mathieu me réveille.

— Sophy. J’ai une mauvaise nouvelle.
— QUOI?!
— Je viens de me rappeler… Quand je suis allé souper chez Erika, elle m’a dit qu’elle venait juste de se remettre d’une grosse gastro.
— Oh shit…
— Oui, shit. J’espère que je suis pas en train de te transmettre ça.

Je l’espère aussi. OK, plan d’urgence. On est supposés rentrer à Montréal en fin de journée, mais j’ai pas du tout envie de faire trois-quatre heures de route si je suis en train de couver cette gastro. Pis je veux pas non plus rester avec Mathieu, ça augmente mes risques d’attraper sa dysenterie. Mais je peux pas non plus aller me réfugier chez Chogna pis Nicol, ça serait chien de leur apporter une maladie dégueuse. Aaaargh, kessé m’a faire?

OK, là j’ai mon plan d’urgence, je me suis arrangée avec Oli. J’ai vingt minutes pour me préparer, faque je vais à picerie pour acheter à Mathieu du manger de gastro : des biscuits soda, du Gay Torride, de la compote de pomme, et je lui laisse des Gravol. Il n’ira pas à sa conférence et va rester à l’hôtel une journée de plus, question de retrouver la force de rentrer à la maison. J’aimerais l’embrasser avant de l’abandonner avec son virus, mais je voudrais pas empirer mon cas. Je quitte la chambre avec un petit fond d’inquiétude, de tristesse, de culpabilité — et un peu de soulagement, je dois le reconnaître.

Ah non, un visage familier!  Alain Farah est dans l’ascenseur. J’aime pas bin ça croiser des gens le matin quand j’ai pas de face, surtout après une nuit blanche de renvou. Ah, il va pas me reconnaître, on se connait à peine, on a dû se croiser deux ou trois fois dans des lancements, il me semble.

— Hé! Salut!
— (Fuck.) Allô!
— Ça va?
— Correct… Mais Mathieu, pas trop. Il a vomi un peu partout dans l’hôtel toute la nuit. Compte pas trop sur sa présence à la conférence.
— Oh…

J’avais même pas de face pis il m’a reconnue! Je comprends pas ça. En tout cas, je lui ai pas fait la bise, par politesse.

Enfin, je sors de l’hôtel et je spotte le char d’Oli. Oli qui est super dédaigneux. Le pauvre. Il veut pas me toucher, et je le comprends. Moi qui voudrais lui lécher la face comme un chiot tellement je suis reconnaissante qu’il me sorte de là, je refoule ma  grosse gratitude et je lui dis merci. Parce que grâce à lui, je peux me rendre à St-Urbain, où mes parents vont me garder en quarantaine.

Merci Oli.


Cette note de bloye est dédiée à Joanie, émétophobe qui a tout de même du fonne avec les histoires de renvou.

dimanche 14 octobre 2012

Cold turkey

J’ai un ami qui vient de quitter Facebook. Il m’a annoncé ça pis c’était comme s’il rentrait chez les AA. Pour moi, en tout cas. Je voulais pas le décourager, mais j’avais quand même un peu de mal à croire que ce serait permanent. J’ai des amis qui désactivent leur compte pour faire face à leur fin de session, ou quand ils pètent une coche d’ostie d’humanité de marde de crisse de relations sociales, mais qui quittent Facebook définitivement? Bin bin rare.

Ça fait cinq ans que je suis dans la secte Fecebook et j’ai pas encore eu l’envie de fermer mon compte. Je suis consciente que j’ai une solide dépendance à internet, mais je vis plutôt bien avec ça (à moins que je vive dans le déni?). Mon onglet Facebook est presque toujours ouvert, sauf quand je décide de travailler efficacement. Alors oui, ça me bouffe du temps. Mais j’ai jamais voulu fermer mon compte parce que j’ai du fonne, sur Facebook. Vraiment.

Par exemple, l’autre jour, je vois passer cette image dans mon fil d’actualité.

Parle pour toué, Chose.

Les J’aime se mettent à fuser. Et moi, tout ce qui me vient en tête, c’est : « Pauvre lui, ses amis doivent être plates. » Mon Facebook, il ressemble pas à ça. Parce que Facebook, c’est comme tes internets. Tes internets sont pas comme les miens. On visite pas les même territoires, on n’a pas les mêmes intérêts ni les mêmes fréquentations, ni la même vision du monde. Je suis pas en train de louanger Facebook, là, wo menute. On pourrait en parler longtemps, de la Secte. De la supposée confidentialité. Mais c’est pas de ça que je parle. Je parle de mes amis, de mon environnement social virtuel. Mes amis, je les aime, et j’ai beaucoup de fonne à faire des belles gnéseries avec cette gang de monjols. Avant, il y avait les blogues, maintenant, le party est sur Facebook. J’ai jamais vraiment lâché les blogues, même si l’ambiance a changé, mais c’est pus ici que ça se passe. Les blogues, je vois ça un peu comme la fin d’un after. Pis moi, bin j’aime ça, les fins de party. Je suis souvent la dernière à partir, quand les hôtes me crissent dehors ou m’envoient des messages subtiles comme « tiens, on va écouter du Corbach ». Mais y’a personne qui pourra achever la blogosphère avec du Corbach. Non monsieur.

Tout ça pour dire que jeudi soir, j’ai suggéré à Darnziak qu’on prenne des vacances de Fecebook. Pour voir ce que ça donne. Pour pouvoir dire « j’arrête quand je veux! ». Et, dans mon cas, pour avancer dans mes projets, rattraper le retard que j’ai pris durant mon été de marde, entreprendre de nouveaux projets essitants, essayer d'exister un peu plus IRL. Alors on s’est entendus pour lâcher ça durant quatre jours consécutifs. Pour des droyés, c'est pas pire. Pis en plus pour moi Fecebook est une soupape à gnéseries. Alors y’a de bonnes chances pour que ça déborde un peu plus ici avant la fin de mes vacances. C’est pas grave. C’est des choses qui arrivent.

Quand Darnziak est parti deux semaines en Islande, il a choisi de ne pas aller sur Facebook pour toute la durée de son voyage. Ce fut une excellente idée. Il n’avait pas de temps à perdre là alors que tout était à voir autour de lui. On a profité de ce moment pour s’échanger des gueros mails, et on compte bien poursuivre ça.


Faque je suis supposée me reconnecter seulement à partir de mardi matin à 1 heure. Je sais pas si j’aurai plein de messages et de commentaires à lire, de J’aime à apprécier, ou des tumbleweeds à ramasser, je sais pas si mon ami en sevrage aura eu une rechute. Je lui souhaite pas. Je lui souhaite plutôt de se starter un blogue, pour qu’on puisse le lire et admirer ses magnifiques photomontages.

La persistence de Michel Forget, par Emmanuel Pelletier-Michaud

Y’a pas juste sur Fecebook qu’on peut partager de telles merveilles, viarge. Heille, wo.

samedi 13 octobre 2012

Ah, l'automne, la fraîcheur, la la la...


J’ai envie d’apprendre le tricot! Aon, je pourrais me faire des pantoufles laittes mais si chaudes et moelleuses. Un plancher de manoir, c’est frette. Oh oui, je veux apprendre à tricoter!


Ah, fuck it, je vais les acheter au Douleurama.

vendredi 12 octobre 2012

La fois où Darnziak a eu un orgasme spirituel dans mon salon


Il raconte tout ça ici dans un beau texte, alors je vais pas le répéter avec mes mots. Je voulais juste dire que ça, c’était un pur moment de vie. Il se pognait la tête, il était plié en deux, il criait, j’te jure, il a vu que’que chose de plus beau qu’un double rainbow. Pis à ce moment-là, il avait mon beau Jésus devant les yeux, le cadre qu’Émélée m’a légué avec son Manoir deluxe.

Jésus? T'as fait un ti peupi?

Ensuite, ses yeux ont roulé par terre jusque sous mon futon, là où se cache ma famille de scutigères véloces.
Là scène, j’te dis.

Les affaires plates de l’existence


Mon frigo fait maintenant du Excite Bike. J’espère que je serai pas à côté quand il va exploser. J’espère aussi qu’il va attendre que je sois riche pour se laisser mourir. Ça me tente pas tant que ça de retomber au même niveau qu’à l’époque où j’étais obligée de me nourrir de denrées non périssables. C’est pas si grave que ça, je sais bien, mais disons que ça freinerait un peu les efforts que je fais pour mieux m’alimenter. Ostie que j’haïs ça. Devoir manger. Devoir bien manger. Le corps est une corvée quotidienne dont je me passerais solide. Comme en ce moment, où il a l’air de peut-être considérer l’idée de vouloir dormir bientôt. Au moment où j’ai envie de faire plein d’affaires. Crisse.

Ça me donne envie de le violenter, des fois.

(Mais non.)

Bonne nuit.

jeudi 11 octobre 2012

Celui-là me donne envie de me fourrer des crayons de cire dans le nez


Clique dessur pour perdre encore plus de temps dins internets (mais c'est drôle, tu vas voir).

mercredi 10 octobre 2012

Du beau Frédéric Dumont


Fredoune m’a écrit un poème, un très beau poème. C’est moi qui lui ai demandé ça. J’ai dit j’veux un poème en oune, parce que je suis sa gnougnoune-poupoune-coucoune depuis plus d’un an, parce que je suis une ossetie qui demande des affaires, pis il l’a fait. Alors voici l’oeuvre : 


À Gougoune


As-tu mis ta ploune
dans l'eau chaude?

Ô ma gougoune!

Laisse-moi boire la tasse
la plus laide de ta cuisine

Laisse-moi être le nono
de ta nounoune.



Je te rappelle (ou je t’apprends?) que Fredoune sort un nouveau recueil de poésie le 27 octobre. Volière, publié aux Éditions de l’Écrou. Ça va TORCHER DES CULS AVEC UNE SERVIETTE CHAUDE, comme dirait Ranger.




lundi 8 octobre 2012

Action de grèse

Ça a l’air qu’il faut se bourrer la face et faire preuve de reconnaissance. Bin moi, la meilleure affaire que j’ai mangée dans les derniers jours, c’est mes mouffonnes préférés. Et je suis reconnaissante envers l’univers pour m’avoir donné assez d’argent pour acheter de la farine, du sucre, du lait de soya pis de l’huile végétale. Merci Jésus? Non. Merci à tous ceux qui m’ont acheté des belles gnéseries sur ma boutique Etsy, ça fait une grosse différence dans mon budet. Par reconnaissance, je te transmets ici ma délicieuse recette. Peu importe les circonstances, j’aurais bien fini par te la donner, parce que je t’aime, cher lecteur.

C’est une recette que j’ai prise de Chogna qui l’avait prise d’un livre de recettes que je pourrais difficilement retrouver, mais je l’ai tellement modifiée que je me la suis appropriée. Alors voilà.


Les bons mouffonnes à la crème de blé

-1 1/4 t. de farine (si t’as du budget, la farine de kamut c’est cool)
-3/4 t. de crème de blé
-1/2 t. de sucre ou cassonade
-3 c. à thé de pourde à pâte
-1/2 c. à thé de sel

Tu mélanges tout ça dans un bol.

-1 t. de lait de soya (ou de jus d’orange, ou d’eau si t’as vraiment rien)
-un peu moins d’1/2 t. d’huile végétale (de bonne qualité, autant que possible)
-1 guerosse banane en purée
-1 c. à thé d’essence de vanille

Tu mélanges tout ça dans un autre bol. Ensuite, tu rajoutes la bouette liquide aux ingrédients secs, et tu mélanges doucement. Le truc, avec les muffins, c’est de pas trop mélanger.

Là, le fonne commence. Tu rajoutes ce qui te tentes! Des pépites de fuckolat, de caroube, des morceaux de dattes, des mouches, des noix, tute! Ce que j’aime le plus, c’est de les fourrer avec de la confiture de fraises. Et de saupoudrer de la noix de coco sur le top. Arrrrh.

Ensuite, tu querisses ça au four à 350°F durant environ 20 minutes (le temps de cuisson varie d’un four à l’autre, à toi de voir c’est quoi le timing idéal).

Moi, je me tanne jamais des muffins. Et depuis que j’ai recommencé à en faire, je mange plus qu’avant. Si ça continue comme ça, je fais bien finir par reprendre mon poids perdu cet été. Yé!


L’origine du mot grèse : Je sais pas ce que ça veut dire. Et personne dans mon entourage ne le sait. Mathieu a trouvé ça dans un poème anonyme, et ce poème est tellement hot qu’il me l’a encadré et il trône maintenant dans ma cuisine deluxe. Si tu sais c’est quoi de la grèse, ça m’intéresse. Écris-moi. Merci, et bonne Action de grèse!

Des mouffonnes et des petits pinisses


Mes feufis tout étalés sur mon lit, discutant de pinisses. Je m’étais ennuyée de ça. La veille, Maxym Ringuette avait débarqué à Mourial sur un coup de tête. Il a dormi chez Fredou, qui vit maintenant à Mourial en tant que Périplateauzoïde, et les deux sont venu faire un tour chez moi. On s’est installés tous les trois (avec Po) sur mon lit temporaire dans le salon — je dors là parce que dans ma chambre j’entends trop bien les gars de la déconstruction qui s’acharnent sur le Manoir depuis une semaine, ça varge et ça crie dès sept heures du matin, pis en plus j'en ai surpris un en train de pisser dans ma ruelle — et ça n’a pas pris de temps que Fredou a commencé à taper des gnéseries dans Google pour se retrouver sur Doctissimo à lire un thread sur les petits pinisses. Pendant qu’on jasait de pinisses et d’autres affaires importantes, Mynou a réparé le gueros clavier ergonomique que j’ai acheté l’hiver dernier. Le N était resté enfoncé avant même que j’aie pu avoir le temps de m’habituer à la disposition étrange des touches. J’espère que mes tunnels carpiens seront satisfaits.

Je pense que Fredou était dans un mood intello.

— Si c’était juste les gays qui avaient des gros pénis, on pourrait organiser une téléréalité où les filles qui aiment les gros pénis seraient obligées de séduire des gays. Ça serait cocasse.
— Oui, et dans les pays où l’homosexualité est illégale, tous les hommes seraient victimes de profilage pénien, et quiconque ayant un gros pénis serait abattu sur le champ. Ça serait cocasse en crisse.
— lol

Pendant qu’on parlait encore de tussortes de sujets intelligents, j’ai fait des mouffonnes, enfin mes vrais mouffonnes et non pas une mélange Quaker qui goûte le gâteau trop sucré et surtout qui goûte pas les mouffonnes. Pendant la cuisson, Fredou et Mynou sont partis, pis j’ai mangé mes mouffonnes tusseule, égoïstement.