jeudi 24 décembre 2015

Toujours vivante

J’écris pus parce que je suis trop occupée à torcher des chats pis à essayer de gagner ma vie. Je suis tellement prise par ça que récemment, je me suis surprise à penser qu’il faudrait que je tombe malade pour m’arrêter. Ça me surprend de penser ainsi, parce que je suis pas du genre workaholic. Pis on sait que des fois, il faut juste que la santé nous lâche pour qu’on se slaque un peu l’hyperactivité. 

C’est presque ça qui m’est arrivé hier quand j’ai passé une partie de la soirée et de la nuit à l’urgence du CHUM. L’infirmière d’Info-Santé m’avait dit que je devais pas attendre au lendemain pour consulter un médecin à cause des risques de thrombophlébite. Elle m’a demandé si je respirais bien. Ouéoué. Toute va bien, excepté que ma jambe droite bogue. 

Prépare-toi des passe-temps, ça va être long.
Finalement, mes veines vont bien. Pas de caillot. Les docteures m’ont fait une échographie. C’était frette et gluant. Il était question de schtroumpf, j’ai pas trop compris, pis après une infirmière m’a pris sept tubes de sang. Elle trouvait que j’avais des beaux cheveux « à la mode » (aon).
Ch'tannée. En plus Mathieu attend de son bord sans savoir si je suis en train de mourir.

Querisse que c'est plate, l'hôpital.

En plus j'avais vraiment faim. Ça se mange-tu, ça?

La docteure veut que je voie une neurologue très prochainement. Elle m’avait d’abord dit que c’était sûrement mon nerf sciatique qui me niaise, et que ça guérirait tout seul en quelques semaines. Mais on dirait qu’il y a d’autres trucs à vérifier. En tout cas. J’ai pas travaillé. Mathieu est venu me rejoindre peu après mon arrivée, avec du jus et des biscuits. On a regardé des VR en déroute. On n’avait pas rapport de rire dans une salle d’urgence, mais c’était de même. J’ai cherché un jeu de Zelda dans l’App Store, pis j’ai downloadé Zeldo — qui devient Zenda une fois installé (why?) —, c’était très plate, je l’ai vite supprimé, et j’ai plutôt échangé des textos avec des amis. T’es pus jamais seul quand t’as un téléphone intelligent. C’est un peu un drame, je trouve.

J'ai résisté à l'envie de voler la jaquette. Je suis fière de moi.

Mathieu me disait de pas trop m’en faire avec la consultation en neurologie. Que c’est fort probablement pas grave. Il dit ça parce qu’il sait que c’est facile de s’inquiéter, surtout après avoir vécu de près l’histoire de Vickie, « du gaz d’hypocondrie ». Au contraire, le cancer de Vickie me donne du courage. Je pense toujours à elle quand je traverse des épreuves ou vis des angoisses. Vickie m’a rockifié la moumounerie. Ça ne m’empêche pas d’avoir toujours en moi une part dramatique. Si je meurs bientôt, Mathieu va être trop triste. Et qui va s’occuper de mes chats? On pourrait régler ces deux problèmes d’une shot : il adopte mes chats-thérapeutes, comme ça il sera pus jamais triste.


Mes chats-thérapeutes sont justement près de moi. Frédéric-Démon est assis en poule à côté de mon portable, et Whitney ronronne sur moi. Je porte mon t-shirt Marie Uguay en tutu. Toute va bien.

jeudi 30 juillet 2015

Mes trucs hors du commun pour survivre à la chaleur cuisante de Montréal

Tu sues tellement que t’as du mascara dins sourcils; la semelle de tes souliers ramollit; t’as des frissons de chaleur. Tu devines qu’il est temps de faire quelque chose avant qu’un coup de chaleur ne vienne à bout de ton existence.

Entre dans le premier magasin quelconque que tu croiseras (GAP, pour donner un exemple choisi par pur hasard) et prends bien le temps de magasiner chaque item. Pour rendre l’exercice moins plate, attarde-toi aux items qui sont le plus proches d’être un peu dans tes intérêts. Si tu te trouves dans une boutique de vêtements, choisis un morceau à essayer, ou mieux, une pile. Une fois dans la cabine d’essayage, tu te crisses tounu et tu bois abondamment (tu traînes du liquide frais sur toi, j’espère?). Reste là un moment, le temps que tu sentes que t’es en train de redevenir un corps solide. Évidemment, aucun vêtement ne vaudra tes précieux dollars, alors tu les rends à la conseillère en vente en t’excusant poliment, et tu retournes dans le four de béton. Rendu dehors, tu passes à l’étape 2.

Inconvénient : c’est possible que t’achètes des cossins que t’aurais jamais achetés autrement, et ça risque de te prendre du temps avant d’arriver à destination.
Avantage : tu vas te rendre à destination.


Étape 2. Par temps chauds, tu gardes toujours sur toi une petite bouteille d’eau. C’est le temps de la sortir de ton baluchon pour t’asperger un peu. Si t’as la chance d’avoir des cheveux, mouille-les au complet. Dès que tes cheveux commencent à sécher, recommence l’étape 2. Tu te félicites d’avoir traîné ta petite bouteille, hein? Remplis-la d’eau fraîche chaque fois que tu croiseras un puits (ou autre source d’eau).


Inconvénient : avoir l’air d’un surfer.
Avantage : avoir l’air d’un surfer.

samedi 18 avril 2015

C'est la vie

Je marchais en écoutant du Daft Punk quand je suis passée devant la boutique C’est la vie. J’ai alors pensé que Mario Pelchat devrait contacter Daft Punk pour faire un duo avec eux. Ou mieux : Daft Punk devrait contacter Mario Pelchat. Et si Mario Pelchat n’est pas convaincu, Daft Punk peut m’écrire pour que je tente de convaincre Mario.

En tout cas, dans ma tête la toune sonnait très bien.

J’écris ceci parce que je sais que les gars de Daft Punk lisent mon blogue.


Merci. À demain.

vendredi 6 mars 2015

Misogynie 2.0 : harcèlement et violence en ligne

©Catherine Lefrançois

Texte paru au journal Le Devoir du 6 mars 2015 et partagé sur de nombreuses plateformes, dont la mienne.
« Suivant la logique de la misogynie en ligne, le droit d’une femme à la liberté d’expression est beaucoup moins important que le privilège que s’accorde un homme de la punir pour s’être exprimée librement. » Laurie Penny, Cybersexism.


Nous sommes féministes. Nous partageons nos idées sur le web. Et nous sommes unies par l’expérience de la misogynie latente qui ronge Internet, les médias sociaux, notre vie publique, notre vie privée.

Lorsque nous prenons la parole sur le web, surtout pour dénoncer la violence sous toutes ses formes que subissent les femmes, le retour de bâton s’associe à une pluie d’insultes et de menaces : « Conne », « J’vais te venir dessus », « Féminazie », « Ostie, j’te fourrerais avec ta p’tite jupe », « Sale chienne », « Grosse truie », « Je te cockslaperais jusqu’à ce que tu fermes ta yeule », « Tu mérites de te faire gang raper », « Tu ne devrais pas avoir le droit de te reproduire », « Si j’étais ton mari, tu serais séquestrée à ton fourneau », « Fermez don’vos gueules… pendant qu’elles ferment encore ! » Ceci n’est qu’un échantillon du refrain entonné ad nauseam par les graphomanes misogynes qui sévissent sur la Toile. Ces mots témoignent d’un sexisme, d’un antiféminisme, voire d’une haine des femmes si répandue qu’ils frôlent désormais la banalité.

Le cybersexisme est omniprésent dans les conversations en ligne. Il imprègne les fils de commentaires sur les réseaux sociaux et sur les blogues, partout où les femmes prennent la parole dans l’espace public virtuel. Il prend diverses formes : paternalisme, infantilisation, mansplaining, surveillance, attaques personnelles, slut-shaming, fat-shaming, diffusion publique de données personnelles, attaque contre l’intégrité physique, menace de viol et de mort, etc. Cette violence misogyne prend une consonance particulière quand elle s’exerce avec des accents racistes, islamophobes, xénophobes, transphobes ou lesbophobes. De telles attaques cherchent intentionnellement à humilier et à effrayer les femmes pour les exclure du débat public, les museler ou les réduire à la plus simple expression du préjugé culturel et des stéréotypes de genre auxquels on les associe.

Certes, cela n’a rien de nouveau : le sexisme précède l’écran. L’écran offre toutefois des possibilités de techniques nouvelles à l’expression de la haine envers les femmes. Les canaux sont multiples : mots-clics, sites web, tribunes médiatiques, pages Facebook, événements… Souvent, l’anonymat permet à la misogynie de se répandre en toute impunité.

Les recours sont restreints. Répondre aux commentaires sexistes demande beaucoup d’énergie. L’antiféministe de fond moyen considère toute réaction sur le web à ses propos comme l’acte d’une hystérique. Retirer leurs commentaires ? Il s’en trouvera pour parler de censure : comme si la liberté d’expression incluait l’injure et les discours haineux. Porter plainte ? Quoiqu’une menace soit toujours virtuelle, une menace issue du web sera traitée avec peu de sérieux. Tout se passe comme si le cybersexisme était socialement acceptable, normal, et qu’y réagir était la pire des choses à faire : « ignore-les », « t’as pas la couenne bien dure », « t’as pas le sens de l’humour », « parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en ». La violence bien réelle que subissent les femmes dans l’espace virtuel est banalisée et les auteurs de cette violence sont disculpés.

Nous déplorons cette situation et demandons que la prise de parole des femmes de tout horizon soit respectée. Le web et les réseaux sociaux sont des lieux hostiles aux femmes, surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer des idées féministes. Pourtant, ces lieux d’expression sont de plus en plus déterminants : nous en éloigner est brimant et limitatif. Nous souhaitons qu’une discussion collective s’engage afin de faire du Web un lieu respectueux pour chacune.

Aussi, il nous appert que les comités éditoriaux des médias sur les plateformes numériques jouent un rôle crucial dans la lutte contre le cybersexisme. Nous les interpellons aujourd’hui en soulignant leur responsabilité sociale dans la création d’un environnement sain pour le débat. Nous suggérons l’adoption de politiques concernant les contenus publiés et une pratique adéquate de la modération favorisant le dialogue entre collaboratrice et lectorat. La cyberviolence est un phénomène grave, qui, combiné au sexisme, nuit à la diversité éditoriale.

Rappelons également que le Code criminel canadien contient des dispositions relatives aux discours haineux reposant sur des motifs liés à la race, à l’origine ethnique, à l’orientation sexuelle, à l’appartenance religieuse, mais aucune sur la discrimination sur le genre. Il n’y a pas d’outil pour contrer la propagande haineuse à caractère sexiste, notamment sur Internet. Il est temps que les femmes disposent d’outils légaux pour se défendre et que des modifications soient apportées à la loi.

La violence misogyne, l’intimidation et le sexisme en ligne doivent être traités avec le même sérieux que n’importe quelle autre forme de discours haineux. Ce n’est présentement pas le cas. Donnons-nous les outils pour dénoncer cette tendance. Ensemble, on peut faire en sorte que la violence sexiste 2.0 soit renversée au Québec.


©Cath Laporte  www.cathlaporte.com

* Signataires : Ericka Alneus, Dalila Awada
, Isabelle Baez
, Magenta Baribeau, Marie-Andrée Bergeron, Mélissa Blais, Marie-Anne Casselot, Léa Clermont-Dion, Alexa Conradi, Marielle Couture, Sissi de la Côte, Martine Delvaux, Élise Desaulniers
, Toula Drimonis
, Émilie E. Joly, 
Catherine Gendreau
, Véronique Grenier, 
Roxanne Guérin, 
Marilyse Hamelin
, Johanne Heppell, 
Marie-Christine Lemieux-Couture, Sarah Labarre, Sophie Labelle, Aurélie Lanctôt, Widia Larivière
, Valérie Lefebvre-Faucher, Judith Lussier
, Ikram Mecheri
, Rim Mohsen, 
Isabelle N. Miron, Mélodie Nelson, Émilie Nicolas, Françoise Pelletier, Geneviève Pettersen, Elizabeth Plank, Marianne Prairie, Sandrine Ricci, Caroline Roy Blais, Annelyne Roussel, Tanya St-Jean, Carolane Stratis, Josiane Stratis, Kharoll-Ann Souffrant, Cathy Wong, Lora Zepam


samedi 7 février 2015

Lora Zepam est contente

Ce soir, je suis de bonne humeur, pis je suis contente de le dire. Ça fait changement de mon râlage des derniers mois. D’abord, je viens de terminer un contrat, et j’en commence un autre – et c’est quelque chose de nouveau pour moi, hiiiii! –, pis je vais peut-être en avoir un autre, ce qui fait que je risque d’être un peu moins pauvre, pis en plus – attention, il va être question de chats –, ma belle Janine Suppo guérit bien, elle a peut-être trouvé un bon foyer, et sa première rencontre avec mes démons s’est super bien passée, et pour moi c’est suffisant pour être excitée comme un chat qui sautille dans une boîte.

Sans compter que ce sera bientôt le lancement du numéro de Moebius que j’ai piloté. Je t’en reparle bientôt.


Veux-tu des bonnes vibes? Prends-en, c’est gratis!



mercredi 21 janvier 2015

All by myself

L’autre jour, alors qu’on avait une discussion tout à fait banale sur Skype, ma mère m’a dit que je ressemblais à Céline Dion.

Ma mère.


La femme qui m’a portée en son sein, qui s’est fait ouvrir à froid pour me mettre au monde, qui m’a endurée au quotidien pendant près de deux décennies, cette femme-là, ma mère, m’a dit que je ressemblais à Céline Dion.

Tu penses que t’as vu Céline Dion habillée laitte en train de marcher vite sur St-Laurent? Bin c’était moué.