J’étais encore en pyjama de dépression quand j’ai reçu un appel de l’imprimeur me disant que mes dedans de fanzines étaient prêts. J’avais même pas déjeuné, y’était 13h31, pis l’imprimerie allait fermer à 15h00. Chittefoque. Fallait que je me mette en mode turbo, parce que je suis bin lente à m’activer le matin. Eh bin je suis pas mal fière de dire que j’ai réussi à manger m’habiller me maquiller (un peu) et nager pour aller chercher mes beaux dedans de fanzines.
Et je me suis pas perdue dans les couloirs, cette fois. J’ai jamais aimé les odeurs de stoffe chimique, mais les odeurs d’imprimerie me rappelle mon enfance dans sa plus belle période : l’époque préscolaire. Le temps où mon papa graphiste me traînait avec lui chez ses clients. Je me retrouvais dans des imprimeries bruyantes et puantes, avec des monsieurs qui parlent fort et qui ont les doigts sales et qui fument sua job. Mon père me présentait tout le temps en disant « c’est mon bebé! », pis il dit encore ça, des fois. Sauf que maintenant, ça peut être un peu gênant. En tout cas, j’aimais ça l’accompagner chez les imprimeurs. Des fois il me donnait des cadeaux, comme des bloc-notes, des papiers spéciaux pour faire des beaux dessins que je lui demanderais de rapetisser avec sa machine magique qui sert à rapetisser les dessins pour qu’ils deviennent touptits touptits, ou encore une fois il m’a donné un lapin articulé en broche pis j’étais vraiment super contente et admirative devant l’objet, mais pas contente comme quand on déballe un cadeau de fête, contente comme quand on reçoit un cadeau privilège. N’importe quelle cochonnerie pouvait fonctionner, tant que c’était un cadeau imprévu. Je me souviens avoir retrouvé ce lapin parmi mes jouets, des années plus tard. Instantanément, des souvenirs de cette époque sucrée et moelleuse me sont revenus en tête. Les cadeaux les plus précieux sont ceux qui laissent les souvenirs les plus riches.
Eh bien aujourd’hui, mon cadeau de l’imprimeur, c’était mon dedans de zine, tout beau tout chaud. Ne reste qu’à brocher les dedans avec les couvertures et le tout sera terminé. Je sais pas si dans dix ans cet objet pourra me rendre nostalgique de l’époque que je vis présentement, mais en ce moment, il me rend tuténarvée de joie.
Po supervise les opérations de montage du zine. |
Aucun commentaire:
Publier un commentaire