samedi 27 octobre 2012

Tournée des chats, soirée tévé et Lestoil en abondance


II est 13 heures, je suis au lit avec ma face d’hier. À ma gauche, Po ronronne, à ma droite, Mathieu ronfle, et dans la cuisine, le frigo gronde fort. La nuit a été courte, mais elle aurait pu être blanche et froide.

La veille, Mathieu pis moi on a décidé de sortir de notre quotidien en se tapant une SOIRÉE TÉVÉ. Ouémadame. On devait aller voir les chats de sa soeur parce qu’elle est partie en France pour une dizaine de jours, et puisqu’elle a une télé, on a décidé d’essayer ça, cette patente-là. Mais notre soirée ressemblait un peu à une tournée des chats, qui commençait chez Iris, qui vit avec Salopette et Blouson, des gros poffés adorables. (Salopette, c’est la belle tite face qui se trouve dans mon kit de Folle aux chats.) Bon, on allait pas vraiment voir Salopette et Blouson, mais tant qu’à arrêter voir Iris, on a flatté les chats, et parlé de chats, bien sûr.

Une fois chez la belle-soeur, on a été accueillis par Shirley, la chatte toute ronde avec pas de cou. Shirley est obèse, elle ressemble à un phoque noir avec des petites pattes en forme de bâtons. Elle avait l’air très contente de se faire flatter (et donner des Minouche). L’autre chatte, la tigresse dont j’oublie le nom (j’ai honte!), elle restait cachée parce qu’elle est super timide. Mais Mathieu l’a amadouée avec des Minouche, ces aimants à chats en forme de croquettes graisseuses puantes.

Là, on s’installe au salon pis Mathieu allume la tévé HD. Prise 2! Des vieilles affaires! On commence avec Soirée canadienne. Oh wow, Madame Rosaire Monplaisir est tellement l’fonne, faut que j’en parle sur Facebook! « Es-tu en train de l’adder? » Gnn. Si je veux tchatter avec Madame Rosaire Monplaisir, je ferais mieux de jouer à Ouija. En tout cas, Mathieu n’a pas toffé ça longtemps, il a vite changé d’émission. Épopée Rock! Je trouve que le chanteur des Stardust ressemble bin trop à Réal Bossé. Ça doit être lui. Peut-être qu’il vieillit pas, Réal Bossé? Pis les jokes de gros envers BOUBOULE, ça créait pas de malaise, dans le temps? Un peu plus pis Bouboule se caresse les mams à chaque fois qu’on fait allusion à de la nourriture. C’est gênant, tsé. Pis en plus, Bouboule est interprété par Oncle Darius. Un peu de respect, svp! Il nous a quand même inventé le Rapidotron. Lui, j’aimerais bin ça l’adder sur Facebook. Pis je l’inviterais à faire partie de mon groupe qui encourage la recherche scientifique sur le développement des téléporteurs. Les années 10 sont tellement décevantes en matière de moyens de transport… Mais bon, je m’éloigne du sujet. Je dois dire que je pourrais pas avoir autant de fonne à regarder la tévé si j’étais pas avec Mathieu. S’il doublait les émissions, ça serait tellement plus l’fonne de regarder la tévé. Bouboule qui lance à ses amis, au snack-bar : « Connaissez-vous ça, les oups? »

En terme de malaise télévisuel, c’est Les Tannants qui ont gagné. Anne René qui chante une trop longue chanson uniquement composée du prénom des spectateurs dans la salle (qui sont à eux-seuls l’élément le plus intéressant de l’émission), avec des LA LA LA BANANE BANANE LA LA LA entre chaque prénom. Mais pourquoi? On accepte de pas comprendre, pis on pitonne un autre poste. Y’a le mot planète! PLANÈTE, MATHIEU, ÇA VEUT DIRE QU’IL Y A DES ANIMAUX! *o* OK, on regarde un documentaire animalier. Heille, c’est rendu drôle, la tévé. Tu peux choisir une émission pis la regarder quand tu veux? Wow. Ouiii, on regarde celui avec les hyènes! J’aime ça, les hyènes. Mais c’est pas un docu sur les hyènes. C’est une téléréalité de la savane. Brigitte la lionne blessée se fera-t-elle éliminée? Oh non, j’espère que non, elle est tellement belle! Pis en plus c’est la meilleure chasseuse de la meute! Pourquoi vous l’abandonnez, bande de traitresses? « Les lionnes n’aiment pas l’odeur que dégage la plaie infectée de Brigitte. » Ah, come on! Toute pue, dans la savane! Forcez-vous donc un peu. En tout cas, j’ai vu des beaux vautours, des lions, des hyènes, des guépards, pis des chacals. Des chacaux. Un chacal pis sa famille. Pis Brigitte a survécu.

« C’est l’fonne les courts métrages pendant les émissions. »

Là, on regarde Chambres en ville. On se dit que le bébé d’Etienne et Chloé c’était peut-être Mélanie Jannard, mais à la fin il fait des zoeils, un regard dramatique pas possible, pis je me dis  que c’est pas le genre à Mélanie Jannard, pis après on voit dans le générique que c’était pas elle pantoute. J’aurais pas dû regarder le générique.

Là, on décide de rentrer. Je suis contente parce que je vais pouvoir flatter Linus, le troisième chat de sa soeur. Mathieu le garde parce qu’il est un peu bully avec la tigresse. Mais avec nous, il est timide et il réclame du flatte-flatte sans arrêt. Mathieu m’a prévenue que ça sent un peu pas mal le Lestoil chez lui parce qu’il en a un peu pas mal renversé en lavant son plancher. Il dit que l’odeur s’est sûrement dissipée, et que si je trouve ça intolérable, on ira dormir chez moi. En ouvrant la porte de son appart, je comprends tout de suite pourquoi lui-même sentait le Lestoil en arrivant chez moi en début de soirée. On ferme la porte de sa chambre et on ouvre la fenêtre, mais l’odeur part pas complètement. On se couche quand même, pas mal fatigués, et moi j’essaie de m’habituer à l’odeur. Mais j’y peux rien. Les yeux me piquent, ma gorge s’assèche, mes nasaux brûlent, j’ai un léger mal de tête. Je voudrais être chez moi, mais j’ai pas la force de marcher une demi-heure avec mon gros sac. Mathieu voudrait bien rentrer avec moi, mais il est mort de fatigue. Il m’offre le taxi. J’hésite un peu, pis mon nez dit « OK! » pis j’appelle un taxi. « Prends 20$, pis avec le reste tu m’achèteras un nettoyant à plancher bio. » Ah! Avec plaisir.

Je suis contente de pas marcher, et je suis très contente de respirer. J’arrive chez moi, j’enfonce ma clé dans la serrure, et crac. Crac? Non. Non non non, c’est pas vrai. Ma clé est pétée. Dans la serrure. À 3h35 du matin. Je suis crevée, mais je suis en mesure de trouver une solution : Mathieu a un double de ma clé, la fenêtre est un petit peu ouverte, et la laisse de Po est dehors. Je repense à Mathieu pis sa face de fatigue de p’tits yeux de sommeil doux, pis je l’appelle, mal à l’aise. Il dit « j’arrive », pis là je suis soulagée, mais je sais que j’en ai pour une grosse demi-heure à attendre dehors. Fait pas trop froid, merci Jésus pour le réchauffement climatique. Mais pas merci pour mon taux de graisse trop bas. Je sors mon portable, la batterie est à 72%. Ça va me réchauffer, pis je pourrai continuer mon long email à Joanie. Po crie depuis qu’elle m’a vue. Elle comprend pas pourquoi j’entre pas. Ça rend l’attente encore plus longue… Mathieu arrive au moment où je finis de déchirer le moustiquaire. Aon, merci Luigi number one! Je détache la laisse de Po et j’attache la clé de Mathieu après. Tsé, ça serait pas mal con qu’on échappe la clé par terre dans mon Manoir deluxe, han. Je passe mon ti bras mèye dans la craque de fenêtre, ET ÇA MARCHE. Mon Manoir deluxe sucré, enfin.

Mathieu, yé bon pour m’endurer. Pas une fois il n’a chiâlé parce que je supporte pas l’odeur du Lestoil, il ne m’a pas fait des zoeils parce que je me suis encore embarrée dehors. Yé fin, Mathieu. Mais là, il sait qu’il vient de me rendre un gros service, alors il dit, comme si c’était une grosse punition : « C’est moi qui choisis ce qu’on écoute pour s’endormir. » On a mis des Star Trek, pis quand il s’est endormi j’ai mis un documentaire sur les tigres de Sibérie. Ah pis je me démaquille pas, fuck off. C’est ça que Rambo aurait fait à ma place.


J'ai quand même des beaux porte-clés : Barbapouel pis Maudits!

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