jeudi 16 décembre 2021

Être ou ne pas être Sigourney Weaver

J’ai rêvé que j’avais subitement vieilli : je me regardais dans le miroir et mon visage était ridé. Quand je forçais un sourire, j’étais toute plissée autour des yeux et de la bouche, et je comprenais pas pourquoi j’avais autant vieilli sans m’en rendre compte. Je comprenais pas plus pourquoi je ressemblais à Sigourney Weaver. J’étais pas exactement pareille; Sigourney Weaver est une très belle femme, tandis que moi j’étais plutôt une Sigourney Weaver de banlieue, pas spécialement belle.
J’étais un peu contente de me réveiller avec ma face même si j’ai jamais été fan de ma face. J’ai vieilli, mais pas autant que dans mon rêve. Je sens mon corps vieillir, mais je crois être plus tracassée encore par le temps qui passe si vite. Qu’est-ce qui s’est passé pour que la personne que j’étais à l’adolescence devienne celle que je suis aujourd’hui? Est-ce que la première serait fière de la deuxième? Est-ce qu’au fond j’aurais voulu être Sigourney Weaver?
C’est important que je me pose des questions de même juste avant de dormir. Bonne nuit! xx


 

jeudi 28 octobre 2021

La fin de MES VACANCES

J’appelle ça des vacances mais pour être plus précise c’était en fait cinq journées de congé qui chevauchent une fin de semaine lol. J’ai quand même passé plusieurs jours consécutifs sans responsabilités (presque). J’ai rien accompli! Sauf une chose : j’ai réussi à ne pas aller lire mes courriels de job. Une ossetie de chance.
J’ai pas lu un seul livre. J’ai pas fini un jeu vidéo. J’ai pas écrit. J’ai pas dessiné. J’ai pas planifié de rencontres avec des ami·es. J’ai pas recommencé mon entrainement de muscles.
J’ai dormi, je me suis levée tard, j’ai joué à Divinity 2 avec Nicolas et on a regardé des films et des séries. Des activités de maladie. Ah oui, pis on a pogné le rhume de Lili, qui m’avait donné une gastro le mois dernier. J’imagine que je vais maintenant collectionner les maladies de maternelle. Pas hâte d’être rendue à la dysenterie.
Mis à part mes rendez-vous du jour 1, j’en ai eu un seul durant ma semaine de congé : consultation avec une spécialiste en comportement félin pour m’assurer de bien mettre en place tout ce qu’il faut pour réduire le stress de Frédéric-Démon et Whitney quand on change de ville. La banlieue, ça peut être stressant. Mais d’après elle, et je suis assez d’accord, mes chats s’adaptent bien à ces changements d’environnement. On part jamais pour moins d’un mois, et je vais viser des séjours d’au moins deux mois. J’ai quand même des devoirs à faire! Le plan : habituer les chats à leurs cages de transport pour rendre ça plus smooth quand ils doivent voyager, et jouer plus souvent avec eux. La crevette est encore très populaire.

Frédéric-Démon est bin chill avec l’idée de jouer dans sa capsule spatiale.
Okay c’est pas vrai que j’ai pas écrit. Nicolas et moi on a un peu travaillé sur notre SITE INTERNET hier. Un beau projet à haut potentiel sur lequel on travaille depuis environ deux mois. Je vais le partager ici quand toutes les sections auront du bon stoffe.
Parlant de Nicolas, il aimerait ça que je vous parle des belles plantes qu’il fait pousser. Il a semé des fines herbes, du maïs et du gazon. Un peu comme au début de l’été, mais cette fois on a protégé les plantes de l’étagère en fixant du moustiquaire pour empêcher la gougoune d’aller se coucher dans les pots et de tout démolir. Ça compte donc pour un projet de bricolage de vacances.



J’ai aussi passé beaucoup de temps à magasiner un lit et un matelas, parce que je suis vraiment fatiguée de me réveiller avec des douleurs et des engourdissements, mais je sais toujours pas ce que je peux acheter. La chambre est peut-être trop petite pour un lit deux places. Cul.
Aujourd’hui, j’ai pas réellement travaillé, mais j’ai eu un rendez-vous et j’ai répondu à plein de courriels. Et j’ai tenté de trouver une place où je pourrais être évaluée par un·e neuropsychologue pour un TDAH, et on dirait que ça va être une job à temps plein pour mille semaines.
PS : Okay, finalement j’ai de la job pour demain. C’est la vraie fin de MES VACANCES.

vendredi 22 octobre 2021

Le début de MES VACANCES

Aujourd’hui c’était le premier jour de mes premières vacances depuis plus de deux ans  pis ça a commencé par une consultation avec une psychiatre. Après une nuit fragmentée d’à peine cinq heures, je suis entrée dans un bureau beige de CLSC où m’attendaient ma psychologue, une psychiatre et son interne.

Diagnostic : elle est gothique.
En sortant, j’en ai profité pour acheter du lubrifiant chez X-TASY boutique pour adultes, puis je suis rentrée chez moi où je disposais d’environ 40 minutes avant de me rendre à mon prochain rendez-vous : la clinique vétérinaire.
Juste pour m’assurer que la petite masse que j’ai trouvée sur Frédéric-Démon n’était pas une tumeur maligne. Il était pas d’accord, évidemment ça lui tentait pas et il avait des gros yeux fru d’ibijau fru, pis moi aussi j’étais fru parce que je me suis rendu compte à mi-chemin que j’avais oublié mon sac à dos, donc pas de bouteille d’eau même si j’ai soif, et surtout, pas de carte de crédit. Oups, han.
En chemin je repense à ma consultation d’avant. Le plan de traitement inclut peut-être un médicament que j’ai pas full envie de reprendre. Je vais devoir y réfléchir. J’aime pas que ça fucke mes émotions et ma libido. Surtout ma libido. Crisse, fourrer c’est pas mal la seule affaire gratis que je peux me permettre. Pis encore, je viens de dépenser 20 $ de lube, c’est pas si gratis que ça.
Le monde à ma clinique vétérinaire sont smats : c’est pas grave si je paie la consultation plus tard. FIOU.
Diagnostic : petite réaction inflammatoire drette sur le site d’injection de son vaccin du mois dernier.
OMG : FIOU. Je suis soulagée, mais il faut quand même que je m’assure que ça disparaisse dans les trois prochaines semaines, autrement ça pourrait être plus sérieux. Et la vet me charge RIEN. Wow!
C’est nono, j’aurais pu y penser. Je me souviens encore de ses vaccins de bébé Démon, il y a sept ans. Le Dr Jaramillo m’avait expliqué qu’on vaccinait toujours du même côté : right, rabies; left, leukemia. Démon a reçu un vaccin contre le virus de la leucémie féline le mois dernier, et c’est à sa cuisse gauche qu’il a une petite masse.
Pour célébrer le fait que Démon n’a pas le cancer et parce que je me sentais riche de pas avoir dépensé d’argent à la clinique vétérinaire, j’ai passé à la boutique pour animaux tout près de chez moi et j’ai choisi minutieusement trois nouveaux jouets. Un Cat Dancer, une petite souris à perdre pour toujours sous un électro, et une crevette qui ressemble drôlement à un appât de pêche. Faut accrocher ça sur le bâton Da Bird, c’est pratique.



Frédéric-Démon est complètement fou de la petite crevette, il laisse même pas sa sœur s’en approcher. Il me ramène le bâton à l’autre bout de l’appart pour que je joue avec lui, même quand je suis en train d’écrire cette note de blogue il faut que je le fasse courir après sa petite crevette, il fait des bons athlétiques (mais parfois un peu risqués) et il me rapporte la crevette la tête haute et la queue bien droite, bravo Pitou t’es le meilleur pitou. Je pense que c’est le plus beau jour de sa vie. Comme quoi une journée qui commence comme un cauchemar peut se terminer comme un rêve fou. Ce chat vous donne des leçons de vie mes ami·es.


Alors voilà, c’était mon premier jour de vacances, et j’en ai six autres qui s’en viennent. Suivez-moi pour d’autres folles aventures de MES VACANCES.

lundi 20 septembre 2021

Mettre la hache dans ma tête

J’ai beaucoup de problèmes dans ma vie mais aujourd’hui j’ai décidé que mon problème majeur, celui qui est urgent à régler, c’est celui de mes cheveux. Parce que moi, je me suis jamais réellement déconfinée, alors j’ai toujours une tête de pandémie, c’est-à-dire une tête qui n’a pas été soignée par des professionnel·les de la chevelure. Je sais que c’est objectivement pas du tout grave, après tout j’ai passé les 15 premières années de ma vie sans jamais aller dans un salon de coiffure.
Vers mes 15 ans, je suis allée à l’école de coiffure, ça me coutait quelque chose comme 10 $ pour une coupe so-so mais meilleure que ce que je pouvais faire toute seule, et un jour je me suis décidée à donner de l’argent à un coiffeur styliste chaudement recommandé et depuis ce temps j’ai toujours préféré confier mes coupes à des coiffeurs ou des coiffeuses qualifiées, malgré le fait que j’y allais pas souvent. Mais ça m’a toujours un peu stressée d’aller chez le coiffeur. Même après en avoir trouvé un bon en arrivant à Montréal. Ça fait 10 ans que je vais le voir, je lui fais confiance. Me faire couper les cheveux, ça me stresse plus qu’aller chez la dentiste. Genre, anxiété d’être pognée en sanouiche entre une chaise et une cape et de rester immobile, anxiété de pas savoir ce que je veux, anxiété de me tromper et de regretter, anxiété d’avoir dépensé de l’argent pour quelque chose de futile (moi). Quand j’ai commencé à explorer les coupes très courtes et à aller voir mon coiffeur régulièrement, mon anxiété est pas mal tombée. C’était devenu quelque chose d’habituel, mon coiffeur savait même un peu ce qui se passait dans ma vie, et ça me dérangeait même pu de me tromper. Des fois, j’allais le voir, je disais propose-moi de quoi, pis on parlait d’autres choses et j’oubliais qu’il était en train de me faire une tête jusqu’à tant qu’il me demande « pis, aimes-tu ça? ».
Je suis pas allée le voir depuis fin février 2020. Des fois, je rêve à mon coiffeur; c’est dire à quel point c’est peut-être pas si niaiseux que ça, mon désir d’avoir des cheveux que j’aime. Mais depuis le début de la pandémie, j’entretiens ça pas mal toute seule. Une fois, j’ai demandé à Nicolas de couper mes cheveux. Il a dit « c’est facile couper des cheveux. C’est facile : faut juste que tu regardes ce que tu fais, pis que ce soit beau. »
Cet été, mes cheveux ont atteint une longueur que j’avais pas eue depuis peut-être trois ans. Je me suis dit qu’avant de retrouver une coupe courte qui me tente, je devrais peut-être en profiter pour essayer des coupes mi-longues que j’ai jamais eues. J’ai donc commencé à penser à ce serait quoi ma prochaine coupe. Et à me faire un petit dossier d’images pour m’inspirer. Et ce soir, alors que je suis prête à me les couper dans ma salle de bain, je regarde mon dossier et il est insensé. Je veux tout et son contraire. J’arrive pas à prendre une décision et je me dis que c’est cave d’en faire un problème, même si ça m’arrange de pas penser à mes autres problèmes; pour l’instant.
Fait que j’ai parlé à Alex de mon problème de cheveux. Ça me fait du bien de me concentrer sur un problème de cette nature. Il me dit : « Mets la hache dans c’te tête-là. » (C’est un grand fan des Voisins.) Ça me prenait ça pour me motiver! Merci Alex.
L’affaire c’est que décider d’une coupe de cheveux implique que je fasse le deuil des autres possibilités que j’avais en tête. (Ayoye, on dirait que j’ai un enjeu sérieux avec l’idée de faire des choix, han?) Alex me rappelle avec justesse que c’est un deuil temporaire, que les cheveux repoussent. Sauf que je viens de prendre conscience que le deuil me parait pire parce que je sens ma péremption de femme approcher. Je constate mon vieillissement (les poches sous les yeux apparues l’an passé sont toujours là; les ridules s’accentuent; les yeux sont bouffis plus longtemps le matin), et je sens que dans pas long je serai devenue une vieille femme et que je pourrai pu avoir un beau look. Ma jeunesse va être derrière moi. Je suis 100 % en désaccord avec cette idée, je trouve ça niaiseux de croire et de dire que les femmes – que tout le monde mais particulièrement les femmes — vieillissantes et vieilles ne peuvent pas être belles ou avoir un beau look. Je suis malheureusement pas imperméable aux idées qu’on me pioche dans la tête depuis ma naissance. Je me bats contre ça. Mais eh.
Depuis que j’ai cessé de prendre des anovulants il y a trois ans, mon acné est progressivement revenue, pour devenir pire que jamais. Ça affecte mon image corporelle, plus encore que mes cheveux de pandémie. Je pense pas être une personne spécialement superficielle, et je suis pas attachée aux standards de beauté répandus, mais je suis incapable d’être à l’aise avec mon acné ou de juste m’en crisser. En plus d’être inesthétique – façon polie de dire que c’est laid; c’est laid –, l’acné me fait mal, me prend du temps et de l’argent, et elle me fait sentir « pas en santé ». Je sais que l’acné dont je souffre n’est pas dangereuse. C’est pas une maladie grave, et c’est même pas le problème de santé le plus préoccupant chez moi. Mais je sais pas là, j’imagine que c’est quelque chose d’évolutif, mais quand je vois ma face couverte de boutons, de nodules, de points noirs et blancs, de rougeurs, d’enflure et de kystes, ça me donne le feeling que je suis malade. Que quelque chose ne va pas dans mon corps, et qu’il faut que j’agisse. Je sais pas quand je pourrai voir un·e dermatologue ni combien de temps ça prendra pour trouver le bon traitement, ni si ça fonctionnera réellement, et dans quelle mesure, et je sais pas non plus combien me couteront les soins esthétiques pour diminuer les cicatrices de l’acné. En attendant, j’essaie des affaires et à date ça donne rien.
Ça fait pas loin de 15 ans que je fais des démarches pour avoir un traitement orthodontique. Par « faire des démarches », j’entends : consulter des orthodontistes, obtenir une estimation des couts, faire un budget pour savoir quand je pourrai me permettre ça; planifier un traitement; me rendre compte que j’aurai finalement pas les moyens de me payer ça à court terme; me faire croire que ce moment s’en vient, que mes finances vont bientôt aller mieux; repeat. Mon désir d’orthodontie est purement esthétique. Je n’ai pas de problème fonctionnel, mes dents vont pas transpercer mon cerveau comme la pauvre Lisa. Mais eh, j’ai jamais réussi à aimer mes dents ni mon sourire, alors je m’accroche à l’idée qu’un jour je pourrai me payer des broches.
Un jour, j’aurai de belles dents, un sourire que j’aime, un jour j’aurai une belle peau, pu de boutons. Un jour, je vais trouver que j’ai une belle face. Ou pas. Parce que je me sens vieillir, et que le jour où j’aurai les moyens de redresser mes dents et de soigner mon acné, je serai vieille, j’aurai alors le visage ridé et le teint fatigué en permanence, il faut donc que je me prépare à un autre deuil : j’aurai jamais eu une belle face.
Les jours où je suis généreuse avec moi et que je regarde des photos de moi des 15 dernières années – j’en ai pas tant que ça; à ce stade-ci du texte tu dois commencer à comprendre pourquoi –, je me dis voyons donc, je capote donc bin pour rien, j’étais quand même quioute. L’image que je me faisais de moi n’est pas celle que je vois sur les photos. Je me dis alors que si la tendance se maintient dans 15 ans je vais m’ennuyer de la face que j’ai présentement, et que je vais regretter de pas avoir réussi à me trouver belle. Câlisse que c’est niaiseux.
Je sais pas où je m’en vais avec tout ça, mais à l’heure qu’il est, c’est pu le temps de mettre la hache dans mes cheveux ce soir parce que je dois me lever tôt demain pour emmener Frédéric-Démon à la clinique vétérinaire. Il le sait pas encore, mais il aura son premier détartrage. J’espère que l’anesthésie se passera bien, qu’il vivra pas trop de stress, qu’il aura pas besoin d’extractions, que ça va pas me ruiner, qu’il se remettra vite de tout ça et qu’il me laissera lui brosser les dents avec son dentifrice à saveur de fruits de mer. Un peu le genre de problèmes que je tentais de fuir avec mon problème de cheveux, là.

dimanche 5 septembre 2021

Moi quand j'ai mon premier jour de congé depuis 3000 ans

Je pense que j’ai besoin d’un petit moment pour me décrisper un peu.

mercredi 14 juillet 2021

I Wanna Have Some Fun

Okay ma journée a été vraiment chargée, genre une journée d’adulte normale qui fait des choses normales comme travailler, avoir un rendez-vous chez le médecin, passer à la pharmacie et à la banque, faire des courses, travailler encore, faire le souper, travailler, remplir des formulaires, parler avec des ami·es, finir de travailler, laver la vaisselle, etc., et trouver ça normal et vouloir que ça change jamais (je trouve pas ça normal). J’ai beaucoup de journées comme ça ces temps-ci, avec des fois des petits creux pour m’écraser un moment avant que ça reprenne, et je m’en tire, mais ça laisse peu de place pour le reste - genre, les grosses choses de la vie.

Mais c’est normal, c’est juste une période forte dans la vie d’une travailleuse autonome. Je suis très chanceuse d’avoir beaucoup de travail en ce moment, et peut-être quand dans quelques mois vous allez m’entendre me plaindre parce que j’ai peur et que je suis pauvre, mais je vous jure qu’en ce moment je suis la fourmi sage.

Mais fourmi fatiquée pareil han. Mais oh! Samantha Fox! Pourquoi j’ai pas pensé faire ça avant? Je finis ma journée en écoutant du Samantha Fox (l’album I Wanna Have Some Fun, 1988) et ÇA ME FAIT DU BIEN. Je me suis un peu dandinée dans ma cuisine.

Et pendant que j’écoute cet excellent album, je farfouille sur sa page Wikipédia, et je tombe sur ce passage à propos de sa vie personnelle :

« I have slept with other women but I've not been in love before Myra Stratton. People say I'm gay. All I know is that I'm in love with Myra [Stratton, my manager]. I love her completely and want to spend the rest of my life with her. »

Apparemment, Samantha Fox hésitait à faire son comingout parce qu’elle craignait les réactions possibles de ses fans, en plus d’avoir eu de mauvaises expériences avec des stalkers. Après, on peut lire qu’elle avait annoncé en 2009 vouloir se marier avec Myra, la femme qu’elle aime complètement et avec qui elle veut passer le reste de ses jours, et bam, en 2015, Myra la femme de sa vie est morte d’un cancer. Je pleure.

Ouais, je pleure pas mal ces temps-ci, je suis à fleur de peau, j’ai aussi pleuré en voyant une vidéo de Sinead O’Connor. Mais c’est correct, c’est correct de pleurer. Pleure si t’en as envie. Et écoute donc l’album I Wanna Have Some Fun. Danse dans ta cuisine. Et épouse la femme que tu aimes. Les grosses choses de la vie.


mardi 22 juin 2021

Mon rêve de vaccin du 21 juin 2021

Dans mon rêve, quelqu’un s’infiltrait dans un gros immeuble résidentiel afin de vacciner les gens, mais c’était au FAUX VACCIN et il contenait une MICROPUCE. Pis moi, très curieuse de voir ça de près, j’observe la micropuce (okay, c’était pas si micro que ça dans mon rêve, ça mesurait quand même quelques millimètres) et je réalise que c’est Ozzy Osborne.

Merci les complotistes, vous m’avez brisée pour toujours. >:(

lundi 21 juin 2021

Au parc avec les amies et la plus gentille petite chienne du monde

Aujourd’hui je suis allée au parc avec Iris et MC. C’était la première fois que MC et moi on se rencontrait en personne, et j’avais pas vu Iris depuis l’été 2019, je pense. La fois qu’on était justement au parc La Fontaine et qu’il y avait plein de chauvesouris qui volaient mais Iris arrivait jamais à les voir, à un point où je me suis demandé si ma vie était réelle.
On s’est donné rendez-vous près de la baleine. Iris avait amené de quoi boire, et des draps pour s’assoir par terre sans toucher au peupi de chien; MC avait des desserts véganes de chez Audacieuse vanille et des macarons pour toute la vie; et j’avais apporté des beignes de la nouvelle Beignerie sur Saint-Denis. Pour vrai, là, ça fait des années que je rêve d’une beignerie végane 24 h dans mon quartier, pis là mon rêve est presque entièrement réalisé — faut juste que je pense à aller chercher mes beignes avant 16 h.


Je suis rentrée trop tard pour appeler mon papa que j’aime. :(

On a à peine eu le temps de s’installer et d’ouvrir nos boites de trésors sucrés qu’un touptit touptit chien mini mini s’est invité dans notre party.
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. *o*
Deux monsieurs l’accompagnaient. L’un d’eux s’est comme excusé en nous disant que sa chienne aimait beaucoup le monde. Je cré bin! Je l’ai juste flattée un peu pis pouf! elle s’est jetée sur le dos comme un gros chat mou. Elle était vraiment très charmante et très adorable. J’étais complètement émerveillée. Le monsieur a dit que c’était rare que les chihuahuas soient gentils comme sa Mia, que même son vétérinaire en revenait pas. J’ai tellement tripé sur Mia que je pense encore à elle ce soir. Je pense qu’elle m’a guérie de ma dépression. MC a dit qu’on aurait dû demander aux monsieurs de les suivre sur Insta, que leurs comptes étaient surement pleins de photos de leur chienne. Moi je pense que je vais déménager au parc La Fontaine dans l’espoir de recroiser Mia.


C’est la plus belle chose que j’ai vue de mâ vie.

Iris nous a quittées pour aller travailler, et je l’ai trouvée beaucoup plus raisonnable que moi. Dans ma tête, je me suis dit que j’allais rester une heure de plus, et retourner à mon contrat. Ha ha. Je comprends RIEN à la notion du temps. Je sais juste que je suis arrivée au parc à 16 h, pis à manné j’ai pris mon cell et il était 21 h 15. Je m’attendais pas à ça.
Mais c’est pas grave, je travaillerai plus demain! C’était chouette de voir mes amies, surtout après un an et demi de confinement. Et les bébés canards? Je pourrai jamais me tanner de ça. MC et moi on était full émues de les voir marcher sur l’eau comme Jésus, et les gros canards étaient si beaux et dignes. Moi, ça me détend de regarder des canards. Mais MC, ça la stresse un peu, parce que dès qu’un canard plonge un peu trop longtemps, elle pense qu’il va se noyer pis elle s’inquiète. Aucun canard n’est mort ce soir au parc La Fontaine, heureusement.


MC m’a protégée de cet étchureux intimidant.

J’aurais veillé plus tard, mais il fallait que je rentre nourrir les chats, et que je me couche tôt pour travailler tôt le lendemain, alors après plusieurs conversations en arborescence comme je les aime, on a quitté le parc. J’ai invité MC à faire peupi chez moi vu qu’elle reste loin (je suis polie). Quand elle est repartie, Frédéric-Démon était juché sur le frigo, l’air un peu fru d’avoir eu de la visite qu’il connait pas. Ça lui prend toujours un peu de temps avant de truster les nouvelles personnes, et MC est juste restée quelques minutes, le temps de faire peupi, que je lui donne des fanzines, et de jaser un peu dans la porte.


Elle m’a dit que Démon a toujours l’air concerné, comme s’il se demandait s’il a oublié un rond allumé. J’ai ri quand elle m’a envoyé ça :


OK je vais me coucher. Merci les amies, merci Mia, bonne nuit!

Excusez-moi

J’écris pas souvent ici depuis quelque temps et je m’en excuse profondément. Chaque jour je pense à écrire, et je trouve jamais le temps ni l’énergie. J’ai quand même un long texte en chemin (ceci est une promesse), et quelques petits brouillons. Si vous êtes d’accord, chèr·es patron·nes, je vais poster ici des photos et brèves gnéseries plus souvent. Question d’exister un peu plus sur internet, sur ce Patreon que vous financez généreusement.
Je suis absente en grande partie pour une bonne chose : je travaille sur un gros contrat jusqu’en aout, ce qui va me permettre de payer mon loyer et la bouffe de mes chats durant quelques mois. Un petit moment de stabilité financière, je dis pas non à ça. Après, je prends une semaine de vacances, parce que ouf.
Et j’abandonne pas mes projets créatifs. J’en ai plein, omg, je sais même pu comment je vais trouver le temps de tout faire ça avant ma mort. J’ai des projets solos et avec Carl Ling. Je vais (on va) faire des demandes de bourse dans l’espoir de dégager un peu de temps pour travailler sur ça, mais c’est un peu une loterie han. On achète aussi des Gagnant à vie.
Si seulement j’avais pas besoin de dormir, je pourrais faire des choses. Ma santé mentale est pas encore top, mais ma dépression est moins pire que l’an passé. Genre, je suis capable de travailler, mais ça me prend plus de temps et ça me demande plus d’énergie. Après, faut faire la vaisselle, l’épicerie, la litière, prendre une douche, passer l’aspirateur et la moppe, again and again and again. Hi hou.
En gros : merci d’être encore là.

lundi 17 mai 2021

Le refuge de bebés bebittes

Le mois dernier quand je marchais pas loin de la promenade Ontario, un petit bambin s’est mis à marcher vers moi en souriant à pleines gencives, les bras ouverts et les mains collantes, comme si j’étais sa meilleure amie et je lui ai souri avec mes yeux (je suis capable de faire ça depuis longtemps mais je sais pas si les petits enfants perçoivent les sourires d’yeux) puis sa mère l’a retenue pour me laisser les dépasser. Je l’ai trouvé très quioute, mais j’ai aussi ressenti de l’envie. J’ai envié son insouciance. 

 

Quelques pas plus loin, un kid de peut-être 8-9 ans au coin de la rue, un teeshirt « FREE SPIRIT ». Je me suis demandé si dans 20 ans il allait écrire « libre penseur » dans sa bio sur Facebook. Je me suis aussi demandé si Facebook allait exister encore dans 20 ans.

 

Nicolas faisait cuire du riz aux bines et il préparait ses ingrédients pour faire de la pâte à pizza. C’est à ce moment-là qu’il a vu quelque chose grouiller dans la farine. Hon. Une petite larve. Je la prends pour la regarder de près : typique larve de bebitte qui aime les grains, mais je me souviens pas ce que c’est. Il y en avait plein dans le bol de farine! J’ai dit à Nicolas de checker son sac de riz... Oups. Sont là itou. Ça veut dire qu’on en a fait cuire. :( 

 

Quand j’ai commencé à chercher sur internet pour les identifier, les premiers résultats de recherche menaient à des sites d’extermination et ça m’a rendu triste. C’était des larves de dermestes, et j’ai pensé que je pourrais les identifier plus précisément quand elles seraient devenues adultes. J’ai demandé à Nicolas si on pouvait les garder dans un pot de farine pour les faire grandir, et il m’a fait ça :





 

 

Ça m’a émue. J’avais hâte de voir les bebés bebittes grandir, et les montrer à Lili. Sauf qu’elles n’ont pas survécu. Des fois, tu penses que la vermine c’est pas tuable. :(

samedi 17 avril 2021

Être une tarte

 Ingrédients :

·  1 1/2 tasse de chapelure graham

·  1/4 tasse de beurre de coco

·  1 boite de garniture pour tarte aux fraises

·  2 boites de lait de coco réfrigéré depuis quelques heures

·  sucre ou sirop d’érable

·  essence de vanille

Mélangez la chapelure graham avec le beurre de coco fondu. Étalez ça dans un moule à tarte et faites cuire ça 6 à 8 minutes à 350. Laissez refroidir.

Fouettez au batteur électrique la partie solide du lait de coco et ajoutez du sucre et de la vanille au gout.

Étalez la garniture aux fraises sur la croute, et recouvrez le tout de crème fouettée. Réfrigérez un petit moment avant de manger.

*

J’aime beaucoup le dessert, mais j’aime pas cuisiner. Les desserts véganes préparés sont relativement rares et assez chers. Si je veux manger du dessert à chaque repas (ou presque), ou bien je me fais un budget dessert (non), ou bien je me force pour cuisiner (ah, crisse). La semaine passée, j’ai refait des carrés aux dattes, mais je les ai cuits trop longtemps. Pas grave, juste à les découper avec un marteau-piqueur, sont super bons pareil.

Hier soir je me suis enfin décidée à faire la tarte de rêve que j’ai en tête depuis des mois. Ça promettait d’être facile parce que ça comporte seulement trois éléments : une croute graham, du stoffe aux fraises et de la crème fouettée. J’avais la farine graham, une canne de garniture aux fraises, et j’avais ce qu’il faut pour faire de la crème fouettée de coco. Fait longtemps que je veux tester ça : tu places une canne de lait de coco au frigo quelques heures, tu l’ouvres, et tu retires seulement la partie solide qui flotte (la crème grasse pour faire du bon menoum de crème fouettée). Suffit de la battre un peu, d’ajouter du sucre au gout, et hop, une belle crème fouettée végétale.

Si j’ai hésité durant des mois avant de faire ce dessert super easy, c’est pas pour rien. Je cumule les mauvaises expériences culinaires, comme la semaine passée quand j’ai voulu me réconforter mais que j’ai fait une soupe IMMONDE. Normal que j’hésite toujours un peu avant d’improviser une nouvelle affaire, hein. Chatte échaudée craint la soupe frette?

Mais hier, c’était le bon moment. Je prépare la croute (super bébé fafa), je sors les cannes et le batteur électrique. Je commence à fouetter le lait de coco. Ça épaissit un peu, mais pas tant. Je goute : c’est pas capotant. J’ajoute alors du sucre en poudre. Je goute : ouf. Ça manque encore de sucre. J’en rajoute, je goute : dégueulasse. Je regarde bien le pot de sucre en poudre : c’est écrit dessus « sucre en poudre » sur un bout de tape, avec ma calligraphie. Je pellète une petite quantité de « sucre en poudre » avec une cuillère, et je goute : dégueulasse.

C’est pas du « sucre en poudre », estie, c’est de la fécule de maïs.

Là, j’étais fru. Encore une gougounerie culinaire. J’ai jeté la crème pleine de fécule parce que, sérieux, même si j’aime pas gaspiller, c’était irrécupérable. La texture poudreuse m’a un peu levé le cœur durant une heure. J’ai rangé la croute au frigo en me disant que je règlerais le problème demain pis j’ai mangé du chocolat pour dessert.

Le lendemain (tantôt), je décide de refaire une crème fouettée. Je sors une canne de lait de coco de marque Cedar, et je fouette la partie solide. Oh, déjà, ça se fouette mieux! J’imagine que cette marque est préférable (je pense que la veille j’avais essayé le lait Haiku). Je goute, ça manque de sucre. Cette fois, j’ajoute du sirop d’érable, sous les conseils de ma maman. Ouais, j’ai ça chez moi. Seul beau souvenir tangible de mon projet de sanctuaire de vaches qui a échoué. Mais c’est un autre sujet.

La crème fouettée était pas pire, alors j’ai vidé la canne de stoffe aux fraises sur la croute, j’ai ajouté la crème fouettée de coco. C’était visuellement appétissant à mes yeux. J’aime l’aspect glacé de la garniture aux fruits, et ça contraste bien avec le blanc cassé. J’avais hâte de mettre ça dans ma bouche.

Je vous montre une photo :

J’ai pas fait suffisamment de crème, idéalement j’aurais pris deux cannes, alors eh.


La pointe, c’est pas full instagrammable, parce que ça sait pas se tenir cette tarte-là :


Note finale : 4/10, je vous la recommande pas. Les saveurs s’agencent pas si bien, c’est trop sucré, ça tombe sul cœur, et je suis pas encore convaincue par la crème fouettée que j’ai faite (je devrai la tester avec d’autres choses). Je vais pas en refaire. Pis j’espère que quelqu’un voudra la finir à ma place parce que j’ai peur de manquer de courage (allo Nicolas!).

Soupe orange coco

[Originalement publié sur mon Patreon le 6 avril 2021]

Meilleure soupe du monde, wow!


Ingrédients :

•  1 canne (796 ml) de tomates broyées

•  1 canne (398 ml) de lait de coco (Rooster c’est bon)

•  3 c à thé poudre de cari

•  1/4 c à thé poudre d’ail

•  1/2 c à thé poudre d’ognon

•  1/4 c à thé poivre moulu

•  1 c à thé curcuma

•  1 pincée piment de Cayenne broyé

•  2 c à thé sel

•  légumes : pois verts, edamames, haricots, courge, etc.

•  un peu de riz

•  2 c. à soupe de sucre

Cuisson : 15 ou 20 minutes? Quand les légumes et le riz sont cuits à votre gout, là.

Encore une recette de Nicolas, qui dit qu’il a juste adapté le tofu au beurre végane de Jean-Philippe en format soupe, mais sans tofu et sans beurre. C’est devenu ma soupe préférée, alors que y’a pas si longtemps j’haïssais la soupe parce que je trouvais ça trop chaud pis trop liquide. On change, han.

Comme toutes les soupes, c’est évidemment meilleur réchauffé. Et les proportions peuvent être modifiées au gout.


TRÈS RÉGALEUX.

mardi 6 avril 2021

La fois que j'ai été accusée de trafic de drogue

J’ai rêvé que je passais en cour pour possession de drogue. J’étais persuadée que c’était un coup monté contre moi, parce que je traine jamais de drogue sur moi, mais j’étais si surprise et dépourvue que je disais candidement : « Mais je prends pas de drogue, demandez à mes ami·es. J’ai même pas réussi à fumer du cannabis médical sur une base régulière. » Apparemment, on avait trouvé de grandes quantités de drogue sur moi, incluant de la cocaïne, alors je me suis fait dire : « Ah, mais peut-être qu’on devrait vous accuser de trafic de drogue, à la place, vu que vous n’en consommez pas personnellement? »

J’étais vraiment dans la marde, et quand je me suis réveillée j’étais un peu contente de pas avoir à trouver de solutions en plus pour un procès pour trafic de drogue, mais j’étais déçue de me réveiller parce que ma vie éveillée me semble pire que ce rêve totalement niaiseux.

J’ai cessé d’essayer d’être heureuse il y a plusieurs années déjà, non pas parce que je suis gothique ou cynique, mais parce que je pense que c’est réellement vain comme objectif. Et assez vague. Je m’imagine pas atteindre un « stade heureux ». Toutes les périodes de ma vie sur lesquelles je rêvasse avec nostalgie étaient assez dégueulasses quand j’y repense et que je suis honnête. Peut-être que ma (la) vie en entier va être dégueulasse, mais avec seulement des petits bouttes gnéseux ou beaux. C’est assez terrifiant quand j’y pense.

*

Jeudi passé, j’ai marché jusqu’à la clinique vétérinaire avec Nicolas et Alex pour aller chercher de la bouffe pour mes chats (et pour donner du ragout à Alex). Sur Saint-Urbain, on a vu deux télés sur le trottoir. Nicolas avait l’air bin impressionné. Il suggérait de les ramasser. Moi, j’étais sure que ces télés-là étaient finies pour se retrouver sur un trottoir sale, avec aucune mention pour nous dire si ça devrait rester là ou se faire adopter.

Mais Nicolas était pas du même avis. Son hypothèse, c’est que si ta télé est brisée, tu la jettes et tu en achètes une autre. Tu laisses donc une (1) télé au bord du chemin. Si y’en a deux (2), c’est pas deux télés qui ont brisé en même temps. C’est autre chose. Genre, quelqu’un qui se débarrasse de tous ses écrans (j’imagine qu’on est trop tard et qu’on a raté les tablettes et les iPhone) parce qu’il est rendu au « stade sans écran » de sa vie.

On a attendu en face de la clinique, le temps que je ramasse ma commande, puis on est repartis et Alex nous a quittés. On est donc repassés devant les télés. Mais Nicolas arrêtait pas d’en parler, alors on a reviré de bord pour aller en chercher une. Nicolas a pris la plus grosse. « C’est super léger ces écrans-là » : devinez qui s’est plaint durant tout le trajet que c’est lourd, ça fait mal, y fait chaud, chu tanné?

Je l’ai aidé à la transporter, on marchait l’un derrière l’autre. On a parié sur l’état de la télé. On avait le temps en masse d’y penser, j’habite à une demi-heure de là quand je marche vite et sans télé géante dans les mains.

En passant devant une cour d’école, des enfants nous ont suivis pour « regarder la télé ». C’est quoi votre émission préférée? — Star Wars! Ils ont pas pu nous suivre longtemps, leur établissement carcéral pour enfants étant entouré de clôtures. Hoooon c’est fini! — Oui, l’émission est finie, à la semaine prochaine! :(

C’est vrai que c’est léger, mais sur deux kilomètres, avec pas de muscles de gym et pas de pogne, c’est toffe. J’ai proposé de marcher plus vite pour arriver plus vite. Nicolas a suggéré qu’on coure. Ouais, courir avec une télé ça serait surement bon pour notre réputation de filous félins.

Rendu à la maison, Nicolas a pas attendu qu’elle sèche pour la nettoyer et l’ouvrir pour checker l’intérieur, et quand il l’a refermée, il a pas remis toutes les vis parce qu’il était « tanné ». Pas grave.

Quand il l’a allumée, on a éclaté de rire. Mais il était lumineux de joie. « Si je l’écoute sans mes lunettes, ça parait pas qu’est brisée. »

Pour updater Alex sur la situation de la télé gratis, je lui envoie cette photo :

Réponse : « Ça fonctionne parfaitement! Le monde jettent leurs choux gras! »

Le lendemain matin, Nicolas m’a réveillée super tôt pour qu’on écoute des archives de Salut bonjour datant de 1991. Jamais à court de surprises. « Les deux Mongrain sont dans la même télé! »


C’est quand même troublant de réaliser que Jean-Luc Mongrain et Guy Mongrain étaient à ce moment-là plus jeunes qu’on l’est aujourd’hui. (Après, j’ai vérifié et ils étaient juste un peu plus vieux que nous. C’est toffe pareil d’évaluer l’âge du monde en 1991.)

19 ans ou 48 ans? Dur à dire.


Il était super tôt, j’étais fatiguée, mais pendant ce bref instant j’ai pensé : en ce moment je suis heureuse. On écoute un Salut bonjour de 1991 au lit sur une télé géante gratis et pas brisée pantoute : chu heureuse.

*

J’ai décidé que ce soir, j’allais m’endormir sur des épisodes de Kaamelott, parce que Modern Family, ça le fait pas.


En 2012, j’étais dans un tel état d’anxiété et de tristesse à cause du cancer de Vickie que j’arrivais plus à m’endormir. Je me souviens que le premier soir après l’annonce de sa maladie, Mathieu et moi on avait laissé jouer des vieux épisodes des Simpson qu’on connait par cœur. Ça aide à faire diversion et à nous apaiser, mais ça nous empêche pas de dormir vu qu’on n’est pas accrochés à l’intrigue. C’est du connu, c’est rassurant. J’avais réécouté tous les Kaamelott à cette époque (y compris la dernière saison pénible), et neuf ans plus tard, j’y retourne. On change pas. Peut-être que ça va teinter mes rêves? J’espère que non, parce que l’idée de vivre au Moyen-Âge me stresse, c’est pour ça que j’ai jamais voulu expérimenter Bicolline. Mais j’espère que oui, parce que toute est plate.