Aucun message portant le libellé Po. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Po. Afficher tous les messages

jeudi 9 octobre 2014

La mort de Po

Je suis chez Whitney et on jase dans sa cour, puis la discussion nous mène au sujet de la mort de Po. Ça vient d’arriver, quelques jours à peine. Alors que je lui raconte comment s’est déroulée son euthanasie, je vois les yeux de Whitney qui s’emplissent d’eau, et forcément ça me fait pleurer aussi, mais ça me fait pas arrêter de parler, je continue, je continue tellement que je fais un lapsus des plus cons mais tellement beau : « J’avais jamais vu mourir mon chat. » Ce que j’ai voulu dire, c’est « j’avais jamais vu mourir un chat ». On se met à rire. Je me trouve conne. Rire en pleurant, c’est toujours un peu étrange. J’ai assisté à presque tout dans la vie de Po. « J’avais jamais vu mourir mon chat. » Ne manquait que ça.

Et j’ai vu mourir Po. 

Le 27 juin dernier, vers 16 heures. J’ai pas regardé l’heure, j’étais trop concentrée sur le moment présent — ouais, faut croire que ça m’arrive parfois. La première personne que j’ai textée, c’est Simon Dou. À 16 h 18. Il voulait des nouvelles, s’inquiétait.

Ça s’est passé comme je l’ai toujours souhaité. En douceur, sans stress ni panique. Pour une angoissée comme moi, ça tient presque du miracle.

On a quand même pu passer une belle dernière journée ensemble, malgré tout. En fin de matinée, Po a eu un petit regain qui lui a permis de faire un dernier tour d’inspection de sa ruelle, où elle a senti des affaires importantes et mangé des brins d’herbe, comme il se doit. J’ai même hésité. Et si j’allais trop vite? J’ai rappelé le Dr Lassonde. Il a tout de suite compris ce qui se passait. Et je me doutais bien que mon hésitation n’était que de la peur. « Les chats vivent dans le moment présent. » Po est sortie dehors parce qu’elle en avait la force à ce moment-là, mais son état n’allait que décliner. Et rapidement. De ce fait, une fois rentrée dans la maison, elle s’est étendue par terre, exténuée. On a somnolé ensemble sur le lit jusqu’à l’arrivée du Dr Lassonde. Notre dernière sieste ensemble. Le vétérinaire a pris tout son temps, on a longuement discuté, et Po est venue faire sa connaissance. C’est un pro, il fait presque juste ça, des euthanasies à domicile. J’aurais cru que c’est un métier déprimant, mais il dit qu’il a la chance de vivre des moments privilégiés. Et je présume que ses clients sont presque tous des gens qui tiennent beaucoup à leur animal. Tu fais pas appel à un vet à domicile pour faire tuer ton chat parce qu’il fitte pus avec la nouvelle tapisserie. Enfin, j’ose croire.

Tout s’est déroulé calmement. Dernière séance de brossage. Po frotte ses joues contre la brosse. Doucement, lentement. Injection du sédatif. Le vétérinaire nous laisse seules un moment, après m’avoir prévenue de prendre Po dans mes bras dès que je verrais qu’elle aurait l’air « un peu saoule ». Je dis à Po que je l’aime, même si elle est droguée, sur le point de vaciller, même si elle est sourde. Le sédatif agit vite, ses pattes sont déjà molles, elle a l’air de Pascale Bérubé chez Jos Dion. Je prends ma Po dans mes bras, et je m’assois en Indien sur notre lit avec elle sur moi, comme on l’a fait un million de fois. Posture confortable, cocon de tendresse. Po s’endort dans mes bras, avec ses yeux de hibou — effet secondaire de la drogue —, et bien qu’elle soit maintenant complètement inconsciente, je continue de la flatter un moment. Seule sa respiration superficielle m’indique qu’elle est toujours vivante. Je lui dis adieu. Je veux sentir son odeur une dernière fois, mais elle a déjà perdu son odeur de Po. Mon nez perçoit quelque chose de médical. Peut-être parce qu’elle n’a pas fait sa toilette dans les derniers jours.

Pour sa dernière injection, le vétérinaire me dit que je ferais mieux de placer Po à côté de moi. Je lui réponds que je suis bien consciente que je sentirai son corps devenir mou et lourd, mais il m’assure que même si je le sais, je préfère peut-être pas le vivre. Je lui fais confiance. On place Po sur le lit, avec sous elle un sac-poubelle et une serviette, au cas où sa vessie se viderait. C’est des choses qui arrivent quand on meurt. Faire un gros peupi. C’est pas toujours gracieux comme dans les films tristes, mourir.

Po est sur mon lit, à côté de moi. Respiration superficielle. Pupilles dilatées. Le Dr Lassonde tond sa patte avant droite puis cherche la veine. Il prend son temps, Po ne sent rien. Je continue de la flatter. Je voudrais enregistrer tous les petits détails de son corps. Toucher une dernière fois à sa zone de l’extra-doux, près des aisselles. Une fois l’aiguille bien en place dans sa veine, le vétérinaire injecte l’Euthanyl. Je vois le fluide passer dans le tube fin. Dès qu’il entre dans le corps de Po, je vois sa respiration s’accélérer, puis cesser subitement. Ça me prend quelques secondes pour réaliser que Po est vraiment morte devant moi. Je flatte son petit corps sans vie, sans ressentir sa respiration ou la tension de ses muscles. Je pourrai jamais oublier cette image. La sensation. C’était si triste. Mais en même c’était doux et beau. Sans stress, sans violence, sans douleur. J’ai déjà réglé tous les détails avec le vétérinaire, alors je lui serre la main et lui dis merci, puis il repart discrètement, comme un fantôme. La Faucheuse, c’est pas un clown. Mathieu arrive, on pleure ensemble. Des fois j’ai de la misère à pleurer, je sais pas trop d’où vient ce blocage, mais à partir du moment où j’ai compris que j’étais rendue là, que je devais appeler le vétérinaire pour soulager Po, je suis devenue une source intarissable de larmes. Pis une maudite chance que j’ai ouvert les vannes, parce que je serais bin morte d’une overdose d’eau salée. Néyée dans ma tristesse. J’ai même pleuré en lisant un poème que Mathieu trouverait insupportable, un poème envoyé par une gentille madame qui sauve des chiens et des chats. Quelque chose d’incroyable, plein de rimes et écrit en Comic Sans. Et tout au long de la journée, à chaque fois que je lisais un message ou un texto de soutien, des mots doux et gentils, je pleurais comme une fillette. J’ai dû fermer mon cell un manné, j’étais en train de me dessécher. 

Après la mort de Po, j’ai texté Frédéric pour lui dire que c’était fait, et il est venu me rejoindre. On a flatté la défunte. Puis on est partis ensemble avec le corps de Po bien emballé dans une serviette, un burrito de Po. Marie-Noël a emprunté la voiture de son père pour qu’on puisse se rendre à St-Hubert, à la clinique vétérinaire où travaille Annie-Claude. Elle nous y attendait, seule, et m’avait prévenue : « Je vais pleurer dès que je vais te voir. Just sayin. » On a pleuré. Un peu. Mon maquillage a tenu le coup. Mon maquillage est à l’épreuve de la tristesse. On a placé mon p’tit burrito dans le grand congélateur qui reçoit les animaux euthanasiés et tués à la clinique. Dès que je pourrai me rendre dans la Vallée du Gouffre, où Po est née, j’y emmènerai sa dépouille pour l’enterrer près de Neuneu, mon premier chat. 

La veille de sa mort, je me demandais encore quels signes me permettraient de savoir qu’il est temps de penser à l’euthanasie de Po. Comment j’ai su? À partir du moment où j’ai vu que ça n’allait qu’en s’empirant, que Po luttait pour respirer, qu’elle restait couchée sur le côté, avait du mal à se retourner, à partir du moment où sa respiration m’a rappelé le souvenir pénible de Vickie durant ses derniers jours à l’hôpital, affectée par une pneumonie. À quatre heures du matin, j’ai décidé que Po avait le droit d’être soulagée. J’ai dit à Mathieu, qui me demandait pourquoi je pleurais autant, que j’allais appeler le vétérinaire dès l’ouverture de la clinique.

Bon, ça y est, c’est dit, c’est fait. J’ai fait une comparaison avec Vickie. Est-ce que ça se fait pas? Est-ce que c’est vulgaire? « La vie est vulgaire », ce sont ses mots à elle. Alors je suis désolée d’être vulgaire. Je suis désolée de dire que le deuil de Po me ramène à mon deuil de Vickie. Po, j’en ai parlé. J’en ai tellement parlé depuis deux ans que j’ai reçu plein de mots doux et sages de la part de gens que je connais même pas. Mais Vickie, je sais pas quoi écrire sur elle. Ça reste coincé, ça sort pas bien sous forme de mots.

C’est con, je croyais que Po mourrait en premier, et que ça pourrait peut-être m’aider un peu à mieux appréhender la mort de Vickie. Tsé, comme on dit pour les enfants? La mort d’un petit animal de compagnie initie l’enfant au deuil, à la mort. J’avais pas pensé que Vickie pouvait partir avant Po. La mort est de même. Avec pas de tact. 


C’est comme ça que j’ai vu mon chat mourir. Pour la première fois. Et c’est pas la dernière fois que je verrai mourir des proches. Je sais pas si on peut s’y préparer, mais j’y pense tous les jours.


Po et moi en 1996. J'étais un peu gothique, oui.


mercredi 2 juillet 2014

Ma petite Po d’amour est morte

Nos derniers beaux moments se sont finalement comptés en heures. On a passé une belle dernière journée, puis elle s’est endormie dans mes bras, avec l’aide du Dr Lassonde.

J’ai trop le coeur en miettes pour en parler en détails, mais je veux au moins remercier ici tous mes ami-e-s et les ami-e-s de Po qui font preuve d’un soutien incroyable. Vous n’avez pas idée à quel point ça me touche. Et pas une seule personne n’a osé me dire que c’était con d’avoir autant de peine pour un chat. Merci à ceux qui le pensent mais savent faire preuve de retenue. 


Mentions spéciales :

Merci à Annie-Claude de garder le corps à ta clinique vétérinaire. Merci à Frédéric pour la dernière visite chez le vétérinaire. Merci à Marie-Noël pour le transport du corps. Merci à Annie d’avoir été là virtuellement. Merci au Dr Lassonde pour l’empathie, la douceur et le professionnalisme. Merci à Mathieu pour ta sagesse, merci d’avoir pleuré avec moi, et merci pour le prêt de 300 $.

Merci à Po pour tout ce que tu as été. Tu me manques en crisse.

Merci à Benoit Mendreshora pour l'oeuvre.


jeudi 26 juin 2014

Ma Po est à bout de souffle

C’est après avoir pris le rendez-vous à la clinique vétérinaire que j’ai commencé à angoisser. Je savais un peu ce qui nous attendait, mais j’essayais de rester calme, me disant que c’était peut-être juste moi qui exagérais encore.  Je savais ce que le vétérinaire allait me dire, après avoir écouté la respiration de Po avec son stéthoscope jaune guêpe. Malgré tout, je me sens présentement comme Jeune Sophy, 11 ans, totalement impuissante devant la mort imminente de son cher Neuneu. Je dirais même que je le ressens avec encore plus de violence. Po, j’ai grandi avec elle. Près de deux décennies en sa compagnie. J’ai tellement de chance. C’est un grand privilège d’avoir eu dans ma vie la plus belle chatte gériatrique du monde. Mais là, il faut que je me prépare à lui faire mes adieux dans les prochains jours. Métastases aux poumons. Po respire mal. 

Le mois dernier, Rosa perdait sa Sibelle. La semaine passée, Sophie a dit adieu à son vieux Khéops. Dans ma tête, les chats ne devraient jamais mourir. Ni souffrir. Ils devraient être invincibles. Le monde est mal fait. Moi, c’est pas comme ça que je l’aurais fait. Qui a fait ce monde? Il est où, le cibole de crisme?


C’est pas possible d’empêcher les gens de mourir, je le sais. (Oui, les chats sont des gens.) Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que Po connaisse une fin paisible. D’ici là, il nous reste quelques beaux moments à passer ensemble.

Po, t'as le droit de me réveiller pour te faire flatter. Ou juste pour manifester ton existence. T'as le droit de venir me roter dans face. Tu peux même faire un gros renvou sur mon Super Nin. T'as tous les droits.


Quarante-quatre respirations par minute au repos

Yé quatre heures du matin pis ça me fait chier de commencer ce texte comme une toune de Nuance. Je voulais me coucher à minuit, parce que je dors mal depuis des semaines, mais on dirait bien que c’est pas cette nuit que je vais régler ça. Je regarde Po. Je la flatte. Je l’écoute respirer. Micro-choc : elle peut mourir très bientôt. C’est dans le domaine du possible. Aujourd’hui, je discutais de la mort avec Annie. Elle est très inquiète pour sa Minnie, qui est malade depuis des semaines. Ça semble pas s’améliorer, et elle a très peur qu’elle meure. On le sait, il faut s’attendre à ça : tout le monde meurt. Et tout le monde peut mourir à tout moment. Mais quand ça devient trop concret, ça peut être badtrippant. J’expliquais à Annie que depuis que Po a été malade durant l’été 2012, j’ai eu du temps pour me faire à l’idée, me préparer à sa mort. Je me sens aujourd’hui plus sereine avec ça. Est-ce que je suis prête? Je pense pas, non. 

Cette nuit, je flatte Po, et je calcule sa fréquence respiratoire. Il faut que je me prépare : à partir de quand je pourrai juger que sa vie ne vaut plus la peine d’être vécue? Il n’y a pas de réponse à cette question.

Mes derniers mois avec Po ont été magiques. Tu trouves que j’exagère, avec mon adjectif bin trop plein de couleurs? Pas tant, non. Po a subi une mastectomie le 7 mars dernier, à l’âge de 18 ans et 10 mois. Elle aurait pu ne jamais se réveiller. Pas pour rien que j’ai tant hésité ici. Seize semaines plus tard — oui, j’ai décidé de compter en semaines, c’est plus réaliste — je peux dire que je ne regrette pas ma décision. Po s’est rétablie super vite. Fallait pas sous-estimer sa force! Hon, j’y pense. Peut-être que tu ne suis pas sa vie sur la page Facebook que je lui ai créée. Je te fais ici un résumé des événements dans l’ordre chronologique.

*

7 mars
À 8 h 04, j'entends Po galoper d'une pièce à l'autre comme une jeune pouliche fringuante. Je pense que c'est bon signe, non?

[En soirée]
Po est déjà de retour à la maison! L'opération s'est bien déroulée, et je suis extrêmement soulagée. En arrivant, elle est allée boire 300 litres d'eau (ou presque), puis elle a fait une mini tournée pour s'assurer que tout est OK dans sa maison. Elle a grimpée sur le lit sans problème, puis elle est venue se coucher contre moi... Je suis trop émue. Ma vieille Po. Elle est tellement forte. 
Merci à vous, amis et amies de Po. Vous êtes les meilleur-e-s.



9 mars
Aujourd'hui, j'ai vu des tas de gens au Salon du disque et des arts underground, mais une seule personne s'est présentée à ma table en me disant qu'elle venait POUR Po. J'étais touchée! Merci Mélissa.
Quand je suis revenue chez moi vers midi pour donner une dose de Metacam à Po, j’ai vu qu’elle avait mangé! Pis elle était bin contente de prendre sa médication (wtf, Po?). Je suis retournée au Salon l’esprit tranquille. Ma picouille prend du mieux.

Bonus : Mathieu me donne tous ses profits de Doctorak co!

Pendant que je suis au Salon, Mathieu me texte des nouvelles de Po : « La face dans le mou pis aweille donc. » AON.

La plus belle chatte bodypiercée du monde. 


11 mars
Po a recommencé à être gossante le matin. Rien ne pourrait me faire plus plaisir.


12 mars
Po bondit sur ma chaise tel un puma dans les Rocheuses.


13 mars
Po a reçu une carte de prompt rétablissement! *o*
Je suis tellement touchée... Avec un message farfelu et une motte d'argent pour payer des t-shirts et une partie de la facture de vet. Merci, mes chers Blais!  Broulx!



17 mars
Poème sale aime Po.

Je te mets au défi de faire un jeu de mots avec ça.


23 mars
Encore des bonnes nouvelles de Po : vendredi, son vétérinaire l'a débrochée! Il a constaté qu'elle a bien guéri, et il lui a enlevé son collier élisabéthain. ENFIN! Rendue à la maison, elle a bien sûr enlevé le petit bout de galle qui restait sur son front, mais c'est pas grave, parce qu'en-dessous, TOUT EST BEAU. Un petit spot sans poils mais bien cicatrisé. Son ventre aussi est très beau. Po est remise à neuf! Merci à Anick de nous avoir liftées et accompagnées. 

*

Après son débrochage, je suis partie en tournée gaspésienne avec Thieuse. Ça me brisait le coeur de me séparer d’elle, mais je la savais en sécurité, sous la garde de Frédéric, Francis et Annie-Claude, en plus du Ringuette au quotidien. Ils m’ont donné des nouvelles de Po, envoyé des photos, des vidéos. Sans eux, je n’aurais pas vu la Gaspésie (et je n’aurais pas fait la connaissance de Tue-Mouche, détails à venir).

Je pars pus jamais. Promis.


Les tumeurs de Po sont déjà de retour. Quoi, comment je peux dire que c’était une bonne idée de la faire opérer, alors? Parce que les quinze dernières semaines furent de très belles semaines. Et parce qu’elle en aura peut-être encore plein d’autres. Je peux dire qu’on a passé du beau temps ensemble, ma Po toute réparée pis moi. J’ai même l’impression qu’après sa convalescence, Po avait pris un p’tit coup de jeunesse. On aurait dit qu’elle avait 15 ans! À chaque matin, la plus belle chatte gériatrique du monde me poke la nuque jusqu’à ce que je me retourne vers elle, pour ensuite me miauler ça à deux pouces de la face. Haleine de poisson mort en prime. C’est merveilleux. Elle est fringante! Oh, ça a peut-être à voir avec ma fatigue, ce sommeil perturbé depuis tant de semaines… Anyway. C’est pas important, mon sommeil. J’ai toute la vie pour dormir.


Cette nuit, je regarde Po et je m’inquiète pour elle. Mais peut-être que demain tout ira bien. Qu’elle me fait une petite peur, parce que les vieux aiment ça nous faire un peu peur, de temps en temps, question de nous rappeler qu’on est tous des mortels. Une fois, François Blais m’a dit que « les grands-parents, c’est fait pour mourir ». Po est un peu une grand-moman, en quelque sorte. Mathieu, lui, m’a dit « on meurt pour laisser notre place à d’autres ». Ma tête est loadée de sages pensées, face à la mort. Je pense que je peux maintenant m’estimer sereine. Mais quand je pense à la mort de Po, mon coeur se déplogue de ma tête, et ça me remplit d’une grande tristesse.


mardi 6 mai 2014

Bye, Mia

Je dois faire mes adieux à Mia. Dans une semaine, elle va partir vivre dans le futur appart de la future ex-coloc de Mathieu. Mia va disparaître de ma vie. Comme plein d’autres personnes.

Des fois, Mia vient se coucher dans le creux de mon bras, puis elle se revire subitement sur le dos en plongeant tête première. Quand elle fait ça, elle a l’air d’un lapin mort. Mais sa spécialité, c’est de se coucher pour former une sphère presque parfaite. J’aime quand Mia vient se déposer en boule sur moi. J’aime aussi quand Mia vient se coucher près de ma face en ronronnant de son plus fort, ou quand elle se couche en banane en étirant ses pattes antérieures démesurément, et je capote un peu (pas mal) sur ses petites poches sous les yeux qui lui donnent un air de lendemain de veille mais en genre super charmant comme c’est pas possible. Mais j’aime par-dessus tout le sourire de Mia. Chat manga.






Quand je suis allée en Gaspésie cet hiver, je me suis fait un amoureux. Mais il est mort avant la fin de mon voyage. Il était très malade. Son vétérinaire l’a euthanasié. Tout le monde meurt. Certains ont la fâcheuse tendance à disparaître prématurément. 

Ce matin, j’ai rêvé que je partageais un muffin aux fraises avec mon best friend forever. Il avait accepté de me revoir, et ce délicieux muffin rose ultrapoffé scellait notre amitié réparée. En dehors de ma vie rêvée, il ne veut plus me voir. Mon BFF est mort prématurément. 

Dimanche, ça fera un an que Vickie est morte. Elle me manque terriblement, et je ne sais pas quoi dire d’autre.


Ma Po, ma vieille picouille, elle est toujours là. J’étais presque certaine qu’elle n’atteindra pas son 19e anniversaire, j’avais même peur qu’elle ne voie pas le printemps. Mais je l’ai fait réparer. Po remise à neuf. Elle est là, au moment où je tape ces mots, fusionnée à moi. Je me prépare à sa mort avec beaucoup moins d’appréhension qu’avant, et quand elle va mourir, je vais avoir une peine immense, mais je serai ni fâchée ni déçue. De tous les gens que j’ai croisés dans ma vie, seuls les humains ont pu me décevoir. 

mercredi 26 février 2014

Le pouvoir du cagou

Cher Francis,

Aujourd'hui, c'est encore ma fête! D'abord parce que j'ai reçu une carte postale de Vickie en provenance de la Nouvelle-Calédonie, envoyée par sa maman Martine. (Explication : pour les funérailles de Vickie, au lieu de faire des signets avec sa photo, chose plutôt banale, on a fait des cartes postales avec à l'endos une citation de Drama Queens, son prochain roman. Ça fitte avec elle, c'est beau, et on peut faire voyager Vickie.) Je t'avais dit que Martine partait en Nouvelle-Zélande pis que j'étais bin excitée à l'idée qu'elle puisse voir des kakapos, mais je me suis trompée, c'est en Nouvelle-Calédonie qu’elle est. Là-bas aussi c’est plein de beaux animaux que je voudrais voir, mais y a pas de kakapos. En tout cas, elle m'a dit qu'elle a vu un cagou, c'est un oiseau bizarre avec une huppe, et il paraît qu'il faut être chanceux pour en voir. « …que cette chance te suive aussi! » Aon! Tchèque bin ça.


Yeault! Orgarde ma huppe! HUNH!

Je pense qu’il me restait quatre minutes de temps d’antenne sur mon cell quand j’ai appelé un taxi. Po était assez tranquille dans sa cage, elle faisait quand même sa face de hibou inquiet, mais elle miaulait pas. Le chauffeur m’a dit « vous avez l’air de quelqu’un qui est préoccupé ». Fuck. Moi qui pensais avoir l’air détendue. Je lui ai alors expliqué que j’emmenais ma vieille picouille de presque 19 ans chez le vet, et que ça me stressait toujours un peu. Il en revenait pas de son âge. Pis là on s’est mis à parler des animaux, de l’importance qu’ils ont dans nos vies, pis un manné il me dit « la patience que vous avez développée grâce à votre chat, ça pourra vous servir quand vous aurez des enfants ». Ha ha! No. Je lui ai expliqué que je souhaitais pas du tout avoir d’enfants humains, et je sentais pas qu’il me jugeait, mais il a rajouté : « On est le 25 février. Notez bien ça. Les choses peuvent changer! » Je lui ai alors répondu ce que je t’ai dit cette semaine, que si j’avais des enfants, j’aurais pus de temps pour mes amis. Il a ri. Je les aime, les chauffeurs sympathiques. Pas ceux qui nous donnent l’impression que notre fin approche, pis que c’est plate en crisse de mourir dans un taxi pour des raisons de rentabilité et/ou de road rage.



Po est moi on allait voir le vétérinaire que ma voisine folle aux chats adore comme un dieu. Elle le consulte pour presque tous les chats qu’elle sauve, et elle a une grande confiance en lui. Je suis donc allée là pour avoir un deuxième avis sur l'état de Po, et pour être sûre que c'est pas une mauvaise idée de partir deux semaines en Gaspésie. Il m'a rassurée : Po est en forme. Il en était même étonné, vu son âge vénérable de Po gériatrique (la plus belle du monde). Bien sûr, son état peut décliner rapidement, même très rapidement, mais il m'a proposé de laisser Po entre les mains d'une personne digne de confiance — pas sûre que Ringuette remplisse toutes les exigences, hu hu — qui pourrait la lui emmener si jamais elle n'allait pas bien durant mon absence. Il a mon numéro de cellulaire, on pourrait se parler, et je pourrais le payer à mon retour. J'allais aussi consulter ce vétérinaire divin pour donner toutes les chances à Po d'être confortable jusqu'à son dernier jour. Quoi lui donner pour traiter ses douleurs articulaires de gériatrique, et comment m'assurer que sa tumeur ulcérée ne s'infecte pas. D'après lui, c'est bin simple : Metacam (ça sent l'peupi mais Po aime bin ça) et Polysporin (ça aussi elle aime ça, va falloir que je m'arrange pour qu'elle le bouffe pas). Par contre, je m'attendais pas du tout à remettre en question mon choix de ne pas faire opérer Po. Contrairement à l'idée que je m'étais faite, il dit que si on lui enlève ses tumeurs, ça peut augmenter son espérance de vie, tout en améliorant sa qualité de vie. Que même si c'est une grosse chirurgie, elle devrait s'en remettre en l'espace d'une semaine. Ça me coûterait beaucoup moins cher qu'à mon ancienne clinique, mais c'est quand même 1000 $. J'ai même pas encore fini de rembourser ma dette précédente! J'ai pas cet argent, j'ai pas pantoute 1000 $, j'ai moins 25 000 $, mais je refuse de prendre une décision en fonction de ça. Je comprends qu’à ma place certains jugeraient ça plus sage de laisser tomber. Qu'à son âge, ça vaut pas trop la peine. J'ai toujours dit que je voudrais jamais m'acharner, et je maintiens mon opinion. Mais dans le cas présent, il semble que ce soit bin correct d'opter pour la chirurgie. Oh, je t'ai même pas dit pourquoi je reviens sur ma décision! L'affaire, c'est que j'assumais que Po avait probablement déjà des métastases aux poumons. Mais le vet m'a proposé de faire une radiographie, et regarde ça :


Po la plus belle chatte gériatrique du monde, même de l'intérieur.


Bin oui, je suis ce genre de folle : j'ai demandé une copie de sa radiographie. Parce que j'étais bin trop énarvée! Le vet a dit qu'elle a « des poumons d'athlète ». St-Cibole! OK, il a aussi dit qu'elle était pleine de peupi et de caca (sérieux!), mais c'est un fucking détail. Po a de beaux poumons! Si c'était pas le cas, on n'envisagerait même pas la chirurgie. Ça serait les soins palliatifs, that's it. C'est pour ça que je considère que j'ai de la chance (enfin, c'est surtout Po qui a de la chance). Merci, cagou!

Donc, voilà où j'en suis. Je fais quoi? Po, qu'est-ce que t'en dis? [Elle ronfle...] Si je fais rien, j'ai peur de le regretter si son état empire vite. Peur d'avoir manqué l'occasion de lui offrir un autre bout de vie. Est-ce que je capote trop sur la vie? Pourtant, je reconnais qu'elle a le droit de mourir. Et je m'y fais de plus en plus, même si ça me brise le coeur.

Po?

[A s'en crisse.]

Solide.

Si j’ai fait mes impôts? De kessé? Ah oui, ça… Non. Mais j’ai enfin calculé mes revenus des deux derniers mois et rassemblé toutes mes factures pour aller porter ça au Centre local d'emploi demain. Je t'ai-tu dit que je suis une BS? Une crisse de. Mais je suis pas une Bougon, malheureusement (et là, tu dois être étonné et pas très fier de moi) : je déclare tous mes revenus de travailleuse autonome, et le gouvernement considère que je suis encore assez pauvre pour mériter des prestations et un carnet de médicaments. Et si jamais je deviens pas une adulte fonctionnelle assez rapidement, je vais même avoir droit à des soins dentaires et un examen de la vue. Mais c’est long, avoir ces bonus-là. Faut que ça fasse douze mois consécutifs que t’es BS, pis là t’as le droit à cette promotion. Mais ça couvre vraiment le minimum, là. Faut pas s’attendre à du gros luxe. Là, ce qui arrive de plate et qui vient un peu gâcher ma fête, c’est que le gouvernement considère aussi que puisque j'ai pas déclaré mes revenus des deux derniers mois, je mérite zéro cash pour le mois de mars. Oups. J'aurais aimé ça être prévenue d'avance, mais bon, je vais tenter de régler ça demain. Es-tu déjà allé dans un Centre local d'emploi à la toute fin ou au début du mois? C'est un peu déprimant. Ou parfois divertissant. Mais pas au point où ça me donnerait envie d'y aller chaque mois. En tout cas, demain c’est le genre d’affaires qui va m’occuper, en plus d’un petit contrat de révision. S’il fallait que je trouve plein de contrats payants, je perdrais mon ancienneté de BS, mais ça serait pas grave parce que je pourrais me payer des soins dentaires de luxe — non, pas des osseties d’amalgames au mercure — et surtout, je ferais réparer Po. Pis il paraît que je gagnerais un peu de dignité en devenant une brave contribuable totalement autonome.

Je te laisse sur les mots au verso de la carte postale de Vickie, pis je m’en vais dormir avec elle pis Po.

Bonne nuit!

Zepam xx

Vickie Gendreau (1989-2013)


dimanche 26 janvier 2014

La dépouille de Po

Je me demande ce que je vais faire avec le corps de Po. Ça peut sembler morbide ou grossier de penser à ça, mais c’est un tracas réel. Je vis en ville. Je peux pas enterrer un cadavre dans ma ruelle. Mes parents sont à la campagne, et comme me l’a fait remarquer Frédéric, Po retournerait d’où elle vient si je l’enterre là-bas. Mais on habite à 400 km du lieu de naissance de Po. Il faudrait donc que je trouve une manière rapide de me rendre chez mes parents dès que Po sera morte.

On y va en hélicoptère? On fait un cortège funèbre dans le ciel? On dit bonjour aux montagnes?

Mais en attendant le départ vers la Vallée du gouffre, je vais la mettre où, la dépouille? Je sais pas si je suis game de placer le corps de Po dans mon congélateur. Quand j’étais enfant, on avait un deuxième frigo au sous-sol, et le congélateur nous servait en quelque sorte de morgue pour nos petits animaux de compagnie. Souris, hamsters, lézards, oiseaux, y ont fait une transition avant d’être enterrés au cimetière d’animaux chez ma cousine Janie. Quand le p’tit Francis avait révélé ça à un de ses amis de la classe, je m’étais un peu fait écoeurer. J’étais apparemment morbide comme c’est pas possible. Mais c’est pas de ça que je veux parler. Ce que je veux dire, c’est que dans le temps, on avait un congélateur bonus. Maintenant, je n'en ai qu'un, et je suis pas sûre de vouloir placer Po à côté de mes sacs de légumes et mes muffins congelés. S’il fait encore froid, je pourrais la placer dehors près de ma porte, dans une boîte, mais j’ai peur de ce qui pourrait lui arriver. Si on m’a déjà volé un cadre de Jésus accoté à côté de ma porte, on peut auss bien partir avec le cadavre de ma chatte. Ça serait freak et frustrant, mais c'est un peu d'même qu'est le monde, non? Et là j'ai même pas encore parlé du problème de comment qu'on peut bin creuser un sol gelé. Fuck.

Pourquoi je me pose ces questions? Ne devrais-je pas plutôt m’inquiéter de ma Po bien vivante, ou de sa mort? Ça, j’y ai déjà pensé. Et j’ai pas pour autant cessé de m’inquiéter. Mais au moins, j’ai une idée de comment je voudrais que ça se passe.

Po n’en a plus pour longtemps. Son cancer progresse. L’une de ses tumeurs est bien ulcérée, et la plus grosse commence à le devenir aussi. Globalement, elle va bien. Elle mange chie dort pisse hurle à deux pouces de ma face le matin au beau milieu de ma nuit, elle galope comme une pouliche, elle attaque et tue des ficelles comme une vraie, elle ronronne sous mes draps et ça résonne dans les ressorts de mon matelas. Elle broulx et re-broulx. Mais le cancer est là, et pas sur le bord de prendre un break.

J’ai une idée de comment sa mort idéale pourrait se produire. Idéale pour vrai de vrai? Elle s’endormirait doucement pour ne jamais se réveiller. Pas de peur, pas de bobo. Son petit coeur qui prend sa retraite. Mais sa mort idéale réaliste, c’est l’euthanasie. Euthanasie dans le vrai sens du terme, on s’entend. Rien à voir avec les mass murders du Berger blanc. Je voudrais qu’elle meure chez nous, au Manoir deluxe, dans le plus grand confort possible. Dans mes bras, si ça lui tente. Mais pas dans la terreur, pas à l’hôpital vétérinaire, pas sur la table en stainless.


Tantôt, Mathieu m’a envoyé ce lien vers The Order of the Good Death (1). Essaie de lire ça sans pleurer. Caitlin Doughty raconte la mort de sa chatte, The Meow, qui avait un cancer mammaire comme Po. The Meow a connu, à mon avis, une fin paisible, exactement comme je le voudrais pour ma Po. Va lire ça, tu vas voir, c’est triste mais c’est surtout beau et lucide. Faut pas avoir peur de la mort. C’est ce que j’arrête pas de me dire, même si j’arrête pas non plus de vous dire d’arrêter de mourir, bande de câlicrismes.


(1) Je te préviens : on y voit des photos de chatte morte. Mais c'est pas gore. Juste mort. Et beau.

samedi 28 décembre 2013

Combien de broulx

Je pouvais pas la placer dans sa cage de transport parce son collier élisabéthain n’entre pas dedans, alors je l’ai emballée dans une couverture chaude et involontairement assortie à son abat-jour. Parce que Po est encore pognée avec ça, pauvre ti lampadaire. Son bobo au front serait guéri depuis longtemps si elle n’avait pas le réflexe d’arracher la galle. Après lui avoir fait essayer 8 ou 9 modèles qui varient de mal adaptés à totalement ridicules, j’ai fini par lui en fabriquer un (recette à venir). Anick est venue nous chercher et nous a accompagnées jusqu’à la salle de consultation. Po est restée sage du début à la fin. Bon pitou.

Encore chez le vet, bin oui. Hier soir, je me demandais « comment ça j’pue d’même? », et quand j’ai compris que l’odeur provenait de Po, plus précisément de sa galle en guérison, j’ai eu un peu peur. J’ai appelé à la clinique aujourd’hui, et on m’a dit qu’effectivement, une mauvaise odeur ça peut être un signe d’infection, et que je ferais mieux de consulter. Je sais que Po ne va pas guérir de son cancer, mais elle mérite d’être soignée, elle mérite d’être le plus confortable possible jusqu’à son dernier jour. Là, on parle de soins palliatifs. Le vétérinaire lui a prescrit des antibiotiques pour combattre l’infection, et la semaine prochaine, quand j’aurai de l’argent, je vais aussi lui acheter des anti-inflammatoires pour ses articulations gériatriques. Po a une marche pour grimper sur mon lit. Ça diminue l’impact sur ses papattes quand elle en descend. Elle a le droit de me réveiller la nuit pour avoir du mou ou pour être rassurée. Elle a le droit de m’interrompre quand je travaille pour être flattée. Elle a le droit de se coucher où elle veut, même si ça m’oblige à faire des contorsions pour atteindre mon portable du bout des doigts. Les vieux chats devraient toujours avoir (presque) tous les droits.

Mais elle n’est pas encore morte! Elle a même reçu des cadeaux de Noël, la p’tite câlasse. Quand Lorraine est venue me porter sa clé la semaine dernière — je garde son adorable gros chat durant les Fêtes —, elle a donné à Po un énorme sac de croquette y/d, ainsi que quatre cannes de mou. Avec des choux! Oh là là, j’étais émue! 3,85 kg, va falloir que tu vives encore un boutte, ma picouille! Et lors du Réveillon dans ma belle-famille, belle-soeur m’a dit « il y a un cadeau pour Po accroché sur mon mur… » Un bas de Naël! Rempli de surprises! Hiiiiiii! Un oursin en caoutchouc, une grenouille flashy qui râle, un escargot à la cataire, une canne de poulet 100% blanc de poulet, une canne Kiwi Feline de Nouvelle-Zélande contenant de l’agneau élevé en liberté et du feijoa (je savais même pas c’était quoi!), ainsi qu’un sachet de gâteries « côtelettes de foie » (ça, va falloir qu’on m’explique). C’est magnifique! Mais le drame, c’est que Po n’a pas le droit de manger ça, le conseiller de la clinique me l’a confirmé. Ça pourrait ruiner son traitement contre l’hyperthyroïdie. Il est allé me chercher quatre cannes du mou de luxe que Po a le droit de manger, et il me les a données en échange des gâteries interdites. Wow! C’est vraiment Naël! 

Je viens de lui donner un premier comprimé de Clavaceptin. Elle capote. Ça doit goûter comme les meilleures gâteries du monde. Là, elle se promène un peu partout avec le nouveau collier élisabéthain que je viens de lui gosser. Elle ramasse parfois les coins pis les pattes de chaises avec ça, mais il y a un poisson dessus, c’est un peu quioute. Frédéric dit que c’est pas un p’tit lampadaire, c’est une flashlight. Et Patrick aurait dit « a l’air d’une réfugiée polonaise! » s’il l’avait vue dehors au froid, dans mes bras, emballée dans une couverture comme un p’tit cadeau de la fête à Jésus. Quand on a embarqué dans la voiture pour rentrer au Manoir deluxe, Po a émi un micro miaulement.

Le vétérinaire m’a donné un devoir. Ce soir, quand Po va dormir, je vais compter son nombre de respirations par minute. Ça va nous aider à évaluer le nombre de respirations qu’il lui reste. Mais ce qui compte, c’est le nombre de broulx. Ça, c’est plus important.

vendredi 27 décembre 2013

Beubaille 2013 (avec des IMAGES!)

L’année achève, tout le monde fait des bilans, et je suis exactement comme tout le monde, alors j’ai moi aussi je repense un peu à ce qui s’est passé dans les douze derniers mois et je me demande « est-ce que c’était tant de la marde que ça, 2013? ». Évidemment, il s’agit d’une liste non exhaustive. C’est pas que ma vie est SI palpitante que ça, mais je peux au moins dire qu’il m’est arrivée plus que huit affaires cette année.


Je suis devenue entrepreneure. Oui oui, j’ai fait enregistrer Les belles gnéseries de Lora Zepam. Et j’ai plein de projets gnéseux (et beaux)!



Je suis allée à Rimouski pour la première fois de ma vie. Un beau voyage avec Mathieu et Bock — ouin, je sais, c’est toujours bizarre quand je les nomme dans une même phrase, surtout dans cet ordre — qui m’a permis de voir ma Meulie et d’autres bêtes sauvages adorables. J’ai aussi appris qu’il y a une pénurie de cous à Rimouski.



J’ai enfin rencontré mes Blais! Et ça m’a encore plus donné envie de les adopter. Vraiment des bons êtres humains.



Je me suis fait un bon ami végane. Qui m’a lui-même fait rencontrer d’autres véganes super sympathiques. Pis c’est même pas du monde qui mangent de la luzerne et qui se soignent avec des roches magiques, là. Juste du monde qui pensent que les animaux c’est pas des choses qu’on peut exploiter. Ah pis c’est de sa faute si je suis maintenant accro aux puddings Belsoy — aussi appelés LES POUDIGNES —, à un point tel que je pense que les caissières de la poudignerie me jugent.



Je me suis ennuyée de mon frère. Darnziak et moi, on s’est presque pas vus de l’automne. Grosse session, gros projet. Mais on est des BFF jusqu’à la fin du monde, et même après, pis c’est pas nos vies d’adultes (LULL) qui vont venir fucker ça. Oh que non.



J’ai vécu le plus gros deuil de ma vie. Et c’est pas fini. Elle me manque, je pense à elle à tous les jours. C’est toffe, la vie après la mort.



Je m’apprête à vivre un autre deuil. Ma Po, ma vieille picouille d’amour, a le cancer. Je suis pas certaine qu’elle atteindra son 19e anniversaire. Je la traite aux petits soins, mes amis la gâtent, et je me prépare à l’inévitable.



Je suis gros en amour. Après mon divorce, j’ai eu peur de ne plus être capable de tomber en amour (oué, le gros cliché, je sais). Mais j’avais tort. Mon Mathieuse, je le marierais. Mais le mariage, je laisse ça aux autres. Quoique je trouverais ça amusant qu’on se magasine des robes de mariées sur la Plaza. Je voudrais le voir dans une robe qui a l’air d’un crémage à gâteau.




Pour 2014, mon voeux le plus cher, c’est que tous mes amis restent vivants. Pis là, je vais faire ce que je peux pour qu’ils soient le moins malheureux possible. Fais attention à toi, OK? Amour et paix dans ton coeur. 

mercredi 18 septembre 2013

Le monsieur voulait des nouvelles de ma chatte

En sortant de la fruiterie, le monsieur m’a arrêtée. Je pense qu’il m’avait vue à la caisse, et qu’il m’attendait. Il voulait des nouvelles de ma chatte.

— Heille, comment c’qu’a va, ta chatte? Est-tu toujours vivante?
— Oui! A va bien!
— Est rendue à quel âge, là? Seize ans?
— Dix-huit ans!
— A va battre des records!

On a jasé de Po en marchant jusqu’au prochain coin de rue. Il voulait pas m’embêter. Juste me parler de Po. C’est la quatrième fois que je croise ce monsieur, et à chaque fois il me parle de Po. Je lui ai pas dit que je faisais des t-shirts de Po et que je venais tout juste de sortir un nouveau modèle, heille wo, des plans pour qu’il me traite de crisse de folle. Mais toi, chère lectrice, tu le sais déjà que je suis une crisse de folle, alors je vais te parler de mon nouveau t-shirt de Po.

Quand j’ai fait un concours sur Terreur! Terreur!, je savais pas à quoi m’attendre. Eh bien je me suis retrouvée avec l’embarras du choix. Les résultats sont ici.

Je suis très fière de te présenter ce t-shirt créé par Zviane. Regarde comme il est beau! *o*

Zviane qui porte l'ostie d'Po. Aoooon.


Et les cartes postales!

Po la cougar, par Iris

Po, par Vanessa Renard

Je. Capote.

Quand je n’aurai plus de dette de vet, je veux verser une part des profits à un refuge pour chats de Montréal. Moi qui exploite les chats avec ma grosse business, je leur dois bien ça!

Po est en forme. Ce matin, elle chassait mes pieds à travers mes couvertures. Elle devient de plus en plus soyeuse (y a-t-il une limite à ça?). Et elle est en vedette — deux fois! — sur la page d’une marque de litière. Ai-je besoin de te dire à quel point je suis émue pis fière pis tute?

Bon. C’est l’heure de notre documentaire pré-dodo. Bonne nuit, chère lectrice.

On peut acheter le t-shirt ici.
La carte postale d'Iris, ici.
La carte postale de Vanessa, ici.