lundi 28 novembre 2011

Comment insérer habilement des plogues et de l’autopromo dans une note de blogue

Je marchais sur St-Laurent pour me rendre au Sparrow en me demandant pourquoi je suis du genre à prendre une heure pour me préparer à quitter ma maison pas sucrée sans même prendre 30 secondes de ma vie pour noter l’adresse de ma destination. Ah, c’est facile, je l’ai écrite au moins quatre ou cinq fois aux gens que j’ai invités, c’est 5335, ou 5535, ou 5355. Peu importe, je sais à peu près où ça se trouve et je suis confiante. Alors je marche, pom pom pom, je suis optimistic, pom pom pom, et j’aperçois une silhouette que je connais. C’est Catherine Cormier-Larose! Chargée comme une mule! Elle revient de l’Expozine, où elle a vendu des belles affaires. Elle me dit qu’elle s’en va à son souper de pré-fête, puis elle me donne des cadeaux. « As-tu acheté mon livre? Tiens, je te l’donne » WAW le beau bébélivre pwelu! « T’as payé pour ta cassette? T’avais pas à la payer, je vais te rembourser… » Nenon, t'as juste à m'en donner une autre, je vais la donner en cadeau à un ami.


(Tiens, Fredoune, c’est ça le cadeau que je t’ai trouvé) :

Un SEX TAPE. (Visibles en arrière-plan : Fred Mahieu, Zviane, Richard Suicide et Iris. J’y reviendrai.)


Catherine a donné l’occasion à Vécké de diriger une des micro-revues du OFF-FIL, et Vécké a invité Alexie Morin, Meulie, Pit Boilard et moi (MOUAH MOUAH MOUAAAAH). La requête? Dessine-moi un pénis. J’ai dit oui tussuite! Dedans la cassette, tu trouveras : un mot de l’éditrice en cheffe et son entretien avec le Petit Prince de Sexamour; un jeu amusant, par Alexie; un dossier « Brutalité policière » par Pit Boilard, le Courrier du corps, de Meulie; mon texte C'est la faute à Peter Šťastný; et des beaux dessins. Pour trois dollars canadiens! Je dois avouer que je sais pas exactement comment tu peux te la procurer, mais essaie en contactant les Productions Arreuh, ou en m’écrivant. Et si tu me le commandes directement, je pourrai t’envoyer une version corrigée avec PAS mes grosses fautes laittes.

Je souhaite bonne fête à Catherine et je poursuis mon chemin. 5335? Non. 5355? Non. 5535? Non. Me semble que je suis rendue loin… Je me dis que je serais même pas surprise de croiser une sous-espèce de raton laveur que je connais pas. Vécké répond pas à mes textos de détresse, alors je texte Facebook. Réponse rapide de Bernard et Darnziak. Ah! Merci! Je reviens sur mes pas et je trouve le Sparrow, j’entre et je rejoins Mathieu. J’observe la place. Une tapisserie d’oies blanches. Un vitrail de mésanges à tête à noire. Mais… Mais! Sont où les moineaux? Je suis PAS D’ACCORD avec le décor!

Je me suis rendue là pour le lancement de Coming Envelope, dans lequel il y a des textes de Mathieurseno traduits en anglais. Je suis un peu mal à l’aise, je connais personne, je suis pas très bilingue alors je me sens incapable d’entretenir une conversation intéressante avec quelqu’un. J’écoute, mais je finis par me sentir un peu comme le moineau qui s’était enfermé accidentellement dans un Second Cup quand Oli et moi on avait fait notre petite virée montréalaise il y a un an presque jour pour jour. Le moineau volait dans tous les sens, il semblait pas trop être dans son élément. J’aurais aimé que Meulie soit là, elle aussi aurait aimé être là, mais elle est un peu malade. On se fait un peu de textothérapie. Je lui dis que Catherine vient de me donner Balades pour Ai Weiwei. « Il est écoeurant son petit livre pouelu. »



La lecture de Mathieu est superbe, il lit des textes malheureusement non publiés, qui sont superbes eux aussi. Sa traductrice lit les versions anglaises et ça sonne très bien, on dirait qu'elle a déjà vu Mathieu lire. Mais elle, elle lit pas avec ses pieds comme peut le faire Mathieu quand il est gros dedans. Savais-tu ça que Mathieu est capable de parler sans ponctuation? Il lit comme il écrit. C’est fou. J’assiste à toutes ses lectures pis je me tanne pas.

Je profite de la pause pour quitter le Sparrow. Je suis un peu déçue que ma fatigue dépasse ma curiosité d’entendre les autres. Mes membres sont engourdis de chatouillis de pus d’énergie, et je sais que je pourrai pas me laisser rouler jusque chez moi comme un tumbleweed, alors je prends ce qui me reste de HP et je pars avec le disque dur de Mathieu rempli de cadeaux pour moi : toutes les saisons des Simpson (avec doublage québécois, oué!) et des vieux Watatatow. J’ai ce qu’il faut pour hiberner. Yup yup yup yup yup.

mercredi 23 novembre 2011

Le soir où j’ai chillé avec Gaston

C’était encore l’été, dedans il faisait chaud mais dehors il faisait chaud correct, j’avais passé la journée devant l’ordi alors j’ai décidé sortir galoper dehors telle une pouliche qui sort de son box au printemps. Mue à la fois par le désir d’explorer mon nouveau quartier et par la culpabilité de ne jamais entretenir ma vieille carcasse ankylosée, je marchais vite vite au demi-trot, propulsée par mon bébéPod. J’ai marché jusqu’à ce que je sois vraiment écoeurée de marcher, stade ossetie que chfatikée.

Je retournais chez moi au petit trot, les jambes palpitantes, me disant que j’avais sûrement un système cardiovasculaire de marde. J’ai ouvert la porte de mon bloc, puis celle qui mène à la cage d’escaliers, puis PAF! ou plutôt PAKLAW! j’ai senti comme un coup de 2x4 dans face, ma première poffe d’air était vraiment douloureuse. Mon premier réflexe fut de sortir dehors en courant pour prendre une seconde poffe d’air, ça s’est fait super vite, comme quand tu restes trop longtemps sous l’eau pour examiner le motif de la toile au fond de la piscine et que tu réalises que t’as besoin d’air . Je me suis donc retrouvée dehors à me demander kessé que j’avais bin pus respirer pour ressentir ça. Il n’y avait pourtant pas d’odeur, pas de fumée, rien. Juste de l’air brûlant. La sensation m’a rappelée la fois où j’avais pris une grosse poffe de cendre accidentellement en fumant du pot avec mon premier chum. Mais cette fois-ci, je comprenais pas pourquoi. J’ai pensé appeler mon concierge, qui aurait pu me rassurer en me disant que c’est juste du stoffe chimique qu’il a épandu pour tuer les scutigères véloces, par exemple, mais j’osais pas l’appeler à minuit. Mais que vaiche ferge? J’avais besoin d’un avis.

J’appelle Mathieu, mais ça ne répond pas. Ah fuck, il est parti voir un show et je sais pas quand il revient. Ah, tiens, je vais appeler Patrick. Je m’assois sur le trottoir et je prends un ton décontracté pour lui expliquer ce qui se passe, même si en réalité, je sais pas pantoute ce qui se passe et que je commence à être un tout petit peu paniquée. Je veux juste un avis. Faut dire que le jour-même, mon nouveau médecin, un gentil monsieur un peu farfelu, m’avait dit que j’avais peut-être un trouble d’anxiété généralisée, ou peut-être autre chose, enfin, c’est le psychiatre qui va décider. Donc, si je suis folle, mon jugement doit pas être si bon, han? Je dois être en train d’amplifier les choses, non? « Ça doit être dans ta tête. Va dormir chez Mathieu. Si y’a vraiment quelque chose, tout va être réglé demain. » Et si demain tout mes voisins sont morts à cause d’une fuite de gaz toxique ou je sais pas quoi? Je me sentirai pas tellement mieux, tsé.

Je décide d’aller chez Mathieu en essayant de me convaincre qu’il va revenir bientôt. J’appelle Info-Santé. L'infirmière rit un peu, elle est vraiment embêtée, elle sait même pas quoi me conseiller. Je pourrais peut-être appeler le Centre antipoison? « Oui, c’est une bonne idée. Ils devraient être en mesure de vous dire ce qui peut causer une telle irritation. » Cette fois, la madame ne rit pas : il faut appeler les pompiers. Eux seuls peuvent vérifier la qualité de l’air pour savoir s’il présente un danger. J’appelle donc les pompiers. La deuxième madame est encore plus sérieuse, elle est prête à m’envoyer les pompiers drette-là. Mais c’est peut-être pas vraiment grave? Je suis peut-être encore plus fif des nasaux que je le croyais? « Madame, on ne peut pas prendre de tels risques pour la santé des autres. » OK, oui, c’est vrai, je comprends. Mais vous allez pas envoyer un camion de pompiers avec les sirènes pis toute, han? Je veux pas réveiller mes voisins. « On peut pas faire ça, madame, il y a un protocole très strict à suivre. » Oh damn. Moi qui n’osais pas réveiller mon concierge, voilà que j’apprends que le quartier au complet va savoir que je badtripe à cause d’un possible pet trop épicé pour mon tit nez. « OK, je vous donne l’adresse, mais pouvez-vous attendre 10 minutes avant de les envoyer? Je dois me rendre chez moi avant eux… » Oui, bin oui, c’est à cet instant que je me suis rappelée qu’il y a une caserne de pompiers à un coin de rue de mon bloc, en plus ça m’a pris du temps à m’en rendre compte, j'entendais des sirènes jour et nuit et j'en ai rapidement déduit que les gens du quartier étaient yinque des maudits pas bons de malhabiles qui sacrent le feu à tout instant. J’ai pas encore fini mon appel que je suis déjà en train de descendre les escaliers en courant, je dois arriver chez moi avant eux. Je m’en veux d’avoir dépensé toute mon énergie pour une marche inutile même pas héroïque. OH NO, je vois des lumières au bout de la rue. FUCK, je vois passer un homme en uniforme. Ohmondiou, y’ont peut-être pété les fenêtres et les portes! \o_O/

Argh, je voulais juste 2-3 pompiers discrets qui arrivent sur la pointe des pieds, et je me retrouve avec deux camions qui flashouillent de tous les bords et une dizaine de pompiers qui attendent à ma porte. Je suis si essoufflée que j’arrive pas à finir mes phrases. Oui... c’est moi qui ai appelé… mais… c’est peut-être pas si grave… je suis pas sûre de rien… juste pour vérifier…

Je donne ma clé aux monsieurs et ils montent les escaliers, équipés de leurs bidules pour tester la qualité de l’air et de leurs gros pénis de pompiers de calendrier de pompiers sexés. J’ai envie de leur dire de pas marcher trop fort pour pas déranger les voisins quand un voisin arrive à l'instant. Je lui explique la patente. C’est mon voisin gentil qui ressemble à Tom Savini mais avec des lunettes pis une coupe Longueuil. On franchit la première porte, puis je me mets à tousser. « Oui, c’est vrai que l’air est piquant… » On ressort dehors et on observe par la porte vitrée. Les pompiers sortent de la cage d’escaliers, commencent à cogner très fort dans la porte de chaque locataire. « POMPIERS! ON ÉVACUE! » Me confirment qu’il y a un manque d’oxygène à l’étage et qu’ils vont essayer de trouver ce qui rend l’air pas respirabe. « Vous avez bien fait de nous appeler. » OK, j’avais besoin d’entendre cette phrase pour dégonfler mon malaise un peu. Merci. J’peux-tu aller chercher mon chat? Svp monsieur?

Je l’ai pas encore mentionné, mais depuis le début, je pense à Po, j’essaie de me convaincre que c’est rien, mais j’ai pas osé retourner chez moi pour aller vérifier si elle va bien. « Y’a pas de danger pour votre chat, inquiétez-vous pas. » Vous êtes sûr? « Certain. »

Même si c’est pas vrai qu’ils sont sexy, les pompiers inspirent naturellement le respect et la confiance. Dès le premier coup d’oeil, on sait pas pourquoi mais ils sont rassurants et admirables, contrairement aux policiers. Les voisins sont entassés sur le trottoir. Wow, méchante gang. Je connais pas la moitié d’entre eux. Une voisine que j’ai jamais vue me dit qu’elle a remarqué que l’air était incommodant « mais bon, on respire tellement d’odeurs chimiques dans une journée qu’on finit par s’habituer à tout… » Gaston me dit « c’est toi qui les as appelés? », je dis oui, que ça m’inquiétait, mais j’avais bin peur de déranger tout le monde pour rien. Gaston me dit qu’il a rien senti parce qu’il a les narines finies. Je lui demande pas pourquoi. Le monsieur à moustache qui a un accent italien ou portugais (je sais pas faire la différence) est vraiment dedans et nous fait un show. Il fait les cent pas dans la rue en se lamentant, hyper théâtral : « Ah ah ah! C’est looong! Jé travaille démain! » Ah ouin? T'as des tuyaux à débloquer? Une princesse à secourir? Tout le monde le niaise, personne peut croire qu'il travaille un samedi matin. Des passantes s’arrêtent pour se prendre en photo avec les pompiers, qui eux se font siffler dans la rue pendant qu’ils font leur travail. Un caméraman d’un poste quelconque de tévé espère faire des bonnes shots. Manne, tu perds ton temps : c’est une opération longue et pas télégénique. Tom Savini de Longueuil est de grosse bonne humeur, il arrête pas de faire des blagues avec Monsieur Zombie et avec moi, il rigole : « Hihi! On va prier pour ton chat! Hihihi! » Po… J’essaie d’oublier que je suis inquiète en riant avec les voisins. J’en profite pour demander à Gaston si je le dérange encore, si je fais toujours du bruit sur sa tête. Il dit que non, que c’est correct, sauf quand j’ai mes souliers, pis que « l’ancienne voisine a devait peser 300 livres, je l’entendais BANG BANG BANG jour et nuit. Toé, c'est bin moins pire. » Oh. Je pense que je commence à le comprendre un peu mieux.

Cette ambiance de party (forcé) de voisins est vraiment étrange et intéressante, et j’aimerais ça rester pour savoir ce qui nous vaut cette évacuation, mais j’ai trop frette pour rester figée dehors. Oui, moi je claque des dents à 21°C. Alors je pars chez Mathieu pour aller me chercher une chemise. Je le rappelle et il me dit qu’il va m’accueillir avec une couverture de sinistrée. Il me rejoint à mi-chemin avec son beau coat de jeans avec du pwel de pimp. Aon.

Quand je suis revenue, le party était fini. Pus de voisins, pus de pompiers, l’air était correct. Tout ce que j’ai su, c’est que c’était probablement du poivre de cayenne qui m’avait vargé en pleine face.


Cette aventure urbaine m’aura laissée avec un tourment qui part pas : j’aurais même pas essayé de sauver Po dans une maison en flammes. J’ai honte.

lundi 21 novembre 2011

Comment devenir un monstre

À part quelques épisodes de la série The Osbournes, j’avais jamais regardé de téléréalités. Puis vint le jour où Mathieu m’a dit : « Ma coloc s’est mise à regarder Opération séduction. Paraît que c’est tellement terrifiant que tu peux pus t’empêcher de regarder des épisodes, les uns après les autres… ». Puis vint la minute où j’ai dit : « OK, montre-moi donc ça. Je suis sûre que c’est une grosse marde même pas intéressante. ». Puis vint la seconde terrifiante où je réalisai que j’étais devenue un monstre.

Maudit que le monde est triste et déprimant, comment on peut être aussi fermé et superficiel? Sont même pas capables d’avoir du fonne, juste du fonne bin simple! Ah pis arrêtez donc de dire que vous êtes honnêtes, tout le monde est honnête, personne n’est hypocrite, personne joue de game, pis quand tu dis que tu donnes pas ta place dans un party, bin oublie pas que la barre est haute pis on s’attend à être drôlement divertis. TU COULES. Heille! Si c’est pas l’homme de ta vie, peux-tu au moins être AMICALE, sale truie suintante?! Crisse d’épais! C’est la seule fille trippante qu’il rencontre dans la semaine - moi je voudrais être son amie, tsé, ou au moins son amie Facebook! - pis lui il est PLATE et BÊTE parce qu’il la trouve grosse! Cibole! Tes amis ont parlé de toi en bien, parait que t'es un bin bon gars, drôle, romantique, surpenant pis cultivé, mais y’ont oublié de mentionner que t’es VRAIMENT CON pis que tu juges les gens en cinq minutes! MEURS SEUL ET TRISSE. Pis arrêtez donc de manger dans nos faces, VOUS ÊTES À TÉVÉ!!! Y peuvent même pas discuter, y’ont la yeule pleine de manger, c’est DÉGUEU! AAAAAH.

Ah, c’est sûr que certains personnages étaient drôles et touchants, mais en général, cette émission a fait sortir de ma bouche de la grosse malveillance, des paroles pas fines pas fines. Est-ce sain? Est-ce une sorte de processus d’hygiène qui nettoie mon dedans de toute la méchanceté qui s’y accumule à mon insu pour ainsi me permettre de rester un être relativement endurable dans ma vie quotidienne? Ou est-ce, au contraire, une façon horrible de cultiver des gros défauts que je possède même pas à la base? C’est pas pour me vanter mais Patrick a quand même déjà dit que j’étais la personne la plus gentille qu’il connaisse. Quand même. Patrick connaît plein de gens gentils, en plus! Je dois reconnaître que c’est très rare que j’arrive à détester quelqu’un, et quand ça arrive, j’ai pas de fonne. Haïr ne me fait pas de bien, ça me draine de l’énergie, ça me fucke le système, et j’ai l’impression de devenir une mauvaise personne. Mais la gentillesse c’est pas simplement de l’absence de méchanceté. J’aime faire du bien à mon prochain, même si je le connais pas, même si mon prochain il me dit même pas merci, même si mon prochain il sait même pas que je lui ai lancé un sortilège magique de bienveillance. Si j’étais croyante j’en profiterais pour te faire chier avec Jésus pis son amour inconditionnel de l’Humanité, mais je suis athée en crisse. Je dis pas que j’aime tout le monde, en fait j’haïs l’Humanité, mais j’ai de la misère à détester des gens en particulier, et je fais mon possible pour faire une différence positive dans la vies des autres. Alors comment ça se fait que je me retrouve à crier des insultes à des gens dans ma tévé?

Même si on avait malgré tout du fonne à regarder Opération séduction, Mathieu m’a dit que ça le rendait mal à l’aise, et peut-être qu’il avait un peu peur que je devienne un monstre de haine, alors il m’a dit « pense à l’École de danse Bébé Bonnet » et on s’est trouvé d’autres Activités de Paresse.

vendredi 11 novembre 2011

C'était comme full fucké comme rêve, là!

Je sais que mes rêves n’intéressent personne mais, comme bien des gens, je peux pas m’empêcher de faire chier mon entourage en leur racontant mon rêve qui était donc bin BIZARREMENT FUCKÉ QUE ÇA PAS D’ALLURE (un rêve bizarre? Non, tu me niaises?). Il n’est pas trop tard pour arrêter ta lecture. Pis c’est correct.

Mais cette nuit, mon rêve était vraiment l’fonne (pour moi, pas pour toi qui poursuis sa lecture) et j’ai rêvé au Yâwbe pis j’avais même pas mangé de bananes avant de me coucher (dans ta face, maman!).

J’aurais dû le noter dès mon réveil, mais je vais faire mon possible pour retrouver les morceaux. Ce qui m’aide, c’est que je l’ai tout raconté d’une traite à Mathieu pendant qu’il était trop endormi pour s’enfuir. Il a dit : « Hé, c’est donc bin plein de détails. » Juste pour te dire à quel point c’est palpitant.

Le rêve :

Je me souviens qu’il y avait une danseuse trans qui venait faire la fête chez moi avec Mathieu, Vécké et Maxym Ringuette. Danseuse, je sais pas pourquoi, mais trans parce que la veille, j’expliquait à Mathieu que je reçois des tonnes de spams dans les commentaires de mon entrevue avec Evlyn où elle explique ce que c’est qu’être trans pour elle.

Par hasard, on découvre que Maxym a déjà eu une aventure avec la danseuse trans, mais à l’époque où elle était un gars. Elle lui demande alors comment il aurait réagi si elle avait été une fille, et Maxym lui répond tout naturellement qu’il l’aurait juste « fourrée comme une fille ». Ça nous semble logique. On passe à autre chose. (Récemment je discutais avec un ami de la flexibilité de l'orientation sexuelle, d'où le Maxym Ringuette qui fourre une fille.)

J’avais loué une cassette de qui contenait trois moyens métrages d’horreur, trois films québécois dont un, plutôt dégueu, qui était basé sur l’histoire de Guy et Nathalie. Ingrédient à rêves qui vient clairement de l’expo de Marc-Antoine K. Phaneuf que je suis trisse de manquer.

Dans le film qu’on a regardé, il était question d’une adolescente qui décide de devenir sataniste mais ça la rend un peu folle, surtout quand elle se fait violer par le Diable (oui, LE YÂWBE), puis elle se suicide. Sous les recommandations du curé (parce que oui, tsé, quand le Diable est là, y’a toujours un curé pas loin), la mère fait empailler le sexe de sa jeune fille (empaillé n’est pas le bon terme, ça ressemblait plutôt à de la plastination ou de la momification de grande qualité). Son sexe devient alors un genre de bibelot semi-religieux douteux, où son clito est un oeil doré qui nous observe. Pour cette partie, j’arrive pas à faire un lien avec ma vie réelle et récente, et c’est peut-être mieux comme ça. Ma conscience est peut-être pas prête. Hum.

Ensuite, je préparais un numéro de danse pour un show de drag queens mais j’avais de la misère à faire tenir ma perruque sur ma tête, j’avais juste l’air de perdre mes cheveux. Pour ça, c’est vraiment full fafa : je sais consciemment que j’aimerais être drag queen (ou faux queen, plus précisément), et je suis pas mal préoccupée par la perte des deux-tiers de mes cheveux. Ouch.

La grande fenêtre de mon appart avait plusieurs couches de vitres et moustiquaires, c’était long avant d’enfin ouvrir la fenêtre pour avoir de l’air. Normal, je sens que j’ai beaucoup de barrières dans ma vie présentement. (Heille, lâche-moé, Freud! Wo!) Le plus marquant, c’était l’épaisse couche de poussière vert-de-gris, amalgame de saleté et d’insectes en poudre ou en décomposition. Et ça, c’était parce que, hum, parce que je cherche de nouveaux défauts à mon appart.

Bon, je constate ce soir que j’ai un peu plus de mal à comprendre ce long rêve fort divertissant (pour moi, pas pour toi, je sais). Pourtant, tout me semblait tellement LOGIQUE quand je me suis réveillée avec ces images en tête. Inconscient, parle plus fort stp!

lundi 7 novembre 2011

J'ai des superpouvoirs PIS PAS TOÉ

Patrick est arrivé chez moi en me montrant ses nouveaux livres. Encore des livres? Tu viens d’aller en vendre à l’Échange! « Mais c’était pour en acheter d’autres. » Mais tu croules sous les livres! « Sophy, j’achète pas n’importe quoi, regarde : c’est des sortilèges pour ensorceler le monde. Ça marche depuis l’âge des temps. Des vraies incantations, là. » OK, il a réussi à me convaincre. Il me sort quelques sorts (hi hi) et me lit des extraits de recettes farfelues. Je le feuillette à mon tour et je tombe sur Comment faire cesser de fumer. La recette est assez simple, nul besoin d’ingrédients pas possibles à trouver comme du sperme d’alpagas (je sais où en trouver [non, j’irai pas en chercher]), seulement quelques manipulations à faire avec le paquet de cigarettes de la personne concernée. Ah, cool, on perd rien à l’essayer. Mais il y a une note à la fin : « Peut causer l’impuissance. » Hum. OK, continue de fumer, c’est plus safe pour tes érections. « Sophy, me donnes-tu la permission d’essayer des sortilèges sur toi? » Oui, mais seulement si c’est pour m’être utile. Pas de coup chien, OK? « Ici, y’a un sortilège pour faire en sorte que quelqu’un t’aime. » Est-ce que le contraire est possible? Je voudrais me débarrasser de mon stalker pour de bon. « Pour te débarrasser de quelqu’un c’est simple : il faut que tu le brûles. »

Patrick, Patrick. Ma source infinie de réponses que j’aurais hamah pus trouver tusseule.


Un peu plus tard, je marchais sur Coloniale, pas très loin de Duluth, quand j’ai croisé un convoi de vieille madames laittes et crispées. Il y avait, entre nous, un chat bicolore de type relax qui regarde passer la vie sans trop s’énerver. Je me serais bien penchée pour le flatter, mais pour une raison que j’ignore, une des madames lui a fait peur en tapant du pied. Puis, toutes les madames sont devenues encore plus crispées et encore plus laittes, se cachant les yeux pour ne pas voir quelque chose que je supposais dur à voir, et j’ai entendu un crissement de pneus. Réflexe : je me retourne, et je vois que le chat vient d’éviter la mort grâce aux bons réflexes d’un conducteur. Mais le pick-up juste derrière la voiture n’a pas eu ces bons réflexes. Ni le camion de vidanges derrière le pick-up. Ni l’autobus scolaire plein d’enfants derrière le camion de vidanges. Ni le paquebot rempli de médicaments pour les enfants du Tiers Monde derrière l’autobus jaune.

Gros carambolage par ta faute, grosse conne. T’es fière, là? J’espère que le regard de la mort que je lui ai fait sera aussi efficace qu’un sortilège pour enlever des années de vie.


En soirée, je suis allée rejoindre Patrick au Saphir pour y entendre la musique underground 80 de DJ Pourquoipâ, un ami complètement adorabe de Patrick que j’ai toujours connu sous le nom de « Danny DJ » pour le distinguer de son autre ami Danny que j’ai finalement jamais rencontré. C’était la première fois que je voyais Danny DJ en tant que DJ, alors j’étais tuténarvée. Ma vieille carcasse, elle, n’était pas du même avis et me tirait par la manche pour que je reste à la maison à lire Hyperbole and a Half. Mais j’ai écouté mon envie d’aller me shaker la fesse et j’ai bien fait : j’ai pu revoir des amis pas vus depuis très longtemps, et quand Mathieu est arrivé avec Annie et Meulie, c’était encore plus ma fête. J’avais pas vue Meulie depuis des semaines, elle me manquait! On a dansé en haut, dansé en bas, indus, 80. Tu pouvais risquer de manquer DEUX bonnes tounes simultanément si tu prenais une seconde pour poser ton fessier sur un des fauteuils en forme de main - je l’ai fait quand même. Je trouvais ça beau de voir le gars qui ressemble à Nicola Sirkis danser sur L’Aventurier. Il avait l’air d’avoir du fonne, lui aussi. J’aurais dû aller lui dire qu’il était beau à voir, mais il aurait pu penser que je le cruise et me répondre « je suis gay » ou un truc du genre et j’aurais dit « non, c’pas ça que je veux dire » et j’aurais pas su comment lui dire que je le trouvais juste beau d’avoir du fonne et Danny DJ aurait interrompu la musique en faisant scratcher un vinyle et le silence aurait causé un malaise et je serais partie la tête basse. Alors je l’observais avec un petit sourire de aon et je dansais avec Mathieu et Meulie et même un peu avec le gars dont j’oublie le nom qui taponnait tout le monde mais il fallait pas s’en faire avec ça parce que Luis m’a dit que c’était normal qu'il taponne tout le monde. Mais Luis a aussi réussi à convaincre Patrick que l’aquarium-télé était en fait une télé qui diffusait en boucles des images de poissons. Luis, il peut te convaincre de bin des affaires. Par exemple, il peut te convaincre qu’il est en train de danser sur le dancefloor alors qu’en fait il dort un peu. Je le soupçonne d’avoir des superpouvoirs. En tout cas, moi aussi je dois en avoir parce que j’ai réussi à danser pendant un bon moment. Puis j’ai commencé à ralentir un peu, à perdre de mon entrain, à vouloir m’assoir sur une main, mais dès les premières notes de Smalltown Boy, j’ai eu un petit regain et je l’ai dansé pour Hulie, en essayant de faire notre chorégraphie avec Mathieu, parce qu’il nous avait vu la faire au Passeport une fois où on était pas mal sautillantes et pas trop présentables, mais cette fois je manquais de coordination et d’énergie. Pas grave, j’ai continué. J’étais pas en train de donner un show, j’étais en train d’avoir du fonne, kerisse! Mais tout ce gros fonne est allé gruger dans mes réserves d’énergie de secours et quand Mathieu et moi on s’est enfin écrasés dans son lit pour regarder des Adventure Time et des vidéos de minous, je me suis dit que je serais sûrement encore plus raquée le lendemain, et j’ai un touptit peu espéré que Mathieu soit assez magané pour choker notre sortie de groupe au Salon national des animaux de compagnie.

dimanche 6 novembre 2011

C’est ma fête, deuxième partie

Ça a cogné à ma porte, j’ai pensé que quelqu’un avait dû ouvrir la porte à Mathieu, que c’était sûrement pas Léon qui voulait me dire d’arrêter de respirer fort d’essitation d’avoir hâte de voir mon cadeau. J’ai regardé dans l’oeil magique, ET C’ÉTAIT EFFECTIVEMENT MATHIEU. Mais Mathieu AVEC UN CHAPEAU CHINOIS. Oui, c’est ça mon cadeau-surprise : un chapeau chinois de dedans d’arbre! Il est beau! Il est magique! C’est ça qui fait que c’est ma fête!


samedi 5 novembre 2011

C'EST MA FÊTE :O

Mathieu vient de m’appeler. Il a une surprise pour moi. Indice : c’est un endroit où on trouve des roupies.

T’AS REGARDÉ DANS L’ARBRE CREUX!

Eh oui. Et il a trouvé quelque chose.

C’est vraiment intrigant, je suis impatiente comme si c’était ma fête de 7 ans mais je peux même pas fouiller dans la garde-robe de mes parents pour déchirer un petit coin touptit touptit de l’emballage.


Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!1