jeudi 24 janvier 2013

Connais-tu ça, les web logs?


Je suis pas mal fière d’avoir osé me rendre jusqu’à picerie. J’aurais pu toffer jusqu’à demain en mangeant des patates flétries pis beaucoup beaucoup de barres granola, mais je me trouvais poche de pas être game de marcher 135 mètres. Je me suis donc isolée au maximum, ne gardant qu’une visière pour éviter des accidents. Eh bien j’ai eu froid aux yeux. Juste ça! OK, aux sourcils aussi, un peu. Pis je dirais que c’était pas désagréable comme sensation, moi qui ai si souvent les zoeils qui brûlent à force de passer ma vie devant un écran.

Là, c’est pas que j’aime pas ça m’étaler sur le temps qu’il fait, mais je voulais parler d’autres choses. Me faire accroire que Facebook existe pas — même si je vais partager cette note sur Facebook — et parler des nouveaux blogues qui sont pas nécessairement nouveaux dans la vie mais qui le sont dans ma vie.

D’abord, Le connoisseur de céréales du Québec. Il critique des céréales à déjeuner, pis ses critiques sont aussi délicieuses que des bonnes céréales. Et comme j’ai vraiment du pliaisir à déguster des bonnes céréales, bin j’en ai beaucoup à lire son blogue, ça va de soi. Sérieusement, je dirais que c’est un savant mélange de grano pis de sucre en pourde.

Ensuite, je suis tombée sur le blogue de Petite pastèque. Et quand je dis « tombée », bin je dois dire aussi que c’était pas une chute qui fait mal, au contraire, c’est comme si j’avais atterri sur un bloc géant de Jell-O : sucré, rebondissant et amusant. Des tranches de vie avec parfois des petits pépins — ho ho ho, heille, chu donc folle! —, un blogue qui me permet de sortir mon p’tit rire doux de mongole (« hu hu hu hu hu… »), un blogue SFW, un blogue que tu peux lire avant de te coucher sans risquer de faire des mauvais rêves (sauf pour la photo de Pruneau, tu vas comprendre quand tu seras rendu là).

Puis c’est en lisant Petite pastèque que je me suis retrouvée sur le blogue de son chat, Monsieur Minoune. Le chat anthropomorphisé le plus cool du monde. Garfield, prends donc ta retraite. Ou plutôt, j’te parle pus, t’es plate. Ce matin, Mathieu m’a envoyé un lien, accompagné d’une remarque : « C’est pas La Fouine qui ferait ça. » Meh, c’est Monsieur Minoune! Yé donc bin propre! En effet, c’est pas exactement le genre de La Fouine. Elle, quand on l’arrose (à sa demande, je précise), elle laisse l’humidité s’accumuler sur sa tête jusqu’à ce que ça forme un marécage rose. Dé-gueu. Mais là je digresse un peu. Je voulais juste dire que je suis tout de suite devenu une grosse fan de Monsieur Minoune.

Monsieur Minoune ou Monsieur Moustache?


Yé, moi j’aime ça les blogues! \o/

mercredi 23 janvier 2013

Bonjour, voici l’araignée David Bowie


Nenon, je niaise pas, c’est son nom. Heteropoda davidbowie. Quand je suis tombée sur cette page en fouillant sur Tegenaria domestica, je pensais que c’était une blague, un canular scientifique. Mais c’est du gros sérieux. J’ai lu à quelques endroits que l'araignée David Bowie a hérité de ce nom afin d’attirer l’attention du public sur le statut précaire de plusieurs espèces d’araignées. Quand même, on peut pas dire que le sort des beubittes émeuve des masses de gens, han.

David Bowie, the spider from Malaysia.



En tout cas, moi je pense que la véritable explication sur l’origine de son nom, c’est le maquillage.








Pour ce qui est de Myrmekiaphila neilyoungi, je ne saurais dire.

Myrmekiaphila neilyoungi

dimanche 20 janvier 2013

Merci Jésus pour ces mots clés!


- lora zepam blogue (Je suis toujours heureuse de voir que c’est le premier de la liste.)
- belle vule (Enfin quelqu’un qui sait comment l’écrire!)
- bite molle machouillee (Je sais pas quoi dire. Bonne chance?)
- le plus beau tee shirt du monde (T’es au bon endroit! Clique ici.)
- quoi faire si tu n’a pas de ringuette (Tu pleures. Ta vie est ratée. Avant, je n’avais pas de Ringuette. Maintenant, j’ai mon Ringuette et je suis pleinement satisfaite.)
- beubye la la 2011 (Bin là. Y’était temps.)
- comment fabriquer un cockring (C’est pas une idée un peu risquée?)
- comment flatter ma chatte (OK, je vais t’expliquer ça bientôt.)
- darwin jokes (Darwin, toué, mon maudit malade! Méchant kekloune!)
- fred dumon poete (T’es sur une bonne piste.)
- frédéric dumont événements miteux (OK, je vais t’aider. Clique ici.)
- fuckolat.com (J’ai vérifié, et le nom de domaine est toujours libre. Si j’étais toi, je me dépêcherais.)
- jésus c’est le plus beau nom (Si tu le dis. Moi je préfère Nonomme.)
- linel richel (T’es mon ami. Tussuite.)
- meilleur epitaphe (C’est la mienne, voyons : « Médiocre et triste jusqu’à la fin ».)
- recits ero de ma moustache sur la foune de ma tante (J’ai vérifié. Personne n’a encore eu cette idée. Si j’étais toi…)
- videos couchee sur le cote elle se fait masser la chatte et le cul (Écoute. Tant qu’à faire, tape donc « comment faire des recherches efficaces dans les internets ».)
- www.counour defounes (J’ai vérifié. « www.counourdefounes.com » est toujours libre. Si j’étais toi, je laisserais tomber. Mais c’est juste mon opinion…)


Merci à tous, et soyez les bienvenus ici.

samedi 19 janvier 2013

Comme se faire droguer solide pour pas cher


Jeudi matin, j’ai décidé d’aller à pital pour leur donner un échantillon de mon sang, question de voir s’il n’aurait pas quelque chose à dire au sujet de ma santé. Je suis arrivée à jeun à la clinique de prélèvements sans rendez-vous à 13:10 — pour moi, c’est le matin —, et j’ai pas eu à faire la file ni rien, c’était comme si on m’attendait. Le jeune homme qui m’a accueillie, probablement un employé au soutien administratif, a regardé ma prescription, un peu exaspéré.

— Je vais être honnête avec vous…
— [Ça augure rien de bon, ça.]
— Le médecin qui vous a fait cette prescription y est allé un peu vite. Il manque la date, le nom et l’adresse du médecin à qui on doit envoyer les résultats, et surtout, il manque votre nom.
— En effet, je peux pas dire qu’il était super méticuleux. 
— Normalement, je devrais vous renvoyer à votre clinique, mais je vais simplement vous demander le nom et l’adresse de votre médecin de famille.
— Dr Ballard. Il habite sur la Lune. Y’a pas de téléphone.
— Merci. Vous êtes consciente que je vous fais une grosse faveur, là…
— Oui, merci beaucoup monsieur.

L’infirmière vient me chercher alors que j’ai même pas eu le temps d’apprécier le confort du banc d’église (!) ou même de voir ce qui se passe de mauvais aux nouvelles, je lui tends ma plus belle veine et lui donne un petit peu de moi-même, j’ai envie de m’excuser pour ma mauvaise haleine mais je me dis qu’elle doit être habituée à ces affaires-là, pis après je regrette de pas l’avoir fait pareil. Là, faut que je me rende au bureau des archives de la pital pour leur donner mon consentement comme quoi c’est bin correct qu’ils envoient mes résultats à mon médecin de famille. Ça m’a pris quinze minutes, querisse. Montagnes russes d’ascenseur de fuck off du crisme, j’aurais dû prendre les escaliers. Après cette folle aventure — ouh la la! — je m’assois deux menutes pour caler un jus de légumes, pis je marche jusque chez moi, pis je déjeune, parce que j’ai le droit, pis parce que j’ai pas mal faim. Mais mon aventure n’est pas terminée! Oh non monsieur. Je dois me rendre à la pharmacie d’à-côté pour acheter mon refill de potion magique. Je dépose ma prescription pis je m’en vais me perdre dans les allées parce que toute la ville de Montréal a décidé d’aller chercher ses penules en même temps que moi, au même comptoir. Même pas cinq minutes plus tard, j’entends mon nom. Han, déjà? Ma pharmacienne — je suis pas mal sûre que c’est Anne Archet, mais je vais jamais lui demander ça — a l’air confuse.

— Madame Zepam, est-ce que votre médecin vous a prescrit 50 mg?
— Euh, non! J’en prends juste cinq, encore.
— Parce qu’on dépasse rarement 40 mg.
— Ouais, 50 mg ça me semble élevé...
— Oui… Alors le zéro ici serait un « o »?
— Je… Je sais pas. On peut s’attendre à tute.
— On va y aller avec 5 mg.
— S’il vous plaît. 

Je suis allée me perdre un bon quart d’heure en attendant le délivrance de ma potion bien dosée. Et c’est ici que s’achève cette capsule complètement dibile de ma vraie vie full pas créyabe. En tout cas, Docteur Chose, tu mérites ta note globale de 2,4 sur Rate My MDs.

mardi 15 janvier 2013

J’irai me faire voir le col ailleurs


J’arrive pas à rejoindre mon médecin. Il est tellement inaccessible que j’ai même vérifié sur le site du Collège des médecins pour être sûre qu’il exerce toujours la médecine. Il est toujours médecin, toujours à la même adresse, mais toujours pas de réponse au bout du fil, ni de boîte au bout du fil, et de moins en moins de penules mentales dans mon flacon jaune. C’est pus l’temps de niaiser, là. Ringuette m’a dit d’aller à la clinique d’à-côté, au sans rendez-vous. Drette où ce qu’il s’est fait diagnostiquer sa fausse gonorrhée. 

Je pensais jamais que je dirais ça un jour, mais je dois avouer que l’ambiance de la salle d’attente était plutôt réussie. Lumières légèrement tamisées, sièges au niveau de confort « correct », aire de jeux pour les enfants plutôt sobre, pas de revues de madames beurrées de bactéries sur tous les sièges, personnel discret. Mais le best, l’élément le plus important qui créait l’ambiance, c’était le monsieur indien qui écoutait de la musique indienne sur son iPod. Sans écouteurs. Plus l’fonne que n’importe quelle musique de salle d’attente que j’ai connue jusqu’à présent.

Après trois heures d’attente à me faire tousser dessur par deux fillettes, c’est enfin mon tour. L’infirmière qui m’accueille me demande ce qui m’amène ici et note ça à mon dossier, puis m’invite sur la balance. Enfin, je vais connaître mon poids! J’appréhende un peu, mais je suis prête. « Quarante-et-un kilo et demi… Ça fait environ, hum… 82 livres? » 82!? Meh. J’ai jamais pesé si peu depuis la fin de ma puberté. Même pas quand j’ai eu une gastro en 2006. Câlasse, j’veux bin croire que je suis maigre, que mes os sont creux, mes musses tout rentrés par en-dedans, que j’ai maigri durant mon été de marde, mais là, ça devient un peu épeurant.

Le médecin entre dans le bureau en me faisant de grands yeux émerveillés. « Tes cheveux! C’est quelle couleur? » Euh, je sais pas. Faudrait demander à Lynda Tremblay, moi je m’y connais pas trop en nuances. Pis ça évolue toujours au fil des lavages. « Je peux toucher? » Euh, oui oui.
C’est de même que la consultation a commencé.

Je lui explique que je me sens anormalement fatiguée, que je serais pas étonnée d’être anémique vu que je mangeais pas très bien l’été dernier. J’ajoute que j’aimerais bien vérifier mes réserves de B12, que j’ai déjà eu un problème avec ça dans le passé, et que je mangeais pas très bien durant mes années d’études. « Pourquoi tu mangeais mal? Tu vivais en Afrique? » Duh. Bin oui, toué. Tu penses que dans notre beau pays, tout le monde a toujours les moyens de bien manger tout le temps? Bon. Je dirai pas qu’il est naïf. Il voulait peut-être juste être drôle.
Il me fait une prescription de potion magique, une prescription pour des tests de sang, pis au moment où il essaie de s’enfuir, je l’attrape et lui demande : « PIS MON COL? » J’ai beau avoir un col rose et sain, l’infirmière qui me l’avait examiné m’avait rappelée par la suite pour me parler de « cellules atypiques », en spécifiant que c’était « rarement grave », mais que je devrais quand même aller me faire voir le col de nouveau. Ça fait deux ans. C’tu grave? « Pas nécessairement, mais tu devrais en parler à ton médecin. Tu devrais aussi revoir ton psychiatre. » OK. Je vais faire ce que je peux. Mais c’est-tu encore possible de se trouver un médecin de famille à Montréal? Il m’a regardée tendrement, puis a lâché un long rire diabolique avant de sortir du bureau.

Mais je suis pas découragée. J’ai encore de la potion magique pour un bout, pis j’ai eu le temps de lire au moins soixante-dix pages de Vie d’Anne-Sophie Bonenfant. Pis en plus, j’ai catché que 50+42, ça donne pas 82 mais bien 92. PAPAON!

dimanche 13 janvier 2013

Ti-Batte le roi de la pop


Cet été, Mathieu est tombé sur un beau deal en cherchant sur Kijiji des jeux de PlayStation 2 : un gros tas de jeux de karaoke. Je sais plus combien il en a, mais ça en fait beaucoup. American Idol et Karaoke Revolution de toutes sortes, on en a pour des heures à se scraper les cordes vocales devant la tévé. On a enfin essayé ça pour la première fois hier soir, chez nous avec le Ringuette.

En premier lieu, on a pris la peine de se créer des personnages laittes. Mathieu a appelé sa chanteuse sexée Marie-Graine Sale, Ringuette a appelé la sienne Passe-Plotte, pis mon jeune métrosexuel brun toasté medium s’appelait Ti-Blotte. Mathieu nous a fait remarquer que Passe-Plotte avait un toupet There’s Something About Mary. Juste pour que tu comprennes à quel point ces personnages ont des look DÉMENTIELS. 

Ringuette était pas mal bon, faque sa Passe-Plotte s’est vite mise à péter des scores, et son tube de notes — j’avoue que je viens de fouiller dans le livret d’instructions pour trouver le terme — s’est recouvert de poils scintillants. Han! J’ai encore jamais eu de pouel, moi! Mathieu m’a dit « c’est sûr, t’es un métrosexuel ». Il a dit aussi que si on est bons, on va pouvoir débloquer des tounes pis des vêtements. Heille, moi je veux le gant de Michael! Absolument!

Après, on a changé de jeu. Mon Jean-Pénil ressemblait pas mal à une Tina Turner Mad Max 3 drag queen, et Ti-Batte, la gothique métal aux ailes de chauve-souris que s’est façonné Mathieu, aurait pu être la blonde de Pit Boilard. C’était pas mal beau de la voir chanter Every Breath You Take avec un TI-BATTE lumineux qui défile derrière elle sur la scène. Mais on les a pas gardés longtemps, malheureusement. On a décidé de jouer tous les trois avec un seul personnage. Notre Ti-Batte deuxième de nom avait vraiment des airs du Comic Book Guy, mais avec un visage candide. On était assez bons pour avoir un aura lumineux pis enflammer la foule. Quand même.

Ma plus grande performance, c’était sur Material Girl. Je suis pas encore capable de faire plus que 25 000 points. À easy. Quand on est s’est couchés, Mathieu m’a dit qu’il était tout content de sa soirée et qu’il regrettait pas d’avoir acheté ces jeux-là. Pis il a dit que j’étais bonne. Bonne? Même si ça m’empêche pas d’avoir du fonne à chanter, je sais que j’ai une voix de marde. « C’est pas grave, t’as fait plein de points! » Ouin, mais j’aimerais quand même mieux avoir une voix agréable que de savoir faire des points à Karaoke Revolution. Anyway. C’est pas grave. J’attendrai pas d’avoir du talent pour aimer ça.

On a jasé longtemps, je me suis couchée trop tard, et aujourd’hui je suis hors fonction, incapable d’être efficace sur quoi que ce soit (mais j’ai quand même fait la vaisselle pis des bons mouffonnes fourrés de stoffe rouge). J’aurais voulu jouer encore à Karaoke Revolution, mais c’est pas possible. J’écris cette note de blogue couchée sur le lit du Ringuette, avec pas de tonus. Malgré cette fatigue, je me sens super bien. Du gros bonheur de dedans de ventre. Darnziak dit que c’est mon hara (). Manne, mon hara lance des rayons magiques. En veux-tu?

vendredi 11 janvier 2013

Ton éducâtion sessuelle grâce au Ringuette


L’autre jour, mon Ringuette a dit à sa mère qu’il avait une blennoragie. Il était conscient qu’elle chercherait probablement ça sur internet, mais sur le coup ça lui a évité de lui dire « allô maman, j’ai une gonorrhée ». C’était bin drôle tout ça, mais quand son médecin lui a donné les résultats d’analyse, il était tout fier de me dire que c’était yinque un streptocoque, même pas une maladie honteuse. Tant mieux, tant mieux! C’est quand même pas une raison pour qu’on arrête de l’appeler Gonorrhée Beaugland. Ça lui apprendra, à presque avoir une chaude-pisse.


Le savais-tu?

Il semble que « beaucoup de chercheurs s’attendent à voir le nombre de cas de gonorrhée résistante grimper au cours des prochaines années ». Des gonorrhées grimpantes? Il n’en est pas question! Même si les HARSAH* sont plus touchés par la gonorrhée, tulmonde peut pogner ça. Bin, peut-être que les abstinents sont moins à risque, là. En tout cas, je voulais juste te dire, mes chers, de faire attention à toi. Voilà pourquoi je t’invite à ne pas faire comme ces pugs qui fourrent sans condoms.

Prends soin de toi. Bonne nuit.

*Ça, c’est un acronyme hideux pour te faire comprendre que c’est pas parce qu’un homme fourre avec un autre homme qu’il est feufi pour autant. 

mardi 8 janvier 2013

BOULE DE MARDE BOULE DE MARDE BOULE DE MARDE


Je peux pus m'arrêter de rire. Oui, j'aime ce genre d'humour de marde. Surtout de marde qui roule.

lundi 7 janvier 2013

Comment avoir du fonne à Louiseville

Mathieu, Véckée pis moi on était pas mal fébriles. On allait passer trois jours chez Patrick, à Louiseville. Ça faisait presque exactement deux ans que je n’y étais pas allée. La dernière fois, c’était juste après notre rupture. Un divorce à l’amiable. Patrick et moi, on sait qu’on va toujours s’aimer, mais que notre histoire d’amour romantique est derrière nous. J’étais alors allée le voir en tant qu’ex-épouse. Là, début 2013, j'étais due, pis j’avais hâte de sentir Louiseville — ça pue quand même un peu — et constater la masse adipeuse de La Fouine, et fouiller dans mes boîtes. Parce que toute ma vie est empaquetée chez Patrick dans ses garde-robes centenaires.

Le matin de notre départ, mon essitation a pris une claque. Po avait l’air de bouder ses bols d’eau, elle leur donnait des coups de patte avec un air méfiant, exactement comme la fois où elle a cessé de manger et boire durant deux jours. La fois où j’avais encore eu peur qu’elle meure. Au moins, cette fois elle avait l’air en forme et ne semblait pas avoir de douleurs buccales. Mais j’y peux rien, quand Po présente la moindre anomalie, je la scrute et je m’inquiète. Je suis une vraie mère poule, oui, et je pense que c’est quand même une qualité quand on prend soin d’un chat gériatrique. Là, j’étais pus sûre pantoute de vouloir m’absenter.


Mathieu vient me chercher dans trois heures. J’ai trois heures pour savoir si je pars ou si je reste. Trois heures pour observer Po. Je nettoie ses bols en profondeur et les remplis d’eau Eska — d’un coup qu’elle trouve que l’eau du lavabo pue, tsé? Mais là, ça sert à rien que je m’étale plus longtemps sur ça, puisque tu le sais bin que je vais y aller, à Louiseville. Tu le sais parce que t’es attentif et t’as lu le titre. Donc, finalement, Po a bu de l’eau, pis en plus elle était ronronnante et me regardait faire mes bagages avec sa curiosité de Po. Fiou. Fausse alerte.

Par bonheur, mon Ringuette de coloc revient de Québec avant mon départ, alors je lui explique la situation. Ringuette sera ma kittysitter pendant mon séjour en Mauricie et je le texterai matin et soir et nuit en majuscules pour savoir si Po va bien. Sans mon Ringuette, j'aurais pas osé m'absenter du Manoir deluxe.

Mathieu vient me chercher en char. En partant, c’est déjà dépaysant. Il s’est abonné à Communauto alors c’est le genre de choses qu’il va pouvoir faire de temps en temps, mais là il est un peu nerveux parce qu’il ne prend pas le volant souvent, mais je lui fais confiance, je sais qu’il va bien nous conduire.

Après avoir vu une coup' de maisons de serial killers, on pénètre dans Louiseville. Quand la voiture se stationne dans l’entrée chez Patrick, je ressens l’envie de crier « QUERISSE QUE CHU CONTENTE D’ÊTRE AVEC VOUS AUTRES!!! » mais je garde mon excitation pour plus tard, retenue comme un ressort.

Pitrick nous accueille chaleureusement, accompagné de notre grosse chatte blanche qui est pas mal devenu sa chatte avec le temps. Il l’aime beaucoup — il l’aime gros — et  j’espère qu’il réussira à lui faire perdre du poids, parce qu’elle a l’âge de commencer à collectionner les maladies liées à l’obésité. Patrick, si La Fouine meurt, tu vas pleurer? « Oui. » Moi aussi. Je veux pas que La Fouine meurt. Trop de chattes mortes en 2012. Mais là, fuck, c’est pas le temps d’être dramatique! On est heureux de se voir, et c’est la bonne humeur qui gagne la première place.

Oui, La Fouine a encore grossi.

Je tarde pas trop avant de commencer ma fouille archéologique. Je sors des grosses boîtes déformées et poussiéreuses, même pas peur des areniers, pis je plonge mes mains à travers mes souvenirs. Mes cheveux gaufrés en maternelle. Mes vieux toutous, assurément recouverts de colonies prospères d’acariens. Mes bulletins scolaires qui sont des preuves tangibles de l’ennui profond que je ressentais à l’école. Mes casse-têtes. Oh mon diou MES CASSE-TÊTE. Je veux les essayer tussuite. Je commence à les faire, je m’étale sur la table de cuisine, et je trippe pas mal à retrouver des petits univers visuels de ma tendre enfance. Mathieu se joint à moi. Je nous trouve pas mal bons. Surtout après avoir complété celui de 221 morceaux qui étaient presque tous de la même câlisse de couleur. On a travaillé fort dessur, mais on l’a pas contemplé longtemps. Je l’ai détruit, l’ostie de laitte, c’était loin d’être mon préféré, pis y’était pas aussi beau que mon casse-tête de Cookie Monster et du Comte qui est composé de pièces de formes inhabituelles.

Patrick nous a préparé des lits dans sa chambre à l’étage. Sa belle chambre avec le toit en pente. Vickie monte se coucher plus tôt, et Mathieu la rejoint peu de temps après. Je continue de farfouiller dans mon enfance tout en niaisant sur internet. Je demande des nouvelles de Po à Ringuette. On se parle en vidéoconférence. Il est avec Po! Aon, ma belle Po. Elle va bien. Elle mange, elle boit, elle galope, elle miaule après la porte. Ça me fait du bien dans mon coeur de mère poule, je sais que je pourrai dormir l’esprit en paix. Patrick, lui, il dort déjà, couché sur son divan, enseveli sous un chat-blob. Je décide de rejoindre les couche-tôt. Je trouve Mathieu assis au lit, le portable sur les genoux. « Tu viens juste de rater Vickie qui pète en dormant. » Hon, manque de timing. Pendant que je m’installe dans notre nid moelleux, je vois une araignée qui pendouille du plafond et s’approche tranquillement de l’épaule de Mathieu. Un Pholcus phalangioides. Longues pattes de ballerine qui se débat dans le vide. Un deux en un de grâce et de fragilité. C’est une espèce qui me fait peur, je l’ai pas encore apprivoisée, alors je fais des simagrées pour que Mathieu comprenne qu’il est en danger. Mais il s’en sacre solide, de l’arenier à grand’pattes. Avec raison! Je vais quand même chercher une gros pot de plastique et je l’attrape. Je t’aime bin, arenier, pour les deux prochains jours, je te veux pas dans mon lit. Fais dodo à mes côtés, on va apprendre à s’aimer.

Vickie marmonne quelque chose. Hon, je t’ai réveillée?

— Non, c’est mon pet qui m’a réveillée. 
— HA HA! Ça, je vais tellement mettre ça sur Facebook!
— NON!
— Okay. […] Je vais mettre ça sur mon blogue, d’abord.
— Okay.

Plus tard, Véckée se met à chanter dans son lit. « Le temps est bon… »  Je me joins à elle : « Le ciel est bleu! J’ai deux amis qui sont aussi mes amoureux! » Aon, c’est vous autres mes amoureux! « Non, c’est vous deux! » On est tutes des amoureux, hiiiiiiiii!

Je finis par m’endormir un peu, puis je me relève et je descends à la cuisine. Je tombe sur Véckée qui mange des céréales, les cheveux attachés en tas sur la tête. MA HA HA! T’as l’air d’un troll! Le lendemain, Patrick viendra me demander si j’ai ri de lui en le traitant de troll pendant qu’il dormait ou s’il a juste rêvé à ça.

Début d'après-midi, je suis la dernière à me lever, évidemment, faque je décide de pas les accompagner dans leur virée à picerie, à la SAQ pis au Tigre Géant. Pendant leur absence, je réalise que je suis dans une maison, que je peux donc en profiter pour mettre de la musique fort pis chanter comme une ossetie. Le gros fonne. Le luxe d'exister fort! Mes beaux mongols reviennent vite, les bras chargés. Vickie n’approuve pas mes choix musicaux. « Bon, Sophy a mis du Big Shiny Tunes. » Mais non! Ace of Base c’est bin trop vieux pour être sur un Big Shiny Tunes! Je vais la voir en dansant… Heille, dans c’temps-là, y n’avait pas de douchebags! On avait des ginos!

Une fois bien réveillée, je propose à Mathieu d’aller faire une visite touristique au Rossy. Ça sent drôle, mais je suis dedans solide pour du Rossy. Je me laisse tenter par un casse-tête de vaches — j’y prends goût, han — pis j’achète des belles bobettes Rossy pour les fesses à Mathieu. Du même coup, j’achète des mitaines à four neuves pour Patrick pour que pus personne se brûle les mains en sortant un plat du four (pauvre Véckée). Les minous ou les poules? « Les minous. » En revenant vers la maison, je me souviens de l'existence du magasin général sur la rue principale. Mathieu Mathieu! Faut aller là! Un beau gros ramassis de tussortes d’affaires. Le magasin général de Louiseville, c’est un voyage dans le temps. Sans DeLorean. Pis ça pue le moisi, sûrement parce qu’il y a des animaux du passé qui se décomposent dans les recoins du magasin. On trouve des jouets qui n’existent plus aujourd’hui, avec des boîtes décolorées par le temps. Un Jésus noir crucifié. Des pochettes des Backstreet Boys. Pis je m'achète du papier à lettre de cloune épeurant. J’aurais voulu rester plus longtemps, mais Mathieu a hâte de rentrer.

Dostie et Dulude sont déjà arrivés! Yé! (Dans ma tête, je me dis que ces deux-là pourraient s’ouvrir un resto à Trois-Rivières pis appeler ça « Do-Du », pis ça serait full drôle. Mais je serais peut-être la seule à trouver ça drôle. Anyway.) Repas de fondue oblige, on soupe pendant des heures —
« on » exclut la personne qui parle, tsé — et on jase en masse. J’ai même le temps d’aller faire un tour à picerie durant le repas (et d’acheter d’autres tattoos dans la distributrice à cochonneries). Une neige fluffy tombe doucement sur la ville — c’est pas que je trippe gros à parler de météo, mais je te jure que c’était que’que chose à voir — une neige brillante, ça brille tellement, là, que je serais prête à parier que c’est Vickie qui a crissé des sparkles partout à Louiseville.

Après Marc-Antoine K. Fennec, Marc-Antoine K. Famoeufs. Oui, j'sais, on est fous dans plotte.

Là, je suis tuténarvée parce que j’ai un pogné un beau tattoo de tigre. C’est Dostie qui aura l’honneur de le porter, dans son cou. Moi, je prends la pieuvre, Dulude prend le gorille, Véckée prend le coeur « Love kills slowly », et Mathieu prend le loup Dick Tracy. Crisse qu’on est beaux pis élégants.

Avant de ressembler à du renvou de pizza, c'était une bin belle pieuvre.

En tassant le divan pour mieux organiser le salon, on remarque la trappe du plancher. Oh. OH! Qui est volontaire pour explorer la cave creepy? Mathieu! Vas-y Mathieu! Dostie allume la lampe, et Mathieu descend dans les profondeurs de la résidence Brisebois. On le perd de vue, mais on garde un certain contact. T’es où Mathieu? « À l’autre bout du salon! » Tu vois quoi? Y’a-tu des trésors? Des squelettes? « Je… je préfère pas en parler… » Il remonte à la surface. « T’as des araignée-loups dins cheveux! » Es-tu correct? Qu’est-ce que t’as vu? « Je vais juste pas en parler, OK? J’aime mieux pas… » Mathieu fait son kekloune, il fait semblant d’être traumatisé. Ça nous empêchera pas de dormir cette nuit, les fantômes d’enfants morts. Non monsieur.

Après l’excursion de Mathieu, on joue à Scattergories, version maison. Moi j’appelle ça Scatogories pis je me trouve bin drôle. Patrick proteste quand on propose la catégorie « Herbes et épices ». « Je sais même pas c’est quoi, l’herbépisme. » Ouf. Moi je proteste un peu quand Dostie sort ses catégories : pièces de char, pis hockey. Câlasse. J’ai même pas de point pour « toit » parce que ça a l’air que c’est pas une pièce. Pff. Mais mon échec le plus frustrant, c’est quand j’écris « Meulie » dans la catégorie « vulgarité ». Come on! Si j’avais eu un V, j’aurais écrit Vickie! Vickie pis Meulie sont mes plus grands modèles de vulgarité! Je suis pas vraiment fâchée, là. Je m’obstine pour la forme, parce que ça fait partie du jeu. Pis en plus j'ai presque gagné. Mais c'est Dostie qui a gagné solide.

Juste avant leur départ, Patrick offre son Chant pour enfants morts à Dostie et Dulude. Pendant qu’il se concentre fort pour leur faire des dédicaces, je remarque que le plat à fondu a l’air rempli de dèche moisie. Personne est game de goûter à ça, même Patrick est pas assez saoul pour ça.

Menoum? OK, avant d'y mettre un oeuf, il paraît que c'était bin bon.

Cette nuit-là, je m’endormirai tard, avec un mal de tête qui me lâchera pas pendant vingt-quatre heures, fatiguée, mais heureuse. Heureuse solide.

Le lendemain matin, avant de partir, je libère mon ami Pholcus. Il va se réfugier dans une de mes boîtes à souvenirs, une de celles que je ramène pas. On fourre le char de mes cochonneries — mes casse-têtes! — pis on part.

Baille Pitrick, baille la Fouine, baille l’arenier. J’ai hâte qu’on revienne, mais là, j'ai surtout hâte de revoir ma Po.

mercredi 2 janvier 2013

Pourquoi je peux pas dire que 2012 c’était yinque de la marde


Mon amie Litchi disait l’autre jour que 2012 avait surtout été une année de bouse. L’image m’a fait penser à une chose importante : à l’époque où je côtoyais régulièrement des bovins, j’avais très tôt remarqué que dans les bouses, il y avait toujours des p’tits mottons de blé d’Inde. Les gallinacés domestiques picoraient ça. Moi, j’aime vraiment ça le blé d’Inde, mais j’irais pas jusqu’à fouiller dans une bouse pour en manger des grains. Heille wo. Mais si je veux faire une image poétique — mettons que je me prends pour un ostie de poète — bin je dirais que 2012 était une grosse bouse imprégnée de grains de blé d’Inde sucré.

Ce soir, je me sens loadée d’amour et de générosité, et ça me donne envie de partager avec l’univers — on est bien dans l’univers, right? — mes p’tits mottons de blé d’Inde de 2012. Cette liste est incomplète, bien sûre.

Le gala de l’Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle.
Mes soirées de jeux vidéo. Seules ou avec mes amis mongols.
Ma travailleuse sociale super fine. Je suis due pour la rappeler, là. En espérant que mon dossier n’a pas été supprimé.
Darnziak qui devient mon frère. Ses gueros emails d’Islande, pleins de coquilles de iPad.
Marcher avec des milliers de personnes, fesser sur des casseroles.
Mon Manoir deluxe.
Po contre la hausse.
Ma veillée au feu avec George Barbeau.
Bobbé l’arenier géante.
Ma correspondance avec Joanie. Je trouve qu’on forme une belle paire de guerosses mémères.
Apprendre la sérigraphie pis aimer ça solide.
Mon premier fanzine.
Les gens sensibles. La générosité d’amis et d’inconnus.
Véckée enfin devenu une écrivaine reconnue. Ouémadame.
Prendre conscience que je dois chérir chaque petit moment que je passe avec ma vieille Po. Profiter de son sursis.
Ma rencontre et ma correspondance avec François et Marie — c’est virtuel mais ils sont bien réels et totalement adorabes.
Ma colocation avec le Ringuette.
Mes penules? On va dire que oui.
Avoir trouvé un foyer pour Ron Jeremy.
Expozine et Salon Nouveau Genre
Les cataloyes Sears.
Avoir mis des gouttes de marde dins internets.
Terreur! Terreur!, indestructible.
Émélée qui aime sa nouvelle vie en région.
Ma soirée su Jos Dion.
Le soutien indéfectible de Mathieu, son amour. Son beau p'tit cul.
Voir mes amis se métamorphoser. Vous êtes encore plus beaux, mes amis. Ici, je pense particulièrement à Darnziak, Mathieu et Véckée. On mange nos exuvies pis on grandit. 
Ma veillée du Jour de l’An.

Scarabaeus sacer roule sa boule de marde.


Je termine mon élan d’amour de Calinours en désignant la personnalité de l’année selon Lora Zepam

TOI, mes chers lecteurs et chères lectrices*.

Je sais que tout le monde est spécial, mais moi je peux te dire que t’es spécial-e pour au moins une chose : tu lis, occasionnellement ou régulièrement, le blogue de Lora Zepam (c’est moué ça). Si je me fie à mes stats, c’est pas une activité très répandue dans la population en général. Et moi, originale comme c’est pas possible, je profite de ce début d’année pour te remercier d’être mes chers lecteurs. Savoir que quelques personnes lisent et apprécient mes gnéseries, ça me stimule encore plus la zone du gnéseux. Et puisque ma mongolitude est une maladie dégénérative, ça peut juste s’empirer avec le temps.

Bonne Année! Pis moi bin je me souhaite une année moins intense.


*Si tu connais pas Les pieds dans la marge, tu dois te demander pourquoi j’ai l’air d’avoir de la misère avec le singulier pis le pluriel quand je parle de toi mes lecteurs. Faut que tu regardes Les pieds dans la marge.