mardi 30 août 2011

Mon premier show de danse contemporaine de mouches

Mathieu m’avait déjà dit ce qu’il appréciait le plus de la danse contemporaine : voir des seins et être le seul gars hétérosexuel dans une salle remplie de filles. Mais puisque cette fois il s’agissait d’un show gratuit présenté au parc La Fontaine, on pouvait s’attendre à une foule plus diversifiée, ce qui inclut des maris traînés là de force par leur femme qui veut une sortie culturelle et du plein air en même temps. Mais on s’attendait quand même à voir des totons, tsé.

Les danseurs se déplaçaient dans tous les sens agilement, étaient bons et beaux à voir, mais je comprenais pas le sens de tout ça. « Comprends-tu quelque chose, toi? » « Y’a rien à comprendre. Ou c’est peut-être une *étude sur l’exploration des corps en mouvement*… » Ah. Les corps ont poursuivi leurs mouvements, alternativement gracieux et saccadés. J’ai un peu chiâlé sur Twitter : On m’a menti au sujet de la danse contemporaine. Mathieu remarque « Ça fait 20 min que c’est commencé pis on n’a pas vu UNE paire de boules ». Maxym Ringuette™, spirituel, m’a répondu : « ouin pauvre lui yen verra pas non plus quand tu vas etre tounue :( »

J’étais comme une enfant hyperactive avec déficit de l’attention aigu, j’étais déconcentrée par plein d’affaires :

- Les canards de l’étang
- La mouche que j’ai sniffée accidentellement (Y’a bin plus de mouches que d’humains!)
- Même en août, j’ai aucune résistance au frette
- Plastic Bertrand qui obstrue ma vision
- Les vélos lumineux Gay Pride

Afin de me concentrer sur le show, j’essayais de suivre celui qui ressemblait vaguement à Jimmy Somerville « parce qu’il fait des moves homosensuels avec l’autre danseur barbu qui me fait penser à Maxym Ringuette ». Mathieu suivait celle qui a des bobettes violettes. C’est bin tout ce qu’on a pu voir, ses bobettes.

On a entendu quelques rires discrets dans l’assistance quand les danseurs ont commencé à glisser (intentionnellement) sur une flaque d’eau. « C’est de l’humour de danse. C’est pas obligé d’être drôle. »

Un peu vers la fin, les danseurs ont formé un essaim pour passer sur la flaque d’eau au milieu de la scène. « Ça, c’est clairement un bateau, m’a dit Mathieu, et ça confirme ce que je pensais : c’est un hommage au Pirate des Caraïbes. » Applaudissements. Ovation. Je suis restée assise, par souci de sincérité. Les vélos aux mille lumières multicolores qui sont passées sur la piste cyclable ont clairement volé la vedette. Si la chorégraphe avait pensé à intégrer ça dans son show, j’aurais aussi participé à l’ovation.

Revenir d’un spectacle de danse contemporaine sans avoir vu de totons, c’est un peu comme :

-acheter une galette des rois sans trouver la fève.
-déballer une gomme Bazooka sans trouver de joke.
-manger un beigne avec pas de stuff dedans.
-acheter des pinotes et s’apercevoir à la première bouchée qu’on a pris des non salées.

(T’as compris le principe, maintenant amuse-toi et étire la liste. Tu peux en sortir des meilleures, j’ai confiance en toi.)


Drette en rentrant à la maison, j’ai fait un flash-boob à Mathieu.

dimanche 28 août 2011

Jacques est vraiment mort

J’ai un peu peur que le dernier souvenir de Jacques qui reste dans ma tête, c’est sa face de mort. Je dis ça parce que je viens juste de voir les photos que sa soeur m’a envoyées, et je trouve que ça lui ressemble pas trop. Il n’a jamais eu l’air un peu gothique, Jacques. Le teint gris et cireux, la bouche trop rouge, la face toute crispée. On dirait qu’il fait semblant de dormir et qu’il se retient fort pour ne pas ouvrir les yeux et gâcher la joke. C’est juste une joke, han, c’est ça? Non mais vraiment, êtes-vous sûrs que c’était le bon corps? J’dis ça d’même.

Ça me rappelle la fois où je discutais de la mort avec une agente d’Emploi-Québec (ça serait long et ennuyant d’expliquer pourquoi, mais le contexte s’y prêtait). Elle me disait qu’elle avait dû se rendre à la morgue pour identifier le corps d’un ami proche. Elle l’a vu mort et froid, même pas embaumé. Et pourtant, quand elle repense à lui, les images qu’elle a en tête n’ont rien à voir avec celles qu’elle a vues à la morgue le soir de la mauvaise nouvelle. Ça ne m’est pas arrivée souvent de rencontrer des agents d’Emploi-Québec qui avaient l’air humains mais, cette fois, c’était un beau moment.

Je trouve ça l’fun quand je pense que l’avant-dernier jour de sa vie, il a assisté à un match de volley-ball de filles en bikinis. J’ai la naïveté de croire ou, du moins, de me faire croire que pendant ce bref instant, il n’était plus triste.

dimanche 14 août 2011

Comment on en est venus à parler de Milli Vanilli

Pour Bernard, qui voulait comprendre comment on peut en venir à parler de Milli Vanilli « dans des circonstances normales ».


Accompagnée de Vécké, je débarque chez Mathieu pour apprécier l’oeuvre que Meulie vient de lui offrir, un beau cadre chic, « Autoportrait de Mathieurseno en graine à New York ». On trouve ça beau, je m’exclame comme si j’étais au musée mais en plus essitée et je parle plus fort, on est toutes d’accord pour dire que ce sera très cool dans son salon et Mathieu est pas mal certain que sa coloc va accepter. On finit par s’installer dans ce même salon et c’est là que je me dis que moi aussi je devrais partager une belle chose que Mathieu m’a fait découvrir cette semaine. Je veux montrer ça aux filles. C’est ma meilleure vidéo depuis longtemps :
Le jeune Robert Jeffrey, 9 ans, qui refait la chorégraphie de Vogue :

ME AT NINE, PERFORMING TO MADONNA IN SUMMER '91! from Robert Jeffrey on Vimeo.



Wow de wow. Je tripe. C’est hot pour plein de raisons. D’abord, tous les effets visuels me jettent à terre, j’ose même pas cligner des zoeils durant les 4 minutes 18 secondes. On voit qu’il a bien étudié le vidéoclip, qu’il connait les paroles par coeur, et que c’est certainement pas la première fois qu’il danse ainsi. À ce moment-là, Robert est aussi hot que Madonna. Robert est la reine du pop. Je veux même pas oser espérer que je pourrais un jour danser aussi bien que ça!

Je veux l’épouser.

Respect à ces parents qui, en 1991, ont laissé leur garçon s’exprimer avec tant de flamboiement. Admiration pour ce garçon en feu qui, à un âge où on peut être assez pogné, a eu le cran de se laisser aller et de se shaker la fesse comme c’est pas possible. Je le trouve si beau et inspirant. Grande estime pour le Robert Jeffrey de 29 ans qui partage au monde entier cette vidéo magnifique comme des sparkles de jus de pouliche.

Ah, si je regarde ça encore une fois, je vais juste pleurer.

Logiquement, on se retrouve à regarder la version (!) de Madonna, puis d’autres clips de Madonna qui nous ont marquées. Meulie veut nous montrer 4 Non Blondes, parce qu’elle aimait ça quand elle était jeune. J’aimais pas particulièrement ça, et j’aime pas plus ça aujourd’hui. Je trouve que la chanteuse la même chevelure que les Milli Vanilli. Je décide que je veux voir Girl You Know it’s True. Finalement, c’est pas si ressemblant.

Meulie : C’était lui mon préféré! (J’ai appris qu’il s’appelle Fabrice MORVAN)
Sophy : T’es chanceuse, c’est le seul qui a survécu. L’autre a fait une overdose. (Après vérification, je constate que je me suis fourrée et que c'est l'inverse.)

Quelle triste histoire, ceux-là. Vécké les connait pas. Moi, je m’en souviens. À un moment donné, Milli Vanilli, c’était hot. Puis, assez rapidement, c’était pus hot pantoute. Même que c’était mieux que t’ailles pas à l’école avec une boîte à lunch Milli Vanilli. Mais Vickie, elle n’était qu’une larve à cette époque. Alors je lui résume ça : C’était deux beaux mecs qui faisaient du lip sync. On a finit par l’apprendre durant un show où ça a mal viré. Leur carrière s’est effondrée.

Mathieu : Milli Vanilli nous aura appris une leçon : y’a des Noirs en Allemagne.

Il repousse ensuite les frontières du non-j'veux-pas-m'en-rappeler et nous sort ÇA. C'était encore dans mon cerveau le lendemain matin. Vécké, elle, veut revoir l’alpaga du Yâwbe, son nouvel animal fétiche depuis qu’elle en a vu aux Éboulements (« des mouton-girafes! »). On veut tous voir le chat stalker et le chat espion. Mathieu nous montre la vidéo du chien qui sent son derrière quand on lui fait entendre un faux bruit de pet. On rit mais on sait pus quoi faire.


On part du Vogue Boy pour finir avec le chien qui sent ses fesses. En passant par Milli Vanilli. C’est comme ça, une soirée Youtube. Un peu comme tout le reste, je trouve.

jeudi 11 août 2011

Le soir où j’ai reçu le texto le plus troublant

Chogna : Veux-tu voir Jako dans sa tombe?
Sophy : OK. Comme ça, ça va être plus concret dans ma tête. Shoote par email.

Chogna : Yé un peu enflé, je le reconnaissais un peu mal au début, mais c’est pas si pire.

Sophy : Ayoye! T'as intitulé ton email « cadavre ». T’es tellement morbide full gothique!

Chogna : Hehe.

Sophy : Je suis peut-être pas dans le mood pour le voir ce soir. :( Je me sens trop fife.

Chogna : Quand tu veux, tsé.


Le jpeg est dans ma boîte de réception, et je l’ai pas encore regardé. Quand j’ai appris la mort de mon cousin par message texte, j’ai eu une sorte de vertige, je pensais tomber en bas de mes talons hauts. Faut dire que mes messages en provenance de Facebook arrivent souvent en pièces détachées, dans le désordre, et je dois alors assembler le casse-tête pour bien comprendre.

: { , ca va p .. .
(1/2) : { Chogna : salut ma cherie, tu reponds pas au tel., quand vas-tu a
(1/2) : { une boite vocale? .. es-tu assise? ……………………….
(2/1) : { Mon frere Jacques s’est pendu pis il s’est pas manque.
(2/2) voir
(2/2) ……
(2/2) mais


Je suis au Divan Orange avec Vécké et Mathieu, Propofol est rendu à sa troisième toune, et je viens de voir que j’ai manqué l’appel de Chogna, qui m’a ensuite envoyé un message sur Facebook. Oh mon Dieu. Jacques est mort. Chogna va pas bien. Et je suis même pas là pour répondre au téléphone qui est toujours à moins de 30 cm de moi. Malaise. Gros malaise. Je sors dehors. Non, je peux pas appeler ma cousine et jaser avec elle sur le trottoir à travers la foule. Je rentre et je dis à Mathieu que je peux pas rester parce que mon cousin s’est tué et que je veux rentrer chez moi tout de suite pour parler à Chogna. Je marche avec un drôle de buzz dans la tête. Je tombe même pas. J’ai pas verrouillé le clavier de mon téléphone et je me rends compte en arrivant que j’ai répondu à Chogna un beau message accidentel : « popopopoopoopop. » Pourquoi j’essaie de rester sérieuse dans des circonstances dramatiques alors que le hasard scrape tute?

On a jasé pas loin d’une heure. Elle m’a dit qu’elle n’allait pas si pire malgré le tragique de la situation. Ni elle ni sa famille ne sont en état de choc, mais elle est consciente que c’est une question de temps, qu’elle va bien finir par assimiler ce qui se passe et que les larmes et les grosses émotions vont remonter à la surface. On profite de cet étrange moment de suspension pour se dire des niaiseries et rire.

Jacques n’a pas laissé de note. Je pense qu’il savait qu’on saurait pourquoi. Pas besoin d’explications supplémentaires. Je sais bien que le suicide suscite souvent la colère et l’incompréhension, on se dit que personne n’a le droit de se supprimer, d’abandonner ses proches et les laisser tout seuls avec la vie. Peu importe qu’on ait des croyances religieuses ou pas, on décrète que la vie est trop précieuse pour qu’on ait le droit de juger de l’heure de notre mort ou de celle d’autrui. Avant, j’étais pas mal d’accord avec ça. Jusqu’à ce que je me demande si, justement, on serait pas la personne la mieux placée pour décider si on prend un Continue ou si on serait pas plutôt rendu à Game Over.


J’ai longtemps cru que j’étais en quelque sorte invincible face au suicide. Je me disais que peu importent les épreuves que la vie pourrait me chier dessus, je serais assez forte pour les traverser et rester vivante, vivante amochée ou flawless victory. Même la dure épreuve qu’est supposée être l’adolescence ne m’a pas fait changer d’idée. C’est tout récemment que s’est transformée ma perception de la vie, de la mort et surtout du suicide. Je sais toujours pas si je veux croire qu’il y a une vie après la mort, mais je commence à croire que c’est peut-être acceptable de décider de se tuer. Je pense à des gens que j’aime beaucoup et qui traînent avec eux une si grande souffrance. Je me pose des questions. Est-ce possible pour eux de s’en sortir, vont-ils toujours souffrir? S’ils décidaient d’en finir, est-ce que je leur en voudrais? N’aurait-on pas le droit de juger soi-même si notre vie est assez foutue, irréparable, insupportable pour avoir le droit de crever enfin? C’est sûr que c’est plus facile pour moi de pas lui en vouloir de s’être tué, je suis pas sa fille, sa mère, sa femme ou sa soeur. Je serais peut-être mon sereine avec le suicide de mon amoureux, par exemple. Mais je peux dire que maintenant, j’ai moins envie d’entendre les grands sages prétendre que la vie c’est sacré et qu’à cause de ça c’est notre devoir d’en profiter et d’en jouir à chaque instant chaque microseconde sans rien laisser passer et croquer dedans à belles dents. Jacques s’est peut-être pété les dents sur la vie.

Mon cousin était bipolaire. La première fois qu’il a voulu se tuer, il avait 16 ans. Sonia effectuait sa pisse matinale avant de partir pour la poly quand elle a entendu la détonation. Le coup de .12 a laissé des séquelles permanentes. Pas juste sur ses organes, mais dans nos esprits, le sien, surtout. Enfin, j’imagine. Tout ça, tout ce que je dis là, c’est peut-être juste dans ma tête. J’ai peut-être rien compris pantoute. Mais j’essaie, je travaille pour.

En tout cas, maintenant je le sais que je suis pas invincible. Je pourrais décider un jour que ça va faire, ça suffit, c’est trop, pis je me tue. Bang. Fini.

jeudi 4 août 2011

On vedge

Nique trouve que mon studio est comme une chambre d’ado parce qu’on finit toujours par se retrouver tous assis sur mon lit. Pas le choix, j’ai ni divan ni fauteuil. Quand j’ai quitté Charlevoix il y a quatre ans, je n’ai plus jamais eu de salon. Mes amis sont donc habitués de prendre place sur mon lit, et il n’y a pas de place pour les ceuzes qui ont une bulle territoriale trop grande. On s’entasse comme des morses pis c’est bin correke.

J’ai passé tout un après-midi en compagnie de Meulie et Pétrick, tous les trois écrasés sur mon lit, à vedger pour vrai, avec du gros sérieux. Ça a l’air de rien, mais je suis convaincue que cette posture influence nos sujets de discussions et la teneur de nos propos. On se sent à l’aise pour les belles confidences ou les révélations chocs. Patrick nous a dit le fond de sa pensée, avec le plusse de vraie sincérité possible : « Non mais Mathieu yé beef pour de vrai, tu y checkeras les bras. Dis-y pas ça, y va penser que je l’niaise, pis j’dis ça pour de vrai. »

Tsé, manne, sérieux, r’garde-le pis tu peux juste être d’accord avec Pétrick : Mathieu yé beef.

Prosopagnosie



On regarde Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone dans mon nouveau lit. Po est toute répandue à ma gauche, Mathieu à ma droite. Le ventilateur d'hélices d'hélicoptère de la guerre nous envoie une puff d'air de la ville qui fait du bien. Criss chu bin. Là, L'Indien annonce à sa bande qu'il va raconter une parabole. Mathieu dit « Quand tu veux faire comprendre kekchose à du monde, une parabole c'est bin plus efficace qu'un Power Point ». Pourtant, vers la fin du film, Mathieu me dit qu'il comprend rien, parce que « tout le monde a la même face ». « Ça doit être pire quand tu regardes des films japonais? » « Non, le pire c'est les films d'avocats. Sont tous habillés pareils! » « Hum. Je vais essayer de te trouver un drame judiciaire japonais. »

mercredi 3 août 2011

Le jour où j'ai pénétré Ahuntsic

J’espère que je suis pas en train de porter atteinte à sa réputation, mais sachez qu’Edouard Bond est un être complètement adorabe. Croyant que je dormais encore sur un lit gonflable, Edou m’a écrit pour me prêter/donner un lit à roulettes de lit de course de lits. Et j’ai même eu d’autres offres. Ça me touche, je suis reconnaissante, mais je fais une mise au point : mes histoires de déménagement sont derrière moi. Je voulais simplement les raconter en ordre chronologique au présent de l’indicatif pour qu’on se sente vraiment comme dedans, genre, en plein dans l’action des affaires hot pas créyabes (vous devez en avoir, des palpitations, à lire tout ça!). C’est mon journal de bord (c’est teeeeellement un vrai blogue, ça! "C'est ça qu'on appelle un web log?") de mon arrivée dans la grand' ville.
De toutes manières, je savions juste écrire au présent de l’indicatif.

Bref, j’ai maintenant un lit, des internets, du manger, un nouveau bac à litière pour Po, je fais des muffins et je mange des légumes et je retrouve tranquillement mes objets égarés.

Voici maintenant l’histoire de la fois où je me suis rendue dans AHUNTSIC pour la première fois. (Clique pas sur le lien si t'as pas blindé tes zoeils.)

Imaginons la scène comme un flashback dans Top Modèle (The Bold and the Beautiful). Je vous fournis même un exemple au cas où ça manquerait à votre culture :
Flashback de Brooke Logan et Ridge Forrester :



Je décide de faire une bonne action pour mon vieux dos et de sérieusement me magasiner un matelas. J’ai spotté une place où acheter du neuf à peine plus cher que de l’usagé, je sais pas si c'est de l'arnaque ou du stock volé, mais je suis prête à prendre le risque. Surtout que Mathieu et Vécké m’accompagnent, alors ça peut pas être ennuyant.

On prend le métro, ensuite le bus, ensuite nos pieds. Wow. Je suis pas habituée de faire des longues rides comme ça à Montréal! Sensation d'être à Val-Bélair.

Pause-pipi à la piscine municipale. Ya pas de papier dans aucune cabine, shit de marde (c'est bien vu de choisir des jurons de circonstance. J'aurais donc dû dire "Maudite affaire de pisse!" ©Meulie Hamel). Il faut le demander à la réception. Mais tu peux pas partir avec le rouleau, là! Nenon. Tu prends les petits carrés de papier nécessaires et tu te débrouilles avec. Je veux pas avoir l’air trop avide, alors j’en prends correke-moyen. Fuck. J’avais pas prévu que les sièges seraient tous mouillés. Ark. Enfin, je me débrouille. Y’a pas de savon nulle part. Je me demande s’ils mettent vraiment du chlore dans la piscine où s’ils se disent qu’une piscine, tout comme les mains, ça s’autonettoie. En tout cas, je suis contente d'être assez maniaque pour avoir du Purell dans ma sacoche.

On poursuit notre marche. On trouve qu’il y a une ambiance de village. C’est beau, j’aime ça. On sent même une odeur de moufette (de la FAUNE urbaine, waaa!). Mathieu a mangé un pain en forme de vulve à la boulangerie.

On est maintenant au point fort de notre mission. Le gentil vendeur me suggère d’essayer le matelas avant de faire mon choix. Avant de m’y rendre, je pensais qu’on serait games de mimer des scènes de fourre explicites pour vraiment tester les capacités du matelas convoité, mais une fois sur place, je suis pas mal moins game que dans mon imagination, alors je m’étends timidement en trouvant que « oué, ça me va, il a l’air bin correke ». Vécké dit que les meilleurs matelas, c’est ceux avec des fleurs dessus. Good! Je le prends, je l’achète. Pour 140$, il va être livré chez moi, avec un sommier.

Pendant qu’il fait la facture, le vendeur de matelas me dit : On dirait pas que tu as un chum.
(Quoi? QUOI? Es-tu en train de vouloir m’aider à dévierger mon nouveau lit?!…) Ah! Oui oui j’ai un copain, c’est lui là-bas. (Si j'ai bien compris le sens de ta phrase bizarrement formulée.)
Ah, il a l’air gentil.
Oui, il est très gentil. Pis il va bien me fourrer dans mon nouveau lit.

Sur le chemin du retour, Vécké avait plein d’anecdotes liés à des commerces d’Ahuntsic. Meilleure guide touristique au monde.