mardi 26 février 2013

J’ai aussi augmenté ma médication séchiatrique (et ma consommation de fuckolat)


Dr Vo Van m’apprend que les analyses de sang que je viens de passer n’expliquent pas ma fatigue qui dure depuis des mois. J’aurais souhaité être anémique. C’est facile à traiter, l’anémie. J’aurais pris un sirop qui goûte drôle, je me serais vite réparée. Dr Vo Van a dit « c’est de la fatigue sécologique ». Bon. Alors ça me prend du repos psychologique? Est où la switch? Dr Vo Van m’a signé un billet médical pour un arrêt de travail. Il a écrit « dépression situationnelle ». 

La veille, j’étais allée dormir chez Mathieu. On avait besoin de se réconforter mutuellement. Des affaires plates, ça arrive.

Je demande à Dr Vo Van si je peux me peser. J’ai hâte de voir si j’ai repris un peu de ce que j’ai perdu l’été dernier. Je suis pas trop habituée au système métrique pour le poids corporel, alors il fait un bref calcul mental et me dit que je pèse environ 88 livres. Il me dit que je fais un peu moins de 40 kilos, et que c’est ça que ça donne en livres. Voyant mon air sceptique, il décide d’ajuster sa balance devant moi, pour que je voie bien qu’elle est juste, précise comme une vraie balance de médecin. Meh, ça se peut pas, me semble que j’ai démaigri depuis la fois où j’ai sursauté de voir 89 affiché sur la balance électronique de ma soeur. Dr Vo Van enlève ses chaussures de médecin et embarque sur sa balance. Il connaît son poids, Dr Vo Van. Tout est correct. C’est ça mon vrai poids. J’essaie de pas avoir l’air trop effrayée. Avant que je quitte son bureau, il me dit en riant de faire attention pour pas partir au vent. Dr Vo Van m’a sûrement pas vue la fois où j’essayais de traverser l’intersection St-Laurent/Rachel. Le vent était plus fort que moi, pis si j’avais eu assez d’orgueil j’auras été humiliée.

Rendue chez moi, je vais sur le-convertisseur.com et je tape 39.5. Ça donne 87.082594 livres. Crisse. La semaine prochaine j’ai un rendez-vous au CLSC. Je vais me peser à nouveau. Oui, je sais, je fais du déni.

Merci pour le billet, et merci de m’avoir écoutée, Dr Vo Van. Je tâcherai de me réparer. À défaut de m’endurcir, je vais essayer de rebondir.


Quand il vient au monde, le girafon fait une chute de près de 2 m. Ça ne semble pas l'ébranler trop trop.

samedi 23 février 2013

Pourquoi Lora Zepam fait-elle la baboune?

a) Parce qu'elle a raté sa soie à sérigraphie.
b) Parce que son chum vient de lui dire qu'elle a l'air d'une Linda de Double Dragon.
c) Parce qu'elle est trop lâche pour marcher trois minutes jusqu'à picerie.
&) Toutes ces réponses.

vendredi 22 février 2013

Pourquoi Lora Zepam est-elle allée chez l’imprimeur?


a) Pour profiter du beau temps.
b) Pour prendre une poffe des odeurs de son enfance.
8) Parce que marcher, ça ferait vraiment pas de tort à sa santé.

d) Pour aller chercher l’épreuve de son nouveau fanzine.

e) Euaé.
f) Toutes ces réponses.

mardi 19 février 2013


Tantôt, j'ai rêvé que Douleurama vendait maintenant des cochonneries à huit piasses. On arrête pas le progrès, han. T’imagines ma déception quand je suis sortie de ce rêve en couleurs? Ouin, j’avais besoin d’une sieste, parce que j’ai mal dormi, parce que Po m’a réveillée plusieurs fois ce matin. Po sait exactement comme s’y prendre pour me réveiller et obtenir ce qu’elle veut. Elle pourrait hurler — y en a des décibels, dans ce p’tit corps-là — mais elle utiliser la méthode douce. Mille fois plus efficace. Elle s’approche de ma face autant qu’elle le peut, en vibrant fort de son ronronnement rouillé puis elle me touche doucement du bout de ses pattes. Pou. [PRRRRR RRRRR RRR] Pou.[PRRRRR RRRRRRR RRRRRRRR] Pou. Ici, la première étape c’est de lui faire une place dans mon lit. (Avant, je faisais pas ça, parce que je voulais avoir au moins un endroit exempt de poils, et je trouvais ça trop désagréable et dégueu de trouver des graines de litière dans mon lit, mais j’ai résolu ce problème : je la laisse dormir entre mon drap et le couvre-lit. L’illusion est parfaite, et Po peut se creuser un terrier à côté de moi. Et pour la litière, bin j’ai juste changé de sorte. Fuck l’argile poudreuse, vive les granules de papier recyclé!) Normalement, elle s’étale le plus possible, elle étire ses pattes jusque sous mon menton, elle me pétrit un peu, toujours en ronronnant bien fort. Après, elle change de position, elle vient coller son museau froid et humide sur ma main. La deuxième étape, c’est de laisser ma main à sa disposition pour qu’elle puisse se frotter la face et les dents dessus. Mais souvent, c’est là que ça commence à urger. Elle veut quelqu’un chose. Si je suis trop endormie, je la flatte mollement en émettant des « fgnnnnn ». C’est supposé vouloir dire : « Oui, j’ai remarqué ta présence, mais je suis présentement hors service, veux-tu bin revenir plus tard, stp? » Cette étape est inutile depuis que je sais que Po est sourde — ouin, ça m’a pris du temps m’en rendre compte — mais je peux pas m’en empêcher, je lui parle constamment. L’autre étape, toujours si je suis pas en mesure de me lever, c’est de me faire une barricade avec des coussins. D’habitude, ça toffe pas longtemps parce que je finis par suffoquer ou alors Po les démolit avec son amour matinal. Quand tout ça a échoué, je me lève et je lui donne du manger mou. Des fois ça marche, des fois non. Quand ça marche, elle revient me voir quelques minutes plus tard, cette fois avec une haleine de manger mou. Yé. Par chance, ça ne dure jamais bien longtemps. Quelques séquences dans la matinée, pas plus. Elle peut pas faire ça huit heures d’affilée.


On est folle aux chats ou on l'est pas.

Oui, je pourrais réduire ça à une seule étape : la sortir de ma chambre et fermer ma porte. Non, je ferai pas ça. Po, c’est ma vieille minoune. Elle a passé l’âge de l’éducation. Je la traite comme un enfant-roi, je lui refuse presque rien. C’est peut-être une manière d’atténuer ma culpabilité. Tsé, elle a pas choisi la vie en captivité. C’est peut-être aussi parce que je veux rendre ses dernières années douces comme des framboises en jujube.

lundi 18 février 2013

Ce soir, j’écoute du Godspeed en écrivant sur les coquerelles


Moi je vous le dis, après l’Humanité, il restera les coquerelles, et les coquerelles vont danser.


Bonne nuit.


samedi 16 février 2013

Dans la rubrique « Le savais-tu? Non parce que j’m’en câlisse »


Savais-tu que le parfum synthétique de pomme verte mélangé à celui du thé vert au citron est PAREIL à celui de la rhubarbe? Je sais, ça n’a aucune importance. Demain, je vais aller m’acheter de la confiture fraise et rhubarbe. Et ça va peut-être sentir autre chose. Ça aussi ça n’a pas d’importance.

J’espère que tu passes un beau samedi soir. Baille baille.

vendredi 15 février 2013

Milla


Depuis dimanche soir, il y a une chatte qui vit chez Mathieu. Milla, la chatte de sa coloc. Une belle calico avec des yeux ronds qui veulent tout voir, qui scannent chaque recoin de chaque pièce, qui voient à travers les murs, à travers notre boîte crânienne. Elle se déplace en silence, sa queue bat l’air comme celle d’un petit singe en équilibre sur une branche pas fiable. Elle saute un peu partout, sur la table, le comptoir, le lavabo, question d’avoir encore plus l’air d’un petit singe.

Ce matin, elle a décidé que le lit aérien de Mathieu était son observatoire. Elle s’y rend en deux bonds — hop! hop! — et vient ronronner doucement près de moi. La queue qui ondule, toujours. Mathieu arrive dans la chambre et nous surprend, couchées ensemble.

— Je pense qu’elle m’aime pas…
— Pff! Tu dis la même chose de Po pis c’est même pas vrai!
— Bin, regarde, elle vient pas me voir comme ça.
— Elle vient juste d’arriver! Donne-lui le temps de s’habituer.
— Ha ha! Ça fait même pas 24 heures qu’elle te connaît!
— [Un peu bouchée] Hum, hi hi, OK, ouais. Bah, peut-être qu’elle a remarqué que je suis une douce folle aux chats.

Je suis rentrée chez moi pour aller flatter ma Po et arroser mes cactus morts. Pendant que j’essayais de travailler, je me suis endormie accidentellement. J’ai rêvé que j’allais au cégep avec Po. Quand je me suis réveillée, j’avais reçu ce tweet de Mathieu :



Aon? Aon.


Puisque je n'ai pas encore réussi à prendre une belle photo de Milla, voici une photo de Milla Jovovich.

lundi 11 février 2013

Le pointeur laser


Je pensais que j’avais perdu mon argent quand j’ai acheté un pointeur laser à Po. Tsé, LE jouet qui rend n'importe quel chat fou comme un tas? Bin Po s’en sacre un peu. Elle suit le point rouge du regard sans se déplacer. Des fois c’est moi qu’elle regarde. À croire qu’elle me trouve nouille d’essayer de l’intéresser à un point lumineux. Moi qui croyais qu’elle allait courir sur les murs — elle fait ça pour des feuilles de blé d’Inde, quand même —, j’étais pas mal déçue. J’allais donc être obligée de faire l’effort de mouvoir mon bras et ma main pour que Po s’active sur une ficelle. La vielle méthode, là.

En fin de compte, j’ai rien perdu. Je dirais que ça fait à peu près une semaine que le Ringuette joue avec le pointeur laser. Je le laisse faire, je me dis que pendant ce temps là, il ronge pas les beaux cadres de porte du Manoir deluxe. Bon pitou.

vendredi 8 février 2013

Comment vivre dangereusement sans faire exprès


J’étais assise à la table de la cuisine et je regardais distraitement les cossins qui traînaient dessus. Je m’apprêtais à manger, je pense. Je sais pas pourquoi, mais j’avais le fixe sur la bouteille d’alcool à friction qui était devant moi, je la scrutais fort et je te jure qu’à cet instant j’ai pensé : « Je comprends pas le monde qui boivent des produits toxiques accidentellement. Tsé, me semble que c’est évident que c’est pas une bouteille d’eau, tu peux pas confondre les deux. La forme est pas pareille, la texture du plastique est différente, pis le goulot aussi a pas la même forme. Je pourrais pas boire dans cette bouteille-là en pensant que c’est ma bouteille d’eau Naya, c’est bin trop cave. » Tu me vois venir, han? Bin là, et j’exagère même pas, je te jure qu’il s’est pas écoulé cinq secondes avant que je saisisse la bouteille d’alcool à friction et que je m’en envoie une gorgée au fond de la djeule. Accidentellement. Le goût, toué. Ça saisit, c’est tout ce que je peux dire. Quand tu t’attends à une gorgée d’eau de source, tu t’attends pas à ce que ça ressemble, même de loin, au goût de l’alcool isopropylique. Par chance (!), j’ai eu le réflexe de cracher. Je peux donc pas dire officiellement que je me suis tapé un shooter d’alcool à friction, mais quand même, le geste est là. Querisse que je me trouvais conne. Patrick se demandait ce que j’avais à paniquer. Quand je lui ai expliqué l’affaire, je pense qu’il m’a trouvée conne lui aussi. Mais il a eu la gentillesse de pas me le dire et de me rassurer sur mes chances de survie qui étaient, selon lui, très élevées.

Je raconte ça ici parce qu’Iris vient de partager cette note du blogue Les populaires. Je lui ai dit que moi aussi je peux vivre dangereusement, parce que j’ai déjà bu une gorgée d’alcool à friction (je l’ai pas bu au complet, mais quand même, ça compte). Sauf que moi, c’est même pas par bravoure, j’ai juste un grave problème de distraction. Moi, je l’ai appelé en estie, le Centre antipoison. 

jeudi 7 février 2013

Les affaires importantes de la vie


La semaine passée, je me suis enfin décidée. Ça faisait déjà quelques semaines que je me loadais de courage, puis je suis passée de l’idée à l’acte : je suis allée chez moi coiffeur. Sans prendre de rendez-vous, question de pas paniquer à la dernière minute et tout annuler. Paniquer? Bin oui. J’ai peur du coiffeur, moi. C’est pas le coiffeur en tant que tel qui me fait cet effet — surtout que le mien est super fin, pis en plus c’est un pirate —, c’est l’idée de rester assise sur une chaise, immobile, pendant qu’on me taponne les cheveux. Consciemment, ce qui m’effraie c’est la possibilité de ressortir de là avec une coupe dégueuse que je vais regretter pendant des mois, mais je sens qu’il y a quelque chose de plus profond que j’arrive pas à cerner. En tout cas, la semaine passée, je suis partie d’un pas ferme et j’ai marché une bonne demi-heure dans la grosse neige mouillante pour prendre la chance de peut-être avoir un rendez-vous. Le réceptionniste m’a dit qu’Olivier serait tout à moi dans une demi-heure. Yé! La chance! J’ai juste eu assez de temps pour aller chez Mathieu pour me plaindre que j’ai peur pis faire rire de moi. Mais Mathieu ne fait pas que rire de moi. Mathieu m’a dit quelque chose que peu de chums diraient à leur blonde : « Peu importe ta décision, ce sera la bonne. » Non mais faut-tu être fin? Je pourrais arriver avec un mullet pis il m’aimerait encore. Quand j’ai dit ça à mon pirate, il était pas mal content lui aussi, parce qu’il en voit souvent, des clientes qui se font surveiller par leur chum. « Pas trop court! Je veux pas avoir l’impression de sortir avec un gars! » EURQUE. Avoir un chum de même, je me raserais les cheveux. Pis après, je le crisserais là. Mon coiffeur était du même avis. Je l’aime, mon coiffeur. Mais pas juste parce qu’il est d’accord avec moi. D’abord, c’est un bon coiffeur, il sait se servir de ses ciseaux. Ensuite, il est sympathique. Mais aussi, chose importante à mes yeux, il juge pas les goûts des autres. Et il recherche pas la beauté à tout prix. « Des fois j’essaie une nouvelle coupe, pis on me demande kessé qui m’a pris de me couper les cheveux de même. Je fais ça parce que ça me tente, pas spécialement pour plaire! Si tu trouves ça beau, tant mieux, sinon, je m’en sacre! » HIGH FIVE! Je lui ai dit que ça fait un moment que je revendique mon droit à la laideur, et il était plutôt d’accord avec ça lui aussi. Yeah! Ayons l’air de ce qu’on veut/peut, c’tu clair?! (Finalement, faut que je l’avoue : je trouve ça quand même le fonne quand les gens sont d’accord avec moi.)

Toute cette conversation me faisait un peu oublier ce que j’étais en train de subir. Mon coiffeur pirate venait de me libérer des deux tiers de mes cheveux. J’ai regardé le sol, c’était comme si on avait vidé le contenu d’un sac de tondeuse. (Ouin, je pourrais refaire ma couleur, aussi.) Il me tend un miroir, pour que je voie de tous les côtés. Aon, j’aime ça! « Si jamais t’es pas sûre dans les prochains jours, reviens me voir. »

J’ai passé le test de la première semaine : je suis pas traumatisée par l’amputation. Merci, coiffeur pirate. Ça devrait m’aider à avoir moins peur la prochaine fois. Enfin, je le souhaite.