lundi 31 octobre 2011

Comment vaincre l'insomnie en évitant l'addiction aux somnifères

Cette nuit j’étais super fatiguée vidée mais j’arrivais même pas à dormir. Je me sentais tendue, et dès que je commençais à m’endormir, je me réveillais en sursautant, et je me suis rappelée que ma mère disait souvent qu'il lui arrive d'être trop fatiguée pour dormir et je trouvais ça niaiseux mais j'ai fini par comprendre ce qu'elle veut dire. Dans le seul rêve que j’ai eu le temps de commencer, j’étais en voiture et je fonçais sur un chien. Un golden retriever, en plus. Les rêves dans lesquels je conduis sont les plus effrayants et finissent toujours mal, alors c’est sans grande surprise que je me suis encore réveillée en sursautant, puis ça a réveillé Mathieu-Domino, et Po-Domino a changé de position, est revenue se coucher sur moi sans cesser de ronronner, et moi je me suis assise en me disant que je devais peut-être me fatiguer plus si je voulais dormir pour vrai. Mais j’étais déjà crevée, que faire alors pour m’endormir en paix?

Lire Hyperbole and a Half. Sourire, rire. Réveiller Mathieu, rire à deux.

Gravol.

Flatter Mathieu, me faire flatter par Mathieu. Flatter Po, me faire pétrir par Po. Ronronnements apaisants.

Lire le blogue de SimonDou et avoir envie de lui parler. Ne pas trouver la forcer de rassembler mes idées ni de les noter. Frôler le sommeil et sursauter encore.

Tensions musculaires, tensions musculaires encore plus grandes que la masse musculaire totale du petit corps. Tensions cérébrales.

Me faire flatter le minou. Dire à Mathieu qu’il a de la chance de dormir avec deux minous. « Des minounes. Deux minounes, ça fait une noune au complet. » Trouver ça drôle. Pas mal drôle. Gnéseux, mais gnéseux parfait. Rire en étant consciente que le rire apaise les tension et tue l’anxiété. Penser à mes cours de yoga en première session de cégep. Faire des exercices de respiration.

Dormir enfin, sans m’en rendre compte.

Au matin, enfin je veux dire au matin des autres, Mathieu me dit qu’il va aller travailler chez lui mais qu’avant, il va jouer avec Po. Je suis pas vraiment réveillée, mais pas assez endormie pour manquer la belle scène pleine de quioute qui se déroule à côté de moi (tout est toujours à côté de moi dans cet appart claustrophobiant) : Mathieu en bobettes – ses bobettes de banlieue, des boxers moulants en spandex avec des motifs full malades – qui fait courir Po en shakant son jouet préféré, le poulpe Gay Pride pendu au bout d’un bâton.

Je me réveillerai vers 14h, dérangée par les vibrations de mon téléphone à poche sur mon oreiller, Po presque couchée dans ma face. J’accomplirai plein d’affaires importantes en courant dans tous les sens en m’enfilant un café après l’autre. En début de soirée, je ferai un crash sur mon divan mou, devant ma grosse tévé, fière de ma journée satisfaisante.

jeudi 27 octobre 2011

Les événements baveux

Moi ça fait longtemps que j’encule l’horloge, que je fistfucke l’heure du coucher. Je me couche quand mon corps peut rien faire d’autre et m’endors dans le temps de le dire. Sauf cette nuit, où j’ai tellement combattu l’insomnie à coups de pas rouvrir le portable que j’ai eu le temps de me repasser toute mon enfance dans la tête. Bin, pas toute, mais presque, disons, de 7 à 27 ans. Et aussi un bout de quand j’avais 5 ans et que j’avais vue Mitsou qui passe le test du sida à la tévé et qui pleure même si elle sait d’avance qu’elle est séronégative.
Je repensais à mon début de vie, peut-être pour essayer de comprendre comment je suis devenue ce que je suis et surtout ce que je suis pas aujourd’hui. Je m’ennuie de mon enfance, je feel nostalgique. Je souhaiterais retrouver le confort de mon enfance enrobée de barbe à papa, j’ai jamais voulu devenir une adulte et ça me fait chier d’avoir à penser à faire mes impôts que je suis même pas capable de faire tusseule. Et pourtant, quand je suis un minimum honnête avec moi, je sais bin que j’étais une enfant totalement anxieuse, peut-être pire que maintenant. Mélancolique, inquiète, angoissée, même. J’avais peur que ma mère meurt, peur que mon oncle Robin meurt, peur que mon chat meurt, peur d’avoir la leucémie et perdre mes cheveux, peur d’aller à l’école. Dans les années 80, c’était moins populaire de droguer les enfants et c’est une chance pour moi sinon j’aurais été complètement stone. Antidépresseurs à fond, Ritalin pour déjeuner. Qui sait ce que ça aurait pu faire à mon petit cerveau en plein développement. Une crisse de chance que j’avais des bons résultats scolaires, une crises de chance que j’étais une bolée, parce que la première chose que j’ai su que ma mère avec su de mes profs en première année, c’était : « Sophy est toujours dans la lune. Sophy n’écoute pas en classe. Sophy semble ailleurs. » Jeune Sophy avait eu une drôle de réaction en apprenant cela. Sa maman lui avait dit ça sur un ton léger parce qu’elle savait que Jeune Sophy était toujours pardue dans son imaginaire d’enfant, que Jeune Sophy était souvent sur une autre planète moins plate que la vôtre qui est ennuyante comme le câlisse manne c’est pas parce que je regarde pas les profs que je les écoute pas. Mes yeux pis mes oreilles sont des organes INDÉPENDANTS, yeault. Pis les profs, je les écoute une fois, deux fois, mais quand ça fait huit fois qu’elles nous répètent la même ossetie d’affaire plate, je me permets totalement de m’évader dans mon imaginaire d’enfant. Oh que oui. Sans aucune gêne. Où pourrais-je aller, sinon? Et pourquoi vient-on me le reprocher? J’ai des bonnes notes, regarde! Tu vois bien que j’ai compris la patente?
Je revois mon premier jour de classe, en première année. Mon pupitre désigné est près de la fenêtre qui donne sur la cour arrière avec des arbres et des écureuils – parait que c’est excellent contre le déficit d’attention chez les enfants. Et je le vois. C’est lui. C’est clairement lui, il ressemble à personne d’autre, avec ses yeux doux de poisson triste, son dos un peu courbé. Mais pourquoi un garçon porterait le nom de Mélanie?
Rewind de kek semaines, au début de l’été. Ça fait peu de temps qu’on habite le quartier. Une grande maison au coin d’un cul-de-sac où jouer en sécurité sans casque protecteur est chose possible. Ma soeur (la petite) et ma cousine Caro sont pressées de me dire un scoop : « Tchèque le p’tit gars, là-bas. Il s’appelle Mélanie. » Meuh. J’te cré pas. « J’te l’jure, tchèque bin! » Le p’tit gars en question regarde les autres garçons jouer au baseball – ou la balle molle, en tout cas, un sport plate impliquant une balle, un gant et une batte. Quand la balle se retrouve sur notre terrain ou dans la cour à bois juste en arrière, c’est lui qui va la chercher. « Mélanie, va chercher la balle. » Le grand mèye l’a appelé Mélanie. Et Mélanie, c’est le laquais de la bande qui joue au baseball. Manne, un gars qui s’appelle Mélanie. Pourquoi?
Retour à la classe de première année. La prof gentille (j’en avais deux cette année-là), Micheline, s’approche de Mélanie et l’appelle « ma belle ». Oh. OH. Mélanie serait donc une fille? Ça répond à ma question. Deux jours plus tard, Mélanie était transférée en cheminement particulier.
Mélanie le p’tit gars habitait dans le même bloc que le p’tit Daniel, un des deux garçons de ma classe que ma mère gardait. Une fois, j’étais avec ma soeur (la petite) et le p’tit Francis, l’autre garçon. Je sais pas pourquoi on avait un pot de manger à poissons à ce moment-là, mais on avait un pot de manger à poissons et on avait dit à Mélanie que c’était des vitamines et on faisait semblant d’en manger. Ensuite, on s’est retournés pour faire autre chose, en fait, pour faire semblant de faire autre chose, parce qu’on surveillait Mélanie du coin de l’oeil. Et on l’a vue faire : elle a mangé des vitamines. Sans faire semblant. Des flocons rouges, bruns, et jaunes qui pusent la mort. Sans faire de grimace. Ses yeux se sont remplis d’eau, elle a commencé à respirer fort, trembler un peu, sa peau s’est mise à fendre, puis elle s’est transformée en genre de vélociraptor. Un monstre moyen-grand, à moitié haut comme ma maison, disons. Mélanie-Monstre nous a balayés avec sa queue. Plus pour nous tasser que pour nous faire mal, parce qu’elle avait d’autres humains à fouetter ce jour-là. À commencer par lui, juste là, Tibodeau-les-dents, le grand mèye qui a un drôle de tic nerveux avec sa tête, et qui envoyait tout le temps Mélanie chercher la balle, Mélanie le golden retriever. Mélanie-monstre broie Tibodeau entre ses serres. À terre : du sang, les dents. C’est ma mère qui va être contente, elle l’haït assez le Tibodeau qui brise nos arbustes parce qu’il prend pas la peine de les contourner, l’ostie d’épais. Pis sa mère, celle de qui on s’est fait dire de se méfier en arrivant dans la quartier parce qu’elle aurait supposément fait des procès à toute la rue, celle qui est venue engueuler la mienne, bin on espère qu’elle va passer sous les serres de Mélanie-Monstre, qui est en plus sa voisine de pallier. Mélanie-Monstre se dirige vers son bloc. Défonce le mur pour aller chercher sa mère pis sa blonde. C’était le premier modèle de famille homoparentale que j’ai connu. Brièvement connu : les deux madame-bigoudis sont mâchouillées puis recrachées. Madame Tibodeau se fait dérouler les boyaux. Et le père du p’tit Daniel aussi y passe, parce que Mélanie l’a souvent entendu engueuler son fils et l’humilier pour rien, avec l’aide de Madame Tibodeau, parfois. En plus. Mélanie-Monstre lance très haut dans les airs le papa du p’tit Daniel. Schroumpf-sfloush. Même son qu’une citrouille qui éclate (j’invente l’onomatopée, en passant). Mélanie-Monstre a fait un gros nettoyage. Le lendemain, elle continuais sa première année en cheminement particulier.
Je pense à ces souvenirs de début de vie et je dors toujours pas, alors je lis Événement miteux. Et j’aime ça, mais j’aime ça plus qu’avec un fucking pouce du Livre de faces, j’aime ça parce que ça me fait du bien à lire et ça vient rejoindre Jeune Sophy qui croyait devenir un jour quelqu’un d’important.

je me sentais bien
très tranquille
et ça me rappelait
quand j’étais tout petit
que je m’imaginais
devenir quelqu’un d’important
et que je me prenais au jeu

Frédéric Dumont, Événements miteux (Ta Mère)


Je pense que j’étais sur le point de m’endormir enfin quand Mathieu s’est mis à rigoler doucement pas fort. Je me suis mise à rigoler aussi, doucement, pas fort, un peu par mimétisme amoureux, un peu parce que je trouve toujours ça drôle de l’entendre rire en dormant. Je lui demande « tu ris? » il rit un peu hi hi et dit « oui » puis se retourne de bord hi hi et c’est là que je réalise qu’il m’a bavé dessus. Je ris un peu plus, parce que c’est cocasse hi hi et puis oh pouah c’est tout froid, je me retourne de bord, Mathieu se retourne de bord puis on se range comme des Tetris qui fittent puis je me souviens pas du reste.

mardi 25 octobre 2011

Hier soir, juste avant de me coucher, je suis tombée sur ce site à cause de Hulie. Je trouvais ça vraiment con comme histoire. C’est clairement un hoax. Mais ça m’a fait chier de voir cette face laitte juste avant de m’endormir, je me suis dit que j’étais pratiquement condamnée à le voir dans mes rêves. J’ai besoin de sommeil réparateur, c’est pas le temps de commencer à faire des cauchemars! Bah, je me suis dit qu'au moins il allait peut-être me donner de bons conseils à suivre pour améliorer mon sort.

En fin de compte, j’ai fait un rêve beaucoup plus affreux. Po était mourante. Je la trouvais ensanglantée, il semblait lui manquer un oeil, elle ne bougeait plus, elle crachait du sang et arrivait à peine à faire des sons pour me répondre (Po me répond toujours). Je me sentais ultra coupable parce que je savais qu’elle s’était retrouvée dans cet état durant mon absence. J’étais pas mal sûre que c’était la fin de Po. Mais, oh! TA-DA! Ce n’était qu’un rêve! J’étais-tu contente, tu penses, de me réveiller dans la réalité plate? Je regarde autours de moi, je constate que c’est le matin et que je suis seule dans la chambre de Mathieu, dans son lit de cigogne. Il est monté me rejoindre pour me consoler (il est adorabe!), puis je me suis rendormie comme un ninfint. En me re-réveillant, je me suis rappelé que la veille je m’étais sentie super mal de laisser Po toute seule pour aller dormir chez Mathieu. Culpabilité, hein.

Je pense souvent à la mort de Po. Plus elle vieillit, plus j’y pense, et elle est quand même rendue à 16 ans et demi, donc. Elle me semble en forme et enthousiaste, et tous les employés de sa clinique vétérinaire trouvent qu’elle ne fait pas son âge. Elle est comme David Bowie : quand tu apprends son âge, tu dis « Noooon, sassepeupââââ! » Un peu avant de quitter Québec-Vile, je lui ai fait faire un bilan sanguin complet, pour la première fois de sa vie. Depuis la mort affreuse de sa soeur Chechou, je surveille de plus près la santé de ma vieille Po (oh la belle joke, toé!) et j’essaie de prévoir ce que je ferai en cas de mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle que j’ai eue, c’est que Po a une bonne santé générale, mais la mauvaise c’est quelle a un début d’insuffisance rénale. Mais bon, c’est connu que les chats « meurent par les reins », alors c’est pas trop étonnant, et puis Dr Minou m’a dit que son état ne semblait pas alarmant. Toutefois, je devrai poursuivre les examens médicaux pour avoir plus de détails, car il se pourrait bien que Po doive prendre des penules. Il a fallu que me fixe des limites : Jusqu’où suis-je prête à aller pour soigner Po? J’ai dit à Dr Minou que je refuse totalement l’acharnement thérapeutique. Je veux que ma chatte conserve une bonne qualité de vie. « Un de mes patients félins est présentement sous dialyse pour traiter son insuffisance rénale. Moi, je considère que c’est pas de l’acharnement. » Un chat sous dialyse? Non. Un chat peut pas comprendre qu’on le soigne quand on l’amène à la clinique. C’est un grand stress pour la plupart d'entre eux, et ma Po déteste ça. Elle se met tout en tas, la queue entre les jambes et devient molle comme une marmotte morte et elle perd ses poils par poignées et ses pupilles sont dilatées de gros pas content. Mais des penules, ça me va, à condition que sa sa qualité de vie ne soit pas affectée. Je voudrais pas qu’elle devienne légume comme Elmo, la chatte de ma grosse soeur, qui prend au moins deux sortes de médicaments. Les reins et le coeur. Elmo, autrefois enjouée et charismatique, est devenue une larve qui alterne entre dormir, manger un peu, et avoir une face de matin. Pauvre Momo.

Je me suis juré que le jour où Po perdrait la santé, je l'enverrais en Euthanasie. Départ à partir de la maison, autant que possible. Je sais que ça me coûterait trois fois plus cher, mais je tiens à lui éviter que ses derniers moments soient stressants. Là, j’en suis encore à me demander comment je vais faire pour ne pas pleurer comme un ninfint devant Dr Minou.


Poooooooooooo!

dimanche 23 octobre 2011

Correspondance avec l’ostie de coloc sale ou Je m’ennuie de toé ma sacrament de truie sale

Ça y est, j’ai un élan de nostalgie pour mon ancienne vie à Québec-Vile. Mon appart laitte avec vue sur le tsour des escaliers, l’éclairage platte, la disposition wtf des pièces, ma chambre minuscule avec une laveuse (qui porte, au moins, le plus beau nom du monde : Vagine à laver), la possibilité d’écouter de la musique et de chanter fort, des voisins adorables, des bébés corneilles dans ma cour, la paix, la grosse criss de paix. Sinon, je m’ennuie pas de Québec qui met son dentier dans un verre d’eau à 23h, Québec peurope qui me tape un peu sur les nerfs avec ses matins frais et dispo de même pas mauvaise haleine. Non, ce qui me manque, c’est mon cocon, mon méga-bunker qui me protège de l’univers méchant et pas fin, mon micro-univers avec Alien qui veut juste jouer à WoW et boire du Spruce quand il n’a pus de cash pour de la bière.


C’est pas un hasard si cette nostalgie me tombe dessus. Nostalgie = ça me tue de vivre ici, dans ce ridiculement petit pas-chez-moi + Alien a communiqué avec moi dans les derniers jours, dans le sens de « échanger des mots » et « établir un contact ». Alien aka l’ostie de coloc sale, Alien qui s’ennuyait de moi.


Ça a commencé par un mechaze tesque (bin oui, il est rendu avec un cell, le gros roadkill louseux) :


Alin Grosse truie 01:21 :Sale pute tchèque tes emails yo!

Moi 01:25 : TRUIE SALE! Depuis le temps que je veux de tes nouvelles! J’y vais tussuite!


À : Sophy

De : Alien


Salut sale conne.


Difficile à admettre, mais tu me manques! Beaucoup! Tsé, genre, ma coloc préférée.

Oli est venu bouffer au resto la semaine dernière. J'étais super content!

Bref, j'ai cru comprendre que tu rushais un peu et bien que ma non-présence ne peut qu'être néfaste, je t'ai calicé 50 piasses dans ton compte pour t'aider. Tsé, les écrivains, même les pas bons, ça fourre en calice. Je me disais que les sous pourraient t'aider pour les capotes, tsé. Au pire.

Non, sérieusement, tu me donnes des news quand tu lâches ton Fessebook please?


Ton ex coloc adoré.


À : Alien

De : Sophy


Aaah! Grosse souillure! Je veux pas de capotes, je veux me faire engrosser pour toucher des chèques d'allocation familiale!


Alin, merci infiniment (bin, pas tout à fait, mais pas loin de. Disons, pour le reste de mes jours?). Je sais pas quand je pourrai te le remettre, par contre. Y'a bin juste les béesses comme nous autres qui pensent à aider les ceuzent qui osent rien demander. Chogna, Patrick et toi êtes probablement les personnes qui m'ont le plus souvent aidée, en money ou en sévices. Mmm, des sévices...


Je sais pas ce qu'Oli a pu te dire, mais je suis pas encore allée m'acheter de la grosse corde jaune, t'en fais pas. C'est vrai qu'on s'est un peu parlés de nos affaires plates dans les derniers jours, mais bon, disons que ça pourrait être pire.


M'ennuie de toé, aussi! Nos échanges de cadeaux cons (patates contre nouilles jaunes; gratteux laittes contre bibelots religieux), nos échanges verbaux de haut niveau, les noms affectueux incomparables qu'on se donnait, nos marches jusqu'au Provigros, NOS SOIRÉES DE BOUGON, nos sorties au Drague (ah non, ça c'est arrivé juste une fois). J'étais sul bord de geindre sur mon blogue que mon coloc sale me manque, mais je suis bin trop orgueilleuse pour ça, tsé.


Kessé qui t'arrive, à toé? Mathieu pis moi on t'imagine en train d'aller chercher Maïs à l'école, en mini-van, les cheveux au vent, le teint bronzé, les dents glow-in-the-darque. On trouve ça bin drôle. Haha-drôle.


Je suis présentement, mais présentement dans le sens de RIGHT NOW PIS TU ME DÉRANGES, en train d'essayer de me ramasser des contrats de correction/révision. J’écris au rédacteur en chef d’une revue pour lui faire une offre de sévices avec des exemples de corrections que j'ai fait à des articles piochés au hasard. Je vais essayer à quelques places, je perds rien à essayer. (C'est tu clair que j'essaie d'essayer?) Pis oué, han, tu devines que je soigne mon fronçais un peu plus que dans mes emails pis sur mon blogue gnéseux. Je vais bien perler, tu vas wères.


J'ai pas trouvé de job. Je suis toujours fatiguée, encore, et mon médecin (j'ai un nouveau médecin! Full gentil pis full asiatique qui me sort des proverbes chinois en riant!) n'a pas trouvé de cause physique. En fait, je dois voir un endocrinologue pour une hormone quelconque qui serait apparemment trop présente dans mon organisme, mais ce serait pas suffisant pour drainer autant mon énergie vitale de la vie. Il trouve que, d'après ce que je lui ai dit sur mes symptômes, ça ressemble à de la fatigue psychologique (tu sais bin que je suis une grosse fifure mentale). J'ai eu des belles prescriptions : consultation en psychologie (dans 5 ans), en psychiatrie (dans 10 ans) pour possible trouble de l'humeur à préciser, en endocrinologie pour tu sais quoi, en dermatologie (pour mes restants de lèpre) et il m'a dit de revenir le voir si je voulais des penules. Du type inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (si tu sais pas c'est quoi, google-le, maudit criss d'ostie d'pas bon). Mais il m'a dit que c'était bien important que j'aie la "foi" en mon médicament. Que si je le prends à contre-coeur, ça risquait d'échouer ou de fonctionner à moitié. Il mise en partie sur l'effet placebo. Moi je me demande : à partir du moment où on est conscient de l'effet placebo, est-ce que ça l'annule pas un peu? Non?


Si je commence à travailler dans un mauvais état, je risque de me briser encore plus fort et pour plus longtemps. Mais bon, tu sais autant que moi que les affaires plates de la vie comme payer son loyer et son manger ne s'arrêtent pas juste parce qu'on se sent pas full dedans pour la vie, faque je dois m'organiser assez rapidement parce que hiiiiiiii mon chômage est sur son lit de pitale en train de recevoir des soins palliatifs de la part de gentilles et probablement sexées infirmières.


En tout cas, mon médecin cool m'a dit que si mon état ne s'améliore pas, il va me fournir les papiers nécessaires pour prolonger mon chômage, mais je doute que ce soit possible. Sachant ça, il a rajouté : « Mettez-vous sur l'aide sociale, c'est à ça que ça sert, madame ». Oh. OH. Flash-back du passé. Centre communautaire de B5P. Madame tenant un énorme jambon congelé. « Mange! T'es mèye! » Centre local d’emploi. Face de bœuf. Air condescendant. Sentiment de dévalorisation. Premiers jours de jobs de marde. Bout d’face à claques.


En tout cas. Je réfléchis à tout ça. J’arrête pas de chercher du travail. Mais je travaille surtout à essayer de trouver un autre appart et céder mon bail parce que juste de vivre ici c'est un stress. Ostie. Je t'ai pas dit que je suis presque sul bord de faire de la lévitation? Bref, je veux décâlisser, et il est même (encore) question que je cohabite avec la ringuettitude, mais ce serait temporaire.


Pour améliorer mes finances, j'ai aussi d'autres plans qui impliquent même pas de mettre des pénis dedans moi, mais je t'en reparlerai une autre fois parce que je veux finir mon offre de sévices ce soir.

Je te souhaite des cauchemars affreux de fin du monde sombre de la nuit noire du nihilisme. Au pire.


Ta coloc préférée XX


Le lendemain, par mechazes tesques :


Alin Grosse truie 16:26 : Yeault! Reviens à Québec Beach avec moi au lieu de te faire chier à Mourial.


Moi 16:26 : Mais je me fais pas chier à Mourial! J’aime ça vivre ici!

Je veux juste avoir un appart où je serai bien et retrouver mon énergie de jeunesse.


Alin Grosse truie 16:29 :Ben merde! C’est sain icitte. Pas d’écrivains miteux pis de seringues de drogue partout.


Moi 16:29 : Aon, un écrivain miteux. :)


Alin Grosse truie 16:32 : Mon offre tient tjrs pareil.

Mes boss au resto rénovent un super beau 5 1/2 au centre-ville.


Moi 16:36 : T’es gentil de me l’offrir. Si c’était pas de Mathieu, j’irais hiberner en région où ça coûte pas cher.

Mais je veux pas quitter Montréal…


Hier, il m’a textée pendant que j’étais en pleine vidéoconférence sur Skype (genre le « téléphone du futur ») avec Patrick.


Alin Grosse truie 01:11 : Phie je fais dodo au resto ce soir. :(


Moi 01:11 : Euh, comment ça??


Alin Grosse truie 01:12 : Pas mes clés d’appart pis mes colocs sont pas là.


Moi 01:12 : Ostie d’épais de truie sale.

Patrick fait dire que t’es cave.


Patrick et Alien, c’est une belle histoire d’amour. Ils sont amis depuis la vingtaine sale grunge nihiliste et ont fait environ les 400 coups ensemble (si on additionne à ça la profanation du cimetière de B5P, ça dépasse 400, par principe). Patrick et Alien, c’est le couple spécialiste des petits mots doux. Et c'est Alien qui m'a introduit son cher ami alors que j'étions encore une teen et que Patrick commençait déjà à se trouver vieux. (Autre anecdote pour toi, lecteur : Patrick s’est beaucoup inspiré d’Alien pour un de ses personnages dans Que jeunesse trépasse, je te laisse deviner lequel.)


Moi 01:13 : « Avec un smiley, quand même. »


Alin Grosse truie 01:13 : Merci. :)


Moi 01:13 : Chtaime pareil.

Tu vas t’installer où?

« Yé vraiment vraiment vraiment cave. »


Alin Grosse truie 01:13 : Quoi Pat yé là?


Patrick vient de catcher qu’Alien est rendu avec un téléphone cellulaire.


Moi 01:14 : « Yé donc bin rendu jet-set. »


Alin Grosse truie 01:15 : Va chier Brisebois.


Moi 01:15 : « Hihi. Moi j’oubliais mes clés quand j’avais 17 ANS. »


Alin Grosse truie 01:16 : Brisebois criss de cave - déménage avec moi.


Moi 01:17 : Je lui ai dit!

« À Montréal, pas de troube! »


On devrait tous se louer une maison géante, un manoir à Montréal. On aurait du fonne, ensemble! Et ça en ferait de l’espace pour Po! Elle pourrait galoper à sa guise au lieu de tourner en rond sur mon lit! Oui, vivre en commune avec Alien, Patrick, Ringuette, Po, La Fouine et quelques amis courageux. Après deux semaines ça me ferait chier et j’irais vivre dans le cabanon qui sent le saumon fumé et l’huile rancie le cabanon de ma maison d’enfance sentait ça alors je garde un souvenir malheureux des cabanons en général.




À : Alien

De : Sophy


Rognures puantes,


On parle, on parle, mais tu me dis pas trop comment tu vas. Si tu joues pus à WoW, veux-tu bin me dire ce que tu fais de tes temps libres? Comment tu te sens? Est-ce que Po te manque?


Alien, me permets-tu d’utiliser nos communications pour une note de blogue? C'est pour te punir d’avoir omis de me remettre tes Chroniques du bon manger du coloc que tu m’avais promises. Heille, je t’ai pas payé de la bouffe ethnique du Douleurama pour rien, tsé!

Bon, je retourne me coucher en boule avec Po. Broux. Au pire.


Sophaille xx



À : Sophy

De : Alien


Bin oui. Kerisse. Rajoute cette merde sur ton calice de blogue ennuyant!




***

Yéé!

\o/

mardi 18 octobre 2011

Comment faire pour rester pauvre

Je marchais vite vite pour me rendre au Cheval blanc pour le lancement de L’ostie d’chat, le fameux feuilleton-bédé d'Iris et Zviane. Je me dépêchais pas tant parce que je devais être là rapidement mais plutôt parce qu’il faisait frette que l’criss hier soir, un gros frette qui te fait regretter d’avoir choisi une veste qui se traîne bien dans un bar au lieu d’un long manteau d’hiver qui est juste bon pour l’automne et le printemps, en réalité, et la fine fine pluie pas fine était juste assez là pour humidifier mon squelette et me raidir le corps comme un mort, et c’est bin évident qu’un mort ça marche moins adroitement qu’un vivant. Alors j’étais là, à marcher vite et pas gracieusement sur St-Denis, où j’ai reçu au moins TROIS (3) sourires de hobos dont un avec une révérence bonus qui m’a franchement fait rire (mais rire de beau, là, pas rire de moquerie hautaine). Mais je marchais encore plus vite pour une AUTRE raison parce que juste avant, j’avais vu quelque chose de HOT en passant devant le Carré St-Louis.


[rewind]


Pom pom pom, je marche vite vite pour aller rejoindre mes amis. Pom pom pom. Hon! Mais quoicequec’est que cet arbre coupé? Oh! Mais c’est l’arbre géant à côté duquel j’ai croisé Edou au début de l’été! À cause qu’il est coupé d’même? WOAH, il y a un trou au centre du tronc? (Je pense à tout ça sans m’arrêter, là.) Ohmondiouohmondiou faut que je dise ça à Mathieu, hiiiiiiiiiii, ça presse!! Voilà notre chance d’être RICHES. Riches et glorieux! Vite vite vite, en marche!

J'arrive au Cheval blanc et je néglige, bien sûr, bin oui, évidemment, de parler de l'arbre coupé à Mathieu. L'insignifiant et le banal prend souvent le dessus, kess tu veux. Blablabla, je parle d'un peu n'importe quoi, blablabla, on me raconte plein d'affaires, blablabla, HIHIHI, je ris comme Danielle Ouimet.

PAW! Mon ange gardien me sacre une claque derrière la tête. Han? Ah oui! Bin oui! Hon!

Mathieuze!! J’ai tellement oublié de t’informer d’une chose SUPER importante! Il faut nécessairement, absolument qu’on passe par le carré St-Louis en retournant chez nous, parce que PARCE QUE J’AI VU, j’ai vu un arbre au tronc creux. Un arbre géant, coupé, avec un trou dedans. « … » Bin là! C’est clair qu’on va se faire MINIMUM 500 roupies. On saute dans le trou, qui nous mène à une grotte secrète, pis là on se rend aux coffres qui sont remplis de roupies. Je dis 500 juste pour éviter d’éventuelles déceptions, mais je suis pas mal sûre que chaque coffre en contient 500, et il doit y avoir plus qu’un coffre (le Carré St-Louis c’est pas le Domaine Maizerets, calvâsse).

Je lui explique tout ça mais on reste sur place, on se presse pas. Des quelques personnes qui ont entendu le secret que je viens de révéler, pas une ne me croit. Tant pis! Tant mieux!

C’était une belle soirée de discussions intéressantes et/ou drôles et gnéseuses, qui ont mené à des conclusions comme : faire une soirée de vieux Watatatow avec Iris, Mathieu et sa soeur; continuer de bloguer même si Facebook est devenue une nouvelle soupape pour mes débordements de gnéseries; choisir ses vêtements, ça peut être utile; demander à Vécké « t’étais pas dans Loco Locass? » ça peut générer des tas de cris, gesticulations et faces de pas contente; tu peux pas porter des gants et faire un beau high five réussi; un soir de lancement, c’est rarement le moment idéal pour jaser avec le ou les auteurs; un tatouage temporaire, ça peut être moins temporaire si tu te laves pas; un chien qui meurt, c'est trisse; L’ostie d’chat imprimé est BEAU!

La place s’est vidée presque d’un seul coup. On n’a pas pris de taxi même si j’avais froid, on a perdu Vickie dans une pizzeria, j’ai laissé Mathieu chez lui parce qu’il avait du travail à faire et j’ai continué jusque chez moi parce que j’avais froid et faim et je suis rentrée. Avec pas de roupies.

lundi 17 octobre 2011

De la grosse visite, partie 2

Ce matin, vers 13h, j’ouvre les yeux et je vois le Maxym Ringuette assis à mes côtés, enthousiaste comme une Po qui va avoir son p’tit mou. Il veut que je me lève et qu’on fasse des « activités ». Sauf que moi, ça me prend bin du temps avant de commencer à exister quand je viens de me réveiller. Le départ est lent. J’y vais doucement. Mais lui, il est déjà à ON depuis au moins 3h. « Allez Sophy! Debout! » Oui oui, un instant mon enfant… Laisse-moi reprendre mes sens un peu. Sont où? Pis j’ai-tu déjà eu du sens, moé? « T’as une face de quelqu’un qui cherche la vie. Elle est juste là, dehors, avec le monde qui souffre. » Shit. Je savais pas quoi répondre à ça. Po s’est jointe à Maxym pour me réveiller plus vite.
Je me souviens pus ce qu’on a fait. On a jasé un peu pendant que je m’occupais de la séquence déjeuner-maquillage-habillage. On a pris une petite marche jusqu’au métro Mont-Royal parce que Maxym voulait vérifier où il pourrait attendre ses passagers Amigo Express. J’avais oublié de traîner mon appareil photo et j’étais déçue. J’oublie tout le temps plein d’affaires. Comme payer Distributel. Manger. Dormir suffisamment. Refaire ma criss de carte de la rame-cul. Maudites affaires plates.
En revenant, j’ai vu une affiche d’appartement à louer. Un 5 1/2 pas très loin de chez moi. Maxym veut que j’appelle pour savoir si le prix est raisonnable. On pourrait cohabiter quelque temps. J’imagine qu’on pourrait s’endurer. Six mois, c’est moins long qu’une éternité.

samedi 15 octobre 2011

De la groses visite

Maxym Ringuette est chez moi depuis hier soir. Il a ramené une grosse poche de linge sale qui traînait chez lui depuis l’été 2010, période durant laquelle je n’avais plus laveuse. J’espérais fort retrouver mes plus beaux caleçons pour hommes (ils sont zébrés!). J’ai juste trouvé des vêtements que j’ai pus trop envie de porter. Ou que j’ai jamais vraiment portés. Comme ce t-shirt blanc que ma mère m’a donné sur lequel est écrit en rose pâle Fuck up Fuck up Fuck up (!). Au moins j’ai retrouvé mes bas de robots. « Heille! C’est sur ce drap-là que Fred a vomi! » Bin oui, c’est trop vrai. La première fois que j’ai vu Fredou, on avait passé la soirée à la Ninkasi pour voir un film douteux, puis je l’ai gardé à coucher parce qu’il était trop saoul pour se rendre chez lui. Il avait dégueulé dans mon lit. L’ostie. « L’as-tu lavé? » Bin, je te l’avais donné pour que tu le laves. Me semble qu’il a été lavé? « Moi je l’ai pas lavé. Je pense qu’il y a encore du vomi dedans. » Ouach, déballe pas ça! Nenon, il me semble que je l’ai lavé. En tout cas, remets-le au fond de la poche… Je réfléchirai à ça plus tard.

On est présentement plus tard. J’ai pas envie de réfléchir à ça. Maxym est sorti avec une amie et je reste dans mon trou parce que je suis trop zombie pour les accompagner. J’ai envie d’écrire mais Po est couchée sur moi et elle me bave dessur et je me dis que je devrais passer plus de temps à la flatter jusqu’à ce qu’elle s’endorme parce qu’un chat de 16 ans on sait jamais quand ça va partir pour le Paradis des chats.

Des mains géantes pour bien prendre soin d'une chatte gériatrique.

jeudi 6 octobre 2011

Le soir où je me suis enfermée dehors

Je suis dédaigneuse. Vraiment, vraiment beaucoup. Je peux dire que ça ressemble à une maladie mentale, même si mon premier psy me disait de pas m’en faire avec ça (ce qui me faisait croire qu’il était peut-être aussi débile que moi). Toute m’écoeure, même moi je m’écoeure. Et parmi ces choses qui m’écoeurent, il y a le jus de vidanges visqueux qu’on peut récolter sur le rebord des bacs à déchets, par exemple. Ah! Hon! Eh que chu donc bin spéciale de trouver ça dégueu, du jus de vidanges, mouah!

Heille. Les nerfs. Je vous sors un exemple qui va servir dans l’anecdote plus bas.

Je sais que c’est un dédain partagé avec une bonne masse de gens, tsé. Je suis folle, mais folle correke.

Donc, le jus de vidanges, ça m’écoeure. Alors je limite mes contacts avec cette mixture douteuse et je me lave toujours les mains tussuite après avoir dompé mes résidus domestiques dans le gros bac puant. L’affaire, c’est que je trouve ça dégueu de taponner mon trousseau de clés quand mes mains sont souillées de jus de vidanges. C’est pour ça que j’ai eu une idée géniale : « Bin là! J’ai juste à amener LA clé des vidanges quand je les sors! Tsé! » C’est ainsi que je me suis retrouvée à sortir dehors avec ma grosse poche sale. Je déverrouille la grille de la ruelle où sont parqués les bacs, je balance ma poche pesante dans un bac, je referme la grille, la verrouille, je reviens sur mes pas avec ma clé, j’entre, non, j’entre pas, je

TABARNAC DE CÂLICE

DE CRISSE

DE GROSSE CRISSE

DE PISSE

KERISSE

de

PHOQUE DE MARDE DE CRISSE DE AAAAAAAAAAAAAH VIEDEMAAAAAAAAAAARDE.

(Etc.)

(Ces gros mots sont semi-fictifs parce que j'ai un peu oublié les sacres exacts qui me sont passés par la tête.)


Me manque l’autre clé. Pour la porte principale. Je le savais, pourtant, que je devais toujours sortir de chez moi avec TUTES mes clés, c’était gravé dans un recoin de mon cerveau, et j’ai quand même trouvé moyen de m’enfermer dehors. Ma porte de chambre est même pas verrouillée et les seuls objets de valeurs que je possède sont placés en évidence sur mon lit, dont mon téléphone mobile qui me sert d’outil de communication avec Vécké qui est supposée passer la soirée avec moi, on était justement en train de se texter, et là je suis prisonnière dehors. Je vais quand même pas aller sonner chez mon concierge à minuit pour lui dire « M’escuse, monsieur, gniii, j’ai oublié mes clés chez moi, gniii ». J’ai toujours l’option « attendre que kekun entre ou sorte et accepte de me laisser entrer même si la plupart de mes voisins me connaissent pas encore » ou « sonner à n’importe quelle porte en espérant que la personne qui va peut-être se faire réveiller n’est pas dangereuse ».

J’ai envie de pepi. Je vais aller faire ça chez Mathieu, où se trouve justement ma Vécké. Je pourrai par le fait même lui dire à travers la porte de salle de bain à quel point je suis fâchée, que je me trouve conne, que j’ai tellement pas d’excuse pour me retrouver dehors comme ça comme une grosse nouille qui comprend pas le fonctionnement des portes.

« Maintenant, affronte le Plateau! », que je me suis faite répondre quand j’ai osé me plaindre sur Facebook en rentrant chez moi (parce que t’es wise pis tu devines que j’ai fini par regagner mon appart, han!). Ouan. Je vais bravement affronter le Plateau, mon Plateau trash, dans l’escalier de mon bloc. J’attends que Vécké vienne attendre avec moi que kekun finisse par franchir la porte principale.

Oh! Ça bouge! Oh oui, je vois de la vie dans le hall! En plus c’est mon ami, le gentil monsieur zombie qui me parle à tous les jours pour me dire « Bonjour. Ça va bien? Il fait beau aujourd’hui, hein? ». Il est toujours super gentil et poli, même pas zombie pour vrai, il va sûrement m’ouvrir la porte! Je lui fais des signes. Je gesticule. Je fais des faces. Je lui montre ma clé. Je mime des affaires. Et lui, il reste là, dans l’embrasure de sa porte, à fumer sa clope. Ah, OK. Il veut finir sa clope avant de venir m’ouvrir. Mais pourquoi? Il a juste à peser sur le bouton qui est drette à côté de sa porte, pourtant. Peut-être qu’il me reconnait pas de loin? Peut-être que, en réalité, il me reconnait jamais, et que c’est pour ça qu’il me dit à chaque jours les mêmes banalités, parce qu’il s’adresse ainsi à tout le monde qu’il croise?

Pendant que je me zombifie à fixer monsieur zombie, kissé que je vois pas s’en venir vers la porte, de l’extérieur?

Oui oui, c’est GASTON!

Ah! Je suis contente de vous voir arriver! (Oui, je te jure que j’étais contente pour vrai!) « Tu t’es-tu enfermée dehors? » Bin oui… je l’sais, c’est con... Savez-vous si on peut avoir un double de la clé magnétique? « Oui mais ça coûte vingt-cinq piasses, je l’sais parce que je m’a suis faite voler une fois, y’a un gars dans l’métro y m’a poussé, j’y ai dit heille kess tu veux toé veux-tu t’battre?, pis y m’a repousser pis yé parti ek mes clés. L’ai jamah r’vu. »

Gaston, je le trouve tellement fucké que ça le rend sympathique.

mercredi 5 octobre 2011

Des bonnes nouvelles

Il se passe des choses essitantes sur les blogues! Ouh!

Tout d'abord, chez Terreur terreur, le blogue tenu par Doc Triton, Ed Hardcore, Le Mercenaire et Roger Gregor, où la bande se cherche un nouveau collaborateur. L’affaire de beau qui est l’fonne, c’est que c’est toi, le public, qui vas voter parmi les quatre candidats qui travaillent fort (ou pas) pour te convaincre qu’ils sont dignes d'écrire aux côtés des quatre terrorisses de talent. Fais attention à tes zoeils parce que, des fois, ça fait mal. Mais ça demeure captivant! En tout cas, moi je reste ploguée sur Terreur Académie pour le mois d'octobre.

Ensuite, chez Fins & Spirituels, Frédéric Dumont a écrit sa première scène de fellation. Gageons que ça va lui valoir des propositions indécentes. Comme : écrire des nouvelles (pas trop longues) érotiques (mais pas trop) pour des revues de madames. C'est juste un exemple.

Oussi, c'est le grand retour de Darnziak!! Mais qui est Darnziak? Si tu te poses cette question, c'est probablement parce que t'étais pas né quand il a commencé à bloguer (sinon, prouve-le). Crois-moi, ça vaut la peine de le mettre dans ton Google Reader.

Bon, je vais aller faire une sieste en attendant que le soleil se couche.

(Grre.)