dimanche 29 juillet 2012

Now I'm back on my feet

J’ai dit à Patrick je suis pas capable de downloader la trame sonore de Rocky III, faut que tu m’aides. Il m’a envoyé le lien, ça s’est fait en trois minutes, j’ai sacré ça dans mon bébéPod rose, puis je suis partie avec une bouteille d’eau et un Milange du randonneur au fuckolat pour toffer la ronne. J’ai commencé par me rendre au guichet automatique pour retirer l’argent du loyer. Y’avait pas de file, ça s’est fait super rapidement, full fafa, ensuite je suis sortie pour me rendre à la pharmacie d’à-côté. Je suis allée au laboratoire, il y avait deux madames qui semblaient attendre leurs penules, moi je suis allée voir le pharmacien ou l’assistant-pharmacien pour lui demander une boîte de Gravol — c’est fini le temps où on pouvait se droguer au Gravol full facile parce que c’était en vente libre sur les étagères — il m’a dit « on va vous appeler quand ça va être prêt » alors je restais près, je voulais pas perdre mon tour. Mais comme c’est souvent long servir les gens, parce qu’il faut leur expliquer comment prendre leurs penules sans se tuer, j’en ai profité pour aller me chercher des patchs, parce que ça m’arrive, parfois, d’avoir des monstruations de femme, puis je suis allée m’assoir dans la section patience. Je suis super patiente, normalement ça me dérange même pas d’être dans une longue file à picerie avec un vieux monsieur à l’autre bout qui sélectionne soigneusement chaque gratteux qu’il achète, mais cette fois c’était différent, je voulais pas attendre, je pouvais pas. Je lisais des fiches maladies pour me divertir, pour pas penser aux étourdissements, mais il m’a semblé que la lecture ne m’aidait pas à me sentir moins étourdie, alors j’ai remis la fiche sur le porte-fiche, pis là j’ai commencé à filer encore plus mal, pis je me suis dit fuck it, je reviendrai plus tard quand il y aura moins de monde, j’ai remis les patchs sur l’étagère à patchs et je me suis dirigée vers la sortie, et soudainement j’ai commencé à me sentir un peu mieux. Moins de vertiges. Meilleure respiration. Aon. OK, je vais attendre encore un peu. Je suis retournée dans la section patience, je regardais les vitamines, je cherchais ma marque parce qu’il faudrait que je m’en rachète bientôt pour me rockyfier le corps, ensuite je suis allée voir la section des attèles, pour rien, et AON, c’est ça qu’il me faut, ce cossin laitte pourrait m’aider pour mon maudit canal carpien pas content, des fois ça fait tellement mal que je dois prendre un break d’écriture et ça me frustre. « Sophy… ? » C’est moi! Le pharmacien a enfin dit mon nom — tu pensais quand même pas que j’allais faire dire au pharmacien « Lora Zepam? », han? — m’a demandé « vous êtes connue pour ça? » (hein?) j’ai dit oui, c’est écrit à mon dossier que je suis junkie au Gravol. Non j’ai pas la cartèwmaël, merci, bonne journée, bye, baille baille baille.

Je suis retournée chez moi pour dropper les roupies dans mon coffre fort et mes Gravol sur mon lit, j’ai flatté Po sur la tête et je suis ressortie dehors. OUÉ. Ça fait exactement une semaine que je suis pas sortie, alors là, là, je suis rendue là : être dehors, m’éloigner de chez moi, et bouger. Je vais suivre les conseils de Peupa Darnziak qui m’a dit ce matin : « Après beaucoup de mouvements, le corps est plein d’endorphines (je suppose, entk quekchose qui détend) et l’esprit aussi devient beaucoup, BEAUCOUP plus calme. […] Tu es un peu comme moi, tu as tendance à oublier que tu as un corps. Bref, ROCKYFIE-TOI! »

Oui papa!

Ça fait longtemps que je dis ça, mais là j’ai atteint le stade où je DOIS me rockyfier. Astheure, appelez-moi Srocky. Avant de me coucher, je me suis laissé une note à moi-même dans mon carnet : 

Coïncidence : Au moment où j'écrivais ça, Mathieu s'endormait sur Rocky III, chez lui.

Bon, OK, go, une tite marche. Je suis un peu ankylosée, mais ça va aller, je vais commencer raisonnablement. Je bois beaucoup afin que mon cerveau demeure bien juteux — ça diminue les risques de bogues — et de mieux résister à la chaleur. Ça va bien, y’a pas trop de trafic humain par où je passe, les oiseaux chantent juste et les cigales faussent bien. Je me sens un peu plus légère, mais je veux pas savoir combien je pèse sur la balance. Sur Fabre, y’a même des lions — tsé des lions d’entrée de luxe? — qui m’encouragent en secouant des drapeaux carrés rouges, je dis aux lions je suis pas étudiante, mais c’est pas grave, merci! Go go les lions! « Go Srocky! » Merci! Je prends une tite shot d’eau pis je continue mon chemin, en faisant un détour, même, question de rallonger mon trajet. Je me sens confiante, je suis pas encore pleine de force, mais j’ai pas de malaise, pus d’étourdissements ni de nausée. Yeah. Heille, mon quartier est beau. Mais. Arque. Mourial, je t’aime. Mais crisse que tu pues de la djeule, des fois. Ti problème de reflux? En tout cas. Pas grave. J’endure. Je me rockyfie, tsé.

Je suis rentrée chez moi avec la musique de Punch Out dans mes oreilles (thématique, han). J’ai gagné le premier round.


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