vendredi 6 juillet 2012

Mes colocs


Tantôt, j’ai capturé une toute petite larve dans mon armoire. C’est possiblement une pyrale indienne de la farine (Plodia interpunctella), il y en a plein dans mon Manoir deluxe, elles vivent ici depuis bien plus longtemps que moi. Je suis en train de les étudier, sur le terrain et dans les livres, afin de leur montrer la porte définitivement. J’ai beau aimer les beubittes, je trouve ça quand même gossant d’avoir à enfermer à deux tours tous mes aliments dans des contenants hermétiques. Je suis pas mal obsédée par la salubrité alimentaire, faque. Mais cette larve que j’ai trouvée, je l’ai mise dans un pot avec de la farine et une cachette. Je vais l’observer pour voir comment elle évolue. Curiosité. Fascination. Il y a quelques années à peine, j’aurais été un peu paniquée d’avoir à gérer une infestation d’insectes chez moi. Mais depuis que j’ai fait le voeux de respecter les arthropodes et d’apprendre à les connaître, je vois ça autrement. Ils veulent juste vivre. Et moi, j’essaie de les pousser à aller vivre ailleurs, du moins ceux que je trouve dérangeants, et j’essaie de faire ça intelligemment. Faute avouée à demi pardonnée : j'ai aspiré trois P. interpunctella avec la balayeuse, un jour où j’étais excédée par leur présence récalcitrante. M’excuse. Astheure, je fais pus ça. Je les attrape au vol et je les querisse dehors. Et tantôt j’en ai donné deux au scolopendre que j’ai capturé hier soir (bin quoi, il fonçait droit sur moi, sur mon lit en plus!). C’était beau de le voir chasser et manger une pyrale, om nom nom nom nom. OK, je pense que je vais essayer de calfeutrer ma porte d’entrée.




Bon, je viens juste de mettre à la porte un mini coléoptère qui grimpait sur mon épaule. Ça pourrait ressembler à un complot de leur part, mais l’affaire, c’est que c’est l’ÉTÉ. C’est juste ça. Pis l’été, c’est MA saison, parce que j’aime ça la chaleur, oh oui, amenez-en des canicules, j’ai même pas peur, j’aime les nuits chaudes où tu peux sortir marcher en jupette, même pas besoin d’enfiler quatre couches de vêtements pour mettre le nez dehors, ah! liberté! spontanéité! C’est parfait comme ça! La seule affaire qui me dérangeait avec l’été, c’était les beubittes. Au chalet, c’était un peu l’enfer pour moi. Mais, oh, kessé, c’est quoi le temps de verbe utilisé? Pourquoi donc, han? Eh bien, parce que je suis une nouvelle Sophy, maintenant! J’ai même dépassé le stade de la tolérance, je VEUX voir des beubittes, je veux les surprendre dans leur vie de beubittes qui font des affaires de beubittes, j’ai même hâte de revoir des hannetons, j’ai hâte de le prendre dans mes mains pour me prouver que c’était pas un événement isolé, que j’ai vraiment aimé ça faire la paix avec eux, j’ai hâte d’en reprendre un juste pour le fonne, parce que je les trouve beaux.


Dans mon habitat artificiel, les pyrales sont pas aussi l’fonne à observer. Je les regarde d’un oeil méfiant, je comprends pas encore tout à fait leur cycle. J’ai scellé pas mal tous mes aliments, je sais pas comment elles font pour survivre avec rien. Elles savent des choses que je ne sais pas.

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