vendredi 30 décembre 2011
Yé, des mot-clés!
lundi 26 décembre 2011
Je sais que je suis en retard pour l'annoncer, mais :
Tu peux y lire ma chronique sur les arthropodes. Vas-tu devenir ami avec le iule?

Mourir brûlé et souffrir beaucoup sont aussi des choses qui arrivent
mardi 13 décembre 2011
vendredi 2 décembre 2011
Deuxième chronique sur les arthropodes : Les Salticidae
lundi 28 novembre 2011
Comment insérer habilement des plogues et de l’autopromo dans une note de blogue
(Tiens, Fredoune, c’est ça le cadeau que je t’ai trouvé) :
Un SEX TAPE. (Visibles en arrière-plan : Fred Mahieu, Zviane, Richard Suicide et Iris. J’y reviendrai.)
Catherine a donné l’occasion à Vécké de diriger une des micro-revues du OFF-FIL, et Vécké a invité Alexie Morin, Meulie, Pit Boilard et moi (MOUAH MOUAH MOUAAAAH). La requête? Dessine-moi un pénis. J’ai dit oui tussuite! Dedans la cassette, tu trouveras : un mot de l’éditrice en cheffe et son entretien avec le Petit Prince de Sexamour; un jeu amusant, par Alexie; un dossier « Brutalité policière » par Pit Boilard, le Courrier du corps, de Meulie; mon texte C'est la faute à Peter Šťastný; et des beaux dessins. Pour trois dollars canadiens! Je dois avouer que je sais pas exactement comment tu peux te la procurer, mais essaie en contactant les Productions Arreuh, ou en m’écrivant. Et si tu me le commandes directement, je pourrai t’envoyer une version corrigée avec PAS mes grosses fautes laittes.
Je souhaite bonne fête à Catherine et je poursuis mon chemin. 5335? Non. 5355? Non. 5535? Non. Me semble que je suis rendue loin… Je me dis que je serais même pas surprise de croiser une sous-espèce de raton laveur que je connais pas. Vécké répond pas à mes textos de détresse, alors je texte Facebook. Réponse rapide de Bernard et Darnziak. Ah! Merci! Je reviens sur mes pas et je trouve le Sparrow, j’entre et je rejoins Mathieu. J’observe la place. Une tapisserie d’oies blanches. Un vitrail de mésanges à tête à noire. Mais… Mais! Sont où les moineaux? Je suis PAS D’ACCORD avec le décor!
Je me suis rendue là pour le lancement de Coming Envelope, dans lequel il y a des textes de Mathieurseno traduits en anglais. Je suis un peu mal à l’aise, je connais personne, je suis pas très bilingue alors je me sens incapable d’entretenir une conversation intéressante avec quelqu’un. J’écoute, mais je finis par me sentir un peu comme le moineau qui s’était enfermé accidentellement dans un Second Cup quand Oli et moi on avait fait notre petite virée montréalaise il y a un an presque jour pour jour. Le moineau volait dans tous les sens, il semblait pas trop être dans son élément. J’aurais aimé que Meulie soit là, elle aussi aurait aimé être là, mais elle est un peu malade. On se fait un peu de textothérapie. Je lui dis que Catherine vient de me donner Balades pour Ai Weiwei. « Il est écoeurant son petit livre pouelu. »
La lecture de Mathieu est superbe, il lit des textes malheureusement non publiés, qui sont superbes eux aussi. Sa traductrice lit les versions anglaises et ça sonne très bien, on dirait qu'elle a déjà vu Mathieu lire. Mais elle, elle lit pas avec ses pieds comme peut le faire Mathieu quand il est gros dedans. Savais-tu ça que Mathieu est capable de parler sans ponctuation? Il lit comme il écrit. C’est fou. J’assiste à toutes ses lectures pis je me tanne pas.
Je profite de la pause pour quitter le Sparrow. Je suis un peu déçue que ma fatigue dépasse ma curiosité d’entendre les autres. Mes membres sont engourdis de chatouillis de pus d’énergie, et je sais que je pourrai pas me laisser rouler jusque chez moi comme un tumbleweed, alors je prends ce qui me reste de HP et je pars avec le disque dur de Mathieu rempli de cadeaux pour moi : toutes les saisons des Simpson (avec doublage québécois, oué!) et des vieux Watatatow. J’ai ce qu’il faut pour hiberner. Yup yup yup yup yup.
mercredi 23 novembre 2011
Le soir où j’ai chillé avec Gaston
C’était encore l’été, dedans il faisait chaud mais dehors il faisait chaud correct, j’avais passé la journée devant l’ordi alors j’ai décidé sortir galoper dehors telle une pouliche qui sort de son box au printemps. Mue à la fois par le désir d’explorer mon nouveau quartier et par la culpabilité de ne jamais entretenir ma vieille carcasse ankylosée, je marchais vite vite au demi-trot, propulsée par mon bébéPod. J’ai marché jusqu’à ce que je sois vraiment écoeurée de marcher, stade ossetie que chfatikée.
Je retournais chez moi au petit trot, les jambes palpitantes, me disant que j’avais sûrement un système cardiovasculaire de marde. J’ai ouvert la porte de mon bloc, puis celle qui mène à la cage d’escaliers, puis PAF! ou plutôt PAKLAW! j’ai senti comme un coup de 2x4 dans face, ma première poffe d’air était vraiment douloureuse. Mon premier réflexe fut de sortir dehors en courant pour prendre une seconde poffe d’air, ça s’est fait super vite, comme quand tu restes trop longtemps sous l’eau pour examiner le motif de la toile au fond de la piscine et que tu réalises que t’as besoin d’air là. Je me suis donc retrouvée dehors à me demander kessé que j’avais bin pus respirer pour ressentir ça. Il n’y avait pourtant pas d’odeur, pas de fumée, rien. Juste de l’air brûlant. La sensation m’a rappelée la fois où j’avais pris une grosse poffe de cendre accidentellement en fumant du pot avec mon premier chum. Mais cette fois-ci, je comprenais pas pourquoi. J’ai pensé appeler mon concierge, qui aurait pu me rassurer en me disant que c’est juste du stoffe chimique qu’il a épandu pour tuer les scutigères véloces, par exemple, mais j’osais pas l’appeler à minuit. Mais que vaiche ferge? J’avais besoin d’un avis.
J’appelle Mathieu, mais ça ne répond pas. Ah fuck, il est parti voir un show et je sais pas quand il revient. Ah, tiens, je vais appeler Patrick. Je m’assois sur le trottoir et je prends un ton décontracté pour lui expliquer ce qui se passe, même si en réalité, je sais pas pantoute ce qui se passe et que je commence à être un tout petit peu paniquée. Je veux juste un avis. Faut dire que le jour-même, mon nouveau médecin, un gentil monsieur un peu farfelu, m’avait dit que j’avais peut-être un trouble d’anxiété généralisée, ou peut-être autre chose, enfin, c’est le psychiatre qui va décider. Donc, si je suis folle, mon jugement doit pas être si bon, han? Je dois être en train d’amplifier les choses, non? « Ça doit être dans ta tête. Va dormir chez Mathieu. Si y’a vraiment quelque chose, tout va être réglé demain. » Et si demain tout mes voisins sont morts à cause d’une fuite de gaz toxique ou je sais pas quoi? Je me sentirai pas tellement mieux, tsé.
Je décide d’aller chez Mathieu en essayant de me convaincre qu’il va revenir bientôt. J’appelle Info-Santé. L'infirmière rit un peu, elle est vraiment embêtée, elle sait même pas quoi me conseiller. Je pourrais peut-être appeler le Centre antipoison? « Oui, c’est une bonne idée. Ils devraient être en mesure de vous dire ce qui peut causer une telle irritation. » Cette fois, la madame ne rit pas : il faut appeler les pompiers. Eux seuls peuvent vérifier la qualité de l’air pour savoir s’il présente un danger. J’appelle donc les pompiers. La deuxième madame est encore plus sérieuse, elle est prête à m’envoyer les pompiers drette-là. Mais c’est peut-être pas vraiment grave? Je suis peut-être encore plus fif des nasaux que je le croyais? « Madame, on ne peut pas prendre de tels risques pour la santé des autres. » OK, oui, c’est vrai, je comprends. Mais vous allez pas envoyer un camion de pompiers avec les sirènes pis toute, han? Je veux pas réveiller mes voisins. « On peut pas faire ça, madame, il y a un protocole très strict à suivre. » Oh damn. Moi qui n’osais pas réveiller mon concierge, voilà que j’apprends que le quartier au complet va savoir que je badtripe à cause d’un possible pet trop épicé pour mon tit nez. « OK, je vous donne l’adresse, mais pouvez-vous attendre 10 minutes avant de les envoyer? Je dois me rendre chez moi avant eux… » Oui, bin oui, c’est à cet instant que je me suis rappelée qu’il y a une caserne de pompiers à un coin de rue de mon bloc, en plus ça m’a pris du temps à m’en rendre compte, j'entendais des sirènes jour et nuit et j'en ai rapidement déduit que les gens du quartier étaient yinque des maudits pas bons de malhabiles qui sacrent le feu à tout instant. J’ai pas encore fini mon appel que je suis déjà en train de descendre les escaliers en courant, je dois arriver chez moi avant eux. Je m’en veux d’avoir dépensé toute mon énergie pour une marche inutile même pas héroïque. OH NO, je vois des lumières au bout de la rue. FUCK, je vois passer un homme en uniforme. Ohmondiou, y’ont peut-être pété les fenêtres et les portes! \o_O/
Argh, je voulais juste 2-3 pompiers discrets qui arrivent sur la pointe des pieds, et je me retrouve avec deux camions qui flashouillent de tous les bords et une dizaine de pompiers qui attendent à ma porte. Je suis si essoufflée que j’arrive pas à finir mes phrases. Oui... c’est moi qui ai appelé… mais… c’est peut-être pas si grave… je suis pas sûre de rien… juste pour vérifier…
Je donne ma clé aux monsieurs et ils montent les escaliers, équipés de leurs bidules pour tester la qualité de l’air et de leurs gros pénis de pompiers de calendrier de pompiers sexés. J’ai envie de leur dire de pas marcher trop fort pour pas déranger les voisins quand un voisin arrive à l'instant. Je lui explique la patente. C’est mon voisin gentil qui ressemble à Tom Savini mais avec des lunettes pis une coupe Longueuil. On franchit la première porte, puis je me mets à tousser. « Oui, c’est vrai que l’air est piquant… » On ressort dehors et on observe par la porte vitrée. Les pompiers sortent de la cage d’escaliers, commencent à cogner très fort dans la porte de chaque locataire. « POMPIERS! ON ÉVACUE! » Me confirment qu’il y a un manque d’oxygène à l’étage et qu’ils vont essayer de trouver ce qui rend l’air pas respirabe. « Vous avez bien fait de nous appeler. » OK, j’avais besoin d’entendre cette phrase pour dégonfler mon malaise un peu. Merci. J’peux-tu aller chercher mon chat? Svp monsieur?
Je l’ai pas encore mentionné, mais depuis le début, je pense à Po, j’essaie de me convaincre que c’est rien, mais j’ai pas osé retourner chez moi pour aller vérifier si elle va bien. « Y’a pas de danger pour votre chat, inquiétez-vous pas. » Vous êtes sûr? « Certain. »
Même si c’est pas vrai qu’ils sont sexy, les pompiers inspirent naturellement le respect et la confiance. Dès le premier coup d’oeil, on sait pas pourquoi mais ils sont rassurants et admirables, contrairement aux policiers. Les voisins sont entassés sur le trottoir. Wow, méchante gang. Je connais pas la moitié d’entre eux. Une voisine que j’ai jamais vue me dit qu’elle a remarqué que l’air était incommodant « mais bon, on respire tellement d’odeurs chimiques dans une journée qu’on finit par s’habituer à tout… » Gaston me dit « c’est toi qui les as appelés? », je dis oui, que ça m’inquiétait, mais j’avais bin peur de déranger tout le monde pour rien. Gaston me dit qu’il a rien senti parce qu’il a les narines finies. Je lui demande pas pourquoi. Le monsieur à moustache qui a un accent italien ou portugais (je sais pas faire la différence) est vraiment dedans et nous fait un show. Il fait les cent pas dans la rue en se lamentant, hyper théâtral : « Ah ah ah! C’est looong! Jé travaille démain! » Ah ouin? T'as des tuyaux à débloquer? Une princesse à secourir? Tout le monde le niaise, personne peut croire qu'il travaille un samedi matin. Des passantes s’arrêtent pour se prendre en photo avec les pompiers, qui eux se font siffler dans la rue pendant qu’ils font leur travail. Un caméraman d’un poste quelconque de tévé espère faire des bonnes shots. Manne, tu perds ton temps : c’est une opération longue et pas télégénique. Tom Savini de Longueuil est de grosse bonne humeur, il arrête pas de faire des blagues avec Monsieur Zombie et avec moi, il rigole : « Hihi! On va prier pour ton chat! Hihihi! » Po… J’essaie d’oublier que je suis inquiète en riant avec les voisins. J’en profite pour demander à Gaston si je le dérange encore, si je fais toujours du bruit sur sa tête. Il dit que non, que c’est correct, sauf quand j’ai mes souliers, pis que « l’ancienne voisine a devait peser 300 livres, je l’entendais BANG BANG BANG jour et nuit. Toé, c'est bin moins pire. » Oh. Je pense que je commence à le comprendre un peu mieux.
Cette ambiance de party (forcé) de voisins est vraiment étrange et intéressante, et j’aimerais ça rester pour savoir ce qui nous vaut cette évacuation, mais j’ai trop frette pour rester figée dehors. Oui, moi je claque des dents à 21°C. Alors je pars chez Mathieu pour aller me chercher une chemise. Je le rappelle et il me dit qu’il va m’accueillir avec une couverture de sinistrée. Il me rejoint à mi-chemin avec son beau coat de jeans avec du pwel de pimp. Aon.
Quand je suis revenue, le party était fini. Pus de voisins, pus de pompiers, l’air était correct. Tout ce que j’ai su, c’est que c’était probablement du poivre de cayenne qui m’avait vargé en pleine face.
Cette aventure urbaine m’aura laissée avec un tourment qui part pas : j’aurais même pas essayé de sauver Po dans une maison en flammes. J’ai honte.
lundi 21 novembre 2011
Comment devenir un monstre
À part quelques épisodes de la série The Osbournes, j’avais jamais regardé de téléréalités. Puis vint le jour où Mathieu m’a dit : « Ma coloc s’est mise à regarder Opération séduction. Paraît que c’est tellement terrifiant que tu peux pus t’empêcher de regarder des épisodes, les uns après les autres… ». Puis vint la minute où j’ai dit : « OK, montre-moi donc ça. Je suis sûre que c’est une grosse marde même pas intéressante. ». Puis vint la seconde terrifiante où je réalisai que j’étais devenue un monstre.
Maudit que le monde est triste et déprimant, comment on peut être aussi fermé et superficiel? Sont même pas capables d’avoir du fonne, juste du fonne bin simple! Ah pis arrêtez donc de dire que vous êtes honnêtes, tout le monde est honnête, personne n’est hypocrite, personne joue de game, pis quand tu dis que tu donnes pas ta place dans un party, bin oublie pas que la barre est haute pis on s’attend à être drôlement divertis. TU COULES. Heille! Si c’est pas l’homme de ta vie, peux-tu au moins être AMICALE, sale truie suintante?! Crisse d’épais! C’est la seule fille trippante qu’il rencontre dans la semaine - moi je voudrais être son amie, tsé, ou au moins son amie Facebook! - pis lui il est PLATE et BÊTE parce qu’il la trouve grosse! Cibole! Tes amis ont parlé de toi en bien, parait que t'es un bin bon gars, drôle, romantique, surpenant pis cultivé, mais y’ont oublié de mentionner que t’es VRAIMENT CON pis que tu juges les gens en cinq minutes! MEURS SEUL ET TRISSE. Pis arrêtez donc de manger dans nos faces, VOUS ÊTES À TÉVÉ!!! Y peuvent même pas discuter, y’ont la yeule pleine de manger, c’est DÉGUEU! AAAAAH.
Ah, c’est sûr que certains personnages étaient drôles et touchants, mais en général, cette émission a fait sortir de ma bouche de la grosse malveillance, des paroles pas fines pas fines. Est-ce sain? Est-ce une sorte de processus d’hygiène qui nettoie mon dedans de toute la méchanceté qui s’y accumule à mon insu pour ainsi me permettre de rester un être relativement endurable dans ma vie quotidienne? Ou est-ce, au contraire, une façon horrible de cultiver des gros défauts que je possède même pas à la base? C’est pas pour me vanter mais Patrick a quand même déjà dit que j’étais la personne la plus gentille qu’il connaisse. Quand même. Patrick connaît plein de gens gentils, en plus! Je dois reconnaître que c’est très rare que j’arrive à détester quelqu’un, et quand ça arrive, j’ai pas de fonne. Haïr ne me fait pas de bien, ça me draine de l’énergie, ça me fucke le système, et j’ai l’impression de devenir une mauvaise personne. Mais la gentillesse c’est pas simplement de l’absence de méchanceté. J’aime faire du bien à mon prochain, même si je le connais pas, même si mon prochain il me dit même pas merci, même si mon prochain il sait même pas que je lui ai lancé un sortilège magique de bienveillance. Si j’étais croyante j’en profiterais pour te faire chier avec Jésus pis son amour inconditionnel de l’Humanité, mais je suis athée en crisse. Je dis pas que j’aime tout le monde, en fait j’haïs l’Humanité, mais j’ai de la misère à détester des gens en particulier, et je fais mon possible pour faire une différence positive dans la vies des autres. Alors comment ça se fait que je me retrouve à crier des insultes à des gens dans ma tévé?
Même si on avait malgré tout du fonne à regarder Opération séduction, Mathieu m’a dit que ça le rendait mal à l’aise, et peut-être qu’il avait un peu peur que je devienne un monstre de haine, alors il m’a dit « pense à l’École de danse Bébé Bonnet » et on s’est trouvé d’autres Activités de Paresse.
vendredi 11 novembre 2011
C'était comme full fucké comme rêve, là!
Je sais que mes rêves n’intéressent personne mais, comme bien des gens, je peux pas m’empêcher de faire chier mon entourage en leur racontant mon rêve qui était donc bin BIZARREMENT FUCKÉ QUE ÇA PAS D’ALLURE (un rêve bizarre? Non, tu me niaises?). Il n’est pas trop tard pour arrêter ta lecture. Pis c’est correct.
Mais cette nuit, mon rêve était vraiment l’fonne (pour moi, pas pour toi qui poursuis sa lecture) et j’ai rêvé au Yâwbe pis j’avais même pas mangé de bananes avant de me coucher (dans ta face, maman!).
J’aurais dû le noter dès mon réveil, mais je vais faire mon possible pour retrouver les morceaux. Ce qui m’aide, c’est que je l’ai tout raconté d’une traite à Mathieu pendant qu’il était trop endormi pour s’enfuir. Il a dit : « Hé, c’est donc bin plein de détails. » Juste pour te dire à quel point c’est palpitant.
Le rêve :
Je me souviens qu’il y avait une danseuse trans qui venait faire la fête chez moi avec Mathieu, Vécké et Maxym Ringuette. Danseuse, je sais pas pourquoi, mais trans parce que la veille, j’expliquait à Mathieu que je reçois des tonnes de spams dans les commentaires de mon entrevue avec Evlyn où elle explique ce que c’est qu’être trans pour elle.
Par hasard, on découvre que Maxym a déjà eu une aventure avec la danseuse trans, mais à l’époque où elle était un gars. Elle lui demande alors comment il aurait réagi si elle avait été une fille, et Maxym lui répond tout naturellement qu’il l’aurait juste « fourrée comme une fille ». Ça nous semble logique. On passe à autre chose. (Récemment je discutais avec un ami de la flexibilité de l'orientation sexuelle, d'où le Maxym Ringuette qui fourre une fille.)
J’avais loué une cassette de qui contenait trois moyens métrages d’horreur, trois films québécois dont un, plutôt dégueu, qui était basé sur l’histoire de Guy et Nathalie. Ingrédient à rêves qui vient clairement de l’expo de Marc-Antoine K. Phaneuf que je suis trisse de manquer.
Dans le film qu’on a regardé, il était question d’une adolescente qui décide de devenir sataniste mais ça la rend un peu folle, surtout quand elle se fait violer par le Diable (oui, LE YÂWBE), puis elle se suicide. Sous les recommandations du curé (parce que oui, tsé, quand le Diable est là, y’a toujours un curé pas loin), la mère fait empailler le sexe de sa jeune fille (empaillé n’est pas le bon terme, ça ressemblait plutôt à de la plastination ou de la momification de grande qualité). Son sexe devient alors un genre de bibelot semi-religieux douteux, où son clito est un oeil doré qui nous observe. Pour cette partie, j’arrive pas à faire un lien avec ma vie réelle et récente, et c’est peut-être mieux comme ça. Ma conscience est peut-être pas prête. Hum.
Ensuite, je préparais un numéro de danse pour un show de drag queens mais j’avais de la misère à faire tenir ma perruque sur ma tête, j’avais juste l’air de perdre mes cheveux. Pour ça, c’est vraiment full fafa : je sais consciemment que j’aimerais être drag queen (ou faux queen, plus précisément), et je suis pas mal préoccupée par la perte des deux-tiers de mes cheveux. Ouch.
La grande fenêtre de mon appart avait plusieurs couches de vitres et moustiquaires, c’était long avant d’enfin ouvrir la fenêtre pour avoir de l’air. Normal, je sens que j’ai beaucoup de barrières dans ma vie présentement. (Heille, lâche-moé, Freud! Wo!) Le plus marquant, c’était l’épaisse couche de poussière vert-de-gris, amalgame de saleté et d’insectes en poudre ou en décomposition. Et ça, c’était parce que, hum, parce que je cherche de nouveaux défauts à mon appart.
Bon, je constate ce soir que j’ai un peu plus de mal à comprendre ce long rêve fort divertissant (pour moi, pas pour toi, je sais). Pourtant, tout me semblait tellement LOGIQUE quand je me suis réveillée avec ces images en tête. Inconscient, parle plus fort stp!
lundi 7 novembre 2011
J'ai des superpouvoirs PIS PAS TOÉ
Patrick est arrivé chez moi en me montrant ses nouveaux livres. Encore des livres? Tu viens d’aller en vendre à l’Échange! « Mais c’était pour en acheter d’autres. » Mais tu croules sous les livres! « Sophy, j’achète pas n’importe quoi, regarde : c’est des sortilèges pour ensorceler le monde. Ça marche depuis l’âge des temps. Des vraies incantations, là. » OK, il a réussi à me convaincre. Il me sort quelques sorts (hi hi) et me lit des extraits de recettes farfelues. Je le feuillette à mon tour et je tombe sur Comment faire cesser de fumer. La recette est assez simple, nul besoin d’ingrédients pas possibles à trouver comme du sperme d’alpagas (je sais où en trouver [non, j’irai pas en chercher]), seulement quelques manipulations à faire avec le paquet de cigarettes de la personne concernée. Ah, cool, on perd rien à l’essayer. Mais il y a une note à la fin : « Peut causer l’impuissance. » Hum. OK, continue de fumer, c’est plus safe pour tes érections. « Sophy, me donnes-tu la permission d’essayer des sortilèges sur toi? » Oui, mais seulement si c’est pour m’être utile. Pas de coup chien, OK? « Ici, y’a un sortilège pour faire en sorte que quelqu’un t’aime. » Est-ce que le contraire est possible? Je voudrais me débarrasser de mon stalker pour de bon. « Pour te débarrasser de quelqu’un c’est simple : il faut que tu le brûles. »
Patrick, Patrick. Ma source infinie de réponses que j’aurais hamah pus trouver tusseule.
Un peu plus tard, je marchais sur Coloniale, pas très loin de Duluth, quand j’ai croisé un convoi de vieille madames laittes et crispées. Il y avait, entre nous, un chat bicolore de type relax qui regarde passer la vie sans trop s’énerver. Je me serais bien penchée pour le flatter, mais pour une raison que j’ignore, une des madames lui a fait peur en tapant du pied. Puis, toutes les madames sont devenues encore plus crispées et encore plus laittes, se cachant les yeux pour ne pas voir quelque chose que je supposais dur à voir, et j’ai entendu un crissement de pneus. Réflexe : je me retourne, et je vois que le chat vient d’éviter la mort grâce aux bons réflexes d’un conducteur. Mais le pick-up juste derrière la voiture n’a pas eu ces bons réflexes. Ni le camion de vidanges derrière le pick-up. Ni l’autobus scolaire plein d’enfants derrière le camion de vidanges. Ni le paquebot rempli de médicaments pour les enfants du Tiers Monde derrière l’autobus jaune.
Gros carambolage par ta faute, grosse conne. T’es fière, là? J’espère que le regard de la mort que je lui ai fait sera aussi efficace qu’un sortilège pour enlever des années de vie.
En soirée, je suis allée rejoindre Patrick au Saphir pour y entendre la musique underground 80 de DJ Pourquoipâ, un ami complètement adorabe de Patrick que j’ai toujours connu sous le nom de « Danny DJ » pour le distinguer de son autre ami Danny que j’ai finalement jamais rencontré. C’était la première fois que je voyais Danny DJ en tant que DJ, alors j’étais tuténarvée. Ma vieille carcasse, elle, n’était pas du même avis et me tirait par la manche pour que je reste à la maison à lire Hyperbole and a Half. Mais j’ai écouté mon envie d’aller me shaker la fesse et j’ai bien fait : j’ai pu revoir des amis pas vus depuis très longtemps, et quand Mathieu est arrivé avec Annie et Meulie, c’était encore plus ma fête. J’avais pas vue Meulie depuis des semaines, elle me manquait! On a dansé en haut, dansé en bas, indus, 80. Tu pouvais risquer de manquer DEUX bonnes tounes simultanément si tu prenais une seconde pour poser ton fessier sur un des fauteuils en forme de main - je l’ai fait quand même. Je trouvais ça beau de voir le gars qui ressemble à Nicola Sirkis danser sur L’Aventurier. Il avait l’air d’avoir du fonne, lui aussi. J’aurais dû aller lui dire qu’il était beau à voir, mais il aurait pu penser que je le cruise et me répondre « je suis gay » ou un truc du genre et j’aurais dit « non, c’pas ça que je veux dire » et j’aurais pas su comment lui dire que je le trouvais juste beau d’avoir du fonne et Danny DJ aurait interrompu la musique en faisant scratcher un vinyle et le silence aurait causé un malaise et je serais partie la tête basse. Alors je l’observais avec un petit sourire de aon et je dansais avec Mathieu et Meulie et même un peu avec le gars dont j’oublie le nom qui taponnait tout le monde mais il fallait pas s’en faire avec ça parce que Luis m’a dit que c’était normal qu'il taponne tout le monde. Mais Luis a aussi réussi à convaincre Patrick que l’aquarium-télé était en fait une télé qui diffusait en boucles des images de poissons. Luis, il peut te convaincre de bin des affaires. Par exemple, il peut te convaincre qu’il est en train de danser sur le dancefloor alors qu’en fait il dort un peu. Je le soupçonne d’avoir des superpouvoirs. En tout cas, moi aussi je dois en avoir parce que j’ai réussi à danser pendant un bon moment. Puis j’ai commencé à ralentir un peu, à perdre de mon entrain, à vouloir m’assoir sur une main, mais dès les premières notes de Smalltown Boy, j’ai eu un petit regain et je l’ai dansé pour Hulie, en essayant de faire notre chorégraphie avec Mathieu, parce qu’il nous avait vu la faire au Passeport une fois où on était pas mal sautillantes et pas trop présentables, mais cette fois je manquais de coordination et d’énergie. Pas grave, j’ai continué. J’étais pas en train de donner un show, j’étais en train d’avoir du fonne, kerisse! Mais tout ce gros fonne est allé gruger dans mes réserves d’énergie de secours et quand Mathieu et moi on s’est enfin écrasés dans son lit pour regarder des Adventure Time et des vidéos de minous, je me suis dit que je serais sûrement encore plus raquée le lendemain, et j’ai un touptit peu espéré que Mathieu soit assez magané pour choker notre sortie de groupe au Salon national des animaux de compagnie.
dimanche 6 novembre 2011
C’est ma fête, deuxième partie
samedi 5 novembre 2011
C'EST MA FÊTE :O
Mathieu vient de m’appeler. Il a une surprise pour moi. Indice : c’est un endroit où on trouve des roupies.
T’AS REGARDÉ DANS L’ARBRE CREUX!
Eh oui. Et il a trouvé quelque chose.
C’est vraiment intrigant, je suis impatiente comme si c’était ma fête de 7 ans mais je peux même pas fouiller dans la garde-robe de mes parents pour déchirer un petit coin touptit touptit de l’emballage.
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!1
lundi 31 octobre 2011
Comment vaincre l'insomnie en évitant l'addiction aux somnifères
Cette nuit j’étais super fatiguée vidée mais j’arrivais même pas à dormir. Je me sentais tendue, et dès que je commençais à m’endormir, je me réveillais en sursautant, et je me suis rappelée que ma mère disait souvent qu'il lui arrive d'être trop fatiguée pour dormir et je trouvais ça niaiseux mais j'ai fini par comprendre ce qu'elle veut dire. Dans le seul rêve que j’ai eu le temps de commencer, j’étais en voiture et je fonçais sur un chien. Un golden retriever, en plus. Les rêves dans lesquels je conduis sont les plus effrayants et finissent toujours mal, alors c’est sans grande surprise que je me suis encore réveillée en sursautant, puis ça a réveillé Mathieu-Domino, et Po-Domino a changé de position, est revenue se coucher sur moi sans cesser de ronronner, et moi je me suis assise en me disant que je devais peut-être me fatiguer plus si je voulais dormir pour vrai. Mais j’étais déjà crevée, que faire alors pour m’endormir en paix?
Lire Hyperbole and a Half. Sourire, rire. Réveiller Mathieu, rire à deux.
Gravol.
Flatter Mathieu, me faire flatter par Mathieu. Flatter Po, me faire pétrir par Po. Ronronnements apaisants.
Lire le blogue de SimonDou et avoir envie de lui parler. Ne pas trouver la forcer de rassembler mes idées ni de les noter. Frôler le sommeil et sursauter encore.
Tensions musculaires, tensions musculaires encore plus grandes que la masse musculaire totale du petit corps. Tensions cérébrales.
Me faire flatter le minou. Dire à Mathieu qu’il a de la chance de dormir avec deux minous. « Des minounes. Deux minounes, ça fait une noune au complet. » Trouver ça drôle. Pas mal drôle. Gnéseux, mais gnéseux parfait. Rire en étant consciente que le rire apaise les tension et tue l’anxiété. Penser à mes cours de yoga en première session de cégep. Faire des exercices de respiration.
Dormir enfin, sans m’en rendre compte.
Au matin, enfin je veux dire au matin des autres, Mathieu me dit qu’il va aller travailler chez lui mais qu’avant, il va jouer avec Po. Je suis pas vraiment réveillée, mais pas assez endormie pour manquer la belle scène pleine de quioute qui se déroule à côté de moi (tout est toujours à côté de moi dans cet appart claustrophobiant) : Mathieu en bobettes – ses bobettes de banlieue, des boxers moulants en spandex avec des motifs full malades – qui fait courir Po en shakant son jouet préféré, le poulpe Gay Pride pendu au bout d’un bâton.
Je me réveillerai vers 14h, dérangée par les vibrations de mon téléphone à poche sur mon oreiller, Po presque couchée dans ma face. J’accomplirai plein d’affaires importantes en courant dans tous les sens en m’enfilant un café après l’autre. En début de soirée, je ferai un crash sur mon divan mou, devant ma grosse tévé, fière de ma journée satisfaisante.
jeudi 27 octobre 2011
Les événements baveux
mardi 25 octobre 2011
En fin de compte, j’ai fait un rêve beaucoup plus affreux. Po était mourante. Je la trouvais ensanglantée, il semblait lui manquer un oeil, elle ne bougeait plus, elle crachait du sang et arrivait à peine à faire des sons pour me répondre (Po me répond toujours). Je me sentais ultra coupable parce que je savais qu’elle s’était retrouvée dans cet état durant mon absence. J’étais pas mal sûre que c’était la fin de Po. Mais, oh! TA-DA! Ce n’était qu’un rêve! J’étais-tu contente, tu penses, de me réveiller dans la réalité plate? Je regarde autours de moi, je constate que c’est le matin et que je suis seule dans la chambre de Mathieu, dans son lit de cigogne. Il est monté me rejoindre pour me consoler (il est adorabe!), puis je me suis rendormie comme un ninfint. En me re-réveillant, je me suis rappelé que la veille je m’étais sentie super mal de laisser Po toute seule pour aller dormir chez Mathieu. Culpabilité, hein.
Je pense souvent à la mort de Po. Plus elle vieillit, plus j’y pense, et elle est quand même rendue à 16 ans et demi, donc. Elle me semble en forme et enthousiaste, et tous les employés de sa clinique vétérinaire trouvent qu’elle ne fait pas son âge. Elle est comme David Bowie : quand tu apprends son âge, tu dis « Noooon, sassepeupââââ! » Un peu avant de quitter Québec-Vile, je lui ai fait faire un bilan sanguin complet, pour la première fois de sa vie. Depuis la mort affreuse de sa soeur Chechou, je surveille de plus près la santé de ma vieille Po (oh la belle joke, toé!) et j’essaie de prévoir ce que je ferai en cas de mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle que j’ai eue, c’est que Po a une bonne santé générale, mais la mauvaise c’est quelle a un début d’insuffisance rénale. Mais bon, c’est connu que les chats « meurent par les reins », alors c’est pas trop étonnant, et puis Dr Minou m’a dit que son état ne semblait pas alarmant. Toutefois, je devrai poursuivre les examens médicaux pour avoir plus de détails, car il se pourrait bien que Po doive prendre des penules. Il a fallu que me fixe des limites : Jusqu’où suis-je prête à aller pour soigner Po? J’ai dit à Dr Minou que je refuse totalement l’acharnement thérapeutique. Je veux que ma chatte conserve une bonne qualité de vie. « Un de mes patients félins est présentement sous dialyse pour traiter son insuffisance rénale. Moi, je considère que c’est pas de l’acharnement. » Un chat sous dialyse? Non. Un chat peut pas comprendre qu’on le soigne quand on l’amène à la clinique. C’est un grand stress pour la plupart d'entre eux, et ma Po déteste ça. Elle se met tout en tas, la queue entre les jambes et devient molle comme une marmotte morte et elle perd ses poils par poignées et ses pupilles sont dilatées de gros pas content. Mais des penules, ça me va, à condition que sa sa qualité de vie ne soit pas affectée. Je voudrais pas qu’elle devienne légume comme Elmo, la chatte de ma grosse soeur, qui prend au moins deux sortes de médicaments. Les reins et le coeur. Elmo, autrefois enjouée et charismatique, est devenue une larve qui alterne entre dormir, manger un peu, et avoir une face de matin. Pauvre Momo.
Je me suis juré que le jour où Po perdrait la santé, je l'enverrais en Euthanasie. Départ à partir de la maison, autant que possible. Je sais que ça me coûterait trois fois plus cher, mais je tiens à lui éviter que ses derniers moments soient stressants. Là, j’en suis encore à me demander comment je vais faire pour ne pas pleurer comme un ninfint devant Dr Minou.
dimanche 23 octobre 2011
Correspondance avec l’ostie de coloc sale ou Je m’ennuie de toé ma sacrament de truie sale
Ça y est, j’ai un élan de nostalgie pour mon ancienne vie à Québec-Vile. Mon appart laitte avec vue sur le tsour des escaliers, l’éclairage platte, la disposition wtf des pièces, ma chambre minuscule avec une laveuse (qui porte, au moins, le plus beau nom du monde : Vagine à laver), la possibilité d’écouter de la musique et de chanter fort, des voisins adorables, des bébés corneilles dans ma cour, la paix, la grosse criss de paix. Sinon, je m’ennuie pas de Québec qui met son dentier dans un verre d’eau à 23h, Québec peurope qui me tape un peu sur les nerfs avec ses matins frais et dispo de même pas mauvaise haleine. Non, ce qui me manque, c’est mon cocon, mon méga-bunker qui me protège de l’univers méchant et pas fin, mon micro-univers avec Alien qui veut juste jouer à WoW et boire du Spruce quand il n’a pus de cash pour de la bière.
C’est pas un hasard si cette nostalgie me tombe dessus. Nostalgie = ça me tue de vivre ici, dans ce ridiculement petit pas-chez-moi + Alien a communiqué avec moi dans les derniers jours, dans le sens de « échanger des mots » et « établir un contact ». Alien aka l’ostie de coloc sale, Alien qui s’ennuyait de moi.
Ça a commencé par un mechaze tesque (bin oui, il est rendu avec un cell, le gros roadkill louseux) :
Alin Grosse truie 01:21 :Sale pute tchèque tes emails yo!
Moi 01:25 : TRUIE SALE! Depuis le temps que je veux de tes nouvelles! J’y vais tussuite!
À : Sophy
De : Alien
Salut sale conne.
Difficile à admettre, mais tu me manques! Beaucoup! Tsé, genre, ma coloc préférée.
Oli est venu bouffer au resto la semaine dernière. J'étais super content!
Bref, j'ai cru comprendre que tu rushais un peu et bien que ma non-présence ne peut qu'être néfaste, je t'ai calicé 50 piasses dans ton compte pour t'aider. Tsé, les écrivains, même les pas bons, ça fourre en calice. Je me disais que les sous pourraient t'aider pour les capotes, tsé. Au pire.
Non, sérieusement, tu me donnes des news quand tu lâches ton Fessebook please?
Ton ex coloc adoré.
À : Alien
De : Sophy
Aaah! Grosse souillure! Je veux pas de capotes, je veux me faire engrosser pour toucher des chèques d'allocation familiale!
Alin, merci infiniment (bin, pas tout à fait, mais pas loin de. Disons, pour le reste de mes jours?). Je sais pas quand je pourrai te le remettre, par contre. Y'a bin juste les béesses comme nous autres qui pensent à aider les ceuzent qui osent rien demander. Chogna, Patrick et toi êtes probablement les personnes qui m'ont le plus souvent aidée, en money ou en sévices. Mmm, des sévices...
Je sais pas ce qu'Oli a pu te dire, mais je suis pas encore allée m'acheter de la grosse corde jaune, t'en fais pas. C'est vrai qu'on s'est un peu parlés de nos affaires plates dans les derniers jours, mais bon, disons que ça pourrait être pire.
M'ennuie de toé, aussi! Nos échanges de cadeaux cons (patates contre nouilles jaunes; gratteux laittes contre bibelots religieux), nos échanges verbaux de haut niveau, les noms affectueux incomparables qu'on se donnait, nos marches jusqu'au Provigros, NOS SOIRÉES DE BOUGON, nos sorties au Drague (ah non, ça c'est arrivé juste une fois). J'étais sul bord de geindre sur mon blogue que mon coloc sale me manque, mais je suis bin trop orgueilleuse pour ça, tsé.
Kessé qui t'arrive, à toé? Mathieu pis moi on t'imagine en train d'aller chercher Maïs à l'école, en mini-van, les cheveux au vent, le teint bronzé, les dents glow-in-the-darque. On trouve ça bin drôle. Haha-drôle.
Je suis présentement, mais présentement dans le sens de RIGHT NOW PIS TU ME DÉRANGES, en train d'essayer de me ramasser des contrats de correction/révision. J’écris au rédacteur en chef d’une revue pour lui faire une offre de sévices avec des exemples de corrections que j'ai fait à des articles piochés au hasard. Je vais essayer à quelques places, je perds rien à essayer. (C'est tu clair que j'essaie d'essayer?) Pis oué, han, tu devines que je soigne mon fronçais un peu plus que dans mes emails pis sur mon blogue gnéseux. Je vais bien perler, tu vas wères.
J'ai pas trouvé de job. Je suis toujours fatiguée, encore, et mon médecin (j'ai un nouveau médecin! Full gentil pis full asiatique qui me sort des proverbes chinois en riant!) n'a pas trouvé de cause physique. En fait, je dois voir un endocrinologue pour une hormone quelconque qui serait apparemment trop présente dans mon organisme, mais ce serait pas suffisant pour drainer autant mon énergie vitale de la vie. Il trouve que, d'après ce que je lui ai dit sur mes symptômes, ça ressemble à de la fatigue psychologique (tu sais bin que je suis une grosse fifure mentale). J'ai eu des belles prescriptions : consultation en psychologie (dans 5 ans), en psychiatrie (dans 10 ans) pour possible trouble de l'humeur à préciser, en endocrinologie pour tu sais quoi, en dermatologie (pour mes restants de lèpre) et il m'a dit de revenir le voir si je voulais des penules. Du type inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (si tu sais pas c'est quoi, google-le, maudit criss d'ostie d'pas bon). Mais il m'a dit que c'était bien important que j'aie la "foi" en mon médicament. Que si je le prends à contre-coeur, ça risquait d'échouer ou de fonctionner à moitié. Il mise en partie sur l'effet placebo. Moi je me demande : à partir du moment où on est conscient de l'effet placebo, est-ce que ça l'annule pas un peu? Non?
Si je commence à travailler dans un mauvais état, je risque de me briser encore plus fort et pour plus longtemps. Mais bon, tu sais autant que moi que les affaires plates de la vie comme payer son loyer et son manger ne s'arrêtent pas juste parce qu'on se sent pas full dedans pour la vie, faque je dois m'organiser assez rapidement parce que hiiiiiiii mon chômage est sur son lit de pitale en train de recevoir des soins palliatifs de la part de gentilles et probablement sexées infirmières.
En tout cas, mon médecin cool m'a dit que si mon état ne s'améliore pas, il va me fournir les papiers nécessaires pour prolonger mon chômage, mais je doute que ce soit possible. Sachant ça, il a rajouté : « Mettez-vous sur l'aide sociale, c'est à ça que ça sert, madame ». Oh. OH. Flash-back du passé. Centre communautaire de B5P. Madame tenant un énorme jambon congelé. « Mange! T'es mèye! » Centre local d’emploi. Face de bœuf. Air condescendant. Sentiment de dévalorisation. Premiers jours de jobs de marde. Bout d’face à claques.
En tout cas. Je réfléchis à tout ça. J’arrête pas de chercher du travail. Mais je travaille surtout à essayer de trouver un autre appart et céder mon bail parce que juste de vivre ici c'est un stress. Ostie. Je t'ai pas dit que je suis presque sul bord de faire de la lévitation? Bref, je veux décâlisser, et il est même (encore) question que je cohabite avec la ringuettitude, mais ce serait temporaire.
Pour améliorer mes finances, j'ai aussi d'autres plans qui impliquent même pas de mettre des pénis dedans moi, mais je t'en reparlerai une autre fois parce que je veux finir mon offre de sévices ce soir.
Je te souhaite des cauchemars affreux de fin du monde sombre de la nuit noire du nihilisme. Au pire.
Ta coloc préférée XX
Le lendemain, par mechazes tesques :
Alin Grosse truie 16:26 : Yeault! Reviens à Québec Beach avec moi au lieu de te faire chier à Mourial.
Moi 16:26 : Mais je me fais pas chier à Mourial! J’aime ça vivre ici!
Je veux juste avoir un appart où je serai bien et retrouver mon énergie de jeunesse.
Alin Grosse truie 16:29 :Ben merde! C’est sain icitte. Pas d’écrivains miteux pis de seringues de drogue partout.
Moi 16:29 : Aon, un écrivain miteux. :)
Alin Grosse truie 16:32 : Mon offre tient tjrs pareil.
Mes boss au resto rénovent un super beau 5 1/2 au centre-ville.
Moi 16:36 : T’es gentil de me l’offrir. Si c’était pas de Mathieu, j’irais hiberner en région où ça coûte pas cher.
Mais je veux pas quitter Montréal…
Hier, il m’a textée pendant que j’étais en pleine vidéoconférence sur Skype (genre le « téléphone du futur ») avec Patrick.
Alin Grosse truie 01:11 : Phie je fais dodo au resto ce soir. :(
Moi 01:11 : Euh, comment ça??
Alin Grosse truie 01:12 : Pas mes clés d’appart pis mes colocs sont pas là.
Moi 01:12 : Ostie d’épais de truie sale.
Patrick fait dire que t’es cave.
Patrick et Alien, c’est une belle histoire d’amour. Ils sont amis depuis la vingtaine sale grunge nihiliste et ont fait environ les 400 coups ensemble (si on additionne à ça la profanation du cimetière de B5P, ça dépasse 400, par principe). Patrick et Alien, c’est le couple spécialiste des petits mots doux. Et c'est Alien qui m'a introduit son cher ami alors que j'étions encore une teen et que Patrick commençait déjà à se trouver vieux. (Autre anecdote pour toi, lecteur : Patrick s’est beaucoup inspiré d’Alien pour un de ses personnages dans Que jeunesse trépasse, je te laisse deviner lequel.)
Moi 01:13 : « Avec un smiley, quand même. »
Alin Grosse truie 01:13 : Merci. :)
Moi 01:13 : Chtaime pareil.
Tu vas t’installer où?
« Yé vraiment vraiment vraiment cave. »
Alin Grosse truie 01:13 : Quoi Pat yé là?
Moi 01:14 : « Yé donc bin rendu jet-set. »
Alin Grosse truie 01:15 : Va chier Brisebois.
Moi 01:15 : « Hihi. Moi j’oubliais mes clés quand j’avais 17 ANS. »
Alin Grosse truie 01:16 : Brisebois criss de cave - déménage avec moi.
Moi 01:17 : Je lui ai dit!
« À Montréal, pas de troube! »
On devrait tous se louer une maison géante, un manoir à Montréal. On aurait du fonne, ensemble! Et ça en ferait de l’espace pour Po! Elle pourrait galoper à sa guise au lieu de tourner en rond sur mon lit! Oui, vivre en commune avec Alien, Patrick, Ringuette, Po, La Fouine et quelques amis courageux. Après deux semaines ça me ferait chier et j’irais vivre dans le cabanon qui sent le saumon fumé et l’huile rancie – le cabanon de ma maison d’enfance sentait ça alors je garde un souvenir malheureux des cabanons en général.
À : Alien
De : Sophy
Rognures puantes,
On parle, on parle, mais tu me dis pas trop comment tu vas. Si tu joues pus à WoW, veux-tu bin me dire ce que tu fais de tes temps libres? Comment tu te sens? Est-ce que Po te manque?
Alien, me permets-tu d’utiliser nos communications pour une note de blogue? C'est pour te punir d’avoir omis de me remettre tes Chroniques du bon manger du coloc que tu m’avais promises. Heille, je t’ai pas payé de la bouffe ethnique du Douleurama pour rien, tsé!
Bon, je retourne me coucher en boule avec Po. Broux. Au pire.
Sophaille xx
À : Sophy
De : Alien
Bin oui. Kerisse. Rajoute cette merde sur ton calice de blogue ennuyant!
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Yéé!
\o/