vendredi 2 décembre 2011

Deuxième chronique sur les arthropodes : Les Salticidae


Bon. Étant donné que ma première tentative de rendre aimable une bebitte fut un gros échec - tu vois, j’ai écrit « échec » et non pas « fail » - mais pas un échec épique, quand même, parce que certains amis m’ont dit que c’était bin deurôle à lire, mais étant donné l’échec de mon but premier, donc, je descends d’une coche le niveau de difficulté et je te présente aujourd’hui un animal quioute. En fait, il s’agit de plusieurs animaux, car je veux dire quelques mots sur une famille d’araignées. Bin quoi, je vais pas me contenter de parles des araignées en général. Sais-tu combien il existe d’espèces d’aranéides? Kekchose comme 42 000, si je me fie à Wikipédia pis à mes souvenirs de lectures de livres passionnants. Mon espérance de vie étant trop courte, je vais donc pas m’attarder à chaque espèce. Mais je me dis que si chaque race de chien se mérite un livre (ou 42 000?), je me dis que chaque famille d’aranéides peut bien se mériter une note de blogue.

Les araignées sont largement craintes ou détestées. Très jeunes, on est conditionnés à les trouver effrayantes, si t’as un doute là-dessus fais juste te rappeler de quoi a l’air la section de l’Halloween au Douleurama. La peur des araignées doit bien être dans le top 10 des zoophobies, et ça m’a gâché la vie assez longtemps. Même si je savais qu’elles sont inoffensives, même si j’avais pas de raisons valables de les craindre, je pouvais pas m’empêcher de vérifier dans mes draps, mes chaussures, mes vêtements, tute, partout, pour m’assurer que c’était 100% spider free. Je me trouvais poche de faire ça, parce que les obsessions, ça demande de l’énergie et du temps, et parce qu’au fond de moi, j’aime tous les animaux, et les araignées aussi je les trouvais fascinantes. Puis, tranquillement, j’ai commencé à accepter de cohabiter avec des araignées. Je cessais d’appeler ma mère en criant pour qu’elle vienne ramasser le monstre. Mais le plus grand pas que j’ai fait, c’était par la force des choses. Quand j’ai commencé à vivre avec Patrick, on habitait un rez-de-chaussée pas pantoute bebittes free, et je me suis vite rendue compte qu’il avait peur des araignées. « J’ai pas PEUR, ça m’ÉCOEURE! » Ouais ouais, mais oui. C’est sûrement parce que ça t’écoeure que je t’ai déjà surpris dans la cuisine en train d’essayer de tuer une araignée avec une fourchette, en pleine crise de nerfs de madame. Qui c’est qui a expulsé la pauvre bête sans violence? Moi. Et j’étais assez fière. Enfin. C’est un peu ça qui m’a poussée à développer ma débrouillardise, parce que je pouvais pas compter sur Patrick pour me défendre des monstres, ni sur nos chattes beaucoup trop dénaturées pour même penser à agir comme des prédateurs. 

La première araignée que j’ai réellement trouvé belle, c’était une salticide, mais à ce moment-là je savais même pas ce que c’était. J’étais au chalet de mes parents, et on venait de trouver une araignée noire d’environ six millimètres. « Wow, on dirait une tarentule miniature! » Un corps trapu, des grosses papattes velues, une démarche saccadée, et, élément marquant, un motif destroy orange vif en forme de tête de squelette de tête de monstre*. Notre bébé tarentule a logé tout l’été sur notre table à pique-nique. Elle ne tissait pas de toile pour capturer des insectes, et le jour où je l’ai vu chasser, j’était É-BAU-BIE. Le Canal D live dans ma face! Je lui avais donné une mouche qui s’était semi-noyée dans le bock de bière de mon papa. La mouche marchait, mais elle ne volait plus. La belle salticide s’approchait de sa proie à une lenteur incroyable et si fluide - je pourrais faire un parallèle avec la danse contemporaine que j’ai vue cet été, mais je te laisse l’imaginer toi-même. Ses chélicères vibraient, mais dès que la mouche bougeait, elle s’immobilisait complètement. Comme si elle était vraiment vraiment tutessitée par cette chasse mais qu’elle faisait un gros effort pour se contenir! Mais là, mais là, je m’énerve moi-même et je fais de l’anthropomorphisme… Disons simplement que c’était juste BEAU de la voir chasser. 

Quand la salticide juge être assez près de sa proie, elle bondit dessur avec une précision remarquable que lui permettent ses zoeils frontaux médians, et c’est drette ce que mon araignée destroy a fait. (C’est d’ailleurs beaucoup grâce à son regard qu’elle est si quioute! Tu trouves pas? On n’est pas loin du bébé phoque, je trouve!) 

Plus tard, j’ai appris que mon araignée préférée** faisait partie de la famille des Salticidae, ou salticides, ou araignées sauteuses. Tu comprends pourquoi c’est les premières araignées que je présente? C’est possiblement les plus faciles à aimer. Si ça marche pas tussuite, faut pas que tu te décourages. C’est un long processus. En tout cas, moi je les trouve A-DO-RA-BES. Regarde-la bien dans les deux zoeils :



OK, c’est du photoshopé. Phidippus mystaceus ne sourit pas vraiment. J’ai mis ça juste pour faciliter la dé-monstrualisation de la bête. Mais je t’invite quand même à aller voir d’autres images d’araignées sauteuses, parce qu’elles sont étonnamment jolies et attachantes.

Si tu te sens prêt, regarde cette courte vidéo de monsieur Saitis barbpipes qui fait des moves de danse pour impressionner une madame afin d’amoureusement remplir sa spermathèque. Sa troisième paire de pattes est MALADE. C’est comme s’il était toujours habillé chic! Mais chic flashy!


Quand j’aurai fait des progrès dans ma lutte contre la phobie des arthropodes, je ferai une note sur les opilions, aka les faucheuses. Ces bebittes qu’on a trop souvent l’habitude de classer à tort dans l’ordre des aranéides (et on s’en veut à chaque fois qu’on fait cette erreur, je sais) me donnent encore des frissons. Je pense à mettre des photos d’opilions sur mes murs, question de me désensibiliser tranquillement.



*©mon neveu préféré
**Phidippus clarus, je crois.

5 commentaires:

Meulie a dit...

Meulie, c'est moi, et j'aime les tesstes de Lôràzépamme parce que c'est mon amie de râgion, un genre de belle-soeur gothique qu'on reçoit pour sa fête de 12 ans. On va faire une entrevue profonde sur l'origine du mot "pleute" bientôt. Watchez-nous ben.

Lora Zepam a dit...

Oh oui, écoutez-nous bin avec vos zoeils!

Meuliiiiiiiiie! *o*

Rayne a dit...

J'aime tellement ça apprendre sur les beubittes! =)

Merci, FeufZépam.

Yohann Hétu a dit...

Les salticides sont cools, on ne se tanne pas de les faire sauter. J'aime aussi beaucoup les araignées-crabes, certaines sont très des plus élégantes. Aussi, mention spéciale à l’argiope, qui est selon moi l’araignée la plus hot qu’on retrouve au Québec.

Lora Zepam a dit...

Wow, élégante araignée!
Re-wow, un amateur de bebittes! Enchantée de vous voir passer ici. (Je savais bien que je suis pas seule!)