jeudi 20 décembre 2012

Dimanche au Salon Nouveau Genre (et su Jos Dion)


Le dimanche matin était encore plus pénible pour la petite créature nocturne que je suis. Je regrettais encore plus de d’avoir sacrifié ma sieste de la veille, et j’espérais pouvoir trouver une manière de dormir assise sans fermer les yeux. Les chevaux sont capables, me semble?

Mais j’aurais pas pu dormir anyway parce qu’il y avait toujours des humains avec qui interagir. Pis c’est ça que je voulais, au fond! J’ai même texté l’Angélique pour l’inciter à venir me voir. « Ta soeur vient de me montrer sa vule. Viens donc! » En effet, sa soeur Alex était là, et elle venait tout juste d’acheter un magnifique étui « VULE » conçu par Sara. J’étais pas mal envieuse, alors je m’en suis procuré un. Au lieu d'avoir l'inscription « VULE », il est garni de plein de vules. C'est super beau, ça donne un aspect motif fleuri. Sara a fait ça avec des patates. Des vules imprimées par des patates? Sara, tu vis dans ma tête, toué. Angélique a fini par se pointer, et je lui ai montré mes vules. Elle était accompagnée de sa pouliche, que j’avais encore jamais rencontrée. J’ai pas pu jaser bin longtemps avec Angé, pis j’ai même pas eu le temps de me frotter dessur pour m’imprégner de ses phéromones, mais je savais que je la reverrais plus tard en soirée.

Ensuite, j’ai eu la visite de Chogna, ma chère cousine et amie qui autrefois faisait partie de mon quotidien. Elle me manque, la Chogna. Et comme toujours, elle avait plein d’affaires à me dire, mais ses idées étaient embrouillées, parce qu’elle attend encore après un médecin pour soigner son déficit d’attention, elle espère qu’il lui prescrira enfin des médicaments efficaces et qui, cette fois, ne vont pas amplifier son anxiété. Oui, c’est chiant et ardu, prendre soin de sa santé mentale. J’aimerais ça être là pour ma Chogna, parce que je sais qu’elle est fatiguée, je voudrais prendre soin d’elle, et aussi célébrer les belles choses de la vie — y’en a encore, oui oui. Pis en plus, Chogna c’est l’enthousiasme sur deux pattes, faque faire la fête avec elle, c’est toujours un vrai parté de vrai fonne.

Plus tard, pendant un moment d’accalmie, Mathieu et moi avons eu la visite d’un couple particulier. Deux gars dans la trentaine. Le premier semblait être un genre de grand frère ou tuteur pour le deuxième, et il avait l’air d’un vrai geek, de type semi-autiste. Il scrutait les cartes d’auteurs de Mathieu, la tête penchée, les yeux collés sur le texte. Super absorbé. Puis, il est venu voir de près mes macarons de beubittes et mon fanzine. On a discuté de ça assez longtemps, il avait l’air de tripper pas mal sur les insectes et les connaissait assez bien. Son ami au regard d’enfant, qui disait rien depuis le début : « Moi j’aime pas ça les perce-oreilles. C’est laitte. » J’ai tenté de défendre les perce-oreilles (regarde des bébés perce-oreilles pis viens me dire que c’est laitte, voir!), mais il avait pas l’air dedans pour se remettre en question. Ils sont partis, le deuxième suivant de près le premier. Mathieu : « Je voudrais tellement voir ce qu’ils font dans une journée. C’est des vrais personnages. » Ils étaient fascinants et beaux à voir, et je dis ça sans aucune ironie.

Vers la fin de la journée, je me suis décidée à quitter ma table pour aller aux toilettes — vraiment trash, des tampons souillés et des kilomètres de papier de toilette qui traînent par terre, la poubelle qui déborde — et en revenant, Alexandre était là avec des amies, dont Leïla qui a les plus beaux cheveux verts du monde. Mathieu vouvoyait Alexandre, il l’avait pas reconnu à cause de sa moustache. Quelle surprise. Comme les plans de la soirée commençaient à se préciser, j’ai invité Alexandre pis sa moustache su Jos Dion pis je lui ai donné un macaron de Linel Richel.

Sur le chemin du retour, Mathieu pis moi on a trouvé un pigeon. Les pigeons de Québec, sont pas comme les pigeons de Mourial : il volent. Mais notre pigeon, là, il volait pas. Il se tenait au pas d’une porte, en boule, tout poffé. Et il n’avait qu’une patte! Monsieur Pigeon? Avez-vous perdu une patte? Monsieur Pigeon, êtes-vous correct? Je me suis approchée, et Monsieur Pigeon a fait réapparaître sa deuxième patte. Aon, ouf. J’ai parlé de Monsieur Pigeon à Litchi, et d’après elle, c’est pas rare de trouver des pigeons brisés qui veulent pus voler. Peut-être qu’ils ont pogné ça des ceuses de Mourial? Ou peut-être que j'aurais dû prendre soin de Monsieur Pigeon?


Cette fois, j’ai fait une sieste. Simon était chez Litchi, déjà prêt à sortir su Jos Dion avec nos fous, et j’ai laissé tout ce joyeux monde s’animer devant la télé dans le salon, et j’ai vaguement dormi durant presque une heure. Miro est venu me rejoindre pour me poker et me dire « yeault, fille, lève-toué ». Je l’ai flatté pis je suis allée rejoindre les autres. 

OUÉ, CE SOIR, C’EST SU JOS DION. \o/

On était les premiers à prendre d’assaut la place. Mathieu avait hâte de conquérir le juke-box, pis moi j’avais hâte à tute. L’Emmanuel s’est joint à nous malgré son rush de fin de session et la fatigue qui vient avec. Tout le monde — sauf moué, bien sûr — s’est commandé de la grosse Laurentide. Pis heille, c’est pas parce que j’aime pas la bière que je peux pas reconnaître que la Laurentide a le plus beau design d’étiquette de bière de l’univers.

Tu trouves pas?

Le niveau de fonne a grimpé d’une shot quand Simon a mis Danger Zone. C’est plate qu’Angé ne soit pas venue, j’aurais tant aimé lui chanter « Allô? C’tu moué qu’tu r’gardes pour? ». En tout cas, on se gâtait solide sul juke-box. Mathieu n’a pas regretté d’avoir dépensé tous ses profits su Jos Dion. « Stevie Wonder, c’est le Patrick Normand américain. » On a même dansé presque sensuellement sur Careless Whisper, tout en tas.

Quand Simon, Alexandre et Emmanuel sont sortis fumer, et je les ai accompagnés pour leur montrer la vidéo du bacon solide. La veille, je l’avais montrée à Litchi et Jérémy. Cinq (5) personnes de plus ont donc visionné cette vidéo. C’est important.

J’ai tellement ri ce soir-là que j’avais mal à la face. Pis c’est là que je me suis dit que si je ris de même tout le temps, ma face va devenir ultra musclée, brune et bien huilée comme un poulet rôti. Mais j’aurai pus mal. Oué. C’est d’même que ça marche.

En jasant — oui, on jasait beaucoup — on s’est rendu compte qu’on avait tous vu La classe américaine — sauf Simon, mais on va remédier à ça assez vite — pis juste d’en parler ça m’a donné envie de le revoir, mais de le revoir avec eux, pis avoir mal à la face, encore, et rire de Mathieu qui rit de la joke de pet.

Petite déception : J’ai parlé avec Emmanuel et il a pu me confirmer que c’est pas Linel Richel qu’on a vu le vendredi en arrivant. Linel peut pas se rendre aussi loin, il ne flâne que dans la cour intérieure de La Garçonnière où il vit avec Emmanuel et Alexandre, ses colocs humains. Buh.

Chez Jos Dion, on a remarqué une chaise avec un portrait et un nom installée en haut d’une des entrées. J’ai demandé au barman, intriguée, si c’était la chaise du fameux Jos Dion. Il m’a dit que c’était celle d’un client régulier qui est mort le mois dernier. Il a passé tous les jours de sa vie chez Jos Dion, depuis sa naissance, presque. J’ai trouvé ça touchant, quand même (mais j'ai pas osé demander s'il était mort sur cette chaise). Je sais que je pourrais jamais recevoir un tel honneur. Parlant, d’honneur, Mathieu s’est fait offrir une langue de porc par le staff du resto où il avait soupé juste avant. Tout le monde était fin, ce soir-là! J’aurais jamais cru que St-Sauveur serait mon quartier de Calinours.

La suite est floue (je devais être trop saoule, han), mais je me souviens être sortie de là avec Mathieu, Litchi, Jérémy, Simon et Alexandre, pis un manné, Alexandre s’était volatilisé. En arrivant à l'Auberge Litchi, on a regardé Les Inconnus, Les Appendices, RBO, pis La bataille de Farador. Encore eu mal à la face.


Simon a dormi avec la laveuse, Mathieu pis moi on a dormi avec le sapin. Je m’invente peut-être un souvenir, mais il me semble m’être endormie ce soir-là avec l’impression que cette fin de semaine à Québec-Vile fut encore plus efficace qu’une potion bleue (une grosse).


EDIT : Simon me signale qu'on a fait jouer Danger Zone deux fois. Deux fois plus de fonne, donc.


*BONUS*

Pour toi, mes chers lecteurs avides de connaissances, voici quelques données sur cette mythique taverne.

Savais-tu que?…

- La Taverne Jos Dion est la plus vieille de Québec-Vile? Est là depuis 1933, ouémadame!
- Le poffecorgne est gratis?
- La place a ouvert ses portes aux femelles en 1986? Avant ça, le seul droit que les femmes avaient, c'était le droit de farmer leur yeule. Les clients du Jos Dion auraient dit OK pour les femmes lors de la tenue d’un vote populaire.
- La porte des toilettes pour hommes est surplombée d’une tête de chevreu, et celle pour femmes, d’un dardjére de chevreu? J’essaie de rien interpréter ici.
- Une Laurentide, c’est beau en câlasse?
- Le plafond de la Taverne Jos Dion est recouvert de belles moulurations? Lynda Tremblay a tripperait fort.
- C’est un bon spot pour les amateurs de sports? Mais je connais rien là-dedans.
- J'ai hâte d'y retourner?

8 commentaires:

Rayne a dit...

Maudit! J'aurais dû y aller, malgré mon angoisse plate pis mon pas-de-cash. Mais j'ai pensé à vous et je suis contente que vous ayez eu du fonne!

Pierce a dit...

J'aurais voulu rester plusse longtemps! Un bon momandonné on passera une soirée complète ensembe, pis on ira tripper dans les appareils SOLIDE.

Lora Zepam a dit...

Rayne : Prochaine fois, sois riche et pas angoissée (oui oui, c'est simple de même).

Pierce : Allô Pierce! Oh oui, tripper dins appareils SOLIDE, avoir du pliaisir, c'est ça les grandes affaires de la vie. J'orviens dans vule de Québec dans trois semaines!

François (Maphto) a dit...

Je ne suis jamais allé à cette taverne Jos Dion. Ça semble un peu "trash". Mais vous avez eu du fun et c'est ce qui compte. Un bar que j'aime bien, par contre, c'est le Sacrilège sur St-Jean, proche de l'Église.

Litchi a dit...

Yéééé! S'ti que tu racontes bien, Sophy, c'est super précis et vrai dans yeule. J'ai hâte de te revoir. Tu danses bien, pis Mathieu est presque capable de faire le grand écart! WOW.
Le gars au dessur de moué qui dit que c'est trash Jos Dion ne devrait pas avoir peur. C'est l'fonne!
Mais c'est vrai que le Sacrilège ça rocke aussi.

Symnd a dit...

Su Jos D. tu peux être con et personne le saura jamais sauf les barmaids. Au Sac' y'a comme un espèce de code d'étiquette que j'catche pas encore.

François (Maphto) a dit...

Mon chum m'a dit qu'il est déjà sorti au Jos Dion et qu'un soûlon lui a dit « Ça l'air que y a des tapettes icitte » en l'invitant à aller dehors. Depuis ce temps, il ne veut plus y aller, parce qu'il trouve ça trop "trash". Par contre, j'ai une autre amie qui adore cet endroit. Mais à Québec, je pense que mon bar préféré reste le Drague. Les gens sont généralement beaux et il n'y a pas de violence.

Lora Zepam a dit...

@François (Maphto) : Je sortais peu quand j'habitais à Québec, mais ça m'arrivait j'allais presque toujours au Drague parce que j'ai beaucoup d'amis tapettes, et je suis moi-même très tapette, et j'avoue n'avoir jamais été témoin de trucs bad à cet endroit. Je suis allée chez Jos Dion avec des tapettes sans problème, et je trouve ça vraiment dommage que ton chum soit tombé sur un vieux con. On en trouve encore un peu partout (sauf peut-être au Drague), mais socialement ça passe pas très bien de vouloir battre des tapettes.
J'ai hâte que les vieux cons homophobes soient trop vieux pour sortir, les tapettes vont enfin avoir la paix.

(À force d'utiliser le mot tapette, les homophobes seront peut-être moins tentés de s'en servir comme insulte? En tout cas, je suis une grosse tapette.)