dimanche 23 décembre 2012

Aon, Dr Boubou


Après notre soirée su Jos Dion, j’ai pas pu faire la grasse matinée bin longtemps parce que je devais me rendre à mon rendez-vous chez Dr Boubou. J’avais quand même un peu hâte de savoir ce qui allait arriver à ma dent, tsé. J’ai dû laisser une partie de mon stock à Mathieu pour qu’il le fourre dans sa valise, mon caddy à roulettes ayant pété au frette la veille. Plus tard, il m’a dit qu’il faisait tellement pitié dans la côte Salaberry avec sa valise de trois tonnes qu’un automobiliste lui a même proposé un lift. Pauvre Mathieuse, je me sentais mal...

Je suis tellement partie vite de chez Litchi que j’ai oublié de vérifier si j’avais du change (non), faque j’ai dû payer mon passage 5$ (arque). Ça fait chier, surtout que je savais que j’avais à peu près 40$ de monnaie dans la valise de Mathieu. Là, je sais pas trop comment j’ai fait ça, mais je me suis un peu perdue dans L’Ancienne-Lorette. Mais ça m’a permis d’apprendre une chose : Savais-tu que les chauffeurs de bus communiquent entre eux par micro-signes que les humains ne peuvent percevoir à l’oeil nu? Ouémadame. Pis c’est grâce à eux si j’ai pu arriver à temps à mon rendez-vous. Tchèque bin. J’ai dit à la chauffeuse : « Madame! Madame! Je crois que je suis perdue! Est-ce qu’on va bientôt croiser Wilfrid-Hamel? » Elle me dit que non, qu’elle se dirigeait jusqu’au boutte de L’Ancienne-Lorette, dans un territoire jamais foulé par l’Homme. Là j’étais un peu paniquée, je savais que je pourrais pas retourner sur mes pas à dos de chocobo noir, mais la chauffeuse m’a sauvée — certains types d’androïdes peuvent éprouver de la compassion, crois-moi. Au moment où j’essayais de trouver une solution rapide et facile, on a croisé un autobus qui roulait en direction opposée. C’est là que ma chauffeuse a fait un micro-signe au chauffeur de l’autre bus. « Descends pis va vite le rejoindre, il t’attend. » Le chauffeur m’attendait! J’ai même pas eu besoin de lui expliquer toute l’affaire, il m’a laissée entrer sans payer, pis j’ai vite retrouvé mon chemin. Pour me rassurer, j’ai tout de même appelé Litchi pour qu’elle me confirme que je suis dans la bonne direction. Ouf. Merci, chauffeurs de bus!

Là, je devrais aussi remercier Dr Boubou. Parce qu’elle a vite compris pourquoi j’avais mal : le dentiste que j’ai vu à Montréal a un peu botché sa job. En plus d’avoir choisi le mauvais ton de stoffe qui sert à patcher les caries — ce qui est pas trop grave, quand même — bin il en a trop mis à un endroit, et pas assez à un autre. Juste en touchant ma dent, je peux sentir une cavité. Ça, c’est pas mal cave. Parce que ma dent va éventuellement re-carier si je fais rien. Bien sûr, je pourrais retourner le voir pour lui demander de refaire une meilleure job gratuitement, mais j’ai pas trop envie de le revoir, han. Alors j’ai pris un rendez-vous avec Dr Boubou pour qu’elle refasse ça en beauté. Ça va me coûter 90$, mais c’est une bonne nouvelle si on considère que le traitement de canal que je craignais m’aurait coûté plus de 600$.

Ouf.

Après ça, je me suis rendue à la Gare de Steufoye sans me perdre. Mathieu était déjà là, pis on a pris place dans le bus en seconde classe (pas de fenêtre géante sur le monde, buhu). En arrivant à la Gare de Montréal, on s’est tussuite garochés sur la machine à photos pour voir si elle était réparée : OUI! Yé, on va pouvoir se faire des signets! Tu le savais peut-être pas, mais à la gare, il y a une machine à photos instantanées qui fait les plus beaux signets laittes du monde. Mathieu a découvert ça avec Vickie, ils ont fait un signet d’eux sur lequel il est écrit « J’adore les livres ». Avec des sock puppets pis des livres d’informatique (?). Pis leurs faces d’hurluberlus. Mathieu pis moi, on a choisi le modèle « J’adore les petits chiens », avec des chiots coupés en deux. J’invente rien, c’est la machine qui propose ça. En tout cas, j’ai déjà hâte d’y retourner pour essayer les autres modèles laittes!

Ostie que j’avais hâte d’arriver chez moi, pour manger, dormir, jouer, et surtout, flatter Po. Dans ma chambre, je me me suis rendu compte que mon lit était fait alors que je l’avais laissé tout décrissé avant mon départ. Je suis allée voir le coloc.

— Mynou, t’es allé dans ma chambre.
— Un peu.
— Comment ça « un peu »?
— Fred pis moi on a dormi dans ton lit pour laisser mon lit à Véesse.
— Meh, vous avez dormi dans mon lit! Pis vous avez fourré dedans?
— Bin non, pis en plus on n’a pas dormi dans tes draps.
— Quoi, vous avez flotté au-dessus?
— Non, on était entre le couvre-lit pis le drap.
— Mais c’est la place de Po! Manne, j’aime pas ça qu’on dorme dans mon lit sans me prévenir! J’aime pas ça qu’on squatte ma chambre quand elle a l’air d’une porcherie!
— Mais ça compte pas, c’est juste Fred!
— Ah, bin oui, Fredou ça compte pas, Fredou c’est comme les acariens qui vivent dans mes draps.
— Exactement.
— Manne, fais pus ça.
— Tchèque mes belles fesses poilues.

Pis là il m’a montré ses fesses, encore. J’étais de retour chez moi, au Manoir deluxe.

Fin.

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