Jaser au téléphone avec mononc Robin, ça me met toujours de bonne humeur. Surtout quand la conversation commence par : « Salut ma p’tite crisse. »
On jase de tussortes d’affaires, pis un manné je me rends compte qu’il a oublié que je vis à Montréal depuis plus d’un an.
« Comment ça tu restes à Montréal? Montréal c’t’un ostie d’trou, câlisse. J’ai déjà resté là une ou deux semaines, une fois, je faisais du plâtre à une place, me rappelle pus où, pis j’avais yinque envie d’orvenir chenous. C’TAIT L’ASILE. Tu devrais r’venir vivre dans l’boutte. À St-Urbain, ou Baie-St-Paul. Montréal, c’est trop loin. Je te vois pas souvent, j’m’ennuie d’toué. Là ch’t’en train d’flatter la p’tite chatte [Moufie II], pis a pense à toué. »
Moi aussi je m’ennuie de Robin. Pis là je lui fais remarquer qu’il essaie de me prendre par les sentiments avec Moufie (il me connait trop bien, le p'tit crisse!). Il m’explique qu’il va partir tout l’hiver et se cherche quelqu’un pour garder Bebé, son gros chat gris. « J’veux l’donner à que’qu’un que je connais, que’qu’un qui va pas l’martyriser. J’veux pas qu’y souéye malheureux. » Je voudrais bien garder son Bebé, mais j’ai déjà ma Po. « Est quatre fois plus p’tite que mon chat! Ha ha! »
Là, il me parle d’une annonce de chat. Je lui dis que je l’ai jamais vue, que je sais pas pantoute de quoi il parle.
— Comment ça t’as pas vu ça?
— J’ai pas de tévé.
— T’AS PAS DE TÉVÉ?! T’en veux-tu une? J’en au trois quatre icitte!
— Bin, j’en ai une, mais je m’en sers juste pour jouer au Nintendo. J’ai pas le câble.
— Comment ça t’as pas l’câble?
— Parce que j’écoute à peu près jamais la tévé, j’aime pas ça!
— COMMENT ÇA T’ÉCOUTES PAS LA TÉVÉ?
— Bah, j’écoute que’ques émissions sur internet, des fois, mais j’aime pas trop la tévé. Je suis plus de type internet.
— Ah. Internet, c’est plate, ça?
— Le jour où tu vas découvrir internet, Robin, ta tévé va prendre le bord en estie.
Pis là on a raccroché parce que tous les sans-fil de ma mère étaient en train de mourir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire