mercredi 8 juin 2022

Même les tomates rient de nous autres

 Je me suis levée super tôt parce que j’avais un rendez-vous avec ma psy à 11 h 30, le cadran a sonné à 10 h, pis oui madame, oui monsieur, c’est tôt en ciboulot pour quelqu’un qui s’endort sur le chant des oiseaux diurnes. J’ai beaucoup pleuré, j’ai dû me rapprocher du micro à quelques reprises pour qu’elle m’entende mieux, mon chat brun était couché sur moi et faisait son pointu, ça m’apaisait; non madame, c’est pas de la zoothérapie que ça s’appelle, ça monsieur c’est du réconfort relationnel.

Après j’ai un peu mangé, j’ai vidéobavardé avec une amie, je suis allée à l’épicerie, j’ai pas pris d’avocats parce que YO C’EST RENDU QUE MÊME LES TOMATES RIENT DE NOUS AUTRES, mais des tomates j’en ai pris pareil, et la tarte m’a rien couté, ni le Gardein pour faire mon pâté chinois – je me paye la traite avec du manger à trois étages, oué madame, oué monsieur –, cadeau de la picerie pour s’excuser de l’inflation record qui affecte particulièrement les foyers modestes c’est-à-dire les câlisses de pauvres, je suis rentrée, j’ai mangé, j’ai parlé avec une amie, j’ai fait une petite crise de panique, j’ai pris une pilule parce que j’avais envie de vomir, j’ai joué à Super Mario World, je me suis calmé un peu les nerfs, j’ai fait beaucoup de vaisselle, j’ai lavé des pots de verre pour ranger mes aliments secs au frigo pour les protéger des pyrales indiennes de la farine (Plodia interpunctella).

Tantôt je vais me démaquiller et je me demande si je reverrai la belle scutigère qui m’a coupé le souffle ce matin pendant que je me lavais la face dans la salle de bain. Oui madame, oui monsieur, j’écris salle de bainavec pas de S parce que j’ai juste un câlisse de bain, avec des taches de rouille au pluriel mais on n’ira pas se plaindre han.

J’ai dit à ma psy que je prenais un congé de maladie pour l’été, que j’updaterais mes clients au début de septembre. Que j’ai peur de perdre mon appart si j’arrive pu à travailler comme avant. Que je suis pu capable de travailler en fait. Ma couche est pleine. J’ai retrouvé un appétit correct, mon sommeil est bof, mes pensées sont nope, mes émotions sont partout en même temps, mes ami·es sont extra. Je file pour lire, écrire, jouer au Nin, m’assoir, regarder des séries, m’étendre, pas avoir de responsabilités, ne plus jouer à être une adulte mais sans pour autant me faire chicaner par les grandes personnes. Elle m’a écoutée, m’a parlé, m’a proposé de revoir la psychiatre à manné. Chu pas contre.

Je dis souvent merci à mes chats, même si tout ce qu’ils entendent c’est « merci ». Je leur dis qu’ils sont les meilleurs, aussi.

Je vais congeler les pizzettes restantes que Nicolas m’a faites dimanche matin. Me faire réveiller par des pizzettes je trouve ça sweet dans ma vie amère. Oh que j’ai hâte de vous parler de Mélange festif, parce que ça c’est plus sucré que mes vitamines en jujubes et ça madame c’est pas peu dire parce que mes vitamines en jujubes c’est mon deuxième moment préféré de la journée, oué monsieur.

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