samedi 28 décembre 2013

Combien de broulx

Je pouvais pas la placer dans sa cage de transport parce son collier élisabéthain n’entre pas dedans, alors je l’ai emballée dans une couverture chaude et involontairement assortie à son abat-jour. Parce que Po est encore pognée avec ça, pauvre ti lampadaire. Son bobo au front serait guéri depuis longtemps si elle n’avait pas le réflexe d’arracher la galle. Après lui avoir fait essayer 8 ou 9 modèles qui varient de mal adaptés à totalement ridicules, j’ai fini par lui en fabriquer un (recette à venir). Anick est venue nous chercher et nous a accompagnées jusqu’à la salle de consultation. Po est restée sage du début à la fin. Bon pitou.

Encore chez le vet, bin oui. Hier soir, je me demandais « comment ça j’pue d’même? », et quand j’ai compris que l’odeur provenait de Po, plus précisément de sa galle en guérison, j’ai eu un peu peur. J’ai appelé à la clinique aujourd’hui, et on m’a dit qu’effectivement, une mauvaise odeur ça peut être un signe d’infection, et que je ferais mieux de consulter. Je sais que Po ne va pas guérir de son cancer, mais elle mérite d’être soignée, elle mérite d’être le plus confortable possible jusqu’à son dernier jour. Là, on parle de soins palliatifs. Le vétérinaire lui a prescrit des antibiotiques pour combattre l’infection, et la semaine prochaine, quand j’aurai de l’argent, je vais aussi lui acheter des anti-inflammatoires pour ses articulations gériatriques. Po a une marche pour grimper sur mon lit. Ça diminue l’impact sur ses papattes quand elle en descend. Elle a le droit de me réveiller la nuit pour avoir du mou ou pour être rassurée. Elle a le droit de m’interrompre quand je travaille pour être flattée. Elle a le droit de se coucher où elle veut, même si ça m’oblige à faire des contorsions pour atteindre mon portable du bout des doigts. Les vieux chats devraient toujours avoir (presque) tous les droits.

Mais elle n’est pas encore morte! Elle a même reçu des cadeaux de Noël, la p’tite câlasse. Quand Lorraine est venue me porter sa clé la semaine dernière — je garde son adorable gros chat durant les Fêtes —, elle a donné à Po un énorme sac de croquette y/d, ainsi que quatre cannes de mou. Avec des choux! Oh là là, j’étais émue! 3,85 kg, va falloir que tu vives encore un boutte, ma picouille! Et lors du Réveillon dans ma belle-famille, belle-soeur m’a dit « il y a un cadeau pour Po accroché sur mon mur… » Un bas de Naël! Rempli de surprises! Hiiiiiii! Un oursin en caoutchouc, une grenouille flashy qui râle, un escargot à la cataire, une canne de poulet 100% blanc de poulet, une canne Kiwi Feline de Nouvelle-Zélande contenant de l’agneau élevé en liberté et du feijoa (je savais même pas c’était quoi!), ainsi qu’un sachet de gâteries « côtelettes de foie » (ça, va falloir qu’on m’explique). C’est magnifique! Mais le drame, c’est que Po n’a pas le droit de manger ça, le conseiller de la clinique me l’a confirmé. Ça pourrait ruiner son traitement contre l’hyperthyroïdie. Il est allé me chercher quatre cannes du mou de luxe que Po a le droit de manger, et il me les a données en échange des gâteries interdites. Wow! C’est vraiment Naël! 

Je viens de lui donner un premier comprimé de Clavaceptin. Elle capote. Ça doit goûter comme les meilleures gâteries du monde. Là, elle se promène un peu partout avec le nouveau collier élisabéthain que je viens de lui gosser. Elle ramasse parfois les coins pis les pattes de chaises avec ça, mais il y a un poisson dessus, c’est un peu quioute. Frédéric dit que c’est pas un p’tit lampadaire, c’est une flashlight. Et Patrick aurait dit « a l’air d’une réfugiée polonaise! » s’il l’avait vue dehors au froid, dans mes bras, emballée dans une couverture comme un p’tit cadeau de la fête à Jésus. Quand on a embarqué dans la voiture pour rentrer au Manoir deluxe, Po a émi un micro miaulement.

Le vétérinaire m’a donné un devoir. Ce soir, quand Po va dormir, je vais compter son nombre de respirations par minute. Ça va nous aider à évaluer le nombre de respirations qu’il lui reste. Mais ce qui compte, c’est le nombre de broulx. Ça, c’est plus important.

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