mardi 23 avril 2013

Sortir Po


Lundi matin. Je me lève tôt — onze heure inemi — pour avoir la chance de voir Dr Vo Van. Sa secrétaire me dit qu’il y a au moins trois heures d’attente, alors je vais aller voir Mathieu pendant ce temps. Milla m’accueille, me fait des beaux yeux. Mathieu dort, alors je m’installe au salon avec la chatte. Un peu avant que je retourne à la clinique, Mathieu finit par se réveiller.

— Ouf, j’ai failli être malade cette nuit.
— Comment ça?
— Je sais pas. Je me sens encore un peu à l’envers. C’est peut-être mon poulet au beurre de la veille.
— Il traînait au frigo depuis combien de temps?
— Une semaine?
— C’est trop!
— Mais d’habitude j’suis jamais malade!
— Ça vaut pas la peine de prendre une chance…

Si Mathieu était aussi parano que moi, il ferait peut-être rire de lui, mais il risquerait moins de s’empoisonner. En tout cas, je le touche pas et je file chez le médecin.

Dr Vo Van me demande comment je vais. Pas vraiment mieux, mais je peux pas rester béesse un autre mois. « Ah, les congés de maladie, c’est jamais payant! Hé! hé! » Ouin, je m’y attendais un peu… Je lui explique que j’ai de grosses dépenses en ce moment. Le dentiste, le vétérinaire. Po est importante pour moi, et je tiens à la soigner. Il me raconte qu’un de ses patients a une chatte sous chimiothérapie. Elle l’a mordu quand il essayait de lui donner un médicament, et il a dû faire soigner sa plaie chez le médecin. Dr Vo Van trouve ça un peu comique. Il rit tout le temps. (Fuck! Je viens de réaliser que c’est un genre de Dr Hibbert!) Il me signe un papier qui décide à quelle date se termine ma dépression situationnelle, et un autre qui va peut-être me permettre de passer des radiographies dentaires à pital, donc sans frais. Je me croise les doigts.

Dimanche soir. J’entre au Manoir deluxe et je vois que Po n’est pas couchée sur sa serviette. Aon! Elle a plus de vitalité que la veille, alors on fait un petit tour dehors, question de lui donner l’occasion de sentir des affaires, de plisser les yeux au soleil, et de vérifier que tout est correct dans sa ruelle.

Tout est correct.

Au moment de sa deuxième dose de buprénorphine — que je me suis permise de diminuer un tout petit peu —, je lui fais un CURE4. Est bin contente. Pis là, d’une main je joue à Dr Mario, pis de l’autre je fais jouer Po avec un ruban.

Tout est correct.


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