Je suis obsédée par ça, tellement que j’arrive pus à écrire mes gnéseries habituelles, je pense moins à mes bebittes, autant celles qui grouillent que celles dans ma tête, et là je me dis wo wo, ça va faire.
Ça fait des semaines que j’ai peur, que je m’inquiète. J’ai peur des arrestations, j’ai peur de la brutalité policière, j’ai peur de la police, j’ai peur qu’on fasse mal à mes amis, à n’importe qui, j’ai peur que quelqu’un meurt. J'te dis, l’instant où j’apprends que ce conflit a fait un mort, je pleure comme un enfant perdu aux Galeries de la Capitale.
C’est sûr.
Mais ce soir, la peur fait place à l’espoir. Je viens d’entendre une deuxième manif-fanfare passer près de chez moi, et ça m’a émue. Je les trouve braves, persévérants, idéalistes (oui, c’est une qualité), inspirants, beaux. Je les aime. Je NOUS aime.
C'est pour ça que ce soir, je me sens légère, confiante, heureuse, et je me fous des brutes qui ont hâte qu’on rentre dans l’tas, de ceux qui bandent libéral, de ceux qui trouvent qu’on les empêche de dormir avec nos casseroles, de mon père qui me dit que la loi va tasser les crottés.
Pis CRISSE CHU BIN, enfin chenous. Je me sens chez moi, je pense que je peux maintenant le dire. Même si je vis un peu avec les voisins, même si Jocelyne fait jouer fort une toune de Claude Dubois en duo avec Céline Dion, même si les evil pyrales du Yâwbe de l’enfer occupent l’espace plus que moi, même si j’ai pas encore de meubles et que je sais pas trop où mes amis vont s’assoir quand je pendrai la crémaillère.
L'oie 78 gravée dans ma plaque à biscuits. Aujourd'hui on tapochait fort et magnifiquement. |
Crisse chu bin, chez moi, dans mon petit univers, avec Po roulé en boule à mes côtés. Mais surtout, j’ai confiance qu’on va bientôt vivre dans un monde meilleur.
Bonne nuit, dors bien, rêve doux,
Lora Zepam sur un high xx
1 commentaire:
Ça m'a faite du bien de lire ça, Sophoune. Moi aussi, quand je tape sur ma casserole et/ou que je les entend, j'me sens ben (ou du moins, mieux...)
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