J’ai un peu peur que le dernier souvenir de Jacques qui reste dans ma tête, c’est sa face de mort. Je dis ça parce que je viens juste de voir les photos que sa soeur m’a envoyées, et je trouve que ça lui ressemble pas trop. Il n’a jamais eu l’air un peu gothique, Jacques. Le teint gris et cireux, la bouche trop rouge, la face toute crispée. On dirait qu’il fait semblant de dormir et qu’il se retient fort pour ne pas ouvrir les yeux et gâcher la joke. C’est juste une joke, han, c’est ça? Non mais vraiment, êtes-vous sûrs que c’était le bon corps? J’dis ça d’même.
Ça me rappelle la fois où je discutais de la mort avec une agente d’Emploi-Québec (ça serait long et ennuyant d’expliquer pourquoi, mais le contexte s’y prêtait). Elle me disait qu’elle avait dû se rendre à la morgue pour identifier le corps d’un ami proche. Elle l’a vu mort et froid, même pas embaumé. Et pourtant, quand elle repense à lui, les images qu’elle a en tête n’ont rien à voir avec celles qu’elle a vues à la morgue le soir de la mauvaise nouvelle. Ça ne m’est pas arrivée souvent de rencontrer des agents d’Emploi-Québec qui avaient l’air humains mais, cette fois, c’était un beau moment.
Je trouve ça l’fun quand je pense que l’avant-dernier jour de sa vie, il a assisté à un match de volley-ball de filles en bikinis. J’ai la naïveté de croire ou, du moins, de me faire croire que pendant ce bref instant, il n’était plus triste.
dimanche 28 août 2011
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2 commentaires:
écoute du merzbow, l'album live de 1998 avec les japonais. ça te passeras
Merci pour la suggestion. J'ai encore tant à découvrir de Merzbow, cette source intarissable de bruits.
Bienvenue ici!
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