vendredi 18 mars 2022

Mon top 6 des livres que j'ai lus en 2021

 Mon top 6 de 2021 :


1.  Baby Boy, d’Antoine Charbonneau-Demers

2.  Moi, Michèle, de Michèle Richard

3.  The Big Penis Book, Dian Hanson

4.  La seule chose qui intéresse tout le monde, de François Blais

5.  La collision des étoiles, de Joanie Boutin

6.  Occupez-vous des chats, j’pars!, d’Iris


En tout, j’ai lu sept livres en 2021, mais j’ai juste envie de vous parler de mes six préférés. C’est assurément mon record personnel du plus petit nombre de livres lus en une année depuis que j’ai l’âge de tenir un livre dans mes mains, en incluant les livres muets (ça se dit-tu? Des livres en images, c’est des livres muets?). Je trouve ça difficile d’avoir pratiquement perdu la capacité de lire des livres, alors que ça a toujours été central dans ma vie. J’aime ça, lire. J’aime les livres. De tous les genres. Mais mon attention et ma concentration ont vraiment diminué, et j’ai hâte que ça revienne. Ça fait plusieurs fois que je me fais dire de me calmer le cul avec ça, que ça finit par revenir. Même chose pour mes autres capacités cognitives, comme la mémoire à court terme. (D’ailleurs, je ferai pas de très bons résumés parce que he he heeee.)

J’ai lu ces six livres-là et je suis contente de les avoir lus, parce qu’ils sont bons et parce qu’ils m’ont procuré du plaisir. Je vous les recommande. Et si vous avez vous aussi des problèmes de concentration, j’ose espérer que ces livres-là seront aussi faciles à lire pour vous qu’ils l’ont été pour moi.


Baby Boy 

C’est dans les ténèbres de janvier que j’ai lu ce récit d’un ado gay de région qui s’émancipe, et ça m’a fait du bien. C’est harsh par moments, mais c’est nécessaire, et

j’aimerais tellement ça que ce roman soit largement lu par les ados, et pas juste les ados queers ou en questionnement. En fait, surtout par les straights. Ou qui pensent être straights. [Attention, mode matante Fofé à on] Dans mon temps, là, y n’avait pas des affaires de même, on n’avait pas de modèles. Pis les livres de gays c’était yinque pour les gays et personne aurait osé emprunter ça à la bibli ou lire ça dans l’autobus. Quand le film C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée est sorti, je me souviens que mon cousin avait dit quelque chose comme « si j’étais gay, j’aurais eu besoin de voir ce film-là quand j’étais jeune ». Moi j’aurais eu besoin de lire un livre comme Baby Boy pour mieux comprendre mon orientation sexuelle. Bon je vous parle pas bin gros du livre han. C’est que ça fait plus d’un an que je l’ai lu et je prends pas de notes en lisant, ma job c’est pas de faire des critiques. Je veux juste dire que j’ai eu du plaisir à le lire, c’est un bon livre, et Baby boy c’est un crisse de beau cygne. À lire en écoutant du Björk.


Moi, Michèle 

C’est une autobiographie en photos de Michèle Richard, avec des légendes sous chaque photo. T’es avec Michèle et elle te raconte sa vie en te montrant des photos de son enfance, de sa famille, ses amitiés, ses relations professionnelles ou amoureuses, ses animaux, ses voyages, ses maisons, ses sapins de Noël et évidemment ses shows.

Je suis marquée par sa relation fucked up avec les animaux non humains. Elle dit aimer les animaux, et je pense que c’est vrai – tout le monde qui connait un tant soit peu Michèle Richard a déjà entendu parler de Puppy. Ses animaux occupaient certainement une place précieuse dans sa vie. Mais moi je trouve ça wack de dire voici mon chien préféré et sur la photo d’à-côté tu portes plusieurs renards morts sur le dos, ou encore t’es sur le dos d’un éléphant d’Asie exploité pour le tourisme ou tu poses à côté d’un tigre enchainé et manifestement drogué. C’est wack et pourtant tristement banal.

Fait notable : elle capote bin raide sur les sapins de Noël, je pense qu’elle en avait neuf (9) en même temps, mais pas des petits sapins niaiseux, là, des guerros querisses de sapins de luxe qui valent plus cher que la maison de Patrick Brisebois.

244 pages de pure vantardise, j’ai adoré et je recommande chaudement ce livre.

Photo tirée de sa page Facebook.


The Big Penis Book 

Nicolas l’a commandé pis on l’a regardé ensemble. On a aussi lu les textes en introduction. Ouais, c’est un de nos plaisirs, regarder des photos de queues. Et ce petit livre répondait adéquatement à notre besoin puisqu’il contient une vaste collection de queues. Par contre j’avais mal compris le concept.

— Voyons, on dirait que c’est yinque des grosses queues. C’est pas assez photogénique, des pénis moyens ou petits?

— Bin, ça s’appelle The Big Penis Book

— AH! Dans ce sens-là? Okay… me semblait aussi que le livre en soit était pas si gros que ça.

Un beau livre à laisser trainer sur votre table à café si vous en avez une. Moi j’en ai pas alors il traine sur un meuble de salon à côté du divan.


Comme ça j’oublie jamais de regarder des photos de pénis.


La seule chose qui intéresse tout le monde 

J’aime tous les livres de François Blais, et j’avais super hâte que son livre de robots sorte parce que je comptais sur lui pour rebooter la lectrice en moi, pis wow, ça a marché! J’ai embarqué vite, j’ai pas été distraite par internet (sauf quand je voulais googler des affaires; je veux toujours googler des affaires que je lis du François Blais), pis j’ai même réussi à lire son livre dans un poste de police sans décrocher. Ça a l’air de rien mais c’est assez miraculeux pour le niveau de concentration que je peux avoir depuis quelque temps. J’ai ri chaque fois où Patrick Brisebois est mentionné, en disant à voix haute « crisse qu’il est niaiseux! » (Blais, pas Brisebois).

J’en profite ici pour inaugurer la BOURSE D’ÉCRITURE PO, que j’offre à François Blais pour avoir su décrire une utopie antispéciste dans son roman La seule chose qui intéresse tout le monde. (C’est mon ami Emmanuel qui vient de me donner l’idée; merci man.) Vous comprendrez en voyant le chèque que c’est évidemment une bourse symbolique parce que j’ai pas une ossetie de cenne. Mais si à manné j’ai assez d’argent pour offrir des bourses substantielles, je vais me gâter vous allez voir, pis François Blais va vivre dans un château à Charette pis il va avoir au moins 38 chèvres.


La collision des étoiles 

Au début des années 10, j’ai développé une amitié virtuelle – mais réelle – avec une blogueuse que je lisais et qui me lisait. Son blogue a fini par s’éteindre, mais pas son écriture. Joanie Boutin a publié son premier livre l’année passée, et c’est un roman jeunesse qui raconte un moment charnière dans la vie d’une ado introvertie qui vit sa vie dans les livres. Ça m’a rappelé à quel point j’étais moi-même une ado très anxieuse et dépressive, mais sans jamais en parler à personne, sans jamais nommer ces choses-là. Mais le livre de Joanie est pas mal plus lumineux que la jeune gothique de Québec que j’étais, il est beau et il donne de l’espoir.

J’ai eu du fonne à le lire, ça m’a même donné envie d’écrire un roman pour ados mais je sais pas comment écrire un roman. Je vous reparlerai un peu plus de La collision des étoilesbientôt, à suivre!



Occupez-vous des chats, j’pars!

On était déjà rendu en décembre quand j’ai finalement ouvert le livre d’Iris. Je venais de faire une autre crise de panique, je me sentais vidée, et j’avais besoin de réconfort. Iris a toujours su me faire sourire avec ses histoires d’amitié et de chats et ses anecdotes farfelues, elle peut me faire rire aux larmes, et son œuvre renferme pour moi des classiques de l’humour (« Va chier madame », je m’en sers encore de cette phrase-là).

J’ai trouvé dans ses carnets de résidences du réconfort, mais j’ai aussi trouvé une Iris qui vit de la solitude, de l’anxiété, des remises en question, et j’ai voyagé avec elle dans le confort de ma chambre.

Le livre contient beaucoup de descriptions de bouffe et je suis zéro foodie. Pourtant, ça m’a pas gossée une fois, c’est dire à quel point Iris sait raconter les choses sans jamais perdre mon intérêt. J’avais même un peu faim des fois. Mention d’honneur pour Highway to Hell, le cauchemar d’émétophobie (j’avais moins faim rendue là). 0_0



PS : Merci de me soutenir en vous abonnant à mon Patreon. Ça m’aide à me rapprocher de deux objectifs : sortir de la précarité financière, et devenir un jour assez riche pour offrir des bourses d’écriture.

Aucun commentaire: