mardi 19 février 2013


Tantôt, j'ai rêvé que Douleurama vendait maintenant des cochonneries à huit piasses. On arrête pas le progrès, han. T’imagines ma déception quand je suis sortie de ce rêve en couleurs? Ouin, j’avais besoin d’une sieste, parce que j’ai mal dormi, parce que Po m’a réveillée plusieurs fois ce matin. Po sait exactement comme s’y prendre pour me réveiller et obtenir ce qu’elle veut. Elle pourrait hurler — y en a des décibels, dans ce p’tit corps-là — mais elle utiliser la méthode douce. Mille fois plus efficace. Elle s’approche de ma face autant qu’elle le peut, en vibrant fort de son ronronnement rouillé puis elle me touche doucement du bout de ses pattes. Pou. [PRRRRR RRRRR RRR] Pou.[PRRRRR RRRRRRR RRRRRRRR] Pou. Ici, la première étape c’est de lui faire une place dans mon lit. (Avant, je faisais pas ça, parce que je voulais avoir au moins un endroit exempt de poils, et je trouvais ça trop désagréable et dégueu de trouver des graines de litière dans mon lit, mais j’ai résolu ce problème : je la laisse dormir entre mon drap et le couvre-lit. L’illusion est parfaite, et Po peut se creuser un terrier à côté de moi. Et pour la litière, bin j’ai juste changé de sorte. Fuck l’argile poudreuse, vive les granules de papier recyclé!) Normalement, elle s’étale le plus possible, elle étire ses pattes jusque sous mon menton, elle me pétrit un peu, toujours en ronronnant bien fort. Après, elle change de position, elle vient coller son museau froid et humide sur ma main. La deuxième étape, c’est de laisser ma main à sa disposition pour qu’elle puisse se frotter la face et les dents dessus. Mais souvent, c’est là que ça commence à urger. Elle veut quelqu’un chose. Si je suis trop endormie, je la flatte mollement en émettant des « fgnnnnn ». C’est supposé vouloir dire : « Oui, j’ai remarqué ta présence, mais je suis présentement hors service, veux-tu bin revenir plus tard, stp? » Cette étape est inutile depuis que je sais que Po est sourde — ouin, ça m’a pris du temps m’en rendre compte — mais je peux pas m’en empêcher, je lui parle constamment. L’autre étape, toujours si je suis pas en mesure de me lever, c’est de me faire une barricade avec des coussins. D’habitude, ça toffe pas longtemps parce que je finis par suffoquer ou alors Po les démolit avec son amour matinal. Quand tout ça a échoué, je me lève et je lui donne du manger mou. Des fois ça marche, des fois non. Quand ça marche, elle revient me voir quelques minutes plus tard, cette fois avec une haleine de manger mou. Yé. Par chance, ça ne dure jamais bien longtemps. Quelques séquences dans la matinée, pas plus. Elle peut pas faire ça huit heures d’affilée.


On est folle aux chats ou on l'est pas.

Oui, je pourrais réduire ça à une seule étape : la sortir de ma chambre et fermer ma porte. Non, je ferai pas ça. Po, c’est ma vieille minoune. Elle a passé l’âge de l’éducation. Je la traite comme un enfant-roi, je lui refuse presque rien. C’est peut-être une manière d’atténuer ma culpabilité. Tsé, elle a pas choisi la vie en captivité. C’est peut-être aussi parce que je veux rendre ses dernières années douces comme des framboises en jujube.

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