vendredi 8 février 2013

Comment vivre dangereusement sans faire exprès


J’étais assise à la table de la cuisine et je regardais distraitement les cossins qui traînaient dessus. Je m’apprêtais à manger, je pense. Je sais pas pourquoi, mais j’avais le fixe sur la bouteille d’alcool à friction qui était devant moi, je la scrutais fort et je te jure qu’à cet instant j’ai pensé : « Je comprends pas le monde qui boivent des produits toxiques accidentellement. Tsé, me semble que c’est évident que c’est pas une bouteille d’eau, tu peux pas confondre les deux. La forme est pas pareille, la texture du plastique est différente, pis le goulot aussi a pas la même forme. Je pourrais pas boire dans cette bouteille-là en pensant que c’est ma bouteille d’eau Naya, c’est bin trop cave. » Tu me vois venir, han? Bin là, et j’exagère même pas, je te jure qu’il s’est pas écoulé cinq secondes avant que je saisisse la bouteille d’alcool à friction et que je m’en envoie une gorgée au fond de la djeule. Accidentellement. Le goût, toué. Ça saisit, c’est tout ce que je peux dire. Quand tu t’attends à une gorgée d’eau de source, tu t’attends pas à ce que ça ressemble, même de loin, au goût de l’alcool isopropylique. Par chance (!), j’ai eu le réflexe de cracher. Je peux donc pas dire officiellement que je me suis tapé un shooter d’alcool à friction, mais quand même, le geste est là. Querisse que je me trouvais conne. Patrick se demandait ce que j’avais à paniquer. Quand je lui ai expliqué l’affaire, je pense qu’il m’a trouvée conne lui aussi. Mais il a eu la gentillesse de pas me le dire et de me rassurer sur mes chances de survie qui étaient, selon lui, très élevées.

Je raconte ça ici parce qu’Iris vient de partager cette note du blogue Les populaires. Je lui ai dit que moi aussi je peux vivre dangereusement, parce que j’ai déjà bu une gorgée d’alcool à friction (je l’ai pas bu au complet, mais quand même, ça compte). Sauf que moi, c’est même pas par bravoure, j’ai juste un grave problème de distraction. Moi, je l’ai appelé en estie, le Centre antipoison. 

2 commentaires:

Manon a dit...

Me suis déjà démaquiller avec du remover a vernis a ongle.

Tranche de vie!

Lora Zepam a dit...

Aaaaaaaaaouch! :O