Patrick est arrivé chez moi en me montrant ses nouveaux livres. Encore des livres? Tu viens d’aller en vendre à l’Échange! « Mais c’était pour en acheter d’autres. » Mais tu croules sous les livres! « Sophy, j’achète pas n’importe quoi, regarde : c’est des sortilèges pour ensorceler le monde. Ça marche depuis l’âge des temps. Des vraies incantations, là. » OK, il a réussi à me convaincre. Il me sort quelques sorts (hi hi) et me lit des extraits de recettes farfelues. Je le feuillette à mon tour et je tombe sur Comment faire cesser de fumer. La recette est assez simple, nul besoin d’ingrédients pas possibles à trouver comme du sperme d’alpagas (je sais où en trouver [non, j’irai pas en chercher]), seulement quelques manipulations à faire avec le paquet de cigarettes de la personne concernée. Ah, cool, on perd rien à l’essayer. Mais il y a une note à la fin : « Peut causer l’impuissance. » Hum. OK, continue de fumer, c’est plus safe pour tes érections. « Sophy, me donnes-tu la permission d’essayer des sortilèges sur toi? » Oui, mais seulement si c’est pour m’être utile. Pas de coup chien, OK? « Ici, y’a un sortilège pour faire en sorte que quelqu’un t’aime. » Est-ce que le contraire est possible? Je voudrais me débarrasser de mon stalker pour de bon. « Pour te débarrasser de quelqu’un c’est simple : il faut que tu le brûles. »
Patrick, Patrick. Ma source infinie de réponses que j’aurais hamah pus trouver tusseule.
Un peu plus tard, je marchais sur Coloniale, pas très loin de Duluth, quand j’ai croisé un convoi de vieille madames laittes et crispées. Il y avait, entre nous, un chat bicolore de type relax qui regarde passer la vie sans trop s’énerver. Je me serais bien penchée pour le flatter, mais pour une raison que j’ignore, une des madames lui a fait peur en tapant du pied. Puis, toutes les madames sont devenues encore plus crispées et encore plus laittes, se cachant les yeux pour ne pas voir quelque chose que je supposais dur à voir, et j’ai entendu un crissement de pneus. Réflexe : je me retourne, et je vois que le chat vient d’éviter la mort grâce aux bons réflexes d’un conducteur. Mais le pick-up juste derrière la voiture n’a pas eu ces bons réflexes. Ni le camion de vidanges derrière le pick-up. Ni l’autobus scolaire plein d’enfants derrière le camion de vidanges. Ni le paquebot rempli de médicaments pour les enfants du Tiers Monde derrière l’autobus jaune.
Gros carambolage par ta faute, grosse conne. T’es fière, là? J’espère que le regard de la mort que je lui ai fait sera aussi efficace qu’un sortilège pour enlever des années de vie.
En soirée, je suis allée rejoindre Patrick au Saphir pour y entendre la musique underground 80 de DJ Pourquoipâ, un ami complètement adorabe de Patrick que j’ai toujours connu sous le nom de « Danny DJ » pour le distinguer de son autre ami Danny que j’ai finalement jamais rencontré. C’était la première fois que je voyais Danny DJ en tant que DJ, alors j’étais tuténarvée. Ma vieille carcasse, elle, n’était pas du même avis et me tirait par la manche pour que je reste à la maison à lire Hyperbole and a Half. Mais j’ai écouté mon envie d’aller me shaker la fesse et j’ai bien fait : j’ai pu revoir des amis pas vus depuis très longtemps, et quand Mathieu est arrivé avec Annie et Meulie, c’était encore plus ma fête. J’avais pas vue Meulie depuis des semaines, elle me manquait! On a dansé en haut, dansé en bas, indus, 80. Tu pouvais risquer de manquer DEUX bonnes tounes simultanément si tu prenais une seconde pour poser ton fessier sur un des fauteuils en forme de main - je l’ai fait quand même. Je trouvais ça beau de voir le gars qui ressemble à Nicola Sirkis danser sur L’Aventurier. Il avait l’air d’avoir du fonne, lui aussi. J’aurais dû aller lui dire qu’il était beau à voir, mais il aurait pu penser que je le cruise et me répondre « je suis gay » ou un truc du genre et j’aurais dit « non, c’pas ça que je veux dire » et j’aurais pas su comment lui dire que je le trouvais juste beau d’avoir du fonne et Danny DJ aurait interrompu la musique en faisant scratcher un vinyle et le silence aurait causé un malaise et je serais partie la tête basse. Alors je l’observais avec un petit sourire de aon et je dansais avec Mathieu et Meulie et même un peu avec le gars dont j’oublie le nom qui taponnait tout le monde mais il fallait pas s’en faire avec ça parce que Luis m’a dit que c’était normal qu'il taponne tout le monde. Mais Luis a aussi réussi à convaincre Patrick que l’aquarium-télé était en fait une télé qui diffusait en boucles des images de poissons. Luis, il peut te convaincre de bin des affaires. Par exemple, il peut te convaincre qu’il est en train de danser sur le dancefloor alors qu’en fait il dort un peu. Je le soupçonne d’avoir des superpouvoirs. En tout cas, moi aussi je dois en avoir parce que j’ai réussi à danser pendant un bon moment. Puis j’ai commencé à ralentir un peu, à perdre de mon entrain, à vouloir m’assoir sur une main, mais dès les premières notes de Smalltown Boy, j’ai eu un petit regain et je l’ai dansé pour Hulie, en essayant de faire notre chorégraphie avec Mathieu, parce qu’il nous avait vu la faire au Passeport une fois où on était pas mal sautillantes et pas trop présentables, mais cette fois je manquais de coordination et d’énergie. Pas grave, j’ai continué. J’étais pas en train de donner un show, j’étais en train d’avoir du fonne, kerisse! Mais tout ce gros fonne est allé gruger dans mes réserves d’énergie de secours et quand Mathieu et moi on s’est enfin écrasés dans son lit pour regarder des Adventure Time et des vidéos de minous, je me suis dit que je serais sûrement encore plus raquée le lendemain, et j’ai un touptit peu espéré que Mathieu soit assez magané pour choker notre sortie de groupe au Salon national des animaux de compagnie.
2 commentaires:
ARGH je veux shaker ma grosse fesse sur Smalltown Boy :O
Ouiii! Viens shaker ta grosse fesse avec ma pas de fesse! \o/ \o\ /o/
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