vendredi 16 août 2019

Les bernaches et les poulets s'activent le jour

Quand j’ai pris l’autocar pour me rendre à Louiseville, j’ai vu plein plein de bernaches dans des parcs d’Ahuntsic. J’avais un peu envie de pleurer, parce que je les trouvais tellement belles — et un peu badass — et je souriais niaiseusement en les admirant. Plus tard, sur la 40, j’ai encore croisé un camion plein plein de poulets. Il y a beaucoup plus de poulets que de bernaches dans l’univers, et je ne connais pas les chiffres, mais je sais que les poulets sont aussi admirables que les bernaches. Les poulets étaient si près de moi que j’aurais pu leur donner des noms. Un peu plus et je pouvais les flatter. Ils étaient tous aplatis contre le sol, et je sais pas si c’était à cause de la peur, du vent ou des secousses s’ils se tenaient comme ça, ou à cause de leurs petites pattes de bébés oiseaux trop frêles pour supporter leur corps lourd et viandu. 

Quand je suis revenue à Montréal, j’ai marché de la gare jusqu’à chez moi et j’ai fait un détour par le parc La Fontaine, où j’ai longé l’étang pour voir les oiseaux. J’ai en premier vu quelqu’un qui faisait des push-ups en descendant un escalier. On aurait dit un fantôme de film d’horreur japonais. J’ai aimé ça. Mais j’ai encore plus aimé voir les oiseaux. Un petit goéland à bec cerclé m’a regardé comme un humain mérite de se faire regarder par un oiseau, c’est-à-dire avec suspicion. Après, j’ai vu des canards qui dormaient en boules, le bec dans le creux des ailes, et les bébés formaient un tas fluffy.


Après, je me suis demandé combien de personnes ont donné du pain aux canards aujourd’hui, et combien de canards sont morts cette année après avoir mangé du pain ou des Goldfish ou autres shits du genre. Je pense à des chiffres alors que je devrais penser à rien et dormir, mais je pense aussi à faire un statut Facebook pour demander à mes ami·es de ne plus m’inviter à des activités diurnes.

Cette bernache est fucking admirable. ©ARLEN REDEKOP / PNG

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