mercredi 22 avril 2020

Mon coach de dépression

La semaine passée, Boubeur pis moi on était fru, on chialait, pis il nous a vite ramenés à l’ordre : c’est correct de ventiler, mais faut pas trop entretenir ça, et c’est important de se rappeler qu’on a et qu’on vit de bonnes choses aussi. Malgré tout. J’ai dit merci. 

— T’es mon coach de dépression.
— Ben c’est pas faux.
— Euh attends. Dis de même, c’est comme si tu m’enseignais à faire une bonne dépression. lol
— lol
— Aon <3 a="" belle="" d="" ma="" p="" plus="" pression.="" tre="" va="">
— lol non on va pas te laisser tomber en dépression.
— Oui parce que celle-là je vais la guérir pour vrai. Pas comme en 2011 ou 2012 quand mon médecin m’avait dit « Just do it ». Best cure ever, han.

Boubeur a beaucoup d’expérience en dépression, mais autant en traitement de la dépression. Je sais que ça remplace pas un traitement médical donné par des professionnel·les de la santé, mais hey je peux-tu te dire que c’est pas mon médecin que je vais appeler right now? Pour l’instant, je préfère de loin le soutien de mes ami·es, et je prends soin de moi comme si j’étais quelqu’un d’important. 

Mon coach m’a recommandé de faire une liste de choses à faire pour la journée, mais juste des choses qui me font du bien, pas des affaires comme appeler à ma clinique médicale pour demander à ce que mon médecin envoie une nouvelle requête parce qu’il s’est trompé de spécialiste ET de maladie (wtf?) ou encore faire mes impôts. 

Quand je lui ai montré ma première liste, j’y avais ajouté « pas fourrer », mais il m’a déconseillé le sarcasme. Alors je l’ai effacé et je me suis concentrée uniquement sur des choses positives; j’ai même écrit « me trouver une qualité ». En temps normal, c’est assez facile. Je connais mes défauts, je connais aussi mes qualités. Là, c’était weird et pas si facile. Je me suis forcée pour en trouver une avant de me coucher, pis je l’ai oubliée. Eh boy. Gros mood.

J’ai donc fait ça durant quelques jours, prévoir que des choses easy/qui me font du bien et noter celles que je fais spontanément. Je notais même les choses de base que je fais machinalement comme « brosser mes dents, me laver, manger », comme ça à la fin de la journée j’avais moins l’impression que j’avais rien fait ou que ma journée entière était que de la marde. Ma première journée, c’était le 14 avril, la fête de Vickie. Je lui ai fait une carte niaiseuse :



Après quelques jours, j’ai ajouté des tâches. Parce que si je fais de l’évitement, ça va se retourner contre moi. Mon coach m’a bien mise en garde. Je l’écoute. J’ai fait des factures, j’avance un peu dans mes impôts (arque), je réponds à des emails, je cherche un appart (ARQUE), etc. Quand ça commence à trop me faire chier, j’arrête et je passe à autre chose. 

Je me dis que je vais finir par sortir de ma phase Dumont (personne m’aime) et de ma phase Dunn (chu tannée de toute, pu capable, etc.). J’apprends à vivre avec l’inconfort (merci Alexandre), je l’accueille mais je lui laisse pas toute la place.

Cette nuit, un peu avant de finir par m’endormir, j’étais coincée entre Frédéric-Démon et Whitney pendant que je regardais The Office. J’ai pesé su pause et je me suis assise pour les flatter et leur dire à quel point je les trouve parfaits. Et j’ai texté Boubeur, qui dormait : 


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