mardi 30 avril 2019

Le marathon L'hiver de force

Ça faisait quelques fois qu’on parlait de L’hiver de force, Nicolas et moi, et chaque fois on se disait qu’on était dus pour le relire, parce qu’on avait oublié des détaux, pis anyway c’est jamais une mauvaise idée de relire Ducharme, à moins que t’angoisses à l’idée que pendant ce temps-là, tu peux pas lire les autres livres que t’as pas lus pantoute. Ça fait qu’on a décidé de le relire en même temps, et même de transformer ça en marathon : premier qui finit gagne un Gagnant à vie — pas forcément gagnant — et la gloire qui vient avec. Nicolas Jodoin vs. Lora Zepam.

Devine qui a gagné???

J'avais le choix entre deux éditions, et la version numérisée par Thieuse qui contient des caractères weird.

Bin non, pas moi. Hey, j’écris pas toujours pour me vanter! Nicolol a gagné, pis en estie à part de ça : il a fini hier, alors que j’étais juste rendue à la moitié. En plus, il a une grippe. Pas un rhume, là. Une grippe genrée, qu’il dit. Pis je vais pas finir le livre aujourd’hui, j’ai encore de la job qui vient de rentrer.

Alors bravo Nifuckolat, tu gagnes le marathon de L’hiver de plotte! (On n’arrête pas de faire des farces plattes, kestuveux. Pis c’est même pas la pire, là.)

Pis moi, là, bin j’ai la confirmation que j’ai toujours pas réussi à réorganiser ma vie pour faire plus de place pour la littérature (lire, écrire, ces shits-là). Pis ça me déprime. C’est comme si j’avais le choix entre être pauvre, anxieuse, agoraphobe et avoir du temps, ou avoir une santé financière et mentale correcte, mais pas avoir une querisse de minute pour moi. (Sauf là. Check, je vole du temps pour écrire ces gnéseries.)

Avant, j’écrivais tout le temps ici (j’aime ça!), un manné je me suis mise à faire des fanzines (j’aime full ça!), et maintenant, j’écris surtout à mes ami·es sur Messenger, dans les bulles de commentaires des documents que je révise, et quand j’ai du temps ou trop d’affaires à mémérer, j’écris un long email à mon ami François Blais. 

Je lisais avant de me coucher, en déjeunant, dans les transports en commun, durant les rides de char, dans la face du monde, en dinant, en soupant, un peu n’importe quand; le reste prenait le bord quand j’avais une lecture captivante. Ce que je vivais était toujours teinté de mes lectures du moment. 

Là, je trouve juste du temps pour des lectures relativement courtes, et tous mes projets qui sont un peu longs sont suspendus ou flottants, j’arrive même plus à les toucher en m’étirant jusqu’au boutte des orteils. J’ai jamais voulu ça. Il va falloir que je sacrifie des choses dans ma vie, et je sais pas encore ce sera quoi. Déjà, j’ai plus Netflix (bonne affaire). Je vais désactiver — encore — Facebook, bien que j’y perds pas mal moins de temps qu’avant. Peut-être que ma vie sociale va écoper. Que mon appart va être encore plus bordélique. Je pense que mes sauvetages d’animaux vont aussi être tassés pour un temps (c’est en train de me ruiner, anyway).


Pour notre prochain marathon — parce que oui, on va en faire d’autres! —, je vais m’arranger pour que ce soit agressivement compétitif entre nous. Watch out, Nicolerette, parce que Lover de force, c’était juste un réchauffement.