mercredi 28 septembre 2011

La deuxième fois où Gaston est venu cogner à ma porte

Je suis chez moi avec Patrick, Patrick qui sait qu’il doit faire attention en restant le plus silencieux possible quand il est chez moi, et on parle sur un ton de voix normal quand ça se met à cogner à ma porte. Bon, kessé que j’ai fait encore? J’ouvre ma porte et, oh! surprise, c’est Gaston. Gaston qui me dit qu’il trouve ça bin l’fonne que je sois pas bruyante comme l’ancien voisin qu’on aurait dit qu’y pèse 400 livres BANG BANG BANG sua tête jour et nuit pis c’est correke tu peux faire ton lavage, là, ça me dérange pas, tant que c’est pas à onze heures du soir j’en ai déjà eu une je te comprends c’est normal tu veux sauver de l’argent prends-la gêne-toi pas si tu veux j’peux t’amener des pads à mettre en tsour pour quand a spine.

[Ma face de rien comprendre pantoute]

Ah? Je pensais que je vous dérangeais?… Parait que non. Que si je continue à faire de la lévitation et à ne pas faire mon lavage à onze heures le soir (!), tute est correke. Gaston a profité de l’occasion pour m’offrir une tévé. C’est gentil mais j’en ai déjà une grosse pis elle sert un peu beaucoup à rien pantoute. (Bah, c’est pas vrai. Je mets des affaires dessur au lieu de les laisser traîner par terre.)

Je regarde Patrick, toujours avec ma face expliquée plus haut, et je me dis que je vais devoir apprendre à vivre avec les humeurs de Gaston. Yé! On aime ça les défis!

dimanche 18 septembre 2011

Mes vacances dins montagnes

Je suis en vacances. Je travaille pas, mais je prends quand même des vacances. Je suis fatiguée d’être fatiguée, écoeurée d’avoir le coeur au bord des lèvres et la tête qui brûle à cause de connexions qui se font mal. J'ai donc suivi Mathieu, Meulie et Vécké dans leur trip de cinq jours à Baie-St-Paul. S'en aller, c'est parfois efficace. (Et je peux dire que ça vaut la peine de rester en bons termes avec son ex-mari parce que c'est Patrick qui s'occupe de Po. Merci Pitrick.)

Aujourd’hui, Vécké voulait aller voir la ferme d’alpagas aux Éboulements. Ça fait déjà plus d’un mois que c’est son animal fétiche depuis qu’elle est passée par hasard devant les « mouton-girafes » pis on était bin d’accord pour prendre un peu de cet enthousiasme. C’était la première fois que je faisais de la route avec mes chicous à moi, alors on a un peu exploré. Mathieu voulait voir La Malbaie de plus près, et en arrivant il a tout de suite été bin impressionné par le terrain de golf. « Oh my golf!! » (Ouh!) « Alpagolf! » (Re-ouh!) Je pense que la beauté du paysage nous a déconcentrés au point de manquer les alpagas. On a cru voir un lama en chemin, mais Vécké a dit que c’était pas ça qu’elle cherchait. On a fait une petite escale au casse-croûte Chez Ginette, où j’ai eu la chance de voir quelques goélands argentés, des algues en formes de moustaches et des bikers sua poffe assis sur la plage en blue jeans. La fleuve était plus beau qu’un laminé de salle de bain en 1991. Meulie était belle de plein de palpitations d’amoureuse. Elle veut maintenant faire un retour en région, c’est son nouveau projet. Coup de foudre pour l’est de Charlevoix. Je la comprends. Mais moi j’ai eu ma dose des régions. J’ai encore besoin de smog pour un moment.
Quand on a vu le centre d’information touristique de La Malbaie, Vickie est sortie du char en courant, avant même que la voiture ne soit immobilisée. Elle est revenue avec l’adresse de la ferme d’alpagas, triomphante. Notre mission avançait.

Y’étaient où, les fucking mouton-girafes? Drette où on avait vu un « lama ». Ah bin ga’donc. On était contents de les trouver! La madame nous a laissé les regarder quelques minutes parce que ça fermait. On a vu un bébé avec plein de pattes trop longues, des alpagas à la vanille, des alpagas au caramel, des alpagas au chocolat, et un alpaga au chocolat noir. Il s’est roulé par terre juste pour nous énarver un peu. Vécké s’est acheté un beau casse en laine d’alpagas. Voir des alpagas, c’est quelque chose. Mais voir Vécké qui voit des alpagas, c’est une grosse chose.

En arrivant à Baie-St-Paul, les femmes sont rentrées à la maison pour cuisiner comme des mamans, puis Mathieu et moi on a continué notre exploration. On a vu l’arbre du boisé du quai, tsé celui qu’on voit sur toutes les photos touristiques de Baie-St-Paul? Bin il était là. On a vu une maison rose Panthère Rose (c’est là que je veux finir mes jours), une épave de bateau qu’on sait pas si c’était L’Acalmie, une coup’ de maison de serial killers, le cimetière qu’a profané Patrick Brisebois, et les nouvelles banlieues laittes de B5P.

Notre journée a été riche en belles choses, mais c’est pas une raison pour que ça s’arrête, et c’est pour ça que Mathieu m’a proposé la chose la plus romantique du monde : « Veux-tu que j’aille chercher mon dédoubleur? »
Aon.
On est donc en train d’écouter de la musique ensemble, chacun avec nos portables, lui qui travaille sur ses projets sérieux, moi qui écris des niaiseries. Je projette de m’endormir sur le divan.

Mais avant, je vais laisser le plaisir à Mathieu de rire de moi parce qu'il trouve que j'ai l'air de Dr Doogie.

samedi 17 septembre 2011

Le mystère de la fenêtre condamnée est résolu

Dans ma salle de bain, la fenêtre a été vissée et la vitre a été peinturée. Impossible de voir, d’aérer ou d’avoir une lueur de lumière naturelle. J’ai demandé au concierge si je pouvais décaper la vitre et utiliser cette fenêtre. « Absolument, fais ce que tu veux avec, Spiderman va pas descendre pis rentrer chez vous! » OK, cool. J’osais pas y toucher, j’avais peur qu’il y ait une raison grave pour laquelle elle a été verrouillée comme ça.
Je prends mon tournevis viril et j’enlève les vis, je pogne ma super pince achetée à la quincaillerie le jour de mon déménagement (« Est plus belle que la mienne! Garde ça, tu vas t’en servir souvent », m’avait dit mon papa) et je décrochis la patente de métal que je sais pas à quoi ça sert à, pis là, SUSPENS, j’ouvre la fenêtre.
Beuh.
Gros mur blanc sale. Je sens même pas le p’tit vent frais que j’attendais. Juste la même ostie d’odeur du couloir de bloc crade d’accumulation de plein d’odeurs de bouffes de linge sale de pieds humides cheveux gras vidanges oubliées pet sauce fumée de pot trop de curry perruches poussiéreuses. J’approche prudemment, debout sur les rebords du bain, je me vois déjà en train de glisser, me péter la tête et m’évanouir et là Mathieu arrive et voit un filet de sang qui coule dans le trou de la baignoire pis des violonistes speedés dans le lavabo mais je me dis non non non c’est pas le moment d’avoir un accident épais parce qu’il y a DES CHOSES À VOIR par cette fenêtre mystérieuse alors je m’approche, et je regarde où ça mène.
[…]
Rien. Même pas de caméra cachée pour me filmer quand je prends ma douche. En bas, je vois une petite fente qui mène je sais pas où, comme une chute à déchets mais ça serait pas une bonne idée de polluer ça. En haut, un toit vitré. OK. C’est juste un puits de lumière, comme on m’avait dit. Mais j’espérais quand même avoir un accès vers l’extérieur, moi! Comme c’est là, Spiderman pourrait même pas venir me voir. Au moins j'ai des bébés araignées de temps en temps.

La fois où Gaston s'est fâché

Mathieu et moi on se préparait à regarder un film gnéseux et je déplaçais quelques boîtes pour arriver à mieux marcher dans mon appart, ça faisait à peine deux semaines que j'y vivais. J'entends cogner. J'ouvre, c'est un monsieur. "Serait-il possible de faire moins de bruit?" Moins de bruit? Je comprenais vraiment pas de quoi il parlait. "Ouin, j'ai comme entendu un BANG."
Ah, un bang! Oui, c'est vrai, je viens d'échapper une boîte. C'était accidentel. Pardon. Bonne soirée.
Oui, j'ai fait ça, moi. Échapper une boite. Une caisse de plastique remplie de vêtements. Échappée à 2 pouces du sol. Je suis affreuse de même, moi. À 21h, en plus. Lapidez-moi tussuite.

"Laisse-toi pas intimider", me dit Mathieu. Trop tard, je suis intimidée, justement. C'était bien lui? Le voisin qui avait pris soin de m'expliquer que les laveuses sont interdites dans l'immeuble? Oui. J'habite au-dessus de, appelons-le Gaston afin de préserver son anonymat, Gaston.
Si tu continues de même, Gaston, c'est dans ta tête que ça va faire bang…
Ouh! Suis-je en train de commencer à avoir des pensées violentes? À peine.

Je suis intimidée, oui, pis je veux pas faire la guerre. Je veux juste avoir la foutue paix. Alors je m'entraîne à faire de la lévitation et ma laveuse prend la poussière.

jeudi 8 septembre 2011

La fois où j'ai failli me faire avoir par Les gags de Juste pour rire, « l’émission de caméra cachée la plus comique de la télé »

Je revenais de la picerie et j’avais croisé sur ma route un des SDF que je vois le plus souvent dans le quartier. « Heille, c’est ma p’tite gothique! » C’est moé, ça, la p’tite gothique. « T’es-tu vraiment gothique? Moé j’dis ça d’même… » Bof. J’sais pas? Disons que je suis une hybride de plein d’affaires et que la gothique fait sûrement partie du cocktail. Bonne journée, gentil monsieur. Mais là, la prochaine personne qui va m’aborder est un peu moins polie que mon hobo. Indice? L’abus de majuscules : « HEILLE MADAME VOUS-POUVEZ-TU M’AIDER? MA BALAYEUSE EST BRISÉE PIS J’SAIS PAS QUOI FAIRE! »


Heille. Me semble que c’est évident que je suis occupée à écouter du Sonic Youth en marchant, mais c’pas grave, je vais voir ce que je peux faire pour toi, fille.


Ta balayeuse? Dans un parc? Dans une vente de garage? Une vente de garage dans un parc? Une rallonge électrique dans une vente de garage dans un parc? On va faire comme si c’était pas étonnant du tout. Bon. Kesse kisse passe avec ta balayeuse? Elle a l’air de fonctionner, au bruit qu’elle crache. « NON MAIS EST BRISÉ PIS J’SAIS PAS C’QU’ELLE A. » Je connais rien aux aspirateurs pis j’ai peur des appareils électriques défectueux alors j’veux pas y toucher et je lui recommande de la débrancher. C’est la première chose à faire, fille. Pis peut-être la seule que je peux te dire de faire. « NON MAIS APPROCHE ICI… »


Écoute bin. J’ai des légumes surgelés dans mon sac, j’peux pas passer la promédie* avec toi pis ta balayeuse brisée que je sais pas comment réparer. « NON MAIS ÇA SERAIT MIEUX SI TU TE PLAÇAIS ICI, COMME ÇA. » Ah, pardon, je suis pas dans le bon angle? C’est vrai que ça serait plate que la caméra me capte de dos pendant que ta fucking balayeuse va me crisser je sais pas quelles cochonneries dans face ou peu importe l’ostie de gag plate qui m’attend.


Afin de préserver son ego de future comédienne, je dis à la fillette que je suis pressée et que je peux rien faire pour elle. J’ai pas eu le temps de faire dix pas qu’une jeune femme m’aborde, calepin à la main, pour me demander si je connais l’émission Les Gags de Juste pour rire. Oui, malheureusement. « On est présentement en tournage… » Bin oui, je me suis bin rendue compte de ça. (Ne pas être sarcastique, ne pas être sarcastique, ne pas être sarcastique…) « Je dois noter le nom des personnes qui ont été filmées, pourriez-vous signer ici svp? » Non, je préfère ne pas passer à la télé. Et vous avez bien vu que c’était pas une bonne shot. « OK, je comprends… mais est-ce que vous pourriez juste écrire votre nom ici? » Écrire mon nom? En lettres attachées, là? Sur votre feuille que je dois surtout pas confondre avec un formulaire d’autorisation de publication? Bonne journée, madame.


Non mais y’en arrive-tu des affaires à Mourial! Pis des fois, y passe proche d’arrive kekchose.



*Bin oui, c’est d’même qu’on m’a appris à parler.