samedi 17 avril 2021

Être une tarte

 Ingrédients :

·  1 1/2 tasse de chapelure graham

·  1/4 tasse de beurre de coco

·  1 boite de garniture pour tarte aux fraises

·  2 boites de lait de coco réfrigéré depuis quelques heures

·  sucre ou sirop d’érable

·  essence de vanille

Mélangez la chapelure graham avec le beurre de coco fondu. Étalez ça dans un moule à tarte et faites cuire ça 6 à 8 minutes à 350. Laissez refroidir.

Fouettez au batteur électrique la partie solide du lait de coco et ajoutez du sucre et de la vanille au gout.

Étalez la garniture aux fraises sur la croute, et recouvrez le tout de crème fouettée. Réfrigérez un petit moment avant de manger.

*

J’aime beaucoup le dessert, mais j’aime pas cuisiner. Les desserts véganes préparés sont relativement rares et assez chers. Si je veux manger du dessert à chaque repas (ou presque), ou bien je me fais un budget dessert (non), ou bien je me force pour cuisiner (ah, crisse). La semaine passée, j’ai refait des carrés aux dattes, mais je les ai cuits trop longtemps. Pas grave, juste à les découper avec un marteau-piqueur, sont super bons pareil.

Hier soir je me suis enfin décidée à faire la tarte de rêve que j’ai en tête depuis des mois. Ça promettait d’être facile parce que ça comporte seulement trois éléments : une croute graham, du stoffe aux fraises et de la crème fouettée. J’avais la farine graham, une canne de garniture aux fraises, et j’avais ce qu’il faut pour faire de la crème fouettée de coco. Fait longtemps que je veux tester ça : tu places une canne de lait de coco au frigo quelques heures, tu l’ouvres, et tu retires seulement la partie solide qui flotte (la crème grasse pour faire du bon menoum de crème fouettée). Suffit de la battre un peu, d’ajouter du sucre au gout, et hop, une belle crème fouettée végétale.

Si j’ai hésité durant des mois avant de faire ce dessert super easy, c’est pas pour rien. Je cumule les mauvaises expériences culinaires, comme la semaine passée quand j’ai voulu me réconforter mais que j’ai fait une soupe IMMONDE. Normal que j’hésite toujours un peu avant d’improviser une nouvelle affaire, hein. Chatte échaudée craint la soupe frette?

Mais hier, c’était le bon moment. Je prépare la croute (super bébé fafa), je sors les cannes et le batteur électrique. Je commence à fouetter le lait de coco. Ça épaissit un peu, mais pas tant. Je goute : c’est pas capotant. J’ajoute alors du sucre en poudre. Je goute : ouf. Ça manque encore de sucre. J’en rajoute, je goute : dégueulasse. Je regarde bien le pot de sucre en poudre : c’est écrit dessus « sucre en poudre » sur un bout de tape, avec ma calligraphie. Je pellète une petite quantité de « sucre en poudre » avec une cuillère, et je goute : dégueulasse.

C’est pas du « sucre en poudre », estie, c’est de la fécule de maïs.

Là, j’étais fru. Encore une gougounerie culinaire. J’ai jeté la crème pleine de fécule parce que, sérieux, même si j’aime pas gaspiller, c’était irrécupérable. La texture poudreuse m’a un peu levé le cœur durant une heure. J’ai rangé la croute au frigo en me disant que je règlerais le problème demain pis j’ai mangé du chocolat pour dessert.

Le lendemain (tantôt), je décide de refaire une crème fouettée. Je sors une canne de lait de coco de marque Cedar, et je fouette la partie solide. Oh, déjà, ça se fouette mieux! J’imagine que cette marque est préférable (je pense que la veille j’avais essayé le lait Haiku). Je goute, ça manque de sucre. Cette fois, j’ajoute du sirop d’érable, sous les conseils de ma maman. Ouais, j’ai ça chez moi. Seul beau souvenir tangible de mon projet de sanctuaire de vaches qui a échoué. Mais c’est un autre sujet.

La crème fouettée était pas pire, alors j’ai vidé la canne de stoffe aux fraises sur la croute, j’ai ajouté la crème fouettée de coco. C’était visuellement appétissant à mes yeux. J’aime l’aspect glacé de la garniture aux fruits, et ça contraste bien avec le blanc cassé. J’avais hâte de mettre ça dans ma bouche.

Je vous montre une photo :

J’ai pas fait suffisamment de crème, idéalement j’aurais pris deux cannes, alors eh.


La pointe, c’est pas full instagrammable, parce que ça sait pas se tenir cette tarte-là :


Note finale : 4/10, je vous la recommande pas. Les saveurs s’agencent pas si bien, c’est trop sucré, ça tombe sul cœur, et je suis pas encore convaincue par la crème fouettée que j’ai faite (je devrai la tester avec d’autres choses). Je vais pas en refaire. Pis j’espère que quelqu’un voudra la finir à ma place parce que j’ai peur de manquer de courage (allo Nicolas!).

Soupe orange coco

[Originalement publié sur mon Patreon le 6 avril 2021]

Meilleure soupe du monde, wow!


Ingrédients :

•  1 canne (796 ml) de tomates broyées

•  1 canne (398 ml) de lait de coco (Rooster c’est bon)

•  3 c à thé poudre de cari

•  1/4 c à thé poudre d’ail

•  1/2 c à thé poudre d’ognon

•  1/4 c à thé poivre moulu

•  1 c à thé curcuma

•  1 pincée piment de Cayenne broyé

•  2 c à thé sel

•  légumes : pois verts, edamames, haricots, courge, etc.

•  un peu de riz

•  2 c. à soupe de sucre

Cuisson : 15 ou 20 minutes? Quand les légumes et le riz sont cuits à votre gout, là.

Encore une recette de Nicolas, qui dit qu’il a juste adapté le tofu au beurre végane de Jean-Philippe en format soupe, mais sans tofu et sans beurre. C’est devenu ma soupe préférée, alors que y’a pas si longtemps j’haïssais la soupe parce que je trouvais ça trop chaud pis trop liquide. On change, han.

Comme toutes les soupes, c’est évidemment meilleur réchauffé. Et les proportions peuvent être modifiées au gout.


TRÈS RÉGALEUX.

mardi 6 avril 2021

La fois que j'ai été accusée de trafic de drogue

J’ai rêvé que je passais en cour pour possession de drogue. J’étais persuadée que c’était un coup monté contre moi, parce que je traine jamais de drogue sur moi, mais j’étais si surprise et dépourvue que je disais candidement : « Mais je prends pas de drogue, demandez à mes ami·es. J’ai même pas réussi à fumer du cannabis médical sur une base régulière. » Apparemment, on avait trouvé de grandes quantités de drogue sur moi, incluant de la cocaïne, alors je me suis fait dire : « Ah, mais peut-être qu’on devrait vous accuser de trafic de drogue, à la place, vu que vous n’en consommez pas personnellement? »

J’étais vraiment dans la marde, et quand je me suis réveillée j’étais un peu contente de pas avoir à trouver de solutions en plus pour un procès pour trafic de drogue, mais j’étais déçue de me réveiller parce que ma vie éveillée me semble pire que ce rêve totalement niaiseux.

J’ai cessé d’essayer d’être heureuse il y a plusieurs années déjà, non pas parce que je suis gothique ou cynique, mais parce que je pense que c’est réellement vain comme objectif. Et assez vague. Je m’imagine pas atteindre un « stade heureux ». Toutes les périodes de ma vie sur lesquelles je rêvasse avec nostalgie étaient assez dégueulasses quand j’y repense et que je suis honnête. Peut-être que ma (la) vie en entier va être dégueulasse, mais avec seulement des petits bouttes gnéseux ou beaux. C’est assez terrifiant quand j’y pense.

*

Jeudi passé, j’ai marché jusqu’à la clinique vétérinaire avec Nicolas et Alex pour aller chercher de la bouffe pour mes chats (et pour donner du ragout à Alex). Sur Saint-Urbain, on a vu deux télés sur le trottoir. Nicolas avait l’air bin impressionné. Il suggérait de les ramasser. Moi, j’étais sure que ces télés-là étaient finies pour se retrouver sur un trottoir sale, avec aucune mention pour nous dire si ça devrait rester là ou se faire adopter.

Mais Nicolas était pas du même avis. Son hypothèse, c’est que si ta télé est brisée, tu la jettes et tu en achètes une autre. Tu laisses donc une (1) télé au bord du chemin. Si y’en a deux (2), c’est pas deux télés qui ont brisé en même temps. C’est autre chose. Genre, quelqu’un qui se débarrasse de tous ses écrans (j’imagine qu’on est trop tard et qu’on a raté les tablettes et les iPhone) parce qu’il est rendu au « stade sans écran » de sa vie.

On a attendu en face de la clinique, le temps que je ramasse ma commande, puis on est repartis et Alex nous a quittés. On est donc repassés devant les télés. Mais Nicolas arrêtait pas d’en parler, alors on a reviré de bord pour aller en chercher une. Nicolas a pris la plus grosse. « C’est super léger ces écrans-là » : devinez qui s’est plaint durant tout le trajet que c’est lourd, ça fait mal, y fait chaud, chu tanné?

Je l’ai aidé à la transporter, on marchait l’un derrière l’autre. On a parié sur l’état de la télé. On avait le temps en masse d’y penser, j’habite à une demi-heure de là quand je marche vite et sans télé géante dans les mains.

En passant devant une cour d’école, des enfants nous ont suivis pour « regarder la télé ». C’est quoi votre émission préférée? — Star Wars! Ils ont pas pu nous suivre longtemps, leur établissement carcéral pour enfants étant entouré de clôtures. Hoooon c’est fini! — Oui, l’émission est finie, à la semaine prochaine! :(

C’est vrai que c’est léger, mais sur deux kilomètres, avec pas de muscles de gym et pas de pogne, c’est toffe. J’ai proposé de marcher plus vite pour arriver plus vite. Nicolas a suggéré qu’on coure. Ouais, courir avec une télé ça serait surement bon pour notre réputation de filous félins.

Rendu à la maison, Nicolas a pas attendu qu’elle sèche pour la nettoyer et l’ouvrir pour checker l’intérieur, et quand il l’a refermée, il a pas remis toutes les vis parce qu’il était « tanné ». Pas grave.

Quand il l’a allumée, on a éclaté de rire. Mais il était lumineux de joie. « Si je l’écoute sans mes lunettes, ça parait pas qu’est brisée. »

Pour updater Alex sur la situation de la télé gratis, je lui envoie cette photo :

Réponse : « Ça fonctionne parfaitement! Le monde jettent leurs choux gras! »

Le lendemain matin, Nicolas m’a réveillée super tôt pour qu’on écoute des archives de Salut bonjour datant de 1991. Jamais à court de surprises. « Les deux Mongrain sont dans la même télé! »


C’est quand même troublant de réaliser que Jean-Luc Mongrain et Guy Mongrain étaient à ce moment-là plus jeunes qu’on l’est aujourd’hui. (Après, j’ai vérifié et ils étaient juste un peu plus vieux que nous. C’est toffe pareil d’évaluer l’âge du monde en 1991.)

19 ans ou 48 ans? Dur à dire.


Il était super tôt, j’étais fatiguée, mais pendant ce bref instant j’ai pensé : en ce moment je suis heureuse. On écoute un Salut bonjour de 1991 au lit sur une télé géante gratis et pas brisée pantoute : chu heureuse.

*

J’ai décidé que ce soir, j’allais m’endormir sur des épisodes de Kaamelott, parce que Modern Family, ça le fait pas.


En 2012, j’étais dans un tel état d’anxiété et de tristesse à cause du cancer de Vickie que j’arrivais plus à m’endormir. Je me souviens que le premier soir après l’annonce de sa maladie, Mathieu et moi on avait laissé jouer des vieux épisodes des Simpson qu’on connait par cœur. Ça aide à faire diversion et à nous apaiser, mais ça nous empêche pas de dormir vu qu’on n’est pas accrochés à l’intrigue. C’est du connu, c’est rassurant. J’avais réécouté tous les Kaamelott à cette époque (y compris la dernière saison pénible), et neuf ans plus tard, j’y retourne. On change pas. Peut-être que ça va teinter mes rêves? J’espère que non, parce que l’idée de vivre au Moyen-Âge me stresse, c’est pour ça que j’ai jamais voulu expérimenter Bicolline. Mais j’espère que oui, parce que toute est plate.