vendredi 29 mai 2020

L'arenier géante


Allo madame, c’était nice de prendre ma douche avec vous, même si ça SAISIT UN PEU. Faites attention parce que vous avez beau être géante, vous pouvez quand même passer par le drain. Je pense. 

Quand je l’ai vue, elle a quitté la douche pour aller se réfugier dans un cadre de porte. J’ai préféré la sortir dehors parce que les épeires diadèmes (Araneus diadematus) vivent habituellement pas dans les maisons. Là, peut-être que j’ai pas rapport de penser ça, mais je me dis que ses chances d’attraper des proies dans sa belle grande toile sont surement plus élevées dehors qu’à l’intérieur, vu que je vois pas beaucoup d’insectes volants dans le condo. Et si Whitney et Démon la voient, elle risque pas de s’en sortir vivante.

Je l’ai capturée avec une gourde en la poussant vers l’intérieur à l’aide d’une carte postale. Ça m’arrive pas souvent d’attraper des araignées de cette taille, alors j’étais un peu énarvée, ça fait que j’ai écrit à Chantal.

La veille, elle me parlait de l’araignée qui vit maintenant avec elle. « J’ai pas peur. Elle est petite, mais c’est beaucoup mieux qu’avant. Je la vois se promener et je panique pas. J’espère juste qu’elle ne tombe pas sur ma tête. » J’étais full fière d’elle! Je suis bien placée pour savoir ce que ça demande de surmonter une phobie. Pis là, elle m’a dit que je l’avais beaucoup aidée avec ça, grâce à mon fanzine et nos discussions sur le sujet, et j’étais full émue. J’aurais dû la rassurer et lui dire que les araignées cherchent pas à nous grimper dessus pour le fonne ni à nous tomber sur la tête. Elles sont assez agiles pour rester au plafond.

Après avoir expulsé l’épeire, donc, j’ai écrit à Chantal pour lui raconter tout ça. Je lui ai dit qu’avant, j’aurais jamais pu faire une affaire comme ça, attraper une arenier géante moi-même et la mettre dehors. En plus, je suis sortie À MOITIÉ TOUNUE DINS ARENIERS, parce qu’il y en a plein plein sur le balcon. J’ai dit Chantal, je te dis pas ça juste pour me vanter, mais pour te donner de l’espoir. C’est un travail de plusieurs années, et il est pas fini. On lâche pas.


PS : Estie! Je venais de finir d’écrire ça pis une autre épeire est descendue du plafond drette devant moi. Évidemment, fallait qu’elle se comporte comme un cliché d’araignée qui fait peur aux phobiques. Pis moi qui pensais vivre dans un condo tout lisse tout propre inhabité. C’est en train de devenir la caverne des Fraggles, des murs grouillants de petites créatures mi-adorables, mi-épeurantes. Je vous le dis, ici les murs sont plus vivants que moi.


jeudi 28 mai 2020

La fête triste

C’est bizarre d’être seule chez ma sœur. D’habitude quand je viens ici c’est pour des réunions de famille, comme la dernière fois c’était pour la fête de mon neveu en novembre, et comme la mienne tombe une semaine plus tard, et celle du fils de mon nouveau beau-frère est entre les deux, on avait souligné trois anniversaires d’un coup. Ma sœur avait mis des guirlandes noires au plafond — très gothique — et elle ne les a toujours pas ôtées. 

La fois d’avant, c’était pour la fête des Mères de l’an dernier. Ma sœur, son mari et notre autre sœur étaient là, et je leur avais présenté ma Rita. On avait fait un FaceTime avec nos parents. Aujourd’hui, je suis seule avec mes chats, dans le même condo, mes sœurs ne sont pas là, je ne suis plus avec Rita, et c’est sur FaceTime que j’arrive encore à voir mes ami·es. J’appelle ma mère de temps en temps pour prendre des nouvelles d’elle et de mon père, et je lui parle pas de ma petite dépression. C’est mon rôle de fille de l’épargner de mes petits bobos. Elle a 70 ans, elle connait ça les petits bobos. 

Okay, non. C’est pas juste par altruisme que je lui parle pas de mes petits bobos. L’affaire, c’est que ma mère c’est une grande optimiste. Elle est très pensée positive, très y’a rien qui arrive pour rien. Moi, la pensée positive, ça me rend malade. Et comme on s’entend que c’est important de prendre soin de sa santé en tout temps, encore plus en ce moment, je fais ce qui est bon pour moi. J’essaie.

Cette semaine, j’ai recommencé mes exercices. Abandonnés depuis un mois, quand j’ai commencé à faire mes boites, parce que pas une minute à perdre. Montréal-Varennes, c’était mon 12e déménagement, et ce fut de loin le plus stressant. J’ai pas arrêté de me plaindre que j’étais une boule de stress. J’arrivais plus à manger des repas. J’étais en mode colibri : mille minidoses de sucre par jour, s’activer à grande vitesse, être fâchée, 100 % pur stress, etc. Une chance que je trouvais des affaires drôles en empaquetant sinon je me serais fait chier en crisse. Par exemple, je me félicite de pas avoir encaissé ce chèque de 1 $ de François Blais parce que ça m’a fait rire en estie de revoir ça. Pourquoi il m’a fait un chèque d’une piasse? On s’en rappelle même pas. J’ai aussi trouvé une boite remplie de souvenirs de Vickie. De Po. Des bouts de battes glow-in-the-dark. Des photos dont j’avais oublié l’existence.

Bizarre de voir mon appart se défaire tranquillement après l’avoir habité durant toutes ces années. Voici la pièce où Po est morte. Voici l’endroit précis où j’étais quand j’ai appris que Vickie allait mourir. Une histoire d’amour s’est terminée ici, et plus tard une autre a commencé. Puis s’est terminée également. J’ai dégueulé une fois dans ce lavabo; très petit renvou de gastro. Dulude a renversé sa bière en s’endormant dans le lit de Ringuette qui était juste là où se trouve ma lampe rococo que Robin a volée dans un entrepôt avec son chum de brosse. Et j’ai regardé le défi clémentines avec Doune drette là. Je suis triste, je deviendrai pas la vieille sorcière de la ruelle Garnier.

Oui, j’ai beaucoup râlé que j’étais stressée, mais j’ai des ami·es en or (massif). La semaine précédant mon déménagement, Martin m’a apporté des BD, un repas et un masque. Thieuse est allé chercher des boites avec moi. Alexandre m’a lifté et accompagnée à l’entrepôt pour signer le contrat et il a conduit le truck le jour du déménagement.

J’appréhendais beaucoup ce jour-là, d’ailleurs. J’avais peur de m’écrouler de stress et d’épuisement et de tristesse. Fallait pas que ça arrive à ce moment-là. Après, okay. Pas pendant. Le colibri devait continuer de se faire aller.

Je me suis pas écroulée. En plus d’Alexandre et Mathieu, Claudine, Gab, Régis et Emmanuelle étaient là avec leurs muscles et leur amour. Mes ami·es m’ont aidée et m’ont fait rire. Claudine a même pris la peine de gérer la pile de choses que je donnais. Elle a tout classé et affiché sur un bazar, et à la fin, il restait juste mes sandales de gothique et un vieux drap dégueux. 

Après avoir stocké tous mes meubles et mes boites dans l’entrepôt, il restait la dernière étape : me rendre à Varennes avec les chats et mes effets personnels. Thieuse m’a aidée à remplir la Communauto. Je pensais même pas qu’on pouvait remplir un char à ce point-là. Pis l’estie, il avait encore l’énergie pour dire des gnéseries. Je cite de mémoire :
— Peut-être qu’à manné ça va être tellement normal de sortir dehors avec un masque qu’on va être gêné si notre masque tombe. Nos nez, ça va devenir des pénis de face.
— Okay, pis comment on va appeler les pénis d’origine?
— Des pénis de cul.

Le déménagement avait commencé vers midi, et Thieuse m’a laissée à Varennes à 20 h. Les chats sont restés sous le divan durant 4 ou 5 heures. Je leur ai dit c’est cool, on est en sécurité ici, y’a pas de danger. J’ai commencé à dépoffer un peu. Eux aussi. 

C’est tranquille, ici. J’entends jamais de bébé, on dirait que l’immeuble est inhabité. Je pense que ça me fait du bien, même si je suis pas habituée à cette vibe-là. Et peut-être que ça amplifie mon sentiment d’isolement. Je m’ennuie pas du monde en général, mais mes ami·es me manquent beaucoup.

Les guirlandes au plafond, c’est toujours un peu bizarre quand je pogne un coup de déprime solide. Je suis dans un party abandonné que tout le monde trouvait plate.

lundi 25 mai 2020

La fois où Whitney a disparu

Hier, Whitney m’a fait le pire coup. Elle s’est enfuie dehors, la maudite. 

Je me préparais à sortir pour aller marcher, et y’avait juste Frédéric-Démon qui me tournait autour. Pas de Whitney en vue, c’est louche. Je fais le tour des pièces, l’anxiété monte, et rendue dans la chambre, je vais voir la porte patio que j’avais ouverte de deux pouces parce que le moustiquaire est brisé : Whitney a réussi à tasser la lourde porte. Fuck! 

Là, je me vois déjà en train d’imprimer des avis de disparition et de cogner à toutes les portes de toutes les esties de maisons de cette estie de ville, mais je me dis, nonon, est surement pas loin, ça fait pas longtemps qu’elle est sortie dehors. Je pogne le sac de croquettes de Star et Scarlet — les chattes de mon beau-frère viennent passer des fins de semaine ici, alors elles ont des choses à elles que j’ai dû cacher, mais mes deux ratons laveurs ont réussi à ouvrir un pouf (!) pour trouver et défoncer leur sac de bouffe — et je sors sur le balcon en l’appelant. « Whitney? Ma chatte? » Je l’entends.

Je suis si heureuse d’avoir ce lien avec mes chats qui fait en sorte qu’on peut se parler. Je connais leurs tons de voix, je sais quand ils miaulent d’ennui, de faim, de peur, d’inquiétude, de colère, je sais quand c’est un appel au jeu ou une alerte prévomi. Sa réponse, c’était son petit miaulement mi-inquiet mi-excité qu’elle pousse chaque fois qu’elle se retrouve dehors. Mais cette fois, c’est un environnement entièrement inconnu pour elle. 

Elle se trouve dans l’escalier en colimaçon, à l’étage du dessous. Mon stress baisse d’un cran. Je cours jamais après mes chats quand ils sont dehors. Je reste relaxe, rassurante. Anyway, inutile de courir, sont plus rapides et agiles que moi. 

« Viens ma chatte, reste pas là, voyons. » Je brasse le sac de croquettes. Elle me regarde et miaule. Semble vouloir remonter. La spirale d’escaliers et le stress ont dû la désorienter, elle passe à travers les barreaux de l’escalier pour se rendre sur le rebord du balcon de la voisine. Oh shit. C’est étroit. Du genre pas assez large pour lui permettre de faire demi-tour. Elle recule, me regarde, regarde l’escalier, miaule. On est au troisième étage, faut pas qu’elle tombe.

Je pense qu’à ce moment-là, je lui ai dit « ça va aller, ma fille ». ÇA VA BIEN ALLER. Eh boy. Je me gosse tellement.

Whitney peut pas sauter à reculons pour revenir dans l’escalier, alors elle saute par-dessus la barrière du balcon. Là, je sais pas si c’est parce que tous les condos de l’immeuble sont identiques ou si c’est parce que c’était une porte, mais Whitney décide d’entrer chez la voisine. Sauf que.

Elle lâche son gros miaulement de chatte fru qui vient de voir un autre chat. Oups. Je m’approche et je vois un beau chat rond de l’autre côté du moustiquaire, qui regarde Whitney, l’air de dire « hey, what’s up? », tandis qu’elle poffe et crie encore plus fort. 

La voisine arrive — on s’est jamais vues, on se connait pas pantoute — pour voir c’est quoi ce bordel et sort sur son balcon. Pendant que je me confonds en excuses tout en me présentant maladroitement, Whitney entreprend d’escalader le moustiquaire, toujours aussi poffée, en miaulant fort. Je le sais qu’elle a peur. Ma pauvre chérie. 

C’est cave, mais à cause de la distanciation sociale, je suis pas sure jusqu’où je peux m’approcher, je veux pas entrer dans la bulle de la voisine. Ça fait quand même des semaines que je la sens la vibe de méfiance de tout le monde, et le bloc entier a l’air sérieusement confiné, ici y’a personne qui fait des partys de contagion pis j’ai même un voisin qui hésitera pas à appeler la police s’il voit des visiteur·ses entrer dans le bloc. La voisine me dit « tu peux venir la prendre », alors je cueille ma chatte au top de la porte, elle se cramponne à mon épaule (ouch), les yeux ronds comme des billes, le petit cœur qui débat, et tandis que je suis tellement, tellement désolée, elle a réussi à ouvrir la porte et n’a pas l’habitude d’être dehors, elle est juste terrifiée, je m’excuse de vous déranger, je vais remplacer votre moustiquaire sans problème, j’espère que votre chat a pas trop eu peur, la dame me jase ça, alors je dis un instant je vais juste aller porter Whitney, j’ai trop peur de la perdre, je reviens tout de suite.

Whitney essaye pas de fuir, elle rentre directement, et par la bonne porte. OMG. Câlisse que j’ai eu peur. 

Je redescends pour m’excuser encore et faire un peu connaissance avec ma nouvelle voisine. On a finalement jasé un bon 10-15 minutes, de nos chats vivants et morts, de la marmotte qui habite dans la cour, de Varennes, elle m’a aussi dit par où passer pour prendre un raccourci vers l’épicerie, et que non elle ne m’entend pas et que je la dérange pas pantoute, et ça aussi ça a fait baisser mon stress d’une coche. 

Je suis remontée, j’ai bien fermé la porte patio que j’ai pas l’intention de rouvrir. J’ai pris une poignée de croquettes et j’en ai donné à ma fugueuse qui était encore énervée par son aventure, pis à son frère itou parce que c’est important d’être équitable. J’ai fini par aller marcher — ça aussi ça aide à me calmer les nerfs —, pis j’ai passé le reste de la soirée à flatter Whitney, à lui dire à quel point je l’aime et qu’elle est la pire chatte du monde et que j’ai eu gros gros peur, à jouer avec elle, à la laisser me licher le front, à la flatter encore. Pis à son frère aussi, parce que je suis équitable. 

Ce soir, Whitney et Frédéric-Démon sont couché·es au pied du lit, ils sentent bon et je leur dis qu’ils sentent bon. Les chats disparus c’est une tragédie pis je veux jamais vivre ça.

S’étaler sur le sol après le gros stress.

jeudi 21 mai 2020

Ma nouvelle vie en banlieue

Ça fait plus deux semaines que je suis à Varennes. Je dirais pas que j’habite ici; je vis ici. J’occupe le condo de ma sœur, dans un village de condos, pis mes chats se sont adaptés plus vite que moi. Sans surprise, la vie est plate ici, mais le condo est crissement confortable. C’est grand, le lit me donne même pas mal au dos, c’est super bien insonorisé, les chats prennent des bains de soleil et galopent comme des pouliches au printemps pis je les trouve si beaux à voir, on peut prendre l’air sur le balcon, j’ai une laveuse et une SÉCHEUSE, un lave-vaisselle, pis OMG OMG OMG : un BAIN.

Je me suis demandé s’il y avait une limite hebdomadaire au nombre de bains que je pouvais prendre, pis j’ai décidé que j’avais le droit d’en prendre un par jour parce que j’ai pas d’esties de limites. Bref, je suis encabanée dans un lieu douillet à l’intérieur.

Dehors, tout est plate, mais tout ce que j’aime de Montréal m’est inaccessible, ça fait que je me suis dit que ça changerait rien de faire mon confinement ici, le temps de trouver un appart à Montréal. C’est pas tout à fait vrai. À Montréal, j’avais encore l’option de marcher avec des ami·es à distance.

Doune est pas loin d’ici, mais le confinement nous a comme défusionné·es. On s’est vu·es juste une fois, à deux mètres de distance et avec nos masques, et la plupart du temps on garde 2 km de distance.

J’essaie d’aller marcher chaque jour, mais j’ai pas encore pogné de routine. Je sais pas où aller. L’autre soir, je me disais que si je regarde à terre en marchant, je vais oublier que je suis à Varennes pis ça va être exactement comme si je marchais à Montréal. Sauf qu’à Montréal il y a des trottoirs dans pas mal toutes les rues, me semble. Qui sont mieux éclairées, me semble. Ma mère s’inquiète quand je marche seule le soir sur le Plateau Mont-Royal. Elle devrait voir Varennes le soir. Ici, t’as l’avantage de pas croiser d’autres piétons, alors c’est super rassurant pour la santé. Mais si tu croises un piéton, c’est genre Ted Bundy. Ou des ados bullies (fait vécu).

C’est plate, mais j’ai quand même de l’expérience en villes plates, j’ai déjà vécu à Baie-Saint-Paul, à Saint-Urbain, à Beauport, pis même à Québec. Not impressed. Juste un peu depressed. 

Alexandre est venu me visiter. Il faisait de la route dans son char de préretraité, et après sa tournée il a fait un arrêt dans mon stationnement. On a exploré ensemble le vieux Varennes, pis on est aussi allé·es chercher deux 40 lb de granules de bois à la quincaillerie. C’est la meilleure litière à chat — et la plus économique. Très contente de pouvoir maintenir cette habitude. On a aussi fait connaissance avec le village des restaurants. C’était beau. On n’a pas arrêté de triper. On a même vu un manoir gothique qui m’irait bien; je le mérite.

Oh, j’ai aussi reçu mon tout premier courrier de Varennes! Iris m’a envoyé une full belle lettre, avec les plus beaux timbres de bibittes, une photo d’elle, et des chiens amis en origami. Je les ai mis sur le frigo, à côté de mon poster de Pèse su play pis meurs. J’étais émue. *_*

La semaine passée j’ai voulu teindre mes cheveux bleu foncé, mais c’est sorti comme pouliche mauve et bleu. Il y a beaucoup de pouliches chez ma sœur. J’imagine que c’est une façon de m’adapter à mon nouvel environnement. C’est beau mais je suis pas tant dans un mood pastel. Mais bon, je vais m’y faire, han. Après tout, je suis pas tant dans un mood pandémie non plus. 

Parlant de pandémie, j’ai pogné un virus on dirait. C’est pas inquiétant, mes symptômes sont super légers, mais j’ai quand même appelé à la ligne d’info pour savoir si je devais et où je pourrais me faire tester pour la COVID-19, me disant que si je suis positive, les ami·es qui m’ont aidée à déménager auraient intérêt à être au courant. L’infirmière m’a fait remplir le questionnaire habituel, pis elle m’a donné un rendez-vous le lendemain, à Longueuil. Quand j’ai vu que ça me couterait 80 $ de taxi pour aller me faire tester dans un hôpital contaminé, j’ai annulé mon rendez-vous. Je vais m’isoler pour encore un boute, et j’espère fort qu’on sera pas trop nombreux·ses à garder des séquelles permanentes de tout ça.