mardi 26 novembre 2013

Quest au Salon du livre de Mourial

Samedi soir, j'ai reçu un drink par la tête — ça m'arrive, des fois, et je sais jamais d'où ça vient —, c'était un peu collant, je sais pas ce que c’était, et j’ai dansé juste assez pour suer (ça aussi ça m'arrive, de suer, mais pas souvent). Avant de me coucher, je me suis pas lavée, ça me tentait pas. Ni en me levant dimanche. J’ai eu une pensée pour Ed : tant qu’à aller au Salon du livre, aussi bien aller puer du batte au Salon du livre.



J’avais rendez-vous à 14 heures avec Darnziak à Place Bonaventure. J’ai donc mis mon cadran pour être sûre d’avoir le temps de passer chez Sophie Sucrée, parce que je m’étais promis d’offrir des pâtisseries végétaliennes à François vu qu’il y a rien du genre à Québec-Vule. Heille, j’étais pas mal énarvée : j’allais rencontrer François Blais en personne pour la première fois! Hiiiiii! Hon, il va-tu trouver que je pue? Bah, il va penser que c’est toute la foule humaine qui pue…

J’ai atteint le lieu de rendez-vous un peu vague à l’heure. Ça m’arrive de pas être en retard, et à chaque fois je suis un peu fière. Darnziak m’a vite repérée, il venait d’acheter son billet. J’ai texté Catherine pour qu’elle vienne me prêter sa passe d’exposant, question que je puisse entrer gratis. Payer huit piasses pour aller acheter des affaires dans un gros magasin qui fait même pas de solde, c’est un peu inacceptable pour le Séraphin en moi. J’ai même décidé de traîner mon gros manteau partout juste pour éviter de payer le vestiaire.

On entre. Premier niveau : des enfants. Beaucoup d’enfants. Pire que les enfants : des auteurs déguisés pour attirer les enfants à leur table. J’incite Darnziak à courir jusqu’au deuxième niveau, parce que je veux pas pogner la gastro, pis je veux pas prendre le risque de peut-être tomber sur une mascotte. J’ai peur des mascottes.

Ça sent toujours un peu drôle au SLM

Deuxième niveau : les stands sont numérotés. Bon. Je me souviens que le stand du Quartanier est au numéro 100, pis l’Instant même est juste à côté. Darnziak prend la map, mais moi je décide d’y aller à l’instinct. Yé pas sûr de ma décision. Il a raison, je me fourre pis je nous emmène n’importe où.

— Ça monte ou ça descend? Je comprends pas la numérotation.
— On devrait regarder le plan.
— Ouais, mais on pourrait aussi aller par là.

Non, je comprends pas plus la numérotation des stands. Oh! On trouve Iris!



On a enfin une piste! Mais c’est vraiment toffe de se déplacer, on essaie de faire du slalom parmi les humanoïdes qui nous entourent. On sait que notre quête sera pas facile, que beaucoup d’ennemis se trouvent sur notre chemin.

— C’est qui nos ennemis?
— Bin… Tute ce monde-là.
— Ah! Bin oui. Regarde, je pense que c’est Mathieu Bock-Côté.
— Vite, vite, COURS!… À moins qu’on aille lui lire le poème de Mathieurseno?
— Je pense qu’il le connaît…
— Ouin, t’as bin raison

Alors qu’on se dirige droit vers notre but, apparaissent dans mon champ de vision Nique et Maïté.

— NIQUE!
— Ça fait trois fois que je dis ton nom! Tu me fixais sans me voir!

Hum. Moi qui croyais que tous mes sens étaient en alerte. Je me cale une tite shot de jus de dragon. MP recovered. Je savais qu’elles seraient au Salon du livre, Nique avait fait un Bitstrips juste avant de partir. Je m’étais dit que j’allais la texter sur place pour la retrouver facilement; je suis une caller, après tout.

Les filles savent où se trouve le Blais, elles sont allées le voir juste avant. À nous quatre, on traverse la foule sans trop de dommages.



Nique et Maïté nous laissent dans la zone Dimedia. Nos chemins doivent se séparer temporairement, elles ont d’autres missions à accomplir.

C’est Darnziak qui spotte l’Instant même. On s’approche de la table, et on se trouve face à celui qu’on est venus voir.

Première constatation : François Blais n’est pas terrorisé comme un chevreuil qui se fait flasher des phares dans face. Il se débrouille même assez bien avec les humains qui viennent lui parler. OK, il est clairement pas dans son élément, je suis sûre qu’il aimerait mieux être dans son salon en train de regarder une reprise des Olympique avec sa soeur, mais je suis sûre qu’à peu près personne s’en rend compte. C’est une première rencontre officielle, mais c’est pas exactement ça. Tsé, on se connaît déjà. Il est pareil comme dans ses emails, et se voir en personne, c’est comme continuer nos emails mais en temps réel, pis avec nos faces animées.

On a jasé un boutte, il nous a montré la lettre de fan qu’il avait reçue, je lui ai offert les pâtisseries végé et un t-shirt l’Ostie d’Po édition spéciale pour ma belle brume, pis il a un peu sautillé quand je lui ai dit que j’avais des potins. Darnziak a dit faut pas trop potiner ici, on sait jamais qui c’est qui peut nous entendre. Hon. C’est vrai. Par chance, on n’a pas de méchancetés à dire. Juste des affaires comme : tsé le party que t’as manqué hier? Bin le meilleur boutte, c’est quand l’Écrou — Larouche et Bessette — ont sauté partout sur Killing In the Name, pis y paraît qu’à la fin, à la toute fin, bin Bertrand Laverdure était encore conscient. Des affaires de même.

François Blais n'avait pas peur parce qu'il portait son armure

On abandonne Frank avec le reste du monde pis on va voir Alexie pendant qu’elle est encore là. J’ai pas prévu de budget pour acheter des livres — toi, ça t’arrive-tu d’aller au salon du livre sans penser acheter des livres? — mais je refuse de repartir sans Royauté, le bébé livre d’Alexie qui vient de sortir au Quartanier, dans la superbe série Nova. OK, je suis pauvre, mais grâce à un item magique (la carte d’exposant de Catherine), je peux profiter d’un pas pire rabais. Bon, sur un livre de 9,00$, ça fait pas une super escompte, mais ça me fait plaisir parce que j’ai l’impression d’être cheap jusqu’au bout.

— Je suis désolée.
— Pour?…
— Pour ta vaginite.
— Ah! Euh. Eh, he he he. Je pense que je suis mal à l’aise.

Woupelaye. La caissière a vu mon macaron des Préliminettes. Je retourne au stand du Quartanier, Alexie me fait une dédicace que je lirai avant de quitter le salon, tutémue. Samuel Archibald est aussi en dédicace. Il tient sur ses genoux son adorable fillette qui lui dit à l’oreille que je ressemble à la Monster High Chloe. J’apprendrai plus tard que c’est une princesse égyptienne de 5 843 ans qui a un cobra comme animal de compagnie (il s’appelle Hissette). Je cherche Darnziak. On m’apprend qu’il est allé payer ses livres à la caisse

Je vais saluer Frank avant son départ. Nique et Maïté sont là, elles vont le guider jusqu’au métro. Darnziak ne pourra pas dire babaille à notre Blais, il est en train d’acheter le Quartanier au complet. Je niaise pas. Je pense qu’il a l’arc-en-ciel au complet dans l’une de ses huit bibliothèques. C’est pas pour rien que son plancher est croche.

On dit babaille à nos amis du Quartanier, pis on court chercher le stand de l’Écrou. On est encore tout fourrés dans les osseties de numéro de marde du crisme. Nique m’appelle. Elle a une map, et pendant qu’elle m’explique où aller, Darnziak aperçoit le numéro de l’Écrou. Tout est bon à l’Écrou. Les livres, les poètes, les éditeurs. Fredoune a gagné un prix de l’Alliance québécoise des éditeurs indépendants pour Volière. « On est tellement indépendants qu’on fait même pas partie de l’Alliance des éditeurs indépendants. » Larouche nous raconte ensuite comment Fredoune s’est débrouillé quand il a dû parler de son livre en public. On rit un coup. Mais on est surtout bin fiers de lui.

Les éditeurs de l'Écrou sont fiers de leur bebé

Nique et Maïté nous rejoignent. Je dis que ce serait temps que je rende à Catherine son précieux laisser-passer. Il faut qu’elle revienne le lendemain. Elle est au salon du début à la fin. On se plaindra pas trop de nos trois heures à souffrir de la foule et de l’air sec. Darnziak dit que ses yeux brûlent. « Je veux pas avoir de chalazion! » Bin non, tu capotes. C’est l’air sec normal du Salon du livre. Tu vas t’en remettre.




On trouve le stand de Catherine. Elle est pas là. Partie se chercher une potion magique pour toffer sa journée. On s’écroule sur un banc pis on placote jusqu’à son arrivée.

On a trouvé des livres pour Frédéric Dumont

Je suis satisfaite de ma journée. Je suis allée dans un endroit désagréable pour voir mes amis. J’hésiterai pas à y retourner l’année prochaine. Mais je paye pas une ossetie de cenne pour entrer là. D’autant plus que j’ai même pas vu Ricardo. Tsé.



Il fait frette, il vente, il vente tellement que j’ai du mal à marcher en ligne droite. J’ai pas envie de marcher, j’ai pas mon casse de pouel. Fuck it, je me calle un chocobo. Babaille.