jeudi 24 avril 2014

Po n'est pas sûre d'aimer ses nouvelles colocs

Après avoir réfléchi longuement, j’en suis venue à la conclusion que les seuls animaux que je pourrais adopter sans faire chier Po, c’était des petits rongeurs. J’ai craqué pour deux jeunes rates que je suis allée chercher hier chez un couple qui déménage à l’autre bout du pays. Faire voyager des rats par avion, c’est compliqué. Ils voulaient s’assurer que leurs rates ne serviraient pas de snack à serpent, qu’elles seraient entre bonnes mains. Normal. Ma Po, elle est pas du tout chasseuse. Juste pour te donner une idée, elle essaie même pas d’attraper le most wanted petit point rouge. Pis elle a déjà eu un peur d’un bébé lapin nain qu’on gardait. Bref, je me disais qu’elle se sentirait pas envahie par des p’tites rates, qu’elle serait plutôt indifférente. Eh boy.

Le premier contact s’est pas super bien passé. J’ai honte. J’ai vraiment agi comme une débutante. Dès mon arrivée au Manoir deluxe, Ringuette a voulu prendre les rates et jouer avec. Il les a mises sur son lit, elles ont commencé à explorer les environ, tout allait bien. Mais Po. Ses yeux de hibou. Sa face de non-non-non-non-non-non. Non. Elle part se cacher sous le lit de Ringuette. Bin voyons, Po! Des rates, tsé! J’ai donc usé de mon autorité parentale et dit à Ringuette que les rates feraient mieux de rester dans leur cage un moment, le temps de se remettre de leurs émotions. Elles venaient de déménager, après tout. Je voulais aussi que Po s'adapte à leur présence en douceur. Pis moi, bin, fallait que je soupe, pis que je travaille un peu.

Je m’installe sur mon lit avec mon portable, Po vient se coucher à mes côtés. Je commence à réviser mon document… Et là, Ringuette arrive avec Christina. OK, ouais, faudrait d’abord que je t’explique l’origine de leurs noms. Avant de les adopter, je me disais que j’aurais du fonne à leur trouver des noms gnéseux. Que mes amis allaient sûrement m’en proposer plein. Mais quand l’un des deux gardiens m’a présenté ses deux adorables créatures, il m’a offert de prendre l’agouti dans mes mains. « This is Britney. » Britney? « And this is Christina. » OH WOW. Il riait, semi-gêné, et m’a dit que je pouvais bien sûr les rebaptiser. Heille, wo! Jamais! C’est parfait comme ça! En plus, Pascale Bérubé va tripper. Le gars m’a aussi expliqué que Christina était la dominante, que je devais m’attendre à les voir et les entendre se chamailler un peu, et même que Britney se faisait voler sa bouffe et c’était la raison pour laquelle il y a une différence de poids entre les deux. Je peux te dire que j’ai assez vite constaté de mes yeux que Christina est un peu bitch, et que Britney prend son trou quand il y a un conflit. Bref, je disais que Ringuette s'est présenté dans ma chambre avec Christina pendant que Po relaxait avec moi. J’aurais pas dû le laisser faire. Je savais que Po devait s’adapter à leur présence, que c’était pas en les mettant ensemble sur mon lit que la rencontre serait la plus appropriée. Mais j’ai cédé à cause de la quioutitude de Christina. Et on m’avait dit que les rates étaient habituées aux autres animaux — elles vivaient avec une chatte — alors ça me rassurait. Ringuette dépose la rate sur mon lit, et j’en profite pour essayer de faire des photos. C’est pas facile, ça bouge vite ce p’tit paquet de nerfs. Po reste couchée, figée. Yeux de hibou. Christina s’approche d’elle, la sent, repart. Elle revient la voir, repart. Puis, elle a fait un move de trop pour madame Po. Elle lui a touché. Oups. Là, je sais pas si Po a senti les petites griffes de Christina ou si celle-ci l’a tâtée avec ses dents, mais Po s’est relevée en crachant comme si la rate allait la bouffer. Puis, elle est partie se cacher sous un meuble. Ah crisse. C’est exactement ce que je voulais éviter. Un premier contact traumatisant.

J’ai placé l’énorme cage dans un coin de ma chambre, Po a passé une partie de la nuit avec moi. Elle regarde toujours les rates avec suspicion, elle se tient loin. Mais elle n’est pas terrorisée. Ça va aller. N’empêche que je me sens mal. Ma vieille picouille… Je pensais qu’elle s’en foutrait, des rates. Grosse moumoune. Mais bon, j’ai ma leçon.


Consolation : Po m’aime encore. Fiou.

Les deux terreurs, Britney et Christina

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