lundi 29 avril 2013

La fois où on a vu le vrai Shawn Cotton


Je voulais me lever tôt pour arriver à l’heure à la première partie de pétanque de la saison, mais j’ai échoué. Quinze heures? Heille wo. Je me suis levée à cette heure-là, mardi dernier. En faisant un effort. Mais j’ai encore mal dormi — en plus j’ai rêvé que Jeff Fillion me poursuivait en pleurant parce que je refusais ses avances, il disait que j’étais la femme de sa vie — et Po a bien essayé de me réveiller tôt, mais j’ai pas pu me lever pour autant. Et maintenant, quand je me recouvre entièrement avec mes draps pour l’empêcher de me taponner la face, elle grimpe sur ma tête. L’ossetie. En ronronnant très fort. Je peux pas me fâcher contre Po, c’est juste pas possible. Aon, Po.

Après avoir nourri et lavé mon corps, je l’ai traîné jusqu’au parc, où mes amis jouaient. Choukri m’a fait des grands signes pour attirer mon attention, question que je me perde pas dans la foule dense (première journée d’été de l’année, ça attire les humains, ça!). Le gros Morin aka Darnziak était là, lendemain de brosse. J’ai dit moi aussi je suis lendemain de brosse, même si j’ai pas bu hier. Nous on n’a pas joué du tout à la pétanque. Ça va être mon troisième été dans cette ligue, et j’ai encore jamais joué. Ça va venir. Aujourd’hui, Darnziak pis moi on était trop zombies pour faire autre chose que rester assis et parler un peu. Bertrand avait des belles lunettes soleil. Il était « habillé en Léa ». Pis Léa, bin, elle était habillée… en Léa. Même avec une casquette de su Reitmans, elle a l'air de Léa. J’avais apporté mes flamants roses pour les photographier au parc. C’est pour Vickie. Je lui envoie un flamant rose par jour. Un manné elle va nager dans une mer rose.


Ce fut leur première sortie. Léa a beaucoup joué avec celui à droite.

Après, on est allés mater les chiens au parc à chiens. On a vu un chien qui s'appelle Milou. J'ai déjà vu pires drames. Grizzli, c'est bien. Surtout que le Grizzli en question avait un sale caractère. Bon, c'est sûr que c'est pas aussi cool que Céleri-Bill, le nom de l'ancien chien de Bertrand. La chienne qui ressemblait à Sprocket mettait ses pattes sur nous comme une maudite mal élevée. Léa était un peu moins à l’aise. Parce que Léa a peur des chiens. Mais elle est super brave! On s’assoit en plein milieu du parc, entourés de chiens, et elle les flatte doucement quand ils viennent faire connaissance avec nous. Moi, je suis pas encore rendue au point de m’assoir au milieu d’un champ de criquets. Je serais très fière d’y arriver, par contre. Et cré-moué que je vais me vanter solide si je fais ça.

Un peu avant que je quitte, Léa a dit : « Heille y a un sosie de Shawn Cotton là-bas ». On s’est tous retournés pour le fixer. On était bin d’accord, le gars ressemblait effectivement à Shawn Cotton. « Y est-tu aussi beau? ». Là, le sosie de Shawn Cotton a commencé à marcher vers nous. Pis c’est là qu’on a vu… que c’était LE VRAI SHAWN COTTON. Eh que je te finis ça sur un beau punch, han?

Bonne nuit, bye.

mercredi 24 avril 2013

Soigner Mathieu

Mardi matin, 15 heures (ouin, je me lève tard). Mathieu m’appelle. C’est rare qu’il m’appelle, on a l’habitude de s’écrire des emails, des tweets, pas d’utiliser cette machine archaïque. Mais là il m’appelle parce qu’il a besoin de mon aide pour deux choses urgentes. Il veut des médicaments pour soigner sa dysenterie, et il veut que j’aille lui acheter un routeur sans-fil parce que le sien vient de lâcher — ce qui explique l’usage inattendu du téléphone. Entre le routeur et les médicaments, je sais pas ce qui est le plus urgent pour lui, mais j’ai pas le temps de niaiser. Coup de chance : nul besoin de courir chez Future Shop, je vais lui donner mon routeur inutilisé. Bon, est-ce que je mets un masque pis des gants avant d’aller chez Mathieu? J’ai tellement peur de ça, la gastro… Si j’en pogne une maintenant, je me retrouve à pital. Je peux pas me permettre de maigrir encore plus, j’ai défoncé mon budget de graisse depuis longtemps.

Je vais voir Jean Couteux et je lui achète des potions magiques, puis à picerie je ramasse un deux litres du ginger ale, mais les bananes sont trop vertes. Je trouve des bananes mûres à la troisième fruiterie. Avec tous les détours que j’ai faits, elles ont eu en masse le temps de mûrir, les câlisses. (Hein, je sacre après des bananes?)

Pendant que Mathieu m’explique qu’il est une machine à café, je garde mes distances. J’ai peur que le virus me saute dessur. Je branche le routeur, je lui apporte un verre d’eau et une cuillère, du Gastrolyte  en sachets et du Immodium, puis je me lave les mains. Pis je rajouter une couche de Purell après. On n’est jamais trop parano avec la gastro.

Mardi soir. Je joue à Dr Mario, Po est couchée à côté de moi. Le Ringuette arrive et s’apprête à la flatter tendrement, puis s’arrête sec. Regard mi-déçu mi-accusateur, il me dit : « T’as déplacé sa serviette?! » Grave comme si j’avais tué tous les chats du monde. Po reste couchée, l'air de s'en crisser solide.





Pour m’aider à payer les soins de Po, Joanie m’a acheté trois kits de macarons J’aime les chattes. Elle m’a suggéré de les faire tirer sur Terreur Terreur, alors j’ai décidé de faire TROIS (3!) super concours capotés! Tous les détails sont ici. SOIS NOMBREUX à participer!

mardi 23 avril 2013

Sortir Po


Lundi matin. Je me lève tôt — onze heure inemi — pour avoir la chance de voir Dr Vo Van. Sa secrétaire me dit qu’il y a au moins trois heures d’attente, alors je vais aller voir Mathieu pendant ce temps. Milla m’accueille, me fait des beaux yeux. Mathieu dort, alors je m’installe au salon avec la chatte. Un peu avant que je retourne à la clinique, Mathieu finit par se réveiller.

— Ouf, j’ai failli être malade cette nuit.
— Comment ça?
— Je sais pas. Je me sens encore un peu à l’envers. C’est peut-être mon poulet au beurre de la veille.
— Il traînait au frigo depuis combien de temps?
— Une semaine?
— C’est trop!
— Mais d’habitude j’suis jamais malade!
— Ça vaut pas la peine de prendre une chance…

Si Mathieu était aussi parano que moi, il ferait peut-être rire de lui, mais il risquerait moins de s’empoisonner. En tout cas, je le touche pas et je file chez le médecin.

Dr Vo Van me demande comment je vais. Pas vraiment mieux, mais je peux pas rester béesse un autre mois. « Ah, les congés de maladie, c’est jamais payant! Hé! hé! » Ouin, je m’y attendais un peu… Je lui explique que j’ai de grosses dépenses en ce moment. Le dentiste, le vétérinaire. Po est importante pour moi, et je tiens à la soigner. Il me raconte qu’un de ses patients a une chatte sous chimiothérapie. Elle l’a mordu quand il essayait de lui donner un médicament, et il a dû faire soigner sa plaie chez le médecin. Dr Vo Van trouve ça un peu comique. Il rit tout le temps. (Fuck! Je viens de réaliser que c’est un genre de Dr Hibbert!) Il me signe un papier qui décide à quelle date se termine ma dépression situationnelle, et un autre qui va peut-être me permettre de passer des radiographies dentaires à pital, donc sans frais. Je me croise les doigts.

Dimanche soir. J’entre au Manoir deluxe et je vois que Po n’est pas couchée sur sa serviette. Aon! Elle a plus de vitalité que la veille, alors on fait un petit tour dehors, question de lui donner l’occasion de sentir des affaires, de plisser les yeux au soleil, et de vérifier que tout est correct dans sa ruelle.

Tout est correct.

Au moment de sa deuxième dose de buprénorphine — que je me suis permise de diminuer un tout petit peu —, je lui fais un CURE4. Est bin contente. Pis là, d’une main je joue à Dr Mario, pis de l’autre je fais jouer Po avec un ruban.

Tout est correct.


Juste pour vous dire que

Po a fait caca.


Couver Po


Dimanche après-midi. J’appelle le Dr L’Amour pour jaser de la santé de Po. Il commence par me demander comment elle va.

— Elle semble aller bien! Je peux pas parler pour elle, mais elle présente pas de signes de douleur.
— Je suis convaincu qu’elle n’a pas mal.
— La buprénorphine la rend pas mal euphorique…
— He he he. Avez-vous remarqué du sang dans ses urines?
— Non. Elle mange et boit, mais elle n’a pas encore fait de crotte. [Ouach, j’ai dit ça? Le PIRE mot fécal du monde!]
— C’est pas grave.
— Si jamais elle a une tumeur à la vessie…
— Pour le moment, on sait pas encore. C’est juste une supposition.
— … OK, oui, mais si c’est ça, qu’est-ce qu’on peut faire?
— Rien. On peut pas enlever la vessie.
— Ouais… 

J’observe de près l’évolution de Po. Je prévoyais dormir chez Mathieu pour être plus proche de ma clinique médicale le lendemain matin, mais j’ai préféré veiller sur mon hibou.


Quand je place ma main près d’elle, Po étire doucement sa patte pour la toucher.

Brrrrroulx.

lundi 22 avril 2013

Droguer Po


Samedi soir. Il faut que je fasse une sieste si je veux être en mesure de survivre à ma longue soirée. Ça commence avec un show de Menace Ruine, et ça finit avec la fête de Hulie à La Remise. Dans un moment de grande fatigue, je songe un instant à laisser tomber le show, mais j’ai vraiment envie de découvrir ce band que Mathieu et Darnziak me vantent avec enthousiasme. Et puis c’est Mathieu qui m’invite, alors les raisons financières n’entrent pas dans la balance. Bon, fuck le dilemme, je me couche. Avec Po. Sauf que Po n’a pas l’air de vouloir dormir. Elle est au plus fort de son high de buprénorphine, et ça lui fait des pupilles full dilatées, grosse face de hibou inquiet, et elle tient à demeurer sur la serviette que j’avais placée la veille au pied de mon lit. Sa serviette. Précieuse serviette. Pourquoi tu viens pas me voir, Po? Tu pourrais au moins te coucher? Non. Elle reste assise et fixe des choses qui n’existent pas. Je finis par m’endormir. Quand je me réveille, mon regard se pose aussitôt sur Po, toujours assise sur sa fucking serviette, et je réalise que ça fait au moins une heure et demi qu’elle est dans la même position, au même endroit, le regard perdu dins vapes.

Menace Ruine joue seulement vers 23:30, ça me laisse le temps de manger et de bien me réveiller. Et ça laisse le temps à Po de dégeler. Elle peut enfin ronronner! Pour une raison que j’ignore, elle ne ronronne pas quand elle est droguée. Elle semble apprécier les caresses, se tortille, pétrit dans les airs et se frotte la face avec sa patte, mais elle ne ronronne pas. C’est toujours très étrange pour moi de flatter un Po non vibrante. J’imagine que c’est encore plus étrange pour elle d’être dans cet état…

Po et la droye

Mathieu arrive chez moi pour qu’on se rende ensemble à la Casa del Popolo. Il m’avait proposé de payer mon entrée, il sait que j’ai pas trop de cash ces temps-ci, et avec mes dépenses imprévues de la veille, il me reste environ trois piasses de monnaie. Mais c’est pas grave, j’ai deux reins fonctionnels.

On retrouve vite Darnziak dans la petite foule de 50-60 personnes. Impossible de s’entendre parler. Le gars qui fait la deuxième partie, Oneirogen, joue fort en sale, ça me fait vibrer le squelette. Derrière Mathieu, une fille au visage magnifique. Des yeux de Jennifer Connelly. Menace Ruine commence à jouer. Sont tout en cheveux. La chanteuse est impressionnante. Musique envoûtante. J’aurais pu tomber en transe si le show avait été un tout petit peu plus long. Je regrette pas d’être venue, c’est une maudite belle découverte, et une expérience de show comme je les aime. Je me sens privilégiée d’être là.

En marchant vers La Remise, Darnziak et Mathieu parlent de chars. Moi, je dis rien pis j’en profite, parce qu’entendre mes deux geeks parler de chars, c’est crissement inusité. Mathieu a même utilisé un vocabulaire de char, mais j’ai oublié les mots. Une fois à la taverne, on se fait dire que la place est pleine, qu’on ne pourra pas rentrer. Meh. C’est pas La Remise que j’ai connue, ça! Bon, on va-tu chez moi? J’ai pas envie de glander dehors au frette. Finalement, la madame nous laisse entrer. Ouh, c’est vrai que c’est loadé d’humains. Pas sûre que je vais toffer ça longtemps. Tout le monde est saoul, certains à un stade qui laisse des blackouts et des lendemains douloureux. Luc Chicoine est là. Il se rappelle qu’on était supposés chanter Kiss de Tom Jones il y a deux ans, ça fait qu’il nous met sur la liste. Hulie touche pas à terre, Ranger danse comme une bête, Choukri lance des rayons laser avec son coeur. Tout le monde est là, même le soundman de Fred Pellerin. Mais j’ai manqué Angélique, elle est partie juste avant mon arrivée. Je suis trop épuisée pour suivre le rythme, mais j’essaie d’aller chercher mes réserves d’énergie cachées. Je me retrouve même à chanter du Éric Lapointe avec Alexie pis Bock. C’est moi qui est fêtée, mais j’ai quand même droit à un cadeau! Hiiiiii! Ranger m’a trouvé des mini-livres au Village des voleurs : Guide des calories pour plus de 1000 aliments (je veux les apprendre par coeur), Trucs de tatouage (hiiiii!), Trucs des soins et des urgences à la maison, un guide gratuit à l’achat du 7Jours (je sais maintenant comment réagir en cas d’accouchement inopiné) et J’ose parler de Monotonie, j’ose, j’ose et j’ose! (on a remarqué qu’il y a un coin de page plié à Lecture érotique). Wow! Si c’était pas la fête de Hulie, je crierais comme une enfant C’EST MA FÊTE. Oh, c’est notre tour de chanter! Comme toujours, Luc Chicoine kicke des culs au micro. Je sais pas si c’est parce que Luc Chicoine chante trop fort ou si c’est parce que mon micro était fermé ou si ma voix ne porte pas, mais il paraît qu’on m’entendait pas. Moi j’dis : tant mieux. J’ai eu du fonne pis j’ai pas cassé les oreilles de mes amis.

Autre fait inusité, Mathieu pis moi on quitte avant la fermeture. On rentre à pied en discutant de la vie et la mort, de la vie surtout, et Mathieu me dépose chez moi avant de prendre un Bixi.

Po est couchée sur le lit de Ringuette. Aon. Bon, c’est l’heure de sa dose de buprénorphine. Hop, une tite shot dans la gueule, yarque caca ça goûte pas bon. Je m’endors en lisant le dernier Blais, Po est couchée sur mon lit, sur sa serviette, les yeux en deux piasses.


Dimanche matin. Po ronronne fort dans mes bras.

Soigner Po


Vendredi soir. Po s’inquiète. Automatiquement, ça m’inquiète. Tu trouves pas que Po miaule bizarre? « Bin non, elle fait tout le temps ça. » Ça paraît qu’il vit pas avec Po depuis 18 ans, le Ringuette. Je suis Po, j’essaie de voir ce qui va pas. Après deux aller-retours à la litière, je vois qu’elle cherche à uriner dans des endroits inhabituels. (Le garde-manger? Quelle idée, Po!) Po qui pleure, urine sanguinolente… Ça ressemble beaucoup à une cystite. Encore. J’appelle un vétérinaire dans une clinique d’urgence, qui réussit à me rassurer un peu. Je pourrai attendre au lendemain, nul besoin de me rendre à Lachine en pleine nuit et de payer le triple du tarif habituel.

Mathieu m’envoie un tweet : « As-tu besoin de soutien? Veux-tu que je vienne? » Je lui dis que c’est pas nécessaire, que je gère ça pas mal mieux que l’été dernier, mais il s’en vient quand même. Yé fin, mon Mathieu. Po reste couchée sur mon lit, Mathieu et moi on joue au Nintendo sur nos portables. Je veille sur ma vieille picouille jusqu’à six heures, puis je tombe de fatigue. À huit heures, je l’entends sortir de sa litière, alors je me lève pour récolter un échantillon d’urine que je range aussitôt au frigo — non, ça peut pas être confondu avec du jus de pomme, à moins que ton jus de pomme habituel se vende dans des petits pots de 60 ml avec une étiquette blanche drabe sur laquelle c’est écrit l'adresse d'une clinique vétérinaire ou médicale ainsi que le nom et l'adresse du patient. Je me recouche.

Samedi. Vers onze heures, je me réveille de nouveau, alors que Mathieu se prépare à partir chez Vickie, et j’appelle à la clinique pour prendre un rendez-vous. On me dit que l’échantillon d’urine n’est déjà plus bon. Argh. Ringuette me fait remarquer que tant qu’à payer pour un examen médical, je devrais en profiter pour changer de clinique. Bonne idée. Ça me coûtera deux fois moins cher de taxi, leurs tarifs sont moins élevés, et le dossier de Po est déjà transféré. C’est sans rendez-vous, mais il faut que j’arrive au plus tard à 15 heures puisque la clinique ferme à 16 heures. Po a passé une nuit entière sans montrer de signes de douleur, mais là elle recommence à pleurer et faire des peupis sanguinolents.

Là, je dois trouver des roupies. Me reste un billet de 20 et un tas de monnaie, that’s it. La veille, Darnziak m’avait dit de pas m’en faire avec l’argent, qu’il pourrait m’en prêter. Je vais donc faire un aller-retour à Villeray. T’as vu le film Run Lola Run? C’est rien, ça. Tchèque-moi, je cours comme si j’avais une bombe dins tchulottes. Une chance que je porte mes pegasus boots. Darnziak est lendemain de veille. Grosse soirée avec l’autre Morin. Le pauvre, je l’oblige à se traîner jusqu’au guichet. Avant qu’il me remette l’argent, je reçois un texto de Ringuette. « Po a eu une grosse diarrhée deg ou du vomi couleur caca. » Hon. Où? « Sur tes fils de portable. :D »

Je cours jusqu’au métro, puis j’en ressors à 14:47. Hiiiiiii. Pendant que je me rends chez moi, j’appelle un taxi. « Je serai prête dans cinq minutes, avec un chat dans une cage. » Ça me laisse tout juste le temps de mettre Po dans sa cage de transport, pas le temps de ramasser le renvou. Je prie fort pour qu’il ne se transforme en blob de renvou durant mon absence.

À l’hôpital vétérinaire, Po est prise en charge par un gentil docteur qui parle un peu comme Normand L’Amour. Il me dit qu’il s’entend mieux avec les chats qu’avec les humains, et qu’il porte une attention spéciale aux vieux. « Peut-être parce que je suis vieux moi-même… » Aon. Je l’aime déjà, lui. Il examine Po après avoir lu son dossier médical.

— On va prélever un échantillon d’urine avec une aiguille fine.
— Ça va pas être douloureux? … [J’arrive sûrement pas à cacher mes sourcils d’inquiétude]
— Je dirais pas que c’est douloureux. Inconfortable, plutôt. Comme une prise de sang.
— Et c’est pas du tout risqué?
— Non. Je vous donne ma parole.

Il amène Po dans la zone secrète des vétérinaires, et je vais patienter dans la salle d’attente, où je fais la connaissance d’un shih-tzu intéressé par à peu près tout dans la pièce.

Dr L’Amour revient me chercher avec Po dans ses bras. Il m’explique que c’est assez difficile de voir si l’inflammation de sa vessie est causé par une infection ou par une tumeur. Pour le savoir, il faudra refaire un examen, et cette fois envoyer l’échantillon de peupi dans un labo. Pour l’instant, il peut donner à Po un analgésique et un antibiotique. Cette fois, pas besoin de lui administrer des comprimés deux fois par jour : il lui fait une injection, et hop. Po, maudite chanceuse, a droit à cinq jours de buprénorphine. On lui donne la première dose tout de suite. « Oh, en passant, ça te fera rien si t’en prends. Une dose pour chat, c’est pas grand chose pour nous. » Nenon, j’ai pas l’intention de voler les médicaments de Po!

Po qui attend sagement pendant qu'on analyse son peupi.

Po qui a l'air de trouver ça long pis plate.

Sans même effectuer de prélèvement et d’examen à 200$, Dr L’Amour me confirme que les petites masses que Po a sur l’abdomen sont fort probablement cancéreuses. « Je charcute pas un chat de cet âge-là, surtout que ça risque de rendre les tumeurs encore plus agressives. » Si j’ai bien compris, ses tumeurs sont indolores, et Po a de bonnes chances de vivre avec pendant un bon moment si elles continuent d’évoluer à ce rythme. Je suis prête à vendre un de mes reins pour soigner Po, à condition qu’elle ait une belle qualité de vie. Pas d’acharnement thérapeutique. « Parfait, on s’entend totalement là-dessus. » Vu qu’il est passé 16 heures — le staff de la pital a hâte de quitter — le Dr L’Amour me dit que je peux l’appeler le lendemain pour plus de détails. Je vais à la caisse pour payer — 223,16$, merci Darnziak — puis j’appelle un taxi. Je vais quand même pas marcher vingt minutes sous la grêle et le vent avec une Po malade.


Avant de quitter la pital vétérinaire, j’ai vu un chien qui s’appelle Steve.

mercredi 10 avril 2013

Une joke de cigale Magicicada, ça fait ma journée


Les cigales du genre Magicicada (les « cigales périodiques ») ont un cycle de vie de 13 ou 17 ans. Elles passent presque toute leur vie sous forme larvaire, sous la terre, se nourrissant de jus de racines (mioum!). Lorsque leur développement s’achève, elles émergent de la terre pour effectuer leur dernière mue, puis partent sur des trips orgiaques durant quelques semaines ou quelques mois. Boire de la sève, fourrer, pondre, mourir. J’aimerais vraiment assister à une émergence massive de Magicicada. Avoir l’impression de vivre dans un monde de cigales.

Mais où je veux en venir, c’est qu'en déjeunant, je lisais un article sur les cigales que Mathieu m'a envoyé, et j’ai appris qu’il arrive que certains dividus cigales émergent avant le temps.


Après Ti-Brin hipster, Cigale hipster. Source : Cicada Mania.


Ossetie que ça commence bien ma journée.

Bonne journée, chérie.

Quand je vais être grande

Quand je vais être grande, je vais vivre dans une pomme géante. Avec Po. Et un ami ver.

dimanche 7 avril 2013

Comment être heureux en compagnie des chats


En bobettes, assis sur le bord de son lit suspendu au ciel, Mathieu joue avec Milla. Elle fait des pirouettes pas possibles pour attraper la souris qu’il lui tend au bout d’une corde, et elle fait exprès pour se crisser sur le sac de plastique, parce que se crisser sur un sac de plastique, c’est vraiment beaucoup l’fonne. Milla a toujours une face de manga qui sourit. Je vois Mathieu qui rit derrière ses lunettes. Yé tout en dents. Je les trouve beaux. Impression solide que ces deux là s’apportent du bien mutuellement. Mathieu prend bien soin de sa coloc féline. « C’est important que les gens qui habitent ici soient bien. »

Aon. Mathieu aussi devrait être antispéciste.

*

Aujourd’hui, Po et moi on a chillé ensemble dans la ruelle. Elle avait des affaires à vérifier, à sentir, à regarder. On a fait une ronde ensemble, et après elle m’a suivie jusqu’au Manoir deluxe pour se faire flatter longtemps longtemps. J’ai résisté à la tentation de dormir en boule avec elle.


Le printemps, ça fait mal.

Odeur importante détectée.
Ça mérite une bouche.

Oh, c'est un message complexe.
« Information olfactive analysée. » OK, tu peux fermer ta bouche, Po. Po?


Bonjour, je suis un dangereux prédateur.

J'ai des choses importantes à vérifier.

mercredi 3 avril 2013

Dégeler au printemps


J’ai volé la pyramide de canettes du Ringuette. Ça faisait assez longtemps que ça traînait à côté de la litière de Po pour que je me sente en droit de lui dire « je te les vole, bye ». Pendant que je nourrissais le robot de mes canettes sucrées, deux gars sérieux s’occupaient de fouiller les entrailles du guichet Desjardins juste à côté. Ils me regardaient d’un air suspicieux, comme si j’allais aspirer la mare de billets de vingt avec mes yeux de pauvre. Manne, pourquoi je ferais ça? Je viens de me faire 2,80$ en canettes vides! Ça m’a pris pas plus que deux minutes! J’ai quitté le robot à canettes pour la section fruits et légumes. Les deux gars du guichet devaient être fiers d’avoir bien gardé le guichet. Comme le chien de mon voisin qui jappe à chaque fois que je passe près de la clôture. À chaque fois qu’il me vois passer, il jappe. Et à chaque fois qu’il jappe, je m’en vais. Ça renforce son sentiment d’être un chien de garde efficace. Moi je dis rien, je le laisse avec ses illusions.

Je me suis gâtée pis j’ai pris deux grosses patates — une blanche pis une douce — pis il m’est revenu du change. La prochaine fois, je me lâche dans le luxe pis je m’achète les belles patates de la fruiterie. C’est les meilleures, dans le coin. 

Je cherche mon tas de monnaie. Ça serait le temps que je le trouve. Je vais devoir faire le ménage de ma chambre, j’cré bin. Parce que j’ai perdu la map.

Ma douleur dentaire est revenue. J’espère que c’est une fausse alerte. Je mange du mou, juste au cas. Bye.

mardi 2 avril 2013

Ron Jeremy : une histoire triste qui finit bien

Vendredi dernier, Frédérique est venue à Montréal avec son amoureux pour venir chercher Ron Jeremy. Ils ont loué une voiture et ont fait l’aller-retour juste pour ça. Je les ai rejoints au métro Laurier, puis on s’est rendus chez Izzy, la gardienne de Ron. Elle l’a accueilli chez elle au début du mois de novembre et s’est occupé de lui comme si c’était son propre chat. Elle a pu me confirmer que c’est un chat doux et très affectueux, et on a vite trouvé quelqu’un pour l’adopter. La grand-maman de Fred adore les chats. Elle en a un, Bandit, et en voulait un autre. Fred lui a parlé de Ron Jeremy, et hop! c’était fait. Mais pas complètement : fallait bien l’envoyer à Québec. C’est ça qui a pris le plus de temps. Mais ça a fini par se faire, enfin. On n’a pas lâché.

Ron n’était pas enchanté d’entrer à nouveau dans une cage de transport. La dernière fois que c’est arrivé, on lui a quand même retiré ses testicules. Il résistait, mais il était pas paniqué. On a réussi. Frédérique a remis une enveloppe à Izzy. « Je sais combien ça coûte entretenir un chat… » Une fois dehors, c’était mon tour. « J’ai un cadeau pour toi aussi. » Aon, des muffins VÉGANS! Double chocolat! Quelle femme généreuse et attentionnée. Elle a fait ça le matin même, avant de quitter la région 03, pendant que moi je bavais sur un oreiller chez Mathieu. On s’est quittés au métro Laurier. On a placoté un peu, mais pas trop, Ron s’impatientait. Avec raison. Il savait pas pantoute où on l’envoyait encore, le pauvre chat brun. Si on avait pu lui dire, il aurait vite changé ses yeux de hibou pour une face de chat content. =^.^=

Des yeux semi-hibou. Ron commence à se détendre. (© Frédérique)


Une belle journée de promesses de printemps. Je longeais le parc Laurier et malgré l’odeur de caca réchauffé, je respirais bien. Me sentais plus légère. J’apprécie chaque bonne nouvelle. Ça en prend. De retour au Manoir deluxe, j’ai enterré mes muffins dans la cour pour pas que le Ringuette me les vole. Mmm, précieux muffins.

Quel beau museau! *o* (© Frédérique)

Ce matin, Fred m’a donné des nouvelles de Ron. La route s’est bien passé. Quelques miaulements inquiets au début, puis une sieste vers la fin du trajet. En arrivant chez elle, Fred lui a coupé les griffes et lui a posé des protège-griffes pour rassurer sa grand-maman qui aurait peut-être préféré qu’il soit dégriffé. Eh bien Ron était si détendu pendant la procédure qu’il s’est presque endormi dans ses bras. Et quand il est enfin arrivé dans sa nouvelle maison, il a fait la connaissance de son nouveau coloc félin sans feulement ni tapes sua yeule. Comment un chat si beau et si parfait a-t-il pu être abandonné? En partant, faut être con pour jeter son chat dehors comme si c’était une ordure.

Quand je me démenais pour trouver un foyer à ce chat-déchet, on m’a dit que que je pouvais pas tous les sauver. Qu’il faut accepter les choses tristes de la vie. Heille. Je le sais que la vie est injuste et cruelle. Pis je le sais que je pourrai pas éradiquer toutes les souffrances du monde. Mais quand je peux faire une toute petite différence positive, je le fais. Pis des fois, ça marche. Dans ta face, le cynique.

J’ai l’air de me vanter, mais cette happy end est due à un travail d’équipe. Merci à Robert, qui m’a beaucoup aidée et qui a payé les vaccins et la castration de Ron. Merci à Joanie, qui lui a trouvé un foyer d’accueil. Merci à Izzy, qui en a pris soin pendant cinq mois. Merci à Frédérique, qui a finalement trouvé un foyer permanent pour Ron, et merci à sa grand-maman, qui va l’aimer pour la vie. Nous, les folles aux chats, quand on se tient en meute, on peut être pas mal efficaces.

Ron Jeremy et Bandit font connaissance. Serait-ce le début d'une grande amitié? (© Frédérique)

lundi 1 avril 2013

Poisson d’avril


Aujourd’hui, j’aurais aimé ça qu’on me dise que tout le reste est une grosse joke.